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La nouvelle gouvernance financière en zone CEMAC et les droits budgétaire et comptable de la république centrafricaine


par Serge Steeve Thierry TENGUEDET
Université de Yaoundé 2 - Master 2 Recherche en Droit Public 2018
  

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INTRODUCTION GENERALE

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Longtemps confrontés aux difficultés de gestion économique et financière, les Etats ont cru améliorer leur situation par une réforme. L'administration par la pratique de la performance et des résultats est devenue depuis quelques années, un pari ou un défi pour nombres des Etats du monde en général et pour la République Centrafricaine (RCA) en particulier.

A cela, il faut ajouter la faible assistance budgétaire des institutions financières internationales et de bailleurs financiers qui non seulement a accru la dépendance de cet Etat vis-à-vis de l'extérieur, mais aussi ne suffit pas ou ne correspond absolument pas à la politique du développement de l'Etat bénéficiaire. A titre d'exemple, la République Centrafricaine, après avoir bénéficié de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) auprès des bailleurs de fonds, s'est vue suspendre cet appui au motif de manque de transparence et de diligence dans l'exécution de son budget1. De même, le Tchad, après avoir franchi le point de décision de l'initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) en 2001, n'a pas pu atteindre le point d'achèvement pour rupture d'appui des partenaires. Autant de facteurs menaçant la viabilité budgétaire de ces pays2.

La volonté d'introduire la pratique de la transparence, de la sincérité, de la responsabilité, de l'efficacité et de la performance dans la gestion budgétaire et comptable, principes cardinaux de la nouvelle gouvernance financière publique est devenue depuis quelques années, une exigence voire un défi pour les Etats du monde en général et en particulier, les Etats de l'Afrique Centrale. En Effet, après avoir été soumis aux programmes d'ajustement structurel, sous les institutions de Bretton Woods, un programme en déphasage avec les politiques économiques nationales, ne peut manquer de laisser des conséquences très négatives sur les finances publiques des Etats de l'Afrique Centrale.

A titre d'illustration, l'exécution des politiques publiques des Etats membres de la CEMAC reste marquée par de nombreuses faiblesses tels que :

La mauvaise gestion des ressources mobilisées, le manque de discipline dans l'exécution du budget, l'accumulation des arriérés de dette, l'absence d'ordre de priorité dans les projets et la dérogation aux procédures orthodoxes des gestions budgétaire et comptable, pour ne citer que ceux-ci. Une situation similaire dans les Etats membres de la CEMAC.

1 Voir les données du Rapport du FMI sur la République Centrafricaine de 2012.

2 Voir les données du Rapport du FMI sur le Tchad de2011, p. 14.

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Pour stabiliser les Finances publiques de ses Etats membres, la Commission de la CEMAC a adopté six importantes Directives Communautaires en 2011, en s'inspirant des exemples réussis ou semi-réussis des Etats Unis d'Amérique avec le Planning, Programming, Budgeting System (PPBS), de la France par l'adoption d'abord de la Rationalisation de Choix Budgétaire (RCB), puis de la LOLF (Loi Organique relative aux Lois de Finances) promulguée le 1er Août 2001 et celui de l'UEMOA en 2009. Ces Etats suscités en modèle se sont confrontés aux marasmes économiques et financiers, avaient décidé de moderniser leurs Finances publiques. Ces réformes paraissaient utiles et leur avaient permis d'améliorer leur performance et leur Gestion budgétaire, désormais axées sur les résultats. C'est dans ce sens que, le Conseil des Ministres de l'UEAC va adopter les six importantes Directives Communautaires en 2011 permettant aux Etats membres de renouveler les bases normatives et institutionnelles de leurs systèmes financiers.

La RCA en a souscrit et les a transposés dans son ordre juridique national. La mise en oeuvre des nouvelles normes financières publiques va devoir changer l'architecture et la méthode d'élaboration du budget qui passerait d'une approche de moyen à une approche de résultat. Elle va mettre en perspective l'action de l'Assemblée Nationale et de la Cour des comptes qui doivent mettre la veille à l'efficacité de la dépense publique au coeur de leurs actions et assainir la gestion des finances publiques. Telles sont les motivations de notre recherche.

C'est dans cette logique introductive que, notre recherche sur « La nouvelle gouvernance financière en zone CEMAC et les droits budgétaire et comptable de la République Centrafricaine » se justifie. Cependant, la démarche scientifique nous oriente de manière successive vers les contextes et le cadre conceptuel (I), puis la revue critique de la littérature et l'intérêt de l'étude (II).

I- LES CONTEXTES ET CADRE CONCEPTUEL

Elle se veut un ensemble des circonstances dans lesquelles ont évolué les finances publiques face aux exigences de la mise en oeuvre des politiques publiques. Nous verrons les différents contextes (A) puis, le cadre conceptuel (B).

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A) - LES CONTEXTES HISTORIQUE, POLITIQUE ET SOCIOECONOMIQUE

1. Le contexte historique

L'évolution de la rationalisation voire de la modernisation des finances publiques remonte d'abord de l'organisation sociale en communauté organisée. Ensuite, de cette organisation sociale naissent les besoins d'intérêt général. Pour y faire face, une contribution citoyenne est instituée aux fins de satisfaire les diverses préoccupations publiques nées de l'organisation sociale. D'où l'idée des deniers publics. Ainsi, il faudrait définir une méthode de collecte de ces cotisations sociales et d'en définir la procédure de leurs utilisations. C'est ainsi que l'idée du régime des finances publiques prend forme en occident et gagnera nombres des Etats modernes. Plusieurs exemples des réformes des finances publiques peuvent être cités pour illustrer notre développement. Seulement, nous privilégierons les exemples des réformes des finances publiques des Etats Unis d'Amérique et de la France.

En effet, confrontés entre les années 1965-1968, à des sérieux problèmes de l'exécution des politiques publiques, les Etats Unis d'Amérique avaient adopté une nouvelle politique budgétaire dénommée le Planning Programming Budgeting System (PPBS), qui se voudrait le système budgétaire qui intégrait trois processus utilisés la plupart du temps de façon plus ou moins complète et indépendante. La planification, le contrôle de gestion efficace et le contrôle comptable sur l'utilisation des ressources sont innovés. L'intégration des trois processus aidait à introduire plus d'objectivités dans la gestion des deniers publics pour justifier les activités gouvernementales et expliquer les liens entre les objectifs et les ressources utilisées.

L'on ne peut pas dire qu'il y a une théorie formelle du PPBS. Puisque la démarche méthodologique suivie ne vise pas à vérifier des hypothèses concernant des décisions budgétaires des gouvernements. C'est juste un système, dont l'objectif est d'améliorer les décisions budgétaires et dont la méthodologie repose sur des techniques et des concepts qu'il est intéressant de les rapprocher aux décisions des gouvernants lors de l'élaboration et de l'exécution du budget

L'approche méthodologique du PPBS diffère selon qu'on insiste sur l'une ou l'autre des étapes d'un processus budgétaire. Une approche fortement analytique, par exemple, orientera le PPBS vers la préparation de modèles pouvant aider à faire des choix de programme tandis qu'une

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approche plus administrative s'intéressera aux méthodes d'évaluation des activités existantes en tant que moyen, sans nécessairement remettre en cause les objectifs à long terme.3 Enfin, une approche axée davantage sur la planification verrait la cohérence des différentes activités gouvernementales. Les procédures administratives précises pour implanter le PPBS avaient différé d'un gouvernement à un autre selon l'importance donnée aux politiques publiques et aux circonstances opérationnelles4.

Ainsi, autour de la notion de programme gravitent les notions suivantes:

- Un objectif, c'est la réalisation d'un output dans le temps ;

- cet objectif se justifie par rapport à des besoins que le gouvernement tente de satisfaire ;

- l'objectif sera atteint en utilisant des moyens ou des inputs classifiés selon leur nature économique ;

- la définition de critères de performance doit permettre de juger de l'utilisation des inputs (minimisation des coûts de production) tandis que les critères d'impact renseigneront sur la réalisation de l'objectif.

En France par contre, elles ont commencé par la réflexion engagée au Parlement, à la fin des années 1990, autour de la question de l'efficacité de la dépense publique et du rôle des assemblées en matière budgétaire et qui ont finalement fait naître un consensus politique sur la nécessité de moderniser les règles de la gestion budgétaire et comptable. Le vote de la loi organique relative aux lois de finances (la LOLF), le 1er août 2001, a donné quatre années aux administrations pour se préparer à ce nouveau cadre.

Ces réformes ont introduit une démarche de performance pour améliorer l'efficacité des politiques publiques qui permet de faire passer l'État d'une logique de moyens à une logique de résultats. Après plus de quatre années de travaux pour sa mise en oeuvre pratique, elle entre pleinement en application le 1er janvier 2006. La loi des finances pour 2006 préparée en 2005 a été la première à être intégralement préparée, adoptée et exécutée selon le nouveau cadre

3 Voir, Le Planning-Programming-Budgeting System et son introduction dans l'administration de l'État, Institut Administration-Université, Bruxelles, 1969.

4 Voir, Le Planning-Programming-Budgeting System et son introduction dans l'administration de l'État, Institut Administration-Université, Bruxelles, 1969.

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budgétaire. Depuis lors, les lois de finances sont plus lisibles et plus transparentes. En développant une culture de résultats, la LOLF a permis également de dépenser mieux et d'améliorer l'efficacité de l'action publique pour le bénéfice de tous : citoyens, usagers, contribuables et agents de l'État.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault