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L'usage de la phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né à  la Réunion.


par Adeline DESPRAIRIES
Université de La Réunion - Diplome d'Etat de Sage-femme 2020
  

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Sommaire

PARTIE I : INTRODUCTION ET CONCEPTS 1

Introduction : 1

La phytothérapie ou l'art de soigner par les plantes 3

1.1 Définitions 3

1.2 L'usage thérapeutique des plantes à travers les époques. 4

1.3 La réglementation de la phytothérapie 5

La phytothérapie pendant la grossesse et chez le nouveau-né : 6

2.1 La phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né dans le Monde. 6

2.2 La phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né en France 9

PARTIE II : MATERIELS ET METHODE 24

Rappel de la problématique, des objectifs, du but et des hypothèses 24

Présentation de l'étude 24

2.1 Type d'étude 24

2.2 Période et lieu de l'enquête 24

2.3 La population étudiée 25

2.4 L'outil d'enquête 26

2.5 Limites et biais 29

2.6 Exploitation des données 30

PARTIE III : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS 32

Présentation des résultats 32

1.1 Caractéristiques de l'échantillon étudié 32

1.2 Les connaissances des femmes 33

1.3 Les pratiques 41

Analyse et discussions 55

2.1 Les connaissances des femmes concernant la phytothérapie 55

2.2 Les pratiques des femmes concernant la phytothérapie 59

2.3 Les facteurs influençant les usages et les réticences : 63

Les propositions d'action 65

Conclusion 66

PARTIE I :

INTRODUCTION ET

CONCEPTS

1

PARTIE I : INTRODUCTION ET CONCEPTS

Introduction :

Ces dernières décennies ont laissé paraître une revalorisation mondiale des médecines alternatives. 75% des français y ont déjà eu recours d'après la stratégie de l'OMS pour les médecines traditionnelles pour 2002-2005 (1). Néanmoins, l'usage de ces médecines dites « douces » se fait parfois sans avis médical et dans l'ignorance de leur potentiel nuisible. La toxicité des plantes employées en phytothérapie est peu connue. D'après le centre antipoison français, près de 5 % des intoxications recensées au niveau national en 2012 sont des intoxications par les plantes (2).

En Europe, c'est près de 100 millions de personnes qui ont recours à la médecine traditionnelle et complémentaire. Cet engouement pour la médecine non conventionnelle est mondial ; et encore peu connu du système de soin conventionnel, si bien que l'OMS recommande une prise de connaissance, une sécurisation et une réglementation des pratiques. Ses stratégies de sécurisation pour les années 2014 à 2023 stipulent que les États Membres devraient mieux comprendre et contextualiser la médecine traditionnelle et complémentaire en identifiant les formes de médecines traditionnelles et complémentaires utilisées, en définissant leurs utilisateurs, en analysant les raisons de leur utilisation notamment (3).

La France, engagée dans ce dynamisme de sécurisation des médecines complémentaires propose en 2012, de recenser les connaissances actuelles sur les médecines non conventionnelles et les plantes médicinales (4). Depuis, de nombreuses monographies françaises de plantes végétales se sont rajoutées à la base de données de l'ANSM. L'ethnomédecine se fait donc une place dans « les interstices que la biomédecine a laissé vacants » (Dupé S.2010).

L'île de la Réunion s'ouvre également aux perspectives de recherche dans le domaine. En novembre 2018, la ville du Tampon, lauréate des sites pilotes pour la reconquête de la biodiversité, ouvre au public le jardin des plantes aromatiques et médicinales Marc Rivière (5). 200 plantes médicinales collectées par Marc Rivière, illustre pharmacien de la Rivière Saint Louis, ont été léguées à l'APLAMEDOM après son décès en 2017. Parmi elles, 16 plantes médicinales réunionnaises sont inscrites à la pharmacopée française depuis 2013, et 3 depuis 2015 grâce au soutien de l'APLAMEDOM(6). L'association tente de comprendre, valider scientifiquement, valoriser et préserver les coutumes de l'île. Car ce n'est pas moins de 87% de la population réunionnaise qui déclarent avoir recours aux plantes médicinales ; dont 79% n'en parlent pas à leurs médecins (7). Or, le système réunionnais est complexe. C'est une symbiose

2

entre les schémas traditionnel et conventionnel, et ce, même chez la femme enceinte et le nouveau-né. Les femmes ont en effet recours aux deux systèmes traditionnel et conventionnel : « Il est vrai que les croyances des grands-mères, on en prend et on en laisse [...] » (8). Mais les pratiques (façonnage du visage, tisane Tambav, tisanes rafraichissantes etc.) sont souvent cachées au corps médical par soucis d'un ressenti d'infériorité et/ou de revendication identitaire (8). Ces craintes ont donc longtemps séparé les deux systèmes de soin. Bien qu'aujourd'hui ce clivage s'efface peu à peu, il reste une grande part de méconnaissance que ce soit du côté de la population ou des praticiens (9). Des premiers constats de terrain ont souligné cette méconnaissance et montré et que certains usages peuvent être dangereux. En 2013, l'étude de Choi JS et al souligne l'augmentation du taux de mort foetale in utéro liée à la consommation de réglisse pendant la grossesse(10). Il y a pourtant toujours une volonté de se tourner vers la phytothérapie.

Il est rarement fait mention dans la littérature de l'utilisation des plantes réunionnaises chez la femme enceinte et le nouveau-né. Il semble cependant que le potentiel toxique des plantes soit connu. « Il faut faire attention chez la femme enceinte, néna des plantes i fo pa utiliser. (Il faut faire attention, chez la femme enceinte, il y a des plantes à éviter.) » nous met en garde Franswa Tibère. Les directives de l'OMS, à savoir : « Renforcer la base de connaissances », sont donc applicables au contexte réunionnais. Aussi, face à ces constats, nous avons élaboré la problématique suivante : : quelles sont les pratiques des femmes pendant la grossesse et chez le nouveau-né en ce qui concerne l'usage de la phytothérapie à la Réunion ? L'objectif de ce mémoire sera de faire un état des lieux des connaissances et pratiques des femmes vis-à-vis de la phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né à la Réunion. La finalité de ce mémoire sera de sécuriser les pratiques et répondre à cette volonté actuelle de retourner au « naturel ». Nous partons de l'hypothèse que : quand les plantes sont utilisées, leur usage n'est pas sécuritaire. Ce manque de connaissances entrave et démotive les pratiques de certaines femmes.

Nous présenterons dans un premier temps les concepts de la phytothérapie, puis une seconde partie portera sur les matériels et méthodes, dans un troisième temps nous présenterons les résultats de l'étude et enfin nous les discuterons.

3

La phytothérapie ou l'art de soigner par les plantes

1.1 Définitions

Le terme « phytothérapie » vient du grec « Öýôïò - phytos » : plante, et « Öåñáðåßí - therapeïn » qui signifie soigner et désigne donc l'art de soigner par les plantes.

Quelques définitions de l'OMS concernant la phytothérapie (11) :

o Il existe deux types de phytothérapie (7) :

o La phytothérapie traditionnelle : établie sur les savoirs empiriques, sans essais cliniques. Selon l'OMS, cette pratique étant peu coûteuse et accessible, elle est plus répandue dans les pays en voie de développement.

o La phytothérapie conventionnelle, établie à partir de recherches scientifiques et délivrée en officine.

o « Utilisation traditionnelle des plantes médicinales : Les médicaments à base de plantes comprennent des plantes, des matières végétales, des préparations à base de plantes et des produits finis qui contiennent comme principes actifs des parties de plantes, d'autres matières végétales ou des associations de plantes. Par utilisation traditionnelle, on entend une utilisation de fort longue date de ces médicaments à base de plantes dont l'innocuité et l'efficacité ont été bien établies et qui sont même agréés par certaines autorités nationales. »

o « Plantes : elles comprennent les matières végétales brutes telles que feuilles, fleurs, fruits, graines, tronc, bois, écorce, racines, rhizomes et autres parties, entières, fragmentées ou en poudre. »

o « Préparations à base de plantes : elles comprennent les matières végétales en fragments ou en poudre, les extraits, teintures et huiles grasses, dont la production fait intervenir des opérations de fractionnement, de purification, de concentration ou d'autres procédés physiques ou biologiques. Elles comprennent également des préparations obtenues en faisant macérer ou chauffer des matières végétales dans des boissons alcoolisées et/ou du miel, ou dans d'autres matières. »

o « Activité thérapeutique : Par activité thérapeutique, on entend la prévention, le diagnostic et le traitement de maladies physiques et psychiques, l'amélioration d'états pathologiques, ainsi que le changement bénéfique d'un état physique ou mental. »

4

Définition du médicament selon l'ANSM, tirée de l'Article L 5111-1 du CSP :

« Un produit est qualifié de médicament s'il est présenté comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies humaines ou animales, ou s'il peut être utilisé ou administré en vue d'établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique. »

Selon la pharmacopée française, les plantes connaissent divers procédés de préparation,

dont :

o Les tisanes qui sont des préparations aqueuses obtenues selon plusieurs modes de préparation incluant l'extraction (infusion, décoction, macération) et la dilution notamment. Ceux-ci suivent généralement des données empiriques. La pharmacopée française (Xème édition) en décrit les bonnes pratiques en matière de préparation, et de posologie notamment.

o Les extraits qui sont « des préparations liquides, demi-solides, ou solides obtenues à partir de matière à l'état sec, mous, fermes ou fluides. »

o Les teintures qui sont « des préparations liquides, mélange de solvants d'extraction (éthanol en général) et de drogues animales ou végétales »(12).

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon