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Devenir à  moyen et long terme des 50 enfants cardiaques tchadiens operes par la chaàŽne de l'espoir de 2003 à  2012


par Ngardig Ngaba NEGUEMADJI
CHU Bon Samaritain du Tchad - Doctorat en médecine 2013
Dans la categorie: Biologie et Médecine
   
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V-Devenir des patients opérés

V-1- Chronologie des consultations de surveillance à long terme: La majorité de nos patients ont été vus après 2 ans de l'intervention avec 34,21% (13 sur 38) des cas. Ceci est expliqué par le grand nombre de patients qui étaient opérés 2 ans avant l'année où il y a eu l'évaluation globale de tous les patients opérés en France. 26,31% (10 sur 38) ont été revus après 1 an de l'opération. 15,8% (6 sur 38) ont été vus après 4 ans de l'opération. 10,52% (4 sur 38) ont été revus à moins d'1 an et 5 ans après l'opération. 7,9% (3 sur 38) de patients ont été revus après 3 ans après l'opération. Seulement 1 sur 38 (2,63%) a été vu après 6 ans de l'opération.

V-2-Nombre de consultation après l'opération : la majorité des patients ne sont revus qu'une seule fois soit 92,1% (35 sur 38) des cas. Ce chiffre souligne tous les progrès que nous avons à accomplir dans la surveillance systématique de ces patients qui partout au monde sont revus systématiquement au moins tous les ans jusqu'à l'âge adulte.

V-3-Résultats d'IM opérés et revus en consultation : 8 cas sur 19 (42%) de bons résultats ont été retrouvés. Les résultats de la plastie sont satisfaisants en majoritaire. Nos résultats inférieurs au travail de Cissa A. G. et al. [58] au Sénégal qui ont eu après plastie mitrale « 84% des résultats satisfaisants »

Parmi les résultats imparfaits il y a 30% (6 sur 20) de sténose mitrale, 20% (4 sur 20) de fuite persistante, 5% (1 cas sur 20) chacune : d'une association de fuite + sténose, d'une fuite persistante significative, et d'une insuffisance cardiaque globale par défaillance du VG hypokinétique. Le patient avec insuffisance cardiaque globale par défaillance du VG hypokinétique est décédé au CHU BS 80 jours après son opération. Il apparait donc que la plastie mitrale -est une chirurgie palliative -et non pas curative : elle est soumise au risque inflammatoire évolutif du RAA -qui demeure d'autant plus important que le patient est plus jeune et de milieu défavorisé. Il se surajoute le risque de constitution de sténose mitrale relative par inextensibilité de l'annuloplastie lors des années de croissance. Ceci se rapporte aux études de Vahanian A. et al [59] :« Les échecs peuvent être expliqués par des lésions anatomiques causées par le RAA, par une dilatation annulaire non corrigée, un prolapsus valvulaire persistant, l'altération valvulaire et sous valvulaire ».

V-4-Caractéristiques cliniques et matériels prothétiques utilisés chez les patients avec IM résiduelle après plastie mitrale

Les mécanismes d'IM en pré opératoire étaient entre autre une forte dilatation de l'anneau mitrale, une rétraction des feuillets de la valve mitrale, une fusion commissurale et un épaississement de la grande valve mitrale. Ces mécanismes cités expliquent l'imperfection des résultats opératoires.

V-5-Caractéristiques cliniques et matériels prothétiques utilisés chez les patients avec sténose mitrale après plastie mitrale pour IM

Les patients avec sténose mitrale post plastie pour IM ont tous augmenté en taille et poids après l'opération. Leur évaluation post opératoire varie pour chaque patient de 1 à 8 ans. L'augmentation du débit cardiaque, proportionnel à la prise de poids et de taille considérable - et l'absence de croissance de la surface de l'anneau mitral qui rend compte du développement d'une sténose mitrale progressive : mis match -c'est à dire discordance entre débit cardiaque et surface mitrale.

V-6-Résultats des patients selon les résultats d'IA opérés et revus en consultation post-opératoire

Il n'y a pas de rétrécissement aortique, uniquement des insuffisances aortiques. Des 2 plasties aortiques réalisées il y a une persistance de fuite aortique et une association de fuite et sténose de la valve aortique. Nos résultats corroborent l'étude de JP Lesbre et al. [60] à Phnom-Penh au Cambodge en 2004 qui ont obtenu sur 11 plasties aortiques d'insuffisance aortique rhumatismale, 11 échecs complets avec 1 an de recul - si bien que ces plasties ont été abandonnées. La plastie aortique a été une extension par patch de péricarde autologue. Ce qui expliquerait les résultats décevants car cette technique n'est réalisable avec succès que dans les bicuspidies aortiques.

V-7-Devenir des IT opérées par plastie

Pour toutes les IT (13 fonctionnelles et 6 rhumatismales) revues la plastie a été la technique pratiquée avec 14 (73,68%) sur 19 cas de bons résultats et 5 (26,32%) sur 19 de persistance de fuite tricuspide. Parmi les 5 fuites tricuspides résiduelle 3 sont mineures et 2 modérées. l'annuloplastie tricuspide est une bonne intervention s'il s'agit d'une IT fonctionnelle par simple dilatation annulaire. En revanche, elle ne suffit pas en cas de tricuspidite rhumatismale organique qui comporte rétraction des feuillets valvulaires et des cordages et symphyses commissurales : il faut là des gestes associés (commissurotomies partielles, libération de cordages) pour obtenir un bon résultat. L'utilisation de prothèses mécanique tricuspide est définitivement abandonnée en raison du nombre élevé de thromboses de valves et de mort subite. Quand on est au stade IV de la NYHA (New York Heart Association) avec état d'IVD (insuffisance ventriculaire droite) avérée -oedèmes massifs d'insuffisance hépatique clinique et biologique le taux de mortalité opératoire est très élevé. Le taux de mortalité tardive est également très élevé si la dysfonction VD persiste, c'est-à-dire si l'on intervient trop tardivement pour autoriser une récupération du VD [61]. La plastie tricuspide, comme la plastie mitrale n'est pas une solution définitive s'il n'y a pas simultanément une prévention rhumatismale rigoureuse.

Résultats d'évaluation des patients opérés revus en consultation : Nous avons obtenu 68,42% (soit 26 sur 38) des patients avec un bon résultat opératoire, 15,78% (6 sur 38) des patients à surveiller, 21,05% (8 sur 38) à reprendre, et 1 cas (2,63%) de décès.

Récapitulatif des patients retenus et opérés : 50 patients ont bénéficié de la chirurgie cardiaque en France, et sont rentrés au Tchad. 76% (soit 38 sur 50 patients) des cas ont été revus en consultation post opératoire. Parmi les patients revus nous avons enregistré 42% des cas (21 sur 50 patients) de bons résultats, 16% des cas (8 sur 50 patients) à reprendre chirurgicalement et 12% des cas (6 sur 50 patients) à surveiller. Il y a eu par ailleurs 16% des cas (8 sur 50 patients) de perdus de vue, et 14% des cas (7 sur 50 patients) de décès après l'opération.

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