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la dette extérieure favorise-t-elle la performance économique en Afrique subsaharienne ?


par Landry Arnold YOUBI POUEPI
Université de Yaoundé II - Master II PTCI 2018
  

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I.1.2. Les effets du service de la dette extérieure et croissance économique

Le financement de l'investissement fait le plus souvent l'objet de vifs débats au sein de la communauté scientifique, surtout lorsqu'il s'agit de l'Etat. On distingue deux principales sources de financement : la mobilisation de l'épargne intérieure et celle de l'épargne extérieure. Généralement, l'Etat fait recours au deuxième mode de financement lorsqu'il est impossible pour lui de lever tous les fonds nécessaires à la réalisation de ses projets par la seule épargne intérieure. En ce sens, la dette extérieure contribue à la croissance économique : telle est la conception des Keynésiens.

Cependant, plusieurs auteurs ont montré que la dette extérieure est néfaste à la fois pour les investissements (privés et publics) et pour la croissance. En effet, s'endetter aujourd'hui implique un remboursement demain. Dès lors, l'Etat devra consacrer une partie plus ou moins importante de ses ressources pour éponger le service et/ou le principal de sa dette. Toutefois, il peut arriver que ce dernier soit dans l'incapacité d'honorer à ses engagements : Krugman (1988) parle de « Debt overhang » qui correspond à la situation pour laquelle la capacité de remboursement de la dette extérieure tombe en deçà de la valeur contractuelle de la dette. Selon Cohen (1993), la relation entre la valeur faciale de la dette et la croissance économique peut être représentée comme une sorte de « courbe de Laffer » : il existe un seuil en deçà duquel toute augmentation de la dette est bénéfique pour l'économie et une fois ce seuil dépassé, à mesure que la dette augmente, les capacités de remboursement de ladite dette diminuent fortement, ce qui limite le volume des investissements futurs.

a) Structure des dépenses publiques externes et croissance économiques

Le débat sur la relation entre les dépenses publiques externes et la croissance économique n'est pas nouveau. Il a été au centre des préoccupations des économistes classiques qui voyaient l'intervention de l'Etat dans l'économie par le biais des dépenses publiques comme une source de déséquilibre du marché. Pour eux, l'Etat doit se cantonner à ses fonctions régaliennes de défense, de justice et de diplomatie et prendre en charge la fourniture des services publics indispensables à la communauté et qui ne pourraient pas être fourni par les opérateurs privés.

Cette vision restrictive de l'Etat est aux antipodes de la pensée keynésienne. Les keynésiens accordent à l'Etat un rôle prépondérant dans le processus de la croissance économique par le moyen des dépenses publiques. Ils insistent sur les effets multiplicateurs associés à l'augmentation des dépenses publiques ou à la réduction du taux d'imposition. Ainsi, lorsque le revenu national baisse et que les dépenses privées diminuent, l'Etat doit soutenir l'économie en augmentant les dépenses publiques. Cette augmentation va booster la demande effective, ce qui impacte le niveau de production et donc de l'emploi. Par contre, lorsque l'Economie est en surchauffe, l'Etat doit réduire la pression en limitant ses dépenses.

Les nouvelles théories de la croissance sont nées avec les travaux précurseurs de Romer (1986) qui insistent sur le fait que l'accumulation du capital physique dans une entreprise provoque des effets positifs sur les autres firmes. Par la suite, Romer (1990) va mettre en évidence l'importance de la recherche et développement qui provoque des externalités positives sur le reste de l'économie. Les travaux de Lucas (1988) permettent de soutenir le rôle de l'investissement en capital humain dans le processus de croissance économique. A cet égard, l'Etat doit financer les dépenses d'éducation quand « la productivité sociale est supérieure à la productivité privée d'une dépense d'éducation ». En outre, l'Etat doit financer les infrastructures publiques (Barro et Sala, 1990).

Ces nouvelles théories intègrent désormais une analyse explicite des déterminants à long terme de l'augmentation de la productivité qui était jusque-là ignoré par le modèle de base de Solow (1956). La gamme des facteurs de production traditionnels prise en compte dans la formalisation a été élargie à l'effet d'apprentissage, du capital humain, aux infrastructures publiques, ... Les conditions techniques d'obtention d'une croissance véritablement endogène n'ont pas été sous-estimés (les rendements constant sur les facteurs de production acumulables) ainsi que les effets externes positifs liés à l'investissement dans les facteurs de production et le rôle de la connaissance dans la croissance de la productivité. Ainsi, les modèles de croissance endogène intègrent les externalités positives ou négatives liées à l'accumulation des connaissances ou de l'innovation (Helpman, 1992).

Par ailleurs, Sala-i-Martin, X et Barro (1995) distinguent les dépenses publiques productives (défense, éducation, santé, transports et communication) des dépenses improductives (sécurité sociale, loisirs, services économiques). A cet égard, beaucoup de travaux sont faits de nos jours pour comprendre si la composition des dépenses publiques pourrait alimenter la croissance

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