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Quel contrôle interne pour une maitrise des risques associés au processus de mise en œuvre du budget programme au Burkina Faso ?


par Patindé Télesphore Evariste VOKOUMA
CERPAMAD - Master II en Audit et Contrôle de gestion 2020
  

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PARTIE 2- APPROCHE DESCRIPTIVES ET ANALYTIQUE

Le Burkina Faso a procédé à l'internalisation de l'ensemble des directives de 2009 de l'UEMOA portant Cadre harmonisé des finances publiques (CHFP) dans l'espace communautaire, lui permettant de mettre effectivement en oeuvre le budget programme depuis le 1er janvier 2017.

Du bilan partiel établi en 2018 sur la conduite de la réforme budgétaire, il ressort que certaines innovations dont le contrôle interne ne sont pas encore mises en oeuvre.

Pourtant, selon les dispositions de l'article 15 alinéa 3 de la loi N°073-2015/CNT du 06 novembre 2015, les modalités de mise en oeuvre des contrôles budgétaires et comptables doivent tenir compte tant de la qualité et de l'efficacité du contrôle interne, que du contrôle de gestion pour chaque programme budgétaire.

Nonobstant ces dispositions, les modalités de mise en oeuvre du contrôle interne n'ont pas été explicitées dans les textes règlementaires d'application de la loi organique ; toute chose qui n'a pas facilité l'adaptation du contrôle budgétaire au contexte du budget programme.

C'est dans cette dynamique que s'inscrit notre étude et précisément dans cette 2ème partie où nous nous proposons à faire un diagnostic sur le terrain et faire des suggestions pour la mise en oeuvre du contrôle interne dans ce contexte de gestion axée sur les résultats.

Notre démarche consiste en la présentation de notre approche, l'analyse et la discussion des résultats obtenus (Chapitre I), puis en un essai consistant à faire, sur des exemples réussis, des propositions de démarche de formalisation du dispositif de contrôle interne budgétaire (Chapitre II).

45

CHAPITRE 1 - PRESENTATION-ANALYSES DES RESULTATS, VERIFICATION DES HYPOTHESES ET RECOMMANDATION

Nous allons dans ce chapitre, présenter d'abord les résultats de notre enquête que nous analyserons par une vérification des hypothèses émise en début de recherche. Ensuite, sur la base des constats, nous tenterons de faire des propositions à travers des recommandations.

Section 1 : Présentation des résultats et vérification des hypothèses

Les données recueillies à la suite de cette enquête menée au sein des programmes budgétaires, ainsi qu'auprès des personnes ressources ont été dépouillées manuellement. Quant à leur traitement, nous avons eu recours au logiciel de traitements statistiques « sphinx » pour déterminer les critères d'appréciation et en tirer les conclusions qui s'imposent.

Cette enquête nous a permis de confirmer, de compléter et d'affiner les résultats ainsi obtenus. C'est donc l'ensemble des résultats auxquels a abouti notre étude qui est présenté à travers une discussion et vérification des hypothèses.

Avant de présenter les résultats, il convient de rappeler que sur un total de soixante-deux (62) questionnaires administrés, quarante-six (46) questionnaires remplis ont été récupérés, soit un taux de 74% de l'échantillon.

Nos préoccupations majeures à travers l'administration du questionnaire, étaient de d'appréhender :

- La maitrise du concept et des référentiels de contrôle interne maitrisés par les acteurs de la chaine budgétaire ?

- L'internalisation d'un dispositif formalisé de contrôle interne selon les normes et standards internationaux ?

- La nécessité de disposer au profit des ministères et institutions abritant les programmes budgétaires, d'un référentiel leur permettant d'élaborer un dispositif de contrôle interne ?

46

I. Interprétation des données et validation de l'hypothèse 1

Hypothèse 1 : Le concept et les référentiels de contrôle interne ne sont pas encore maitrisés par les acteurs de la chaine budgétaire et les dispositions du nouveau cadre harmonisé des finances publiques ne permettent pas une appropriation du concept de contrôle interne

GRAPHIQUE 1: NIVEAU DE CONNAISSANCE DE LA NOTION DE CONTRÔLE INTERNE

Connais Ignore Aucune réponse donnée

6% 9%

Nb. cit.

85%

Source : nos soins

En analysant les réponses obtenues à la question 1, on observe que le Contrôle Interne est plus connu tant dans son concept que dans sa traduction pratique. En effet, mesurant le degré de connaissance du concept par les acteurs, les réponses reçues ressortent principalement des définitions théoriques sans aucun lien avec le cas de l'administration publique de façon générale de même que le processus budgétaire de façon spécifique.

Le graphique ci-dessus illustre bien le degré de connaissance générale de la notion de contrôle interne par les acteurs. En effet cette question a consisté à avoir une idée du contenu que les acteurs donnent au contrôle interne. Il ressort que 85% des acteurs définissent assez bien le contrôle interne.

Cependant, les réponses à la question 2 montrent que certains aspects du contenu du concept tel que les référentiels de contrôle interne, mondialement reconnus sont ignorés des acteurs. L'illustration (graphique ci-dessous n°2) suivante révèle que le référentiel le mieux connu dans l'administration publique concerne « les normes INTOSAI », mais le COSO qui duquel INTOSIA a été inspiré, est très peu connu.

47

GRAPHIQUE 2: NIVEAU DE CONNAISSANCE DES RÉFÉRENTIELS DE CONTRÔLE INTERNE

45,00%

40,00%

50,00%

35,00%

30,00%

25,00%

20,00%

15,00%

10,00%

5,00%

0,00%

30,43%

COSO1 COSO2 INTOSAI Aucun

8,70%

Fréq.

43,48%

17,39%

Source : nos soins

Pour tenter une explication de ce curieux paradoxe, il nous faut d'abord creuser davantage la question de maitrise du concept, pour discerner les causes de cette insuffisance.

Les réponses aux questions 2 et 4 nous ont permis d'apprécier également la pertinence des dispositions juridiques en matière de contrôle interne au Burkina Faso. En rappel, le contenu de ces questions est comme suit :

V' Question 3 : Quelles dispositions dans le nouveau cadre harmonisé des finances publiques de l'UEMOA, justifient la mise en place d'un dispositif du contrôle

interne dans les Ministères et Institutions? (Références juridiques à préciser)

V' Question 4 : Quelles dispositions dans le nouveau cadre harmonisé des finances publiques de l'UEMOA, permettent l'élaboration et la mise en place d'un dispositif du contrôle interne dans les Ministères et Institutions? (Références juridiques à préciser).

Il a été demandé pour ces questions, de justifier les réponses avec des références de dispositions juridiques A l'exploitation des réactions à ces deux questions, il ressort un fort taux de méconnaissance du Contrôle Interne dans son concept et surtout dans sa traduction pratique due à un vide juridique dans les directives de l'UEMOA, la LOLF et ses textes d'application. En effet les dispositions contenues dans ces différents textes ne donnent pas de contenu à la notion de contrôle interne et au dispositif y relatif. Ces dispositions évoquent seulement la nécessité d'avoir un dispositif efficace de contrôle interne afin de mieux apprécier la performance d'une part et de bénéficier en outre des allégements sur le contrôle à priori du contrôleur financier, d'autre part. Ces dispositions sont les suivantes :

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? Articles 15.al 2 et 3 ; 53 et 82 de la Loi Organique N°073-2015/CNT du 6 novembre 2015, portant loi relative aux Lois de finances ;

? Articles 177 ; 185 et 186 du décret n°2016-958/ PRES/PM/MINEFID du 8/07/2016, portant règlement général sur la comptabilité publique ;

? Article 31 du décret N° 2017- 0 106 /PRES/PM/MINEFID du 2017, portant régime juridique des Ordonnateurs de l'Etat et des autres organismes publics ;

? Articles 15 et 42 à 49 du décret N°2017-0182/PRES/PM/MINEFID du 10/04/2017, portant modalités de contrôle des opérations financières de l'Etat et des autres organismes publics.

Le graphique ci-après le confirme car il montre que 47,81% des personnes enquêtée contre 41,30% qui disent n'en savoir rien, ont identifié des dispositions juridiques justifiant la nécessité de mettre en place un dispositif de contrôle interne.

GRAPHIQUE 3: NIVEAU DE CONNAISSANCE DES DISPOSITIONS JURIDIQUES JUSTIFIANT LA MISE EN PLACE DE DISPOSITIF DE CONTRÔLE INTERNE

40,00%

50,00%

30,00%

20,00%

10,00%

0,00%

Dispositions
juridiques fournies
et vraies

47,83%

Dispositions
juridiques fournies
et fausses

Fréq.

10,87%

Ne connais pas

41,30%

Source : nos soins

Force est constater donc, que ces textes communautaires, législatifs et règlementaires restent muets quant au contenu à donner au dispositif de contrôle interne à mettre en place par les Ordonnateurs (article 15 al. 2 de la LOLF). Nos enquêtent ressortent qu'il n'existe pas de dispositions spécifiques dans notre environnement juridique (périmètre de notre étude) qui donne à l'exemple des standards internationaux de contrôle interne, un contenu au dispositif de contrôle interne à mettre en place. Autrement dit, quelles sont les composantes, les principes, les modalités de création et de mise en oeuvre, d'un dispositif de contrôle interne dans le cadre du budget programme.

49

La tendance des réponses montre que certains enquêtés (0%) n'ont pas pu ressortir une disposition juridique qui montre le contenu et comment mettre en place un dispositif de contrôle interne ; 34,78% affirme qu'il n'existe aucune disposition en la matière et 52,17% n'en savent rien. Le graphique suivant en fait l'illustration :

GRAPHIQUE 4: NIVEAU DE CONNAISSANCE DES DISPOSITIONS JURIDIQUES INDIQUANT LES MODALITÉS PRATIQUES DE MISE EN PLACE D'UN DISPOSITIF DE CONTRÔLE INTERNE

Fréq.

13,04%

0,00%

52,17%

34,78%

Fréq.

Dispositions Dispositions Ne connais pas Non, ces

juridiques juridiques dispositions

fournies et fournies et n'existent pas

vraies fausses

Source : nos soins

De par notre expérience en qualité d'acteur dans la conduite de la réforme, cette faiblesse sur la connaissance du concept de contrôle par les personnes interrogées, pourrait être expliqué par deux (02) raisons. Premièrement, il y'a une insuffisance d'actions de renforcement des compétences au profit des acteurs de la chaîne budgétaire. En effet, des formations sont organisées mais, d'une part, les mesures d'accompagnement pour avoir des conditions et durées acceptables de sessions de formation, ne sont pas conséquentes et d'autre part, les actions de formations ne sont pas rationnellement reparties dans le temps et dans l'espace,. Deuxièmement, nous pensons que les structures portant les actions de réforme devraient travailler à constituer et maintenir des pools d'experts et de formateurs au niveau des services centraux et déconcentrés des ministères et institutions d'une part et renforcer les capacités techniques et financières de ce pools d'autre part.

En terme de vérification de cette hypothèse 1, il faut noter qu'au regard des réponses aux questions 1 à 4 et de la tendance globale renforcée par notre propre appréciation, nous sommes fondés à confirmer notre hypothèse en concluant que le concept de contrôle interne est connu dans sa théorie mais un vide juridique et organisationnel est constaté au plan national et communautaire, sur les modalités pratique de sa mise en oeuvre.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway