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Impact de l’emploi sur la croissance économique au Sénégal.


par Mmadi HOUSSEINE
Université CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR (UCAD), Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG)  - Master 2 en Méthodes Statistiques et économétriques 2014
  

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1.2. Développements théoriques récents

Plusieurs économistes tels que : Attfied et Silvestre (1997), Freeman (2001), Soguer et Stiassny (2002) incorporent le capital et le travail pour augmenter l'estimation de la fonction de production avec la loi d'Okun, alors que la formulation reste un cas particulier dans lequel les autres variables ne suivent pas un sentier d'équilibre (Okun, 1970). Cependant, quoique le risque que le coefficient d'Okun soit spécifié, Perman et Tavera (2005) suggère que la simplicité de la loi d'Okun peut être interprétée comme l'effet net de plusieurs paramètres structurels macroéconomiques. Cette approche qui a longtemps concerné l'offre fut réorientée par Prachowny (1993) qui par la déviation du taux de chômage de son sentier naturel entraine aussi la déviation de la croissance. Les débats se poursuivent dans le sens de la relation de causalité sur laquelle le taux de chômage a été endogèneisé pendant que le taux de croissance du PIB est devenu une variable exogène (Dopke, 2001) ; (Gabrish et Brescher, 2005).

Cette relation qualifiée de la loi d'Okun a véritablement gagné la sympathie des économistes à en croire Gordon (1984). Selon celui-ci : « cette relation est devenue populaire en macroéconomie par ce que d'une part elle s'est avérée suffisamment stable et fiable durant ces vingt dernières années pour être érigée en loi, et d'autre part, elle a court-circuité toutes les autres études les unes aussi complexes que les autres, qui ont analysé et expliqué la relation croissance économique-chômage.

Par contre selon les travaux d'Aghion et Howwit (1992), qui en utilisant la version schumpétérienne du modèle de croissance endogène montrent que lorsque la croissance est essentiellement portée par le progrès technique, le processus de « destruction créatrice » énoncé par Schumpeter (1942), peut générer un haut niveau de chômage durant les périodes ou les nouvelles technologies remplacent les anciennes. C'est ce processus de destruction qui « révolutionne incessamment de l'intérieur la structure économique » en écartant régulièrement les structures vieilles au profit des éléments neufs. Cependant, comme le montre Konings et Faggio (2001), à long terme, la création d'emplois est plus importante que la destruction.

Pour Bénédicte Maillard-Adamiak dans « analyse théorique et application en France » parue en 2008, il démontre que «  le chômage s'aggraverait seulement lorsque la croissance économique fléchissait, et qu'il se résorbait lorsque la croissance reprenait son essor ». Pour lui « depuis près de trente ans, la relation entre chômage et croissance est devenue fortement instable. Le chômage n'est plus le reflet inversé de la conjoncture économique et aussi pas seulement du à l'insuffisance de la croissance, mais que ces origines sont principalement structurelles : ces causes ne sont pas seulement à rechercher dans un ralentissement de l'activité économique des pays, mais principalement dans le monde de fonctionnement de leur travail ».

Cependant, il est de plus en plus admis à la suite des travus de Pistarides (1990), qu'à court terme la croissance économique peut favoriser une destruction d'emplois, créant ainsi un chômage frictionnel. Cette vision nous permet de dire, que l'arrivé des nouvelles technologies dans le marché de travail conduit à l'inutilité de tous les emplois afférents à l'ancienne technologie. Par exemple l'arrivé de l'ordinateur qui est en mesure, à la fois de faire un traitement de texte, du graphisme, de l'arithmétique conduit de faire à une perte d'au moins deux emplois relatifs à ces différentes taches. Ainsi, un employeur préférera recruter une secrétaire qui fera à la fois du traitement de texte, du graphisme et de l'arithmétique. Par ailleurs, la nouvelle technologie peut créer des nouveaux emplois, dans la mesure ou, en se référant à exemple précédent, l'arrivé d'un ordinateur suppose la nécessité de recruter des agents de maintenance, des analystes programmateurs ; sans compter les métiers et autres emplois indirects (relevant de la généralisation et de l'usage de l'outil informatique). Ainsi dans son ouvrage « la France de l'an 2000 », Alain Mincer affirme : «  la machine ne tue pas l'emploi, elle l'oblige à se déplacer et à se récompenser, il suffit que des incitatives soient prises en vue de répondre à des nouveaux besoins pour que des nouveaux emplois se créent, compassant la disparition des anciens ».

Lorezin et Bourlès en 1995 notent que le choc technique, à court terme introduit toujours une baisse de l'emploi, et le nouvel emploi apparait ensuite comme la résultante de la réorganisation du travail et des normes de consommations, mais à long terme, le système retrouve un nouveau sentier d'équilibre mais à un niveau inférieur.

En somme, la croissance étant alimentée par le processus de destruction créatrice, peut générer une perte élevée (un gain élevé) d'emplois, tout dépend alors du rapport entre l'emploi crée et le nombre d'emploi détruits. Dans la même logique, Pissarides et Mortensen (1994) développent un modèle évaluant entre l'effet de capitalisation et l'effet de destruction créatrice. Pour ces auteurs, tout va se jouer sur l'attitude avec laquelle les firmes se déplacent vers la frontière technologique. Sur ce point, on peut noter que la vitesse d'innovation au sein d'une entreprise détermine la vitesse de création ou encore de destruction des emplois. Cependant, la suite des travaux de Pissarides (1990) relèvent qu'à court terme, la croissance économique peut générer une destruction d'emplois, créant ainsi un chômage frictionnel. Mais à long terme la croissance est favorable à l'emploi.

Erickson (1997) pense que la question pertinente n'est pas celle de savoir si la croissance crée ou détruit des emplois, mais de connaitre sous quelles conditions un arbitrage est possible entre croissance et emploi. En d'autres termes, peut-on simultanément accroitre la production et l'emploi ? il se sert pour répondre à cette préoccupation, d'un modèle sur la base de celui de Pissarides (1990), mais intégrant des préférences conformes au modèle optimal de Ramsy. Le modèle de Pissarides décrit un marché du travail dans lequel la recherche et l'ajustement entre postes vacants et emplois demandés se fait à travers un processus de recherche à l'initiative du quel se trouve chacun des protagonistes. Le volume de l'emploi ainsi égal à la différence entre le nombre de postes vacants pourvus, et le nombre des postes libérés. Cette analyse est très pertinente dans la mesure ou elle met en évidence l'étendue et la complexité du marché du travail, plus précisément l'interrelation entre l'offre et la demande qualitative de travail, la spécification des préférences individuelles et la relation salariale dans un processus de long terme.

Dans la lignée des travaux de Sargent et Ljunqvist (1998, 2002) et Charlot (2005) ont étudié les effets d'une baisse de la stabilité d'emplois, capturée par une augmentation permanente du taux de destruction d'emplois. De façon alternative, ils se sont intéressés également aux effets d'une baisse de la productivité de l'ensemble des emplois, liés par exemple un ralentissement général de l'activité économique. Ils montrent alors que la hausse des destructions d'emplois tous comme la baisse de la productivité des postes engendre trois phénomènes. Tout d'abord la rentabilité attendue de tout appariement diminue, ce qui déprime les créations d'emplois. Ensuite, les firmes sont plus sévères sur l'âge de l'embauche de leurs salariés. En fin, les incitations à prolonger la durée de scolarité augmente. On peut expliquer le dernier phénomène de la façon suivante : l'éducation peut alors être expliquée par une entrée tardive dans la vie active, une difficulté accrue à trouver un emploi et une du marché de travail.

Guy Aznar (1996) fait partie des auteurs qui ont élucidé cette relation. Dans son ouvrage « Emploi : la grande mutation » il explique que : « le rythme de la croissance de l'activité entraine automatiquement une augmentation du volume de l'emploi : on embauche plus on produit plus. Cette augmentation s'explique en millions d'heures de travail par an ». Par contre Martine Aubry (1994), résume sur ce point que : « les problèmes du chômage et de l'exclusion ne seront pas réglés par la seule croissance économique. Néanmoins la croissance est indispensable pour générer de l'activité et des emplois. Elle accroit le volume des biens et services disponibles pour répondre aux besoins et facilité les évolutions dans la mesure où elle crée des surplus... ».

Selon des nouveaux travaux du FMI (2016) se penchant sur la loi d'Okun et qui posent la question de savoir si à partir des données on peut affirmer que la croissance va créer de l'emploi. Ils révèlent une différence frappante, selon les pays, à travers l'effet de la croissance du PIB au cours d'une année. Dans certains pays, lorsque la croissance reprend, l'emploi augmente et le chômage recule, dans d'autres la réaction est plus modérée. Un redressement de la croissance par une politique de stimulation de la demande, en augmentant les dépenses publiques créera d'emplois.

Le désir d'accroitre l'emploi décent est parmi les principales politiques macroéconomiques tenues par les gouvernements. Les efforts de ces politiques dans de nombreux pays en développement n'ont pas eu beaucoup d'impacts, car il existe un écart important entre l'emploi disponible et le nombre de demandeurs d'emplois qui cherchent activement du travail dans la plupart des pays pauvres. Non seulement le niveau d'emplois décents diminue, mais les défis liés à la mondialisation et à la libéralisation économique ont engendré des nouvelles réalités ayant des implications incertaines pour la création d'emplois dans de nombreux pays en développement.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci