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Quel contrôle interne pour une maitrise des risques associés au processus de mise en œuvre du budget programme au Burkina Faso ?


par Patindé Télesphore Evariste VOKOUMA
CERPAMAD - Master II en Audit et Contrôle de gestion 2020
  

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III. Interprétation des données et validation de l'hypothèse 3

Hypothèse 3 : Il y'a une nécessité de concevoir un dispositif type de contrôle interne au profit des Ministères et Institutions.

De nos lectures et constats personnels, nous notons ce qui suit :

La Directive n°06/2009/cm/UEMOA de la 26/06/2009 portant loi organique relative aux lois de finances fixe les règles relatives au contenu, à l'élaboration, à l'exécution et au contrôle des lois de finances, et organise les relations entre les acteurs du processus budgétaire.

Le passage au budget programme consacre une plus grande responsabilisation des responsables de programme, l'efficacité et une meilleure flexibilité dans la gestion de leurs crédits pour l'atteinte de leurs résultats. Cette orientation s'accompagne aussi d'un renforcement du contrôle, et notamment celui de la cour des comptes qui évalue le dispositif de contrôle interne du responsable.

D'autres dispositions communautaires justifient également la mise en place du contrôle interne telles que la Directive n°01/2009/CM/UEMOA du 27/03/2009 portant code de transparence dans la gestion des finances publiques au sein de l'UEMOA qui oriente les dispositions et inspire les règles de gestion des finances publiques ayant notamment trait aux attributions et responsabilité des institutions, et à la légalité et publicité des opérations financières publiques ; également certaines dispositions de:

? la Directive N°04/2012/CM/UEMOA du 28/09/2012 relative à l'éthique et à la déontologie dans les marchés publics et les délégations de service public an sein de l'UEMOA ;

? la Directive N°05/2005/CM/UEMOA du 09/12/2005 portant contrôle et régulation des marchés publics et des délégations de service public dans l'UEMOA ;

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V' la Directive n°07/2009/CM/UEMOA du 28/09/2012 portant règlement général sur la comptabilité publique qui précise les règles de comptabilité et d'exécution du budget, les responsabilités et relations entre les acteurs de la chaîne financière, ainsi que les règles de tenue des comptes et de contrôle ;

V' la Directive n°08/2009/CM/UEMOA du 28/09/2012 portant nomenclature budgétaire de l'Etat ;

V' la Directive n°09/2009/CM/UEMOA du 28/09/2012 portant plan comptable de l'Etat ; V' le Directive n°10/2009/CM/UEMOA du 28/09/2012 portant tableau des opérations financières de l'Etat.

Au sujet des textes législatifs et règlementaire régissant les finances publiques au Burkina Faso, il ressort également que cette obligation pour les Ordonnateurs de mettre en place un dispositif de contrôle interne, est consacrée par la LOLF (article 15 ; 53 et 82), le RGCP (en ses articles 177 ; 185 et 186), le décret portant régime des Ordonnateurs (article 31) et enfin le MCOFE (articles 15 ; 42 et 49).

En outre, l'analyse des fiches d'enquete collectées au sujet de la question 7 et consignée dans le tableau ci-dessous, 65,22% des acteurs affirment qu'un dispositif de contrôle interne dans nos programmes budgétaires est indispensable et 34,78% le considèrent comme « très important », toute chose qui participe à la confirmation de l'hypothèse.

TABLEAU 3 : AVIS SUR L'IMPORTANCE D'UN DISPOSITIF TYPE DE CONTRÔLE INTERNE

Dégré d'importance du dispositif de contrôle interne Nb. cit. Fréq.

Peu important

0

0,00%

Très important

16

34,78%

Indispensable

30

65,22%

TOTAL OBS.

46

100%

Source : nos soins

Par ailleurs, ayant cherché à savoir si les personnes enquêtées sont favorables à la mise en place d'un dispositif type (référentiel interministériel) de contrôle interne au profit des ministères et institutions, les opinions recueillies et illustrées par le graphique ci-dessous, montrent que 93,48% des acteurs sont favorables à cet exercice.

56

Au regard de ce qui précède, nous sommes fondés à confirmer que notre hypothèse 3 «Il y'a une nécessité de concevoir un dispositif type de contrôle interne au profit des Ministères et Institutions», est vérifiée.

GRAPHIQUE 6: NOMBRE DE PERSONNE FAVORABLES À L'ÉLABORATION D'UN DISPOSITIF TYPE DE CONTRÔLE INTERNE

100,00%

40,00%

80,00%

60,00%

20,00%

0,00%

Favorable Indifférents

93,48%

Fréq.

6,52%

Source : nos soins

Observations et analyses complémentaires sur certaines dispositions susceptibles de porter préjudice à l'internalisation du contrôle interne.

Au-delà de l'analyse ayant abouti à la confirmation de nos trois (03) hypothèses, nous proposons aux lecteurs une analyse complémentaire issue de notre propre observation. Cette analyse complémentaire provient principalement de nos constats de par notre rôle dans la conduite des réformes budgétaire puis de façons subsidiaire des constats et recommandation s issus des actions de renforcement de capacités auprès des acteurs budgétaires (formations, cadre de concertations et accompagnements technique)

Une observation et analyse personnelle appuyées par certain rapport d'étude, nous permet relever certaines difficultés et incohérences, pouvant entraver la réussite de la mise en place du contrôle interne dans les processus budgétaire. Il s'agit :

1) des incohérences relevées dans les textes législatifs et règlementaires. En effet, l'exploitation des différents textes ci-dessus cités révèle souvent des dispositions contradictoires. A titre illustratif :

57

- les articles 67 de la LOLF et 14 du RGCP disposent que les ministres et Présidents d'institutions constitutionnelles peuvent déléguer leur fonction d'ordonnateur tandis que l'article 10 du RGCP leur fait obligation de déléguer leur fonction d'ordonnateur ;

- Article 10 alinéa 2 RGCP « Les ministres et les présidents des institutions constitutionnelles exercent leurs attributions d'ordonnateur par le moyen

d'Ordonnateurs délégués au niveau des administrations centrales et
d'Ordonnateurs secondaires au niveau des services déconcentrés de l'Etat » ;

- Article 14 RGCP « Les Ordonnateurs peuvent déléguer leurs compétences d'ordonnateur » ;

- Article 67 LOLF « Les Ordonnateurs peuvent déléguer leur pouvoir dans les conditions déterminées par voie réglementaire ».

2) du retard dans l'adoption des textes portant réforme des corps de contrôle de l'ordre administratif portés par l'ASCE-LC ;

3) du retard dans la mise à disposition des outils sur la comptabilité de l'ordonnateur. En effet, ces outils portent d'une part sur les manuels de tenue de comptabilité budgétaire, d'élaboration des comptes administratifs et sur l'adaptation et l'interfaçage complète des applications métiers ;

4) du retard dans la signature des arrêtés et modalités d'application du décret N°2017-0182/PRES/PM/MINEFID du 20 avril 2017 portant modalités de contrôle des opérations financières de l'État et des autres organismes publics, notamment :

- le projet d'arrêté portant fixation des critères d'évaluation, des modalités de

classification de la gestion des Ordonnateurs et des dérogations associée ;

- le projet d'arrêté portant fixation des critères d'évaluation, des modalités de

classification de la gestion des Ordonnateurs et des dérogations associées ;

- le projet de lettre circulaire relative démarche du contrôle a posteriori exercé

par le contrôleur financier ;

- le guide d'évaluation du Contrôle interne (respectant les normes internationales);

- la grille d'évaluation du contrôle interne;

5)

58

du manque d'arrimage entre les programmes budgétaires et l'organisation administrative actuelle. A ce niveau il s'agit de la divergence des maquettes budgétaires d'un ministère à un autre ;

6) du retard dans l'adoption de l'organigramme type des départements ministériels et institutions révisé ; cet organigramme type pourrait être d'un grand apport dans l'arrimage des programmes budgétaires avec les organigrammes ;

7) de la faiblesse dans la construction des cadres de performance (tableau des indicateurs). En effet, de par notre participation aux analyse des avant-projets de budget des Ministères et Institutions, nous avons observé une insuffisance forte dans la construction des cadres de performance et plus précisément dans la formulation des indicateurs puis dans la fixation des cibles (absence de sincérité et de réalisme) ;

8) de la faible maitrise des innovations telles que :

- la technique de budgétisation et de consommation en AE/CP ; - l'absence et/ou le mauvais suivi des échéanciers des AE/CP ; - le respect des plafonds d'emploi.

9) de l'opérationnalisation inachevée du principe de l'ordonnancement multiple. L'article 70 de la LOLF précise que les Ministres et les Présidents d'institutions constitutionnelles sont Ordonnateurs principaux des crédits, des programmes et des budgets annexes de leur ministère/institution. La mise en oeuvre de ce principe a connu un début puisque depuis 2017, les Ministres et les Présidents d'institutions sont effectivement des Ordonnateurs principaux.

Cependant, la suite de la déclinaison en rapport avec la chaine managériale des programmes, n'est pas effective. En effet, les responsables de programmes sont nommés mais n'ont pas encore la plénitude de leur fonction. La nomination des RBOP et RUOP dans les programmes n'est pas effective ; ce qui paralyse du même coup la mise en oeuvre du dialogue de gestion ;

10) de l'absence ou la non mise à jour des cartographies des risques des Ministères et Institutions ;

59

11) de l'absence d'orientation relative aux modalités de contrôle de la performance par la cour de compte13. En effet depuis l'opérationnalisation du budget programme (2017), les RAP sont élaborés et transmis à la cour des comptes pour examen avant leur acheminement à l'assemblée nationale14

Ces observations viendront dans la suite de nos travaux, en renforcement aux recommandations à formuler

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon