WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La réglementation des opérations de transport routier de marchandises dans l'espace UEMOA.


par Néni Cyrille Ardenne OUAHOU
Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest / Unité Universitaire d'Abidjan - Master 2 Recherche Droit Economique et des Affaires 2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B- La comparaison à la conception de l'OHADA sur la qualité de

transporteur

L'article 2.k de l'AUCTMR définit le transporteur comme : « une personne physique ou morale qui prend la responsabilité d'acheminer la marchandise du lieu de départ au lieu de destination au moyen d'un véhicule routier ». A la lecture de cet article, la position de l'OHADA est claire. L'AUCTMR opte pour une conception non professionnelle de la qualité de transporteur. Cette définition sans exclure l'exigence d'un transporteur professionnel, admet le transporteur non professionnel57.

Cependant si l'AUCTMR va de pair avec certains Etats de l'UEMOA quant à sa conception du transporteur, il peut se confronter aux dispositions nationales d'Etats réglementant la qualité comme le Burkina Faso qui adopte une conception plus restrictive. Cela pourrait provoquer des conflits de loi. On peut se demander quelle règle appliquerait un tribunal burkinabé face à des dommages causés au cours d'un transport de marchandise à titre exceptionnelle. La norme nationale tendrait à ne pas qualifier la personne effectuant un tel transport de transporteur. Alors que l'article 2.k de l'AUCTMR considère comme transporteur une telle personne. La norme nationale intervenant seulement au niveau du statut du transporteur et l'AUCTMR intervenant au niveau contractuel, la solution à un tel dilemme serait d'appliquer l'AUCTMR et de tenir compte de sa conception.

Au niveau de la rémunération, si l'AUCTMR ne fait pas de la rémunération une condition à la qualité de transporteur, il en fait une condition d'application du régime spécial au transporteur.

Ainsi en cas de dommage, la responsabilité du transporteur sera engagée seulement si le transport est effectué à titre onéreux. On se rend compte qu'au niveau de la rémunération l'AUCTMR rejoint le décret n°2014-683 du conseil des ministres du Burkina. Toutes les deux vont s'appliquer en cas de transport à titre onéreux. Par contre, une fois de plus une norme nationale va être confrontée à l'AUCTMR, il s'agit du décret n° 2008-533 du Président de la République du Sénégal. Ici un problème crucial peut se poser et cela en raison d'une telle divergence. En cas de dommage au cours de transport à titre gratuit, alors que le décret n° 2008-533 du Président de la République du Sénégal reconnait la qualité de transporteur à celui qui exécute le transport mais l'AUCTMR ne permettra pas de tirer les conséquences juridiques attendues. Les juridictions sénégalaises se trouveront donc obligées d'appliquer le régime de droit commun à une personne qualifiée de transporteur. Il ne suffit pas de remplir les conditions d'acquisition de la qualité de transporteur pour exercer l'activité, un agrément est exigé pour attester la qualité de transporteur.

57 Joseph-Alain BATOUAN, « La "déprofessionnalisation" de la qualité de transporteur routier de marchandises : une approche de l'article 2 (k) de l'Acte uniforme OHADA relatif aux contrats de transport de marchandises par route », Revue électronique Neptunus, CDMO, Université de Nantes, 2007, volume 13-3, p. 2.

21

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote