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Causes des décès aux soins intensifs de chirurgie


par Patrick Musala
Université chrétienne de Kinshasa (U.C.Kin) - Docteur en médecine, chirurgie et accouchement  2019
  

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CHAPITRE I. GENERALITES SUR LES CAUSES DES DECES DES PATIENTS AUX SOINS INTENSIFS DE CHIRURGIE

I.1. Contexte

Les soins intensifs sont considérés comme un lieu de combat acharné contre les affections graves. Il arrive que les patients meurent en SICHI ; en revanche, il est assez rare que la mort surgisse de façon inattendue. Au contraire, elle survient fréquemment à l'issue d'un processus organisé. Les personnels soignant assurent l'accompagnement des patients et des familles en privilégiant la dignité de cette période. (2)

L'arrêt du coeur est qualifié de mort clinique. Le décès est constaté par un médecin sur un certificat de décès, obéissant à des règles de rédaction précises. Dans notre pays, la République Démocratique du Congo, ce certificat comprend deux volets. Un volet administratif comportant : le lieu du décès, la date, l'heure, l'identité complète du patient (noms, date de naissance, sexe...) Le volet médical est anonyme, relatif aux causes du décès. (1)

Le certificat est signé par le médecin. Celui-ci devra être parfaitement identifié.

Tandis que dans le passé, les gens mourraient à domicile, et c'était considéré comme étant normal .La mort était comprise comme une étape de la vie, ou alors on incriminait un malfaiteur d'être à l'origine (conception africaine) sans vouloir analyser les causes médicales qui seraient à l'origine. (2)

Désormais, la mort s'est introduite à l'hôpital et n'a plus sa place à la maison .Le plus souvent, pour les patients en soins intensifs, la mort survient après un combat acharné entre la vie et la mort ; Et les limites derniers jours de vie peuvent être repoussés sans délai précis. Toutefois, la mort est toujours présente, puisqu'elle ne peut à l'évidence être supprimée (1)

De la part des soignants, aussi bien médecins qu'infirmiers, les décès des malades admis aux soins intensifs étaient des phénomènes vécus comme un échec d'emblée. Cette perception de la mort teintée de culpabilité survenait dans des circonstances désastreuses telles qu'ils n'y étaient pas préparés, ni ne connaissaient parfaitement le traitement administré. (1)

Aujourd'hui, cette perception d'échec a fait place à l'acceptation de la mort. Mourir en soins intensifs est devenu une réalité acceptée et bien gérée.

I.2. Types de mort en milieu hospitalier :

· La mort prématurée inattendue : le patient est admis aux soins intensifs avec une pathologie précise ou encore non diagnostiquée, mais en fonction de son état, la survenue de la mort est surprenante, même si elle est sous entendue ; puisque sa prévention et l'instauration d'un traitement immédiat sont les indications même de l'admission aux soins intensifs.

· La mort attendue : c'est le décès du patient qui survient lentement, avec une évolution défavorable depuis l'admission du patient. Elle s'annonce suivant l'effondrement du patient à petit feu. Généralement le patient meure en étant équipé. C'est-à-dire ; avec les voies de Mayo Taylor, les cathéters centraux et artériels, les électrodes...

· La mort organisée : est celle qui découle d'une décision de suspension ou de retrait thérapeutique. (4)

L'enquête sur « les décès en soins intensifs » de chirurgie »menée par « l'IGAS » montre qu'au moment où plus de la moitié d'européens meure en établissement des soins, le taux est plus bas en Afrique où la prise en charge des décès ne fait pas parti des missions reconnues à l'hôpital. Pour les personnels soignants, la mort vécue jadis comme un échec, est actuellement acceptée telle que mentionné ci haut. Les exigences techniques emportent largement sur les besoins de confort des malades et d'accueil des proches. Plusieurs études montrent que le décès a lieu le plus souvent après que le réanimateur ait décidé d'arrêter les soins, lorsque les thérapeutiques aggravent l'état du patient, et les gestes diagnostics invasifs exagérément réalisés alors qu'il n'existe plus d'espoir d'une amélioration clinique. (3)

Par ailleurs, la même enquête rapporte 26% des patients décédés aux SICHI décèdent à l'issue d'un séjour d'une durée inférieure à 24h ; soit avant ou après un acte chirurgical.

Ces dernières années, il a été observé une décroissance de la mortalité aux SICHI ; Selon les études de l'IGAS, cette baisse de mortalité peut être mise en lien avec une amélioration de la qualité des soins, et l'apparition des nouvelles technologies ; mais aussi du fait d'une meilleure identification des patients éligibles à la réanimation ou à une hospitalisation en SICHI. Les facteurs associés aux décès ou à la survie en SICHI sont de mieux en mieux identifiés.

Une bonne réanimation est gage de la survie en SICHI si la prise en charge est correcte .Les réanimateurs ont développé des scores de pronostic ou des indices de gravité tels que : l'IGS II, le SOFA et l'APACHE afin de mieux exploiter l'expérience clinique collective et prédire la probabilité au cours de l'hospitalisation en SICHI.

L'âge élevé a été clairement identifié comme associé à une surmortalité, montrées dans les études menée par l'IGAS par un taux plus élevé de la mortalité en SICHI .De même sur une cohorte des patients de plus de 60 ans admis en SICHI, une étude française a mis en évidence un taux d mortalité en soins intensif de 37% et un taux de décès intra hospitalier de 53%.Ceci s' explique notamment par un taux de morbidité plus fréquent.

Il est notable que l'amélioration de la mortalité générale se fait alors que la population générale tend à vieillir (l'Afrique est épargné par ce constat).

Aux Etas unis, la proportion des patients âgés de plus de 60 ans est estimée à plus de 20% de la population en 2006 et les projections pour la population de plus de 85 ans montre que celle -ci va être multipliée par 5 d'ici 2050.

En France, l'augmentation de la population de plus de 75 ans était de 3 millions puis de 4,5 millions en 2013.Les projections prévoient 7 millions des personnes âgées de plus de 60ans en 2025 (INSE) ; Ainsi, comme la population générale, la population âgée (?65 ans) hospitalisée en soins intensifs varie de 26-51 % selon les unités des soins.

En République Démocratique du Congo par contre, selon une agence démographique du pays, les personnes âgées de plus e 60 ans représentent 8,62% en 2016, alors que la proportion ne représentait que 6% en 2014 et la projection de la dite population serait de l'ordre de 10-12% d'ici 2020.Compte tenu de l'augmentation mondiale de la population des personnes âgées de plus de 60 ans, doit-on craindre une augmentation du nombre des décès à cause de cette évolution? Sachant que l'âge représente une des variables d'étude dans notre travail nous allons essayer de répondre à cette question au fur et à mesure que nous évoluons dans le travail. (5)

La plupart d'études épidémiologiques sur les patients hospitalisés en SICHI portent sur la mortalité à court terme ; soit 24h après administration en SICHI, mais il apparait maintenant clairement qu'il existe une surmortalité poursuivie plusieurs jours après un séjour et particulièrement dans les 7 premiers jours.

Les études rapportent 15% des décès supplémentaires dans les 7 premiers jours suivant une admission en SICHI. En peropératoire, les études menées par l'IGAS montrent que la durée de réanimation est souvent élargie si les patients présentent un syndrome de détresse respiratoire aigu ou un choc septique. Ces genres des patients voient leurs séjours en SICHI élargie avant une éventuelle intervention chirurgicale et avaient un taux de décès à court terme plus élevé.

Un enjeu majeur réside donc dans l'amélioration de cette mortalité après un court séjour en SICHI ; ce qui passe par une meilleure connaissance épidémiologique, si un nombre non négligeable des travaux sont regardés de 24h après une admission en SICHI à 7 jours, très peu se sont intéressé au décès tardifs au décours de l'admission(6).

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo