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Quel contrôle interne pour une maitrise des risques associés au processus de mise en œuvre du budget programme au Burkina Faso ?


par Patindé Télesphore Evariste VOKOUMA
CERPAMAD - Master II en Audit et Contrôle de gestion 2020
  

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II. Interprétation des données et validation de l'hypothèse 2

Hypothèse 2 : Les éléments de contrôle interne selon les normes et standards internationaux existent mais il n'y'a pas de dispositif formalisé qui prenne en compte lesdits éléments ; Le processus budgétaire est assujetti à un cadre juridique et un cadre organisationnel bien organisés de nature à garantir la performance au sein des Ministères et Institutions. Il s'agit :

+ de l'ensemble des textes législatifs et règlementaires régissant l'élaboration,

l'exécution et le contrôle du budget de l'Etat;

+ des règles de procédures de déroulement des activités du processus budgétaire ; + des outils de pilotage comme le DPBEP, les PAP/RAP, les DPPD... ;

+ du système d'information avec des applications métiers spécifiques (SIGASPE, CIE, CIR, CIFE, CID, SIMP, ...)

+ des manuels de procédures ;

+ du cadre de performance (lettre de mission, contrat d'objectifs, contrat de performance en très acteurs de la chaine managériale des programmes budgétaires...) ;

+ des guides pratiques :

§ guide d'élaboration du budget ;

§ guide d'exécution du budget ;

§ guide suivi-évaluation du budget ;

§ guide de réaménagement budgétaire ;

§ guide méthodologique d'élaboration du tableau prévisionnel des emplois et des effectifs;

§ guide d'élaboration du tableau de bord des ressources humaines des Ministères et Institutions publiques;

§ guide méthodologique d'identification et de description des postes de travail des Ministères et Institutions publiques.

+ des outils d'exécution du budget ;

+ des différents types de contrôle sur le processus budgétaire et les acteurs (contrôle parlementaire, juridictionnel et organique).

D'entrée de jeu, nous observons à partir du graphique ci-dessous (graphique 6), que 84,78% des personnes enquêtées reconnaissent l'existence du cadre juridique et organisationnel et des outils ci-dessus cités, contre 13,04% qui ne connaissent pas cette existence et (2.17%) qui n'en savent rien.

51

GRAPHIQUE 5: PERCEPTION SUR L'EXISTENCE D'OUTILS DE CONTRÔLE INTERNE EXISTANT

40,00%

90,00%

80,00%

70,00%

60,00%

50,00%

30,00%

20,00%

10,00%

0,00%

Je ne sais pas OUI NON

2,17%

Fréq.

84,78%

13,04%

Source : nos soins

Bien que ces éléments constituants des outils de contrôle interne existent, 52,17% des personnes enquêtées affirment qu'il n'existe pas de façon formelle un système assurant un agencement cohérent de ces différents éléments de sorte à obtenir un système formel de contrôle interne. Pour corroborer cette réalité nous pourrons considérer également le fait que 41,30% des personnes enquêtées n'ont pas connaissance de l'existence d'un tel dispositif formalisé. Le tableau ci-après fait une parfaite illustration de ces affirmations

TABLEAU 2: AVIS SUR L'EXISTENCE OU NON DE DISPOSITIF TYPE DE CONTRÔLE INTERNE

Existence de Dispositif FORMALISE Nb. cit. Fréq.

OUI avec preuve (bonnes références)

0

0,00%

OUI sans référence

3

6,52%

Je ne sais pas

19

41,30%

NON

24

52,17%

TOTAL OBS.

46

100%

Source : nos soins

En complément à ces observations, nous avons disposé de deux rapports dont les contenus alimentent notre analyse. Il s'agit :

- du rapport d'étude pour l'établissement du bilan de mise en oeuvre de la loi organique relative aux lois de finances et du budget programme /réalisé en août 2019

52

par le cabinet Limpico sur financement du Programme d'Appui à la Gestion Publique et aux Statistiques Sous-composante Finances Publiques ;

- du rapport de mission d'évaluation réalisée en Novembre 2019 par l'inspection générale des Finances (IGF) sur l'état des lieux du contrôle interne dans vingt-huit (28) structures et programmes budgétaires du Ministère de l'Economie, des Finances et du Développement (MINEFID),

Le premier rapport à sa page 32, ressort que :

V' « point 91. .... les deux modalités du contrôle modulé étaient censées d'être mises en oeuvre dès 2017. Cet objectif n'est pas atteint en raison:

o du retard dans la mise en place du dispositif de contrôle interne : la cartographie des risques de plusieurs ministères ne sont plus à jour, absence de cartographie de risques sur le périmètre du programme ;

o du retard dans l'adoption du projet d'arrêté d'application du décret n°20170182/PRES/PM/MINEFID du 10 avril 2017, portant modalités de contrôle des opérations financières de l'État et des autres organismes publics et du projet d'arrêté portant fixation des critères d'évaluation, des modalités de classification de la gestion des Ordonnateurs et des dérogations associée. ».

V' «point 97. L'article 15, alinéa 3 de la LOLF a rendu obligatoire la mise en place d'un dispositif de contrôle interne et de contrôle de gestion pour la mise en oeuvre du contrôle modulé des opérations budgétaires. Le Guide d'exécution du budget-programme identifie les contrôleurs internes et les contrôleurs de gestion comme des acteurs de la mise en oeuvre du programme ».

V' « Point 98. Cependant, la mise en oeuvre de ce dispositif est à l'état embryonnaire. Les cartographies des risques réalisées à l'échelle des ministères avec l'appui de l'Inspection Générale des Finances, doivent être reprises par programme budgétaire. ».

Le second rapport, fourni également des données tendant à confirmer l'avis des acteurs auprès desquels nous avons mené nos enquêtes. L'extrait suivant nous en donne la teneur.

53

Extrait12 : { ...cette mission d'évaluation s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre de la feuille de route du département de l'Economie, des Finances et du Développement pour l'opérationnalisation de la Loi organique relative à la Loi de Finances (LOLF), dans son volet contrôle, en vue d'une analyse diagnostique des dispositifs de contrôle interne des structures et des programmes budgétaires.

L'objectif général est de permettre aux structures de disposer d'une situation de référence et de cerner les contours des actions à entreprendre pour améliorer la maturité de leur contrôle interne.

La séance de restitution de la mission organisée le mardi 4 février 2020 à Ouagadougou peint titre des directions opérationnelles, la situation de l'état des lieux du contrôle interne comme suit:

y' maturité de leur contrôle interne jugée «intégrée» : 2 directions;

y' maturité de leur contrôle interne jugée «établie» : 4 directions;

y' maturité de leur contrôle interne jugée «de base» : 15 directions;

y' maturité de leur contrôle interne jugée «inexistante» : 7 directions.

Ainsi, 54% des directions opérationnelles évaluées sont dans la zone «de base» ; ce qui signifie qu'elles disposent d'une gestion des risques centralisées, menée sur une base annuelle, mais limitée, non standardisée et peu documentée. En revanche, les deux directions classées dans la zone de maturité dite «intégrée» utilisent la gestion des risques comme un outil de gestion opérationnelle.

Concernant les programmes budgétaires du MINEFID, seul le programme «mobilisation des ressources» est classé dans la zone de maturité «établie». Les quatre autres ont une cotation commune et faible qui les classe au niveau de maturité «de base».

L'évaluation, selon le chef de mission, l'inspecteur général des Finances, Tanga OUEDRAOGO, a été menée en s'inspirant du référentiel COSO (Committee of Sponsoring Organizations of the Treadway commission) qui comporte cinq composantes du contrôle interne que sont: «environnement du contrôle»; «évaluation des risques» ; «information et communication» ; «activités de contrôle» et «pilotage»}.

12 Rapport de mission d'évaluation réalisée par l'inspection générale des Finances (IGF) sur l'état des lieux du contrôle interne dans vingt-huit (28) structures et programmes budgétaires du Ministère de l'Economie, des Finances et du Développement (MINEFID)

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En conclusion, les réponses provenant des questions 5 et 6, renforcées par les deux extraits du rapport sur l'état de mise en oeuvre des dispositifs de contrôle interne, montrent que notre hypothèse est vérifiée. Aussi, déduisons nous que Des outils et éléments de contrôle interne existent mais il n'y'a pas de dispositif formalisé qui prenne en compte lesdits outils et éléments.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein