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Le sacrifice de l'animal dans les sociétés africaines précoloniales: le cas des Mbo à  la lumière ds égyptiens anciens

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par Cédric Stéphane Mbah
Université de Yaoundé 1 - Master 2 en Histoire 2017
  

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CHAPITRE I : PRESENTATION DES MBO

Du point de vue géolinguistique, le peuple Mbo est un peuple qui se trouve sur les massifs montagneux du Manengouba, Koupé et Nlonako. Il dispose d'une aire culturelle disséminée dans les actuelles régions du Littoral, du Sud-ouest et de l'Ouest du Cameroun. Ce peuple est encore appelé « Ban biNgoe » littéralement la progéniture de Ngoe, l'ancêtre éponyme. Il fait partie du groupe Sawa qui s'échelonne le long de la baie de Biafra, au fond du golfe de Guinée45(*) et par ricochet du grand groupe Bantou. Cependant un adage formule bel et bien qu'il « est important de savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va ». De cet adage, il devient fondamental pour l'homme Mbo de rechercher ses origines dans son histoire, qu'elle est d'ailleurs possible de retracer à partir des sources orales, linguistiques, archéologiques etc. Dans cette perspective, il sera question pour nous d'analyser les origines des Mbo à travers les sources historiques dont la tradition orale, les données linguistiques, les sources nilotiques et, de présenter l'organisation de la société Mbo précoloniale dans son ensemble.

I- LES ORIGINES DU PEUPLE MBO

L'histoire se traduit par une connexion et la connaissance du passé pour mieux vivre le présent et appréhender son futur. Toutefois le désir de se connecter au passé, à le connaître et le faire connaître est une manière de rendre vivante la culture afin de la promouvoir. La promotion de cette culture ne saurait se faire avec l'ignorance du passé : raison pour laquelle les Mbo soucieux de ce fait, essayèrent, dans la mesure du possible de retracer leurs origines cependant quasi tributaires des sources orales.

A- ORIGINES SELON LA TRADITION ORALE MBO

D'après Marcel Etamé, l'histoire du peuple Mbo est « essentiellement connue à travers la tradition orale »46(*). Cette méthode largement inhérente à la nouvelle historiographie africaine, a été très tôt soutenue par des éminents historiens comme Théophile Obenga et Joseph Ki-Zerbo. Le recours à cette méthode de recherche historique fait aujourd'hui, l'unanimité au sein de la communauté historienne internationale. D'ailleurs Ki-Zerbo précisait que L'écrit utile soit-il fige et dessèche. Il dissèque, schématise et putréfie : la lettre tue. La tradition [orale] habille de chair et de couleur, elle irrigue de sang le squelette du passé47(*) .Pour cela, la tradition orale reste une source incommensurable dont la nécessité n'est plus à démontrer dans la nouvelle historiographie africaine.

Le peuple Ngoe ou Mbo, est selon la mythologie Mbo, la descendance de l'ancêtre éponyme NGOE qui signifie en langue Mbo le léopard. Cependant les données recueillies auprès de Madame Ebèné née Jacqueline Yaka lors de nos investigations48(*), apprennent que l'ancêtre du peuple Ngoe auquel le peuple doit le nom, est originaire de la région des abords des lacs du Manengouba. Selon cette dernière, Ngoe serait allé chasser en direction du lac « mâle». Ce dernier lors de son périple de chasse, rencontra une antilope qu'il poursuivi jusqu'au cratère du lac « mâle ». A quelques encablures du cratère, l'antilope freina brusquement sa course et Ngoe dans sa course effrénée pour capturer sa proie va d'un bon, plonger sur l'animal. Les deux êtres vont dégringoler de la gorge du cratère pour se retrouver dans les eaux profondes du Lac « mâle » du Manengouba. Dès qu'ils arrivèrent au fond de l'eau ; Ngoe sera ipso-facto reconnu par ses aïeux qui habitèrent le fond de l'eau. Ces derniers lui proposèrent de rester au fond de l'eau qui est de ce fait le pays de ses ancêtres, ceci en raison d'un déluge qui aura lieu dans la région du la Manengouba. Ayant passé trois jours au fond de l'eau, lorsque Ngoe sorti de l'eau, il constatât qu'il y eu déluge parce que le lieu était désert. Ngoe deviendra à partir de ce moment, un errant qui, à la recherche des moyens de survie, va faire la rencontre d'une femme au nom de Sumediang qui errait également et probablement rescapée du déluge. Ce témoignage est vite emboité par celui d'Abel Ngoupa.

La version que donne Abel Ngoupa49(*) semble plus édifiante. Selon ce patriarche du village Mboanké, Ngoe et Nsongo étaient deux frères. Ngoe serait l'ainé qui lors d'un périple de chasse rencontra Sumediang qu'il prit pour épouse. Ces derniers vivant maritalement dans la région du Manengouba, reçurent un jour la visite d'une femme au nom de Ngwaté-Kaah. Le patriarche précise que cette dernière était à la quête d'hospitalité, car elle souffrait de la gale et personne n'osait lui accorder asile dans la région. Ngwaté-Kaah reçu du couple Ngoe un accueil chaleureux suivi d'une hospitalité inédite. La nuit tombée, cette dernière révéla aux « bons samaritains » qu'il surviendra dans la région un déluge et qu'ils seront cependant les seuls survivants. Celle-ci leur précisait que depuis qu'elle parcourt la région, elle est rejetée partout et par tous. Très tard dans la nuit, Ngwaté-Kaah demanda à faire ses besoins au W.C50(*) situé derrière la case à coucher du couple Ngoe. Ngwaté-Kaah étant allé derrière la maison, celle-ci ne reviendra plus jamais : elle avait disparu. Apres son annonce, l'averse se concrétisa et seul le couple échappât aux conséquences du déluge. Après le déluge Ce couple va engendrer huit fils dont Asume-Ngoe, Ngube-Ngoe, Mukunda-Ngoe, Ehah-Ngoe, Anon-Ngoe, Ngele-Ngoe, Ngem-Ngoe, Ekan-Ngoe.

Selon Nnané Simon51(*), patriarche du village Ekanang, Ngoe et Sumediang habitaient aux alentours du mont Manengouba. Ces derniers auraient eu dix enfants à savoir Asume-Ngoe, Ngube-Ngoe, Mukunda-Ngoe, Ehah-Ngoe, Anon-Ngoe, Ngele-Ngoe, Elong-Ngoe, Mename-Ngoe, Alon-Ngoe et Mbo-Ngoe. Ceux-ci constituent les parents des différents groupuscules et tribus qui forment le peuple Mbo. Le nombre d'enfants diffère des deux témoignages. Abel Ngoupa propose huit et Simon Nnané dix.

Cependant, les témoignages recueillis par Hilaire Claude Essoh Ngomé52(*) auprès des sages du village Mbouebi, Doumbé Ewounin et de Nzekang Max du village Ekangté, précisent unanimement que l'ancêtre du peuple Ngoe est le nommé Ngoe et que ce dernier serait marié à Ngwaté-Kaah rencontré au cours d'une partie de chasse. Selon ces derniers, Ngoe et son épouse Ngwaté-Kaah, habitaient le voisinage du mont Manengouba tout en ayant douze enfants. Ce témoignage d'Hilaire Essoh Ngomé en revient encore avec une confusion. Ici Sumediang n'existe pas mais plutôt Ngwaté-Kaah qui est l'épouse de Ngoe.

La mythologie du déluge est également reprise dans le rapport de l'administrateur Français Conquéreau, au terme de sa tournée administrative en pays Mouamenan en 194353(*). Celui-ci rapporte qu'il y a plusieurs siècles, avant la présence des Occidentaux en Afrique noire, une vielle femme nommé Ngwaté-Kaah. Celle-ci résidait au lieu dit « cirque des lacs ». Un jour en se déplaçant en direction du Sud, elle rencontra dans un village situé aux alentours du lac Manengouba un homme nommé Ngoe qui l'accueillit. Dotée du don prophétique, Ngwaté-Kaah va prédire un déluge dans lequel Ngoe ne périra pas. En effet, ledit déluge survint par le débordement des eaux du lacs Manengouba qui inondèrent la région tout en décimant la population excepté Ngoe. Ce dernier va s'installer près du village Nsoung où il épousa une autre survivante nommé Sumé..

En dépit de l'exactitude sur le nom de la femme de Ngoe, d'autant plus que certaines sources nous parlent de Sumediang et d'autres de Ngwaté-Kaah. Nous pouvons nous rendre à l'évidence que les différents témoignages mentionnent quasiment que Sumediang est l'épouse de Ngoe et que Ngwaté-Kaah est une « prophétesse » qui sauva du déluge, Ngoe et son épouse Sumediang. Il ressort également de ces témoignages que Ngoe et Sumediang auraient habité la région du Manengouba où ils auraient eu des enfants qui migrer vers les différentes localités qu'occupent actuellement les Mbo. Par ailleurs. Plusieurs témoignages recueillis auprès de nos informateurs des différentes localités du peuple Mbo, font mention de huit, dix enfants pour certains et douze pour d'autres. Néanmoins, tous ces informateurs reconnaissent Ngoe comme ancêtre éponyme du peuple Mbo. Ainsi, pour éviter une littérature au sujet du nombre d'enfants que Ngoe aurait eu avec son épouse Sumediang, nous avons humblement jugé d'en faire illustration à traves les schémas ci-dessous.Toutefois il convient de remarquer que le nombre d'enfants de Ngoe serait quasiment douze. Ce nombre est valable en raison des différents groupuscules claniques observables çà et là dans la région du Manengouba. Cependant chaque clan se réclame descendant d'un des différents fils de Ngoe.

Schéma 1: Arbre généalogique des descendants de Ngoe selon les Bakossi.

NGOE

Anongoe Mbongoe Ngelengoe Menamengoe Mukundangoe Asomengoe Ninengoe

(Ninong) (Muambong) ( Mwangel ) ( Mwamenam ) (Bakundu) (Bakossi) (Nkonsgsamba)

Source : S.N Ejedepang Koge, The tradition of a Bakossi people, Sopecam, 1986, p.22.

Dans ce schéma, Mbo est le deuxième fils de Ngoe qui aurait eu selon les Mouamenan, sept enfants. Mbo (Mbongoe) serait l'ancêtre fondateur du clan Mwambong selon les informations recueillies auprès des Mouamenan par Ejedepang Koge.

Schéma 2: Arbre généalogique des descendants de Ngoe selon les Ninong

NGOE

Asomengoe Anongoe Kangoe Mbongôe Enamengoe Mkundangoe Ngemengoe

(Bakossi) (Ninong) (Elung) (Muambong) (Muamenam) (Bakundu) (Banguem)

Source : S.N Ejedepang Koge, The tradition of Bakossi people, Sopecam, 1986, p.22

Dans ce schéma, Mbo est le quatrième fils de Ngoe et serait le fondateur du clan mouambong selon les Ninong. Selon les informations recueillies auprès des Ninong par Ejedepang Koge, Ngoe aurait eu sept enfants.

Schéma 3: Arbre généalogique des descendants de Ngoe selon les Mwamenam

NGOE SUMEDIANG

Fils de Ngoe





mename - Ano- Asome Mbo Ngem Kard Eken Kang Ndam Abo Ngol Ngel

Ngoe Ngoe Ngoe Ngoe Ngoe Ngoe Ngoe Ngoe Ngoe Ngoe Ngoe Ngoe

Mwamenam Ninong Bakossi Mwanmbong Bagem Bakundu Bareko Elung Manengouba Bakukok Manehas Mwangel

Source : A. Nlende Nzumé, The colonial frontier, 1988 p. 21.

Les informations recueillies auprès des Mouamenan par Nlende Nzumé confirment que Sumediang fut l'épouse de Ngoe avec qui elle aurait eu douze enfants. Cependant, il ressort de ce tableau, que le nombre d'enfants correspond au nombre des differents clans que possède le peuple Mbo. On peut bien remarquer qu'ils sont disséminés de par et autre les different regions où on peut rencontrer les Mbo.

Schéma 4: Arbre généalogique des descendants de Ngoe selon les Elong

NGOE

Anongoe Mbongoe Ngelengoe Menamengoe Mukundangoe Asomengoe Ninengoe

(Ninong) (muambong) (Mwangel) (Mwamenam) (Bakundu) (Bakossi) (Nkongsamba)

Ngelengel Mboenngoe Ngubengoe Ekenengoe Nkwengoe

Source: S. N Ejedepang Koge, The tradition of aBakossi people, Sopecam, 1986, p. 23

Ejedepang revient avec le témoignage des Elong. Ceux-ci reconnaissent que Ngoe et Sumediang auraient eu douze enfants correspondant auxdifférents clans que possède le peuple Mbo ou Ngoe. Ici Mbo revient à la deuxième position et toujours ancêtre du clan muaonbong.

De ces schémas, il ressort que le nombre des enfants correspondrait aux différents groupuscules ou clans du peuple Ngoe.Bien que ces derniers soient éparpillés d'un endroit à un autre du Cameroun, ceux-ci ont conservé malgré l'influence des peuples voisins, l'élément de base de leurs affinités à savoir la langue. Probablement cette dernière pourrait nous édifier sur l'origine des Mbo à travers la philologie54(*) et la glottochronologie55(*).

A- ORIGINES SELON LES SOURCES LINGUISTIQUES

Selon Richardson(1957), le rameau Mbo compte dix-huit dialectes. Ce dernier est parti du constat que dans chacun des sous-groupes linguistique ou dialecte du peuple Ngoe, utilisent la même racine du mot qui designer la langue qu'ils parlent.

Tableau 1:Classification des dialectes Mbo

Peuples

Peuple Ngoe (clan)

Dialecte

Ngoe ou Mbo

BABONG

MBO

BALONG

MBOH

BAFAW

MBOE

BAKOSSI

MBWOG

BAKAKA

MBO

BNEKA

MBO

BASSOSSI

MBVO

BAFUN

MBO

BALONDO

MBO

ELUNG

MBWOG

MANEHAS

MBO

MANENGOUBA

MBO

MIENGGE

MBVO

MUAMENAM

MBWOG

MWAMBONG

MBWOG

NINONG

MBWOG

NSONGHO

MBO

SAMBO

MBO

Source :Tableau réalisé à partir des données recueillis sur le terrain

Si l'on considère les trois premières lettres de la structure syllabique pour designer la langue des clans Ngoe, le mot Mbo vient en tête avec 61 %, suivi de Mbwog (27%) et de Mbvo (11%). Le pourcentage Mbo élevé a conduit les linguistes à généraliser les différentes langues du peuple Ngoe sous l'appellation Mbo56(*). Le regroupement par ces trois classes de prononciation se présente de la manière suivante :Mbo : Babong, Balong, Bakaka, Bafaw, Banéka, Bafun, Balondo, Manehas, Manengouba, Nsongo, Sambo.Mbwog : Bakossi, Elung, Mouamenan, Mwambong, Ninong. Mbvo : Mienge, Bassossi.

Selon Etamé Ewané, le Mbo est une langue bantoue. Du point de vue linguistique en ce sens que : La limite Nord-ouest des bantu en Afrique se trouve dans le groupe Lundu-Mbo qui se situe entre le groupe Duala au sud et les langues bantoïdes d'Ejagham et Bamiléké au Nord57(*).

La langue Mbo ou Ngoe est-elle génétiquement apparentée aux autres langues bantoues à savoir le Bassa, Le Swahili, le Kikongo, le Duala etc. Cette unicitédes langues bantoues se manifeste de par le vocabulaire et la prononciation de certains mots, base de leur affinité, comme nous pouvons entrevoir dans le tableau de correspondance suivant proposé par Corine Mitambo.

Tableau 2:Correspondances générique de quelques langues bantoues

Français

Mbo

Douala

Bassa

Fang

Kikongo

Elephant

Nzo

Njou

njok

zog/nzock

N.D

Singe

Kem

kèma

koy

ko/kwi

ND

Manger

Dßá

djé

a-di

dßa

Yeux

Miso

mßs

mu

N.D

Corps

yeul/ yol

nyolo

nyun

nyol

N.D

Féticheur

Ngàn

?gana

?gàngàn

?gan

N.D

Maison

ndèéh/ ndaà

ndabo

ndap

N.D

Lance

akón

jongo

akon

likón

N.D

Homme

Moto

mut

môr

bakala

Honte

ésón

e-son

hisón

osón

N.D

La veuve

nkui

mukesse

mukuili

yiikß

N.D

Femme

mwa

mouto

moura

mingaag

mwassi

Oui

ée

ée

ée

ée

ée

Route

njée

Ngéa

njél

nzen

kddk

Source :C.L.Mitambo, « De l'origine historique du Mbo-Ngoe du Cameroun à la lumière de quelques données culturelles comparatives de l'Egypte ancienne », mémoire de maîtrise en Histoire, Université de Yaoundé I, 2006. p. 9258(*)

Nonobstantun manque de standardisation vocale de ce tableau de correspondance, nous pouvons remarquer qu'il existe une similitude entre le Mbo et les mots des autres langues représentées dans le tableau ci-dessus.

Cette théorie nous amène à affirmer que les Ngoe ou les Mbo font partie des bantou et que leurs évolutions ou migrations dans le temps et l'espace s'intègrent dans celles du peuple bantou et ce à travers les axes migratoires du Nord vers le Sud.

Dans la même perspective d'Etamé Ewané, les linguistes S. Greenberd et Malcom Guthrie semblent aujourd'hui unanimes sur le fait que le foyer d'origine de la langue bantou est situé sur la ligne qui part du mont Cameroun pour aboutir à la frontière entre le Kenya et la Somalie dans le bassin du Congo. Cette aire linguistique est le lieu par excellence des parlés Bantou et bantoïdes. Ces linguistes précisent par le biais de la glottochronologie que les langues bantoues seraient parties de la région du bassin du Congo il y a 3000 et 5000 ans pour se diffuser de part et autre, où l'on pourrait les rencontrer en Afrique. Cette hypothèse rejoint l'idée de Corine Mitambo lorsqu'elle situe l'origine des Mbo dans le bassin du Congo qui, ici est le point de diffusion des bantous. De ce fait, le peuple Mbo faisant partie du grand groupe linguistique Bantou, trouverait son origine dans le bassin du Congo, socle par excellence des parlées bantous. Aussi précise-t-elle :

Les Mbo remontèrent le fleuve Congo et son affluent la Sangha, ils poursuivirent leurs marches vers les pays Maka-Djem, Bassa et Bakoko. Parvenus sur la côte, ils remontèrent la rive gauche du Wouri jusqu'à Yabassi où, ils traversèrent le fleuve Nkam et se dirigèrent sur les versants du mont Manengouba59(*)

Bertrand Njoumé dans ce sillage reconnaît lui aussi que les populations Mbo proviennent du courant migratoire de la direction Sud-Nord : Les peuples [Mbo] auraient quitté le Congo au XVIIe siècle, ils auraient atteint les côtes Camerounaise en suivant d'abord la vallée Congo et en suite l'itinéraire Douala pour atteindre leur site actuel60(*).

Bien que les thèses linguistiques proposent une origine congolaise des Mbo, nous avons d'autres théories qui militent pour une origine nigériane des Mbo. Toutefois, Idellet Dugast, précise que les Mbo sont un rameau bakundu. Cette thèse est renchérie par le Dr Etamé Ewané et les chercheurs de l'ORSTOM qui démontrent que le groupe Lundu-Mbo englobe le rameau Mbo et Oroko. Cependant les Balondo qu'Etamé Ewané appelle Lundu, sont selon la tradition orale tout comme les Mbo, les descendants de l'ancêtre éponyme Ngoe. Toutefois, les études menées sur les Balondo démontrent que ceux-ci sont des Mbo, d'autant plus qu'on dira Mbo-Balondo.

Selon Mgba Sama, les Balondo seraient originaires de l'Afrique de l'Ouest, précisément au Sud-est du Nigeria et spécifiquement à Efik car précise t-il « This migration wave from Efik land, took them first to a place around Rio del Rey called Ekundu-titi, this migration took place around the 1820s61(*) »

Ce dernier emploie même des arguments linguistiques pour démontrer que Balondo et par extension les Mbo auraient une origine Nigériane, car le langage des Balondo est semblable à celui des populations d'Efik dans l'Etat de Calabar au Nigeria. Ce language est également semblable à celui des Bakundu, Balue, Ngolo, Mbongue du Cameroun62(*). Cette thèse semble plus plausible dans la mesure où Essoh Ngomé reconnait à l'issue de sa recherche chez les Mbo, qu'un patriarche reconnaissait qu'il lui revient qu'un jour, il y a de cela plusieurs années un de nos cousins, Thomas Ndam, nous avait fait la remarque suivante : quand tu observes un Ibo, tu as l'impression d'avoir affaire à un Elong, Elong ici descendant de Ngoe dans la partie anglophone du Cameroun63(*) .

Lorsque nous fîmes la même remarque à l'un de nos informateurs Elong, Celui-ci nous affirma que cette remarque était surtout vraie en ce sens que les femmes Ngoe ou Mbo et les femmes Ibo s'habilleraient de la même façon. Aussi décidâmes-nous de poser la question à un sage du village Mbouroukou Eugène Essoh64(*) qui nous éclaire au mieux. Aussi reconnait-il que, Ngoe aurait apparu dans la région de Manfé, vers le Sud-Est du Nigéria. Cependant, pour que Ngoe apparaisse dans la région de Manfé, il faut nécessairement qu'il soit sorti du Nigeria, il lui aura donc fallu sortir du territoire Ibo. De ce fait, il serait donc très probable qu'il soit originaire de ce territoire, ce qui expliquerait les traits communs que l'on retrouve dans les deux communautés. L'hypothèse précédente vibre en phase avec les thèses d'une origine occidentale du peuple Mbo. Au demeurant, que Mbo soient venu du Sud-Cameroun ou de l'Ouest-Cameroun, il nous saute tout de suite à l'oeil que ces régions sont situées au Sud du Sahara. Toutefois, la théorie élaborée par Cheikh Anta Diop vient plutôt compléter les manquements qui tendent à opposer les hypothèses énumérées. A cet effet Cheikh Anta Diop précisait que tous les peuples au Sud du Sahara seraient originaires de la vallée du Nil65(*). Cette hypothèse nous conduit à explorer la piste d'une probable origine nilotique du peuple Mbo.

C- ORIGINES NILOTIQUES DU PEUPLE MBO

Théophile Obenga reconnaît après Cheikh Anta Diop que les Bantous sont originaires de la vallée du Nil66(*).Toutefois, l'affirmation d'une origine nilotique et par extension égyptienne a été possible par une méthodologie établie par les égyptologues africains tels Anta Diop et Obenga. Celle-ci voudrait qu'on procède au rapprochement de la culture égyptienne à celle des peuples situés au Sud du Sahara pour arriver au résultat d'une probable filiation entre les peuples au sud du Sahara et les peuples de l'Egypte antique. C'est ce qui a été réalisé par Théophile Obenga avec les peuples Bantous67(*). La filiation de ces civilisations s'est fait tant sur le plan linguistique, religieux que Culturel.

Concernant l'étude d'une origine égyptienne du peuple Mbo, Essoh Ngomé a effectué des rapprochements linguistiques entre l'ancien égyptien et le Mbo68(*), aussi a-t-il établi une filiation entre la culture égyptienne et la culture Mbo. Aux termes de ses recherches, celui-ci reconnaît que les Mbo sont originaires de L'Égypte Ancienne. Ces études rejoignent celles qui ont été faites par Etouké Etouké Lavoisier qui reconnait que :

Les anthropologues, archéologues, et les légendes sont généralement d'accord qu'ils(Mbo) sont venus d'Egypte en passant par la Lybie, le Tchad, et par la région Centrafrique comme les autres Bantu dans l'ensemble des groupes dirigés par Ngala. Ils s'installèrent dans le Nord-Ouest du Zaïre (bassin du Congo)69(*).

Lavoisier essaye ici de nous présenter l'itinéraire migratoire qui va de l'Egypte jusqu'au Congo ; ce qui rejoint et complète les hypothèses déjà mentionnées. Ceci dit les Mbo seraient venus de l'Egypte en faisant escale au Congo où ils vont continuer leur marche dans le courant migratoire du groupe douala jusqu'à leurs lieux de localisation actuelle au Cameroun. La migration douala est liée à celle des Mbo. D'ailleurs Bétoté Dika Akwa précise que les «  Mbo sont les Duala des montagnes70(*) ». C'est également cet itinéraire que Corine Mitambo a étudié lorsqu'elle démontre que les Mbo auraient suivi le tracé Sud-Est-Ouest dans leurs migrations ; venant du bassin du Congo, précise-t-elle,

Les Mbo remontèrent le fleuve Congo et son affluent la Sangha, ils poursuivirent leurs marches vers les pays Maka-Djem, Bassa et Bakoko. Parvenus sur la côte, ils remontèrent la rive gauche du Wouri jusqu'à Yabassi où, ils traversèrent le fleuve Nkam et se dirigèrent sur les versants du mont Manengouba71(*)

Il convient de remonter l'origine des Mbo depuis l'Egypte ancienne avec escale au Congo ; pour continuer avec l'itinéraire migratoire douala jusqu'à leurs lieu d'implantation.

"Duala des Montagnes72(*)"comme dirait Dika Akwa, sont incontestablement une composante culturelle Sawa. Cependant étant arrivées à l'estuaire du Wouri, la migration devrait poursuivre son cours. Dans ce sillage Penda Keba précise que :

Sur le plan historique, le peuplement originel de NGOH est à situer dans le vaste mouvement de migrations Bantu originaires du Congo et arrivés dans le Golfe de Guinée vers la fin du 17e et les débuts du 18 siècle. Il s'agit du courant DOUALA ayant en son sein deux composantes essentielles : la composante DOUALA elle-même, remonte l'estuaire du Wouri et occupe les rives dudit fleuve tandis que leurs cousins de la composante BAKOUNDOU s'installent d'abord dans l'actuel Limbé au pied du Mont Cameroun pour émigrer dans un second temps vers l'hinterland BAROMBI où ils s'installent autour de Lac du même coin. Les fréquentes éruptions volcaniques du Char des dieux, très actif au début du 18e siècle pourraient justifier le repli intérieur des BAKOUNDOU, un peuple de l'eau qui se voit obligé de quitter la côte atlantique pour le bassin du Lac Barombi vers l'actuel KUMBA non loin des flancs occidentaux du Manengouba73(*).

Dans la composante Bakundu en question, on retrouve des sous-groupes comme les Balong, les Bassossi, les Balondo etc. qui se réclament aujourd'hui selon la légende des descendants de Ngoe. Lorsque nous nous referons aux écrits du Docteur Etamé Ewané, il nous revient que les bakundu font partie du rameau Mbo. Cependant les Bakundu se réclament tout de même descendant de l'ancêtre Ngoe. Or le peuple Ngoe est encore appelé peuple Mbo. Nous comprenons ici que parler des bakundu c'est inéluctablement parler des Mbo.

On pourrait donc avancer pour confronter le mythe et la réalité ; que Ngoe n'a pas été engendré par une mystérieuse alchimie d'un déluge dans la région du Manengouba. Ngoe serait descendant Bakundu dont les ancêtres sédentarisés autour du Lac Barombi vivaient de pêche et de petites activités rurales. L'essor démographique et le milieu naturel aidant, ces populations se seraient dispersées à la recherche de nouveaux espaces vitaux, pour s'adapter bien sûr au milieu, y rester et élaborer une structure sociale conséquente.

II - ORGANISATION DES MBO PRECOLONIAUX

Mbo, groupement clanique issue d'un même ancêtre mythique dont Ngoe, se considèrent en tout lieu et tout temps, liés les un des autres par le lie de sang ou de parenté. De ce fait, ces derniers disposent d'un patronyme porté par tous les membres. Ce patronyme se présente comme une marque leur permettant de prouver leur appartenance à l'ancêtre éponyme. C'est ainsi qu'à défaut de dire Ngoe, certains clans préfèrent Mbo pour désigner le lien auquel ils sont rattachés. De ce fait, certains membres des différents clans diront  être Mbo-Bakossi, Mbo-Elong, Mbo-Mouamenan ou encore Mbo de telle ou de telle autre localité : Mbo de Tombel, Mbo de Mouanguel, Mbo de Nguti, Mbo de Loum etc. Toutefois, l'ordre social chez les Mbo est inséparable de leur vision du monde car, il s'agit de traduire sur le plan social, le lien organique qui unit le visible et l'invisible, le naturel et le surnaturel, le solide et le fluide etc. C'est dans ce domaine qu'il sera possible de distinguer la structure sociale et le véritable pouvoir politique chez les Mbo.

A- STRUCTURE SOCIO-CULTURELLE DES MBO PRECOLONIAUX

L'organisation sociale des Mbo est une subdivision de groupuscules qui forment des clans. Ces derniers vont développer un aspect de la culture sociétale de type lignagère à la religion monothéiste et des groupes de danses qui constituent de véritables tremplins de cohésion sociale chez les Mbo.

1) Une société lignagère

Il est bon de préciser que chaque fils de Ngoe se dispersait de part et d'autre dans la région du Manengouba pour former leurs propres familles et dont l'éclosion aboutira à une famille de grande échelle sans toutefois, oublier leur appartenance au noyau originel à savoir l'ancêtre commun Ngoe74(*). Ces derniers vont pendant leurs installations élaborer des types d'organisations de forme claniques au fur et àmesure que la famille s'étend. Ainsi, à la tête de chaque clan, se trouve un chef de clan qui selon cette conception mythologique serait le fondateur du clan75(*). Celui-ci connu sous l'appellation de « Sa'an Mbo'o » est en réalité le fondateur d'un village. Toutefois chez les Mbo, la famille se disperse constamment quant la parenté se relâche (au bout de trois à quatre générations). Ainsi, le premier occupant d'un endroit préalablement inoccupé, crée par là-même sa famille qui au bout d'un temps s'élargira pour constituer un clan76(*). La famille restreinte constituée du père, des épouses et des enfants est caractérisée par une cellule appelée « Ebubeh ». Les épouses d'un même homme ou coépouses appelées «  Nsun nin » habite généralement la même cour et dans les cases différentes.

Lorsqu'on s'en tient à ce qui précède, en mesure que le temps passe, la famille restreinte s'élargie en plusieurs familles qui en principe forment le clan77(*). D'ailleurs Elikia M'bokolo78(*) reconnaît que, la famille s'identifie au village et que le clan formait la fédération de plusieurs villages descendants d'un ancêtre commun. Ces clans chez les Mbo sont généralement connus sous l'appellation Mbo'o, terme auquel on adjoint le plus souvent le nom du fondateur du clan. Ainsi nous avons  Mbo'o Ekema,  Mbo'o Mboulé, Mbo'o Ndang, Mbo'o Mouango, etc. Cependant, ces clans on en mémoire qu'ils sont descendants d'un ancêtre commun dont Ngoe. Dans ce sillage, l'organisation sociale chez les Mbo repose beaucoup plus sur La famille étendue qui est l'unité sociale de base. Ce qui précède présente à merveille que la société Mbo est lignagère avec pour ancêtre éponyme Ngoe.

2) Une société monothéiste

Selon John Mbiti79(*), la conception bantu du monde est anthropocentrique, c'est à dire que tout est considéré en termes de relation avec l'être humain. En termes anthropocentriques, Dieu est le créateur et celui qui nourrit l'homme. De ce fait les Mbo, peuple Bantou, croient en l'existence d'un Dieu vivant et unique, créateur du ciel et de la terre puis dispensateur de la vie et maître de l'univers80(*). Chez les Mbo, l'être suprême est appelé « Son me yèmeuh81(*) », littéralement le père de l'ancêtre.

Cependant, les Mbo conçoivent que Dieu est un être distant. Ainsi, le rapprochement entre ce dernier et l'homme ne peut être possible que par le truchement des, esprits, des génies, des ancêtres d'où le culte des ancêtres. Le monde des esprits des génies et des ancêtres primordiaux est plus proche de la société humaine que l'univers proprement divin82(*). Ceux-ci agissent constamment dans le monde des vivants par l'intermédiaire des cérémonies, rites, danses, sacrifices... Chez les Mbo, le culte des ancêtres est d'une importance indéniable, en ce sens que, les ancêtres sont des êtres trépassés qui ont atteignent le stade de divinisation ou de canonisation. Au demeurant considère-t-on souvent ces derniers comme les habitants du «  village de l'être suprême » par lesquels l'on pourrait parvenir à l'être suprême dans le cadre des rites. Pour cette raison, D.Tcouangu précise que le culte des ancêtres « n'est rien d'autre chose que le symbole du souvenir, une élévation .Ceux qui ont franchi le seuil du monde invincible et qui vivent maintenant et toujours les desseins du Tout-puissant83(*) ».

L'être divinisé est parfois confondu au Dieu Tout-Puissant. Dans certains rituels il office comme Dieu. Cependant, communier avec les ancêtres c'est communier avec l'être Suprême84(*). Généralement, le Mbo avant de boire un vin, celui-ci procède d'abord à un rituel qui consiste à verser une partie du vin par terre, le plus souvent à l'entrée principal de la maison et de prononcer des paroles tels que « ba mwa ni ba-shée » comme pour dire communions avec le divin ou les ancêtres. Dans tous les faits et gestes des Mbo, l'on fait toujours allusion à « o yèmeuh » ou les ancêtres qui, expliquent la destinée de l'homme Mbo85(*). Cela est courant dans les chants et les rites pour témoigner leur reconnaissance à l'être suprême et rester en harmonie avec les ancêtres qui « restent sujet aux passions humaines, à la colère, à la rancune, à la haine.86(*) ». Ces chants se font souvent entendre lors de l'exécution des danses folklorique à travers les groupes de danses qui sont un aspect de la société Mbo.

* 45 I. Dugast : Inventaire ethnique du Sud-Cameroun, IFAN, Dakar, 1949.

* 46 J .M. Etamé, « L'organisation socio-politique des Mbo pendant la période précoloniale », Revue N'koeng, NO2, Juin, 1991, p. 41.

* 47J .Ki-Zerbo, Histoire de l'Afrique noire, Hâtier, Paris, 1978.

* 48Jacqueline Yaka, 74 ans, cultivatrice au village Ekanang, 17 Aout, 2014.

* 49Abel Ngoupa, 89ans, Sage du village Mboanké, Mbouroukou, 22 Aout, 2014.

* 50 Lieu d'aisance, latrines se dit water closet en abréviation W.C.

* 51Simon Nnané, patriarche du village Ekanang, Ekanang, 18 Aout 2013.

* 52 Essoh, Origine et civilisation, 1999, p.10.

* 53 Ibid. p. 12.

* 54 Etude d'une langue, de sa grammaire d'après les textes.

* 55 La glottochronologie est une technique visant à calculer la distance temporelle ou la divergence entre deux langues que l'on suppose apparentées. Elle est basée sur une estimation du taux de substitution des mots par d'autres au cours du temps. Morris Swadesh, en se basant sur les données relatives à différentes familles de langues dont l'histoire est documentée, a estimé que, compte tenu des changements internes et des apports externes, environ 14 % du lexique basique d'une langue était remplacé tous les mille ans .Les résultats de la méthode glottochronologique ne peuvent être très précis. Elle est toutefois utilisée dans les recherches portant sur des évolutions de langues dont on ne dispose pas ou trop peu de documents écrits, la méthode comparative se révélant inadéquate dans ce genre de cas.

* 56 E. Ewané, Ecrivez et lisez, p. 45.

* 57 Ibid. p.23.

* 58N.B : La langue Lingala et certains mots des différentes langues y mentionnées ont été ajoutés par nous-mêmes.

* 59 Mitambo, « De l'origine historique du Mbo-Ngoe..., p. 45.

* 60 B. Njoumé, « Le développement de la langue Mbo », http://www.peuplesawa.com/fr/bnnews.php, consulté le 14 décembre 2015.

* 61 M.S Nebengu, origins, and settlement of the Balondo, A historical survey Mémoire de Maîtrise en Histoire, university of Yaoundé, 1990, p. 36.

* 62 E. Ewané, «  lisez et écrivez la langue Mbo », http://www.peuplesawa.com/fr/bnnews.php, consulté le 14 décembre 2015.

* 63 Essoh, origines et civilisation ..., p. 23.

* 64 Eugène Essoh, 70ans, planteur, sage du village Mouandja, Mouandja le 29, 30 Janvier 2015.

* 65 C. A. Diop, Nations nègres et culture Tome 2, Présence Africaine, Paris, 1979.

* 66 T. Obenga, Les peuples Bantu : Migrations, expansion et identité culturelle, Tome II, Harmattan, Paris, 2003.

* 67 Ibid.

* 68 Essoh, Origines et civilisation..., Tome II, pp. 98-101.

* 69 L.E.Etouké, « Histoire des peuples mbôos Ngoe » (mbôos), tome1, inédit, 1994, p. 26.

* 70 B. D. A. Nya Bonambela, Les descendants des Pharaons à travers l'Afrique, Osiris Africa diffusion Publisud, Paris, 1985.p. 39.

* 71 Mitambo, « De l'origine historique du Mbo-Ngoe... p. 32

* 72 Bonambela, Les descendant des Pharaon...p. 42

* 73 R.P. Keba, « problématique de l'identité culturelle Ngoh et Nsongo », http _www.peuplesawa.com_5.htm, consulté le 25 février 2014.

* 74 Entretien avec Eugène Essoh, 70ans, planteur, sage du village Mouandja, Mouandja le 29, 30 Janvier 2015.

* 75 Entretien avec Frédéric Makollé, Agent Comptable retraité, Nkongsamba, le 25 et 26 Décembre 2015.

* 76 Emile Durkheim définit le clan comme un groupe d'individus qui se considèrent comme descendants les uns des autres d'un même parent. Cependant, ils reconnaissent exclusivement cette parenté par le fait qu'ils sont détenteurs du même totem.

* 77 E. Mbuyinga, Tribalisme et problème national en Afrique noire, Harmattan, 1992, p. 67.

* 78 E. M'bokolo, A. Ba, al, Les rendez-vous de l'Histoire, éditions Plein feux, 2004, p. 84.

* 79J. Mbiti, African religions and philosophy, Heinemann, London, 1969 p.49.

* 80 Essoh, Origine et civilisation, 1999, p.15.

* 81 Entretien avec Pierre Ekenglo ,78 ans, fermier, Baré le 25 Janvier 2015.

* 82 Entretien avec Samba, 91 ans, Artisan Vannier et dépositaire de la tradition Mbo, Mouandja le 8 Août 2014.

* 83 Mitambo, De l'origine historique du Mbo-Ngoe ..., 2006, p. 58.

* 84 A. Hampaté Bâ, Aspects de la civilisation africaine, Présence africaine, Paris 5e, 1972, p.114.

* 85 Entretien avec Fritz Nzumé, 65 ans, Fonctionnaire de Police retraité, Manjo le 5 et 6 Mars 2015.

* 86S.E. Eba, Le problème de leadership au sein des comités de développement dans le canton Mbo, 1949-2006, mémoire de DIPS II, ENS Yaoundé, 2013, p. 32.

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