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Communication communale et développement participatif : étude appliquée à  la commune de Soa


par Félix GENDRON MBIDA
Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) Yaoundé - Diplôme de Conseiller Principal de Jeunesse et d'Animation en Sociologie de la Jeunesse et des Organisation 2021
  

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III. OBJET 

Notre étude repose sur l'analyse du dispositif de communication mis en place par la Commune de Soa, visant la participation des populations au développement local. Concrètement, il s'agit d'une étude analytiquedes stratégies de communication et d'information, de leurs aspects structurel, organisationnel et fonctionnel, afin de voir s'ils sont de nature à mobiliser les populations de Soa à contribuer au processus de développement de leur localité.

IV. PROBLEMATIQUE

Depuis son indépendance, le Cameroun a connu une forte prédisposition à la centralisation des pouvoirs entre les mains de l'Etat. Ce n'est que depuis son accession à la souveraineté nationale dans les années 1960, qu'on a vu naître progressivement un système décentralisé. En réalité, l'évincement du système de centralisation est parti du fait qu'il se présentait d'une part tel un frein au développement de la démocratie durable et de proximité, et d'autre part, tel un handicap majeur à la responsabilisation des populations locales, et à l'intégration des énergies internes dans la mise en oeuvre d'un développement concerté. De ce fait, il y a eu l'urgence d'un rapprochement entre l'Administration et les administrés. C'est ce qui fait naître dans le dispositif de la loi constitutionnelle du 18 janvier 1996, la nécessité de création des collectivités territoriales réellement décentralisées au Cameroun. On assiste ainsi dès lors à la réforme de l'administration territoriale qu'il faut voir sous deux principaux angles à savoir la déconcentration et la décentralisation.

La déconcentration consiste en une représentation du pouvoir central auprès des populations par le biais de circonscriptions administratives. Celles-ci sont chargées au niveau local de mettre en oeuvre et de suivre les politiques nationales conçues par l'administration centrale en termes de fonctions régaliennes de l'Etat d'une part, et d'assurer la tutelle des CTD d'autre part. Elles sont donc l'émanation du pouvoir central sur un plan rapproché, comme le relève la célèbre citation d'Odilon BARROT, « c'est le même marteau qui frappe ; seulement on en a raccourci le manche ».

Pour ce qui est de la décentralisation, elle est fondée sur deux éléments qui sont le transfert des compétences et des moyens appropriés par l'Etat central aux collectivités locales, et l'abandon au profit de ces dernières d'une autonomie financière certaine. Au Cameroun, les CTD sont constituées par 10 régions, 360communes et 14 villes. Elles sont dotées d'une personnalité juridique, d'une autonomie financière, et sont gérées par des organes élus que sont les conseils régionaux et municipaux. C'est le mode de gouvernance sur lequel reposent les enjeux de démocratie participative, de bonne gouvernance et de développement local au Cameroun.

Cependant, en dépit de la volonté de consolider ce système de gestion sur le plan normatif, notamment de par la création d'un code général propre aux CTD, on s'avise à observer que la décentralisation n'aurait pas totalement comblé les espoirs placés en elle quant à ses enjeux. Il en est ainsi du cas particulier du développement local qui, rappelons-le, se veut participatif et concerté.

Selon le Ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire (MINEPAT), «Le développement local peut être défini comme une action de développement concertée, réalisée par des personnes physiques ou morales vivant dans unmême espace géographique». De cette définition, il se dégage que le processus de développement des CTD au Cameroun fait appel à un certain nombre d'acteurs, qui se concertent nécessairement pour ressortir les problèmes de leur milieu de vie, rechercher et prioriser des solutions acceptées par tous, et engager des moyens pour résoudre lesdits problèmes. Parmi ces acteurs, l'on retrouve essentiellement les populations, qui, tout étant le premier bénéficiaire dudit processus de développement, en sont également le protagoniste principal. En effet, il leur est garanti par le législateur de 2019, la possibilité d'influencer et de contrôler les initiatives, les décisions et les ressources affectées à leur propre développement. De même, elles peuvent à leur guise, initier, concevoir, mettre en oeuvre et suivre les actions de développement y afférent.

Seulement, pour que de telles actions se concrétisent, elles nécessitent à la base, un mécanisme de participation essentiellement basé sur une information de qualité, d'où l'urgence d'une communication locale efficace. Ceci étant, du moment où se révèle défaillant le binôme « communication et participation », l'on aboutit à la survenance d'un certain nombre d'obstacles au développement des CTD. Dans la Commune de Soa particulièrement, une telle situation problématique se manifeste de façon générale par :

- l'ignorance par la population de sa responsabilité d'acteur principal du développement local ;

- l'absence d'un cadre de concertation entre les différents acteurs au développement local ;

- le vide decollaboration ;

- la faible gestation des initiatives locales de développement ;

- l'éloignement des administrés de l'institution communale;

- la réticence populaire ;

- la considération péjorative de l'institution communale ;

- les dissensions occasionnelles entre élus locaux et populations.

Abordée sous l'angle des Sciences Humaines et Sociales appliquées à l'Education Permanente, et particulièrement sous celui de laSociologie des organisations, une telle préoccupation s'avère problématique dès lors qu'elle permet de remettre en question l'atteinte efficace des objectifs de performance visés par le développement des communes en tant qu'organisations. Elle est davantage pertinente en ceci qu'elle permet d'évaluer l'expression et l'épanouissement optimal des populations dans leur milieu de vie. En tout état de cause, il s'agit là d'un questionnement qui pourrait laisser entrevoir dans la participation défaillante des populations aux initiatives de développement local, un frein au décollage socio-économique des CTD camerounaises. Ce qui donne l'impression que la décentralisation au Cameroun se trouve « entre risques et espoirs » quant aux enjeux placés en elle.

Pour ce faire, notre étude entend aborder la question de participation en rapport avec la communication. Pour autant, il ne s'agit pas de considérer cette dernière sous l'angle professionnel institutionnel, mais plutôt sous le prisme d'un outil de management au service du développement des CTD. En d'autres termes, il s'agit d'en dépasser le sens classique, et de laisser entrevoir ses dimensions participatives notamment en termes de sensibilisation, de mobilisation participative, de création d'un cadre local de concertation et de développement des initiatives locales.

En effet, l'on est admis à croire que telle qu'elle est pratiquée en l'état actuel dans la Commune de Soa, la communication communale fait défaut à l'exploitation optimale des opportunités offertes par la décentralisation d'une part,et des potentialités humaines de cette localité en vue d'un développement certaind'autre part. Il apparait dès lors évidente la nécessité de s'interroger sur ses moyens, son objet et l'enjeu de ses mécanismes institutionnels.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo