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La nouvelle gouvernance financière en zone CEMAC et les droits budgétaire et comptable de la république centrafricaine


par Serge Steeve Thierry TENGUEDET
Université de Yaoundé 2 - Master 2 Recherche en Droit Public 2018
  

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Paragraphe 2 : Les Relations politico-administratives et partage des responsabilités

Sur le plan politique et administratif, la responsabilité implique le devoir de rendre compte de ses actions et d'en assumer les conséquences devant le Parlement, les juridictions des comptes

155 MAZOUZ Bachir & MATHAIS Daniel, « Nouvelle gouvernance, nouvelles compétences. Revue Internationale de Gestion 29 (3), p.82-92, 2004.

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et/ou autres organes de contrôle administratifs compétents. Ainsi, nous verrons la relation suivant la logique hiérarchique pyramidale (A) et la structuration des responsabilités (B).

A- La logique hiérarchique pyramidale

L'exercice de cette responsabilité incombe aux agents responsables ou gestionnaires des deniers publics de rendre compte de manière fidèle à l'autorité politique, légitimement investit par la représentativité, soit au Ministre en vertu de la délégation des pouvoirs vers l'administration selon une logique hiérarchique pyramidale. La délégation doit ainsi couvrir les ressources ainsi que la mise en oeuvre des actions en contrepartie d'un contrôle politique exacte156. Le Ministre demeure néanmoins responsable du pilotage de l'appareil administratif, conformément aux règles du modèle Weberien en matière de structuration des relations entre pouvoir politique et administration.

Au regard du schéma Weberien de partage des responsabilités, la gestion par les résultats introduit une remise en question importante en conditionnant l'efficacité à une plus grande autonomie des administrations et des gestionnaires publics de deux manières. Sur le plan organisationnel, elle implique donc une évolution des relations entre les responsables publics de la forme hiérarchique verticale à la forme plus horizontale, puisse que la logique des résultats impose une vision processuelle transversale157. Sur le plan institutionnel, elle implique l'évolution du contrôle politique de l'appareil bureaucratique qui passe d'un contrôle a priori à un contrôle a posteriori dans la mesure où l'accent est mis sur les résultats et non sur les moyens.

Ainsi, la gestion par les résultats fait donc émerger une autre logique de responsabilité, la responsabilité managériale, où l'imputabilité est postérieure à l'exécution de la gestion et est fondée sur les performances et non sur la conformité de la mise en oeuvre. Cette nouvelle forme de responsabilité est alors interne et s'appuie sur une autre autorité légitime qui résulte du

156 VERHOEST Koen, PETERS B.Guy, BOUCKAERT Geert. and VERSCHUERE B., (2004). The study of organizational autonomy: a conceptual review. Public Administration and Development 24 (2), 101-18.

157 HOOD Christopher, (2001). « Relations entre ministres / politiciens et fonctionnaires : l'ancien et le nouveau marchandage » In PETERS B. et SAVOIE J. La gouvernance au XXIe siècle : revitaliser la fonction publique, Les presses de l'Université Laval, Québec, 129-150.

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processus de gestion et de sa maîtrise158. Toutefois, pour qu'elle soit effective, la responsabilité managériale suppose un partage des pouvoirs sur les ressources publiques, mais également dans le processus de prise de décision. En effet, trois conditions sont identifiées dans la littérature sur la gouvernance financière en matière d'exercice de la responsabilité managériale par les hauts fonctionnaires. Elle se manifeste par une implication dans les processus de prise de décision, soit par des marges d'action pour la gestion des ressources, soit par une pratique de la reddition des comptes suivie de sanctions positives ou négatives.

Or, la sphère publique présente de nombreuses particularités entre autres nous évoquons les spécificités des statuts juridiques des entités et des personnels, l'uniformité de la règle administrative et prééminence de la hiérarchie d'une part et d'autre part, la distance entre les lieux où se prennent les décisions et les lieux où elles s'appliquent, sans oublier la double direction de décisions politique et administrative des entités, etc.159 .

En définitive, la problématique qui se pose alors est celle de l'évolution du périmètre des responsabilités des gestionnaires de crédits publics dans la gestion par les résultats et fait évoluer les relations qui lient l'ensemble des acteurs publics, politiques et administratifs. En France par exemple, dans le cadre de la LOLF, cette problématique se pose de manière aiguë pour le cas des responsables de programme. Parce qu'ils doivent rendre compte des résultats des programmes devant leur ministre de rattachement et devant le Parlement. Puisse qu'ils sont en effet porteurs d'une responsabilité managériale qui les engage et engage leurs choix gestionnaires. En RCA, les responsabilités des gestionnaires de crédits publics sont prévues par les nouvelles normes mais diffèrent de la procédure de compte rendu devant les autorités tel que prévue dans la LOLF en France. L'insuffisance de rapports des institutions compétentes sur les incriminations des gestionnaires de crédits publics en dit peu. Le Gouvernement, l'Assemblée nationale et la Cour des Comptes redresseraient la situation en veillant à l'application des normes nationales sur les nouvelles gestions des finances publiques aux fins de satisfaire aux exigences communautaires et aux défis de la bonne gouvernance des finances publiques.

158 MULGAN Richard, «Accountability»: «An Ever-Expanding Concept?» Public Administration» 78 (3), p.555-573.

159 EMERY Yves et GIAUQUES David, « Paradoxe de la gestion publique ». L'Harmattan, Paris. 2005.

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