WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le sacrifice de l'animal dans les sociétés africaines précoloniales: le cas des Mbo à  la lumière ds égyptiens anciens

( Télécharger le fichier original )
par Cédric Stéphane Mbah
Université de Yaoundé 1 - Master 2 en Histoire 2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Une certaine science, que les Egyptiens appelaient la magie, s'avère indispensable. Cette science sacrée, pilier central autour duquel toute la civilisation égyptienne s'articulait, est aujourd'hui confondue avec la magie noire, la sorcellerie, les pouvoirs psychiques et autres phénomènes plus ou moins inquiétants. Mais à l'époque des Pharaons, la magie était considérée comme une science sacrée et exacte137(*). Bon nombre d'auteurs interprètentles fondements des sacrifices animaliers comme étant des rituels magiques. C'est notamment le cas de Georges Gusdorf138(*). D'après lui, le sacré et le profane ne sont pas séparés ; mais au contraire, le sacré est diffus partout. Il consiste en une force cosmique impersonnelle. Ceci mène à appréhender les sacrifices magiques comme étant des pratiques servant à transformer la réalité objective en réalité subjective par le biais de la force qui réside en l'homme. Ainsi l'homme prédira, exorcisera et seraconnu comme, un homme à part entière mais aussi entièrement à part du fait de son appartenance à une caste sociale de par sa puissance vitale ravivée.

1- L'activation du principe vital chez l'homme comme fondement des sacrifices animaliers chez les Egyptiens anciens et les Mbo précoloniaux

Dans ce cas de figure, le sacrifice n'est pas offert à un divin, il n'a plus nécessairement de destinataire. Le but du sacrifice accompagné de certains procédés occultes, est plutôt pour l'homme de concentrer en lui, une énergie, afin de pouvoir la manipuler139(*). D'ailleurs les Egyptiens anciens désignaient ce procédé par l'expression Héka140(*), traduire en Égyptien. Etymologiquement, fait de He : ce qui stimule, modifie et de Ka : force vital présente en chaque être. Le sacrifice n'est plus un rituel religieux, mais plutôt magique, car par la magie ou Héka, l'homme est en même de stimuler cette force impersonnelle qui réside en lui.Cependant, à l'aide de ses facultés mentales et de quelques techniques occultes, l'homme a désormais la possibilité de dévier les forces de la nature.Il réussitaussi à modifier les effets d'une situation en cours sans recourir à une quelconque divination, mais plutôt aux sacrifices animaliers.La pratique de la magie dans les sacrifices animaliers, repose sur la croyance que l'esprit humain est tout-puissant sur le monde qui l'entoure et qu'une pensée déterminée, orientée et concentrée, peut se concrétiser, puis influer sur les choses et les êtres que l'homme aura au préalable ciblé. C'est pour cela que les prêtres horologues utilisaient de la magie pour protéger les hommes. Les prêtresmédecins recommandaient également l'utilisation desbandelettesestampées des formules magiques pour épargner les Egyptiens des abus sorcières.D'ailleurs, Albert de Surgy remarquait dans la société africaine que :

L'homme noir africain est un croyant né. Il n'a pas attendu les livres révélés pour acquérir la conviction d'une force, d'une puissance, Source des existences et matrice des actions et mouvements des êtres. Seulement, pour lui, cette Force n'est pas en dehors des créatures. Elle est en chaque être. Elle lui donne la vie, veille à son développement et, éventuellement, à sa production141(*).

C'est justement cette conception des sacrifices sous l'angle de la magie qui a conduire Bronislaw Malinowski à reconnaitre que, la magie est pragmatique, elle répond à des buts précis, surtout en cas de malheur et elle est individuelle. On recherche son efficacité et trouve ses fins par les rites sacrificiels142(*). Lorsque le rite d'activation est accompli via le rituel du sacrifice de l'animal, ce dernier,

Redonne vie à son corps spirituel, le purifie, l'alimente et désankylose son enveloppe. Il fortifie son adhésion au corps mystique tenu à sa disposition, lui ouvrant le droit d'en disposer ultérieurement pour venir en aide à toute personne de son choix. Enfin surtout il l'intellectualise et le fait progresser vers une illumination intégrale de son âme par l'Etre divin143(*) 

Ainsi, nous pouvons constater que, pour arriver aux buts escomptés dans les sacrifices animaliers, l'on devrait être outillé d'une technique,d'un pouvoir ou d'une force, acquis pendant les rites sacrificiels d'activation de Héka, pour influencer sur des cibles données via des victimes sacrificielles. Par conséquent, les sacrifices animaliers doivent être maniés comme des principes de puissances magiques, en réaction aux désidératas de l'humanité ou de l'homme face au mystère qu'est la vie. Toutefois pour conduire à bien la vie de l'homme, qui est en perpétuelle proie aux esprits maléfiques, les hommes vont dès lors, s'organiser en communautés érigées en castes afin d'apprivoiser le maléfique. Ces castes auront donc pour mission, de veiller sur l'existence humaine, à travers le pouvoir secret et discret, que les membres auront acquis suites à des initiations faits à partir des rites sacrificiels, au sein des sociétés secrètes.

* 137Anonyme, « La Magie, Pouvoir Secret des Pharaons », https://sites.google.com/site/grandoeuvre/Table-Emeraude, consulté le 25 mai 2015.

* 138G. Gusdorf Ethnologie et Métaphysique: l'unité des sciences humaines, ethnologie générale, Encyclopédie de la Pléiade, Ed. Gallimard, Paris, 1968, p. 1789.

* 139R. K. Ritner, « Une introduction à la magie dans la religion de l'Egypte antique », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses, no 117,  2010, p. 105.

* 140 A. Moret et J. Pirenne, Hêka, la magie Egyptienne, Editions le Flambeau, 1938.

* 141Alex, http://www. evry.catholique.fr/IMG/pdf/Religions_Tradi_Africaines.pdf consulté le 26 mai 2015.

* 142 B. Malinovski, dynamiques de l'évolution culturelle, 1941, p. 89.

* 143A. Surgy (de), La voie des fétiches : Essai sur le fondement théorique et la perspective mystique des pratiques des féticheurs, L'Harmattan, Paris, 1995, p.225.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand