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La strategie du Niger dans la lutte contre la radicalisation et l'extremisme violent: cas de la region de Tillaberi


par Moussa Hassabal kerim ABDEL-HADI
ENA-Niger - Maîtrise  2022
Dans la categorie: Droit et Sciences Politiques > Sciences Politiques
   
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3.1.3 La mauvaise gouvernance

La précarité de la gouvernance et son effet sur les institutions étatiques ont réduit la capacité des États du G5 Sahel à fournir des services publics efficaces, à promouvoir une large participation des citoyens à la vie politique, à garantir les droits humains et à lutter contre la corruption avec un accès équitable aux services sociaux de base20.

L'une des leçons les plus importantes de la dernière décennie de pratique antiterroriste au Sahel est que les opérations militaires ne peuvent pas à elles seules empêcher la propagation de l'extrémisme violent. Même lorsqu'ils réussissent à débarrasser certains secteurs de la présence de groupes extrémistes violents, les gouvernements ne parviennent pas à améliorer la gouvernance locale et à fournir des services sociaux et se retrouvent de facto dans l'incapacité à maintenir les acquis militaires. Comme ailleurs au Sahel, l'insécurité et l'extrémisme violent s'appuient pour prospérer, sur les échecs de gouvernance, y compris dans le secteur de la sécurité.

Des faiblesses liées à la gouvernance administrative qui génèrent beaucoup de frustrations, découlant de la politisation de l'administration publique, de la prévalence de certains comportements néfastes à l'efficacité des services publics (corruption, trafic d'influence, favoritisme, etc.). Les modalités de dévolution dans la plupart des responsabilités administratives et techniques

20 Stratégie pour le Développement et la Sécurité des pays du G5 Sahel, septembre, 2016, P.23.

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qui sont principalement basées sur des critères d'appartenance politique, et de la tendance au transfert de l'exercice de redevabilité de la chaîne administrative et technique de l'État vers la chaîne décisionnelle des partis politiques (SNPREV-NIGER, 2020).

Selon une analyse réalisée par le PNUD, la faible responsabilisation des communes et la faible intégration des espaces transfrontaliers dans les politiques nationales de développement, l'absence des services publics et d'investissements productifs constituent la cause essentielle de la rupture de confiance entre l'État et les communautés. Le sentiment d'exclusion ressentie par ces communautés crée un déficit de confiance entre l'État et les communautés.

Introduire les principes d'inclusion et de participation citoyenne des populations dans la vie politique, économique et sociale peut constituer un facteur catalyseur de bonnes relations entre l'administration et les administrés. Ce déficit de la gouvernance engendre un sentiment des frustrations et des replis inter et intracommunautaires.

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