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Les hydro-ecoregions du bassin de la pendjari au benin : analyse des déterminants socio-économiques et environnementaux de la dynamique des écosystèmes naturels

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par M'Po Edouard IDIETI
Université d'Abomey-Calavi - Doctorat 2012
  

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1-3-2-3- Types d'habitats dans le bassin versant béninois de la Pendjari

Du fait de cette diversité des groupes socioculturels, il y a une variation notable du type d'habitat dans le bassin versant de la Pendjari. En effet l'habitat est dispersé au sud et au sud-ouest du bassin et groupé au nord et nord-est. La répartition de l'habitat est liée à la répartition des peuples dans le bassin.

L'habitat dispersé est observé dans les communes de Natitingou, Boukombé et de Kouandé notamment où le peuple Otammari est majoritaire. L'habitation de ce peuple est communément appelée Tata somba (photo 1).

Photo 1: Tata somba à Koutagou (Commune de Boukombé)

Cette photo présente une tata somba à trois chapeaux. Les chapeaux des extrémités gauche et droite sont des greniers et le chapeau en avant-plan est une chambre. Une seconde chambre est cachée en arrière de celle en avant-plan.

Source : Cliché IDIETI, 2011

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Pour construire un Tata somba, les populations se servent des espèces végétales collectées sur place. Les graminées (Schizachyrium sanguineum, Loudetia togoensis et Loudetia simplex) sous forme de paille, sont surtout utilisées dans la confection des toîtures. Les ligneux (Afzelia africana, Crossopteryx febrifuga, Daniellia oliveri, Erythrophleum africanum, etc.) servent de poutres dans l'agencement des charpentes (Tenté, 2005).

Les autres peuples (les Waaba, Berba, Gulmaceba, etc.) s'installent souvent en habitat groupé notamment dans les communes de Toukountouna, Tanguiéta, Matéri et Cobly. Ce type d'habitat est la caractéristique surtout des centres urbains de toutes les communes. Il est constitué de regroupements de cases dans une concession rectangulaire. L'espace entouré par les différentes cases de la concession est l'endroit où se déroule l'essentiel des activités de ménage.

On y rencontre également les campements, type d'habitat des Peuls et des pêcheurs (Photo 2).

Ce sont les habitations peu étendues souvent à l'écart des villages et des autres peuples (Tenté, 2005).

Photo 2 : Campement de pêcheurs à Porga (Commune de Matéri)

En arrière-plan, se trouve les cases du campement des pêcheurs. Au premier plan, on observe un champ de case en jachère.

Source : Cliché IDIETI, 2010

Cette organisation socioculturelle dans le bassin versant béninois de la Pendjari constitue un facteur important dans le processus de la dynamique des états de surface du bassin à travers les activités des populations et autres composantes socio-économiques de la région.

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1-3-3- Caractéristiques socio-économiques du bassin versant de la Pendjari

Il s'agit des activités menées par les populations dans le bassin versant béninois de la Pendjari pour subvenir à leurs besoins et contribuer à l'économie locale et nationale.

L'agriculture est l'activité primordiale des populations du bassin versant béninois de la Pendjari et ses environs. Cette activité est plus pratiquée dans la portion sud du secteur d'étude. C'est elle qui assure la sécurité alimentaire des populations vivant dans le bassin (MAEP, 2009). Elle occupe plus de 65% de la population active (INSAE, 2004). Les principales cultures sont le sorgho, le mil, le maïs, le niébé, l'igname, le manioc, le tabac. Le coton, l'arachide et plus récemment le riz sont les cultures de rente. Il s'agit essentiellement d'une agriculture de subsistance où les échanges et la monétarisation sont faibles. Les produits vivriers sont vendus ou échangés sur les marchés locaux, notamment le riz et l'arachide (MAEP, 2009). La sécurité alimentaire peut devenir précaire pendant la période de soudure (juillet à septembre). C'est une agriculture essentiellement pluviale c'est-à-dire calquée sur le calendrier saisonnier des pluies.

L'élevage est la seconde activité qu'exercent les populations du bassin versant béninois de la Pendjari. Elle est pratiquée un peu partout dans le bassin versant de la Pendjari. Son rôle principal est l'épargne et les animaux ne sont vendus qu'en cas de besoin urgent en moyen financier (CeRPA Atacora, 2009). En général, ils ne sont consommés que lors des cérémonies, des réceptions et jours de fête. Toutes les familles essayent d'élever quelques petits ruminants et de la volaille. L'élevage de bovins revêt deux caractères : un élevage local concernant une race rustique très résistante appelée « race somba » ; et un élevage transhumant (Ouassa-Kouaro, 2008) pratiqué par les populations peulhs locales et celles venues des pays limitrophes (Photo 3).

Photo 3 : Troupeau de boeufs des Peuhls à Nanimbou (Tanguiéta)

On observe en avant plan les peuhl avec leur troupeau de bovins. En arrière-plan se trouve la végétation du flanc d'un chaînon de montagne.

Cliché : IDIETI, 2009

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La pêche est une longue tradition chez les populations du bassin versant de la Pendjari notamment dans les zones riveraines des cours d'eau importants (Photo 4). Elle est très pratiquée dans le secteur nord et nord-ouest du bassin versant de la Pendjari. Elle est pratiquée par les villageois et aussi par des professionnels d'origines ghanéenne, malienne et nigérienne. Les populations riveraines de la Réserve de la Biosphère de Pendjari (RBP) sont autorisées selon le droit d'usage à pêcher dans la Zone Cynégétique de Pendjari (ZCP) jusqu'à une certaine limite (CENAGREF, 2009).

Photo 4 : Pêche dans la rivière Pendjari à Porga

En avant plan se trouvent les pêcheurs en train de placer le filet dans le cours d'eau ; au second plan s'étend la rivière bordée par la galerie forestière.

Cliché : IDIETI, 2009

La chasse fait partie des coutumes dans le bassin versant béninois de la Pendjari, surtout dans les villages riverains de la RBP. Elle avait et a toujours des aspects économiques et sociaux. Elle procure une quantité non négligeable de protéines animales et génère des revenus occasionnels, surtout aux jeunes en quête "d'argent liquide". Ouassa-Kouaro (2008) écrit que « La pratique communautaire de la chasse n'a pas fondamentalement pour objectif de ramener du gibier, mais joue un rôle initiatique. Cette forme de chasse a donc une fonction sociale ».

En ce qui concerne le tourisme, le bassin versant béninois de la Pendjari est le porte-flambeau du tourisme national au Bénin. Le Parc le plus visité par les touristes étrangers se trouve dans le bassin versant béninois de la Pendjari. Toute forme de tourisme y est pratiqué :

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tourisme de vision, chasse sportive, écotourisme. Outre la faune du Parc National de la Pendjari, les paysages des falaises de l'Atacora, la diversité ethnique (ou socioculturelle), les villages typiques, les architectures traditionnelles, la découverte de la nature (avifaune, végétation, etc.) ainsi que les cascades constituent des attraits touristiques éprouvés dans le bassin versant de la Pendjari.

Mais, il faut noter que le tourisme n'est pas une activité économique traditionnelle exercée par les populations autochtones. Ce n'est qu'à nos jours que les services en charge de la gestion du Parc impliquent les populations et on observe de plus en plus une organisation des autochtones sur certains sites des attraits touristiques.

Les populations du bassin versant de la Pendjari pratiquent la cueillette pour l'alimentation, la médicine traditionnelle et l'approvisionnement en matière première pour des activités artisanales. Les femmes transforment divers céréales et légumineuses en bière ou beignets et vendent localement ces produits.

L'apiculture ou la « production du miel », jusqu'à nos jours, est encore une pratique traditionnelle dans le bassin versant de la Pendjari. En effet, pour produire le miel, le paysan construit un pot en forme d'une longue jarre, à base de l'argile pétrie et mélangée avec de l'herbe sèche. Ce dispositif est posé dans la forêt ou dans la savane, sur un arbre ou arbuste fourchu en mesure de maintenir la ruche (photo 5).

Photo 5 : Une ruche traditionnelle sur un arbre d'une galerie forestière

à Tchatingou (Tanguiéta).

En avant plan, on observe la ruche en pot d'argile placée entre les fourches de

l'arbre et en arrière-plan, l'eau de la rivière de Tchatingou. Cliché : IDIETI, 2009

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Pour récolter les produits d'abeilles, le paysan allume le feu autour de la ruche dans l'objectif d'éloigner les abeilles afin de récolter librement le miel sans se faire piquer. C'est une mauvaise pratique car l'utilisation du feu détruit les abeilles qui devraient être préservées pour la pérennité de la production du miel. Le miel récolté est vendu sur le marché des localités du bassin souvent en bouteille ou en bidon.

Par ailleurs, à l'instar de ce qui se passe au plan national, pays à production apicole marginale (FAO, 2010), les données ne sont pas disponibles pour apprécier la production apicole dans le bassin versant de la Pendjari.

Par contre, le miel produit est véritablement consommé de diverses manières dans les ménages (soit avec de la bouillie du maïs ou du sorgho en lieu et place du sucre, soit utilisé en pharmacopée), et même au-delà des frontières du bassin. Il n'est pas rare, surtout au sud du Bénin notamment à Cotonou, de voir sur des pancartes « ici en vente du bon miel du Nord » ; ou d'entendre dire « ramène-moi de ton voyage du bon miel du Nord ». La production de miel dépend entièrement de la végétation disponible. En effet, dans le bassin versant de la Pendjari, il existe une multitude d'espèces de plantes qui fournissent les aliments nécessaires aux abeilles. On peut citer entre autres : Parkia biglobosa ; Ficus sycamorus ; Adansonia digitata ; Terminalia spp. ; Vernonia spp ; Azadirachta indica ; Brachystegia spp. ; Calycophyllum candidissimum ; Ceiba pentandra ; Cochlospermum spp. ; Combretum spp. ; Cordia spp. ; Cryptosepalum pseudotaxus ; Dialium engleranum ; Dombeya rotundifolia ; Faurea saligna ; Gilibertia spp. ; Isoberlina spp. ; Leucas aspera ; Lonchocarpus spp. ; Madhuca longifolia; Marquesia macroura ; Prosopis spp. ; Pterocarpus spp. ; Sclerocarya caffra ; Syzygium spp. ; Albizia spp., Burkea spp., Commiphora spp., Jacaranda mimosifolia, Lannea spp., Parianari spp., Protea spp., etc.

Ces espèces de plantes (arbres, arbustes et herbe) se trouvent dans des forêts et savanes du bassin versant de la Pendjari, décrites plus haut. Néanmoins l'apiculture y est très peu développée. Elle pourrait connaître un certain essor avec les spécialistes.

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