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la dette extérieure favorise-t-elle la performance économique en Afrique subsaharienne ?


par Landry Arnold YOUBI POUEPI
Université de Yaoundé II - Master II PTCI 2018
  

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b) La neutralité de la dette extérieure et la croissance économique : « l'équivalence ricardienne »

La Proposition d'Equivalence de Ricardo soutient la thèse d'un effet neutre de l'endettement public sur les agrégats macroéconomiques. En ce sens qu'un titre d'État représente pour son détenteur certes, un avoir (un actif) mais constitue pour le contribuable une créance (un passif). Ainsi, en rendant son détenteur plus riche, tout titre d'État rend simultanément le contribuable plus pauvre (Barro, 1974). En conséquence, l'effet net de la détention de ce titre sur la richesse est neutre puisque globalement les contribuables ne sont ni plus riches ni plus pauvres.

La paternité du principe d'équivalence Ricardienne, comme son nom l'indique, revient à Ricardo mais est attribué à Barro (1974). Il approfondit la thèse de Ricardo en combinant les thèmes d'évictions et d'anticipations rationnelles. Selon lui, si le gouvernement finance un accroissement des dépenses publiques en ayant recours à l'emprunt, ou s'il abaisse les impôts en laissant la dépense publique et la masse monétaire inchangées, les agents vont anticiper les hausses d'impôts qui seront nécessaires ultérieurement pour payer les intérêts de la dette et pour rembourser le principal. De ce fait, les agents savent a priori que ces deux modalités de financement sont un recours aux impôts; ils savent aussi qu'il y aura alourdissement de la dette publique et usage de la taxe inflationniste. L'accumulation de l'inflation à long terme et l'augmentation des impôts finiront par rendre peu crédible l'État. Les agents vont alors se préparer à la purge fiscale future (Bernheim, 1987 ; Ricciuti, 2003). Ils vont accroître leur épargne actuelle en prévision des alourdissements futurs des impôts et ne se considéreront pas plus riches après la mise en oeuvre de la politique de relance. Il en résultera que cette politique suivie par le gouvernement n'aura aucun effet stimulant sur l'économie, quelles que soient les modalités de financement des déficits; les effets à long terme sont équivalents.

Cette proposition générale défend donc l'idée de la neutralité de la dette publique à long terme. L'idée de la neutralité de l'endettement public peut paraître assez simple et plutôt intuitive : En effet, étant donné que toute réduction des impôts courants (ou encore un déficit budgétaire) implique forcément une augmentation des impôts futurs, le financement de cette réduction d'impôt par endettement, ne modifie pas la charge fiscale globale des ménages. Elle ne fait que différer dans le temps une partie de cette charge. Ainsi, si les ménages sont en mesure d'intégrer ce report partiel de leur charge d'imposition de manière efficiente, ils percevront l'endettement public courant, comme un prélèvement fiscal futur.

Par ailleurs, et puisque leur charge d'imposition globale n'a pas été modifiée, les ménages ne réagissent pas à la politique du déficit budgétaire financé par endettement public, par un accroissement de leurs dépenses de consommation. Les ménages préfèrent épargner la totalité de leur économie d'impôt pour faire face aux prélèvements fiscaux futurs engendrés par le remboursement de la dette. Par conséquence, la diminution de l'épargne publique est intégralement compensée par une augmentation de l'épargne privée. L'épargne nationale étant inchangée, les autres agrégats macroéconomiques le restent aussi.

En définitive, l'essence de l'argumentation de l'équivalence ricardienne se résume dans les deux idées fondamentales de la contrainte budgétaire inter temporelle du gouvernement et de l'hypothèse du revenu permanent (Elmendorf et Mankiw, 1998 ; Ricciuti, 2003). La contrainte budgétaire intertemporelle du gouvernement suppose que pour des dépenses gouvernementales inchangées, un niveau d'imposition courant relativement bas implique des impôts futurs plus élevés. En effet, la perception de la part des contribuables de toute réduction de leur charge d'imposition courante comme étant un report partiel de cette charge en découle. Par contre, L'hypothèse du revenu permanent suppose que les ménages déterminent leur niveau de consommation sur la base de leur revenu permanent et non pas sur la base de leur revenu courant. Le revenu permanent est fonction de la valeur actualisée de tous les revenus courants nets d'impôt. Ainsi, étant donné qu'elle n'affecte pas la valeur actualisée de la charge fiscale des ménages, une réduction d'impôt financée par endettement n'a d'incidence ni sur le revenu permanent ni sur la consommation courante.

Par ailleurs la revue des considérations théoriques anciennes sur l'endettement, dans un second temps, montre une grande diversité d'opinion sur les effets de l'endettement et sur son intérêt de façon générale. Deux grandes écoles traditionnelles ont dominé ce débat à un certain moment. Il s'agit de l'école classique avec une vision assimilant l'endettement à un impôt futur (anticipé par les agents économiques) et des keynésiens qui voient l'endettement comme favorisant l'accumulation du capital et la consommation des générations futures ou présentes Par la suite, l'idée de la neutralité de la dette publique à long terme, a été largement étudiée à travers le principe d'équivalence ricardienne.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote