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Les hydro-ecoregions du bassin de la pendjari au benin : analyse des déterminants socio-économiques et environnementaux de la dynamique des écosystèmes naturels

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par M'Po Edouard IDIETI
Université d'Abomey-Calavi - Doctorat 2012
  

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1-3- Description du milieu humain

Dans l'exercice de la détermination des hydro-écorégions et l'analyse des déterminants de la dynamique des écosystèmes naturels du bassin versant de la Pendjari, il est fondamental de connaître les données humaines et économiques du milieu. Il s'agit de l'évolution démographique, des peuples, du peuplement et des activités socio-économiques qui constituent les données humaines du bassin versant de la Pendjari.

1-3-1- Démographie du bassin versant de la Pendjari

L'effectif de la population du bassin versant béninois de la Pendjari est estimé à l'ensemble des effectifs de populations des communes de Tanguiéta, Matéri, Kobly, Boukombé, Natitingou, Kouandé et Kèrou. Cet effectif est passé de 274133 habitants en 1979 à 366780 habitants en 1992. Au recensement général de la population et de l'habitat en 2002, cet effectif avait atteint 494335 habitants répartis en 72460 ménages dont 60259 ménages agricoles (INSAE-Cotonou, 1994 et 2004). Sur la base des projections sur 2012 à partir des taux d'accroissement intercensitaires de chaque commune, l'effectif de la population du bassin versant béninois de la Pendjari est estimé à 669.440 habitants. La figure 7 présente l'évolution de l'effectif de la population des communes du bassin versant de la Pendjari.

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Figure 7 : Evolution des populations des communes du bassin versant de la Pendjari de 1992 à 2012

Source : INSAE - Cotonou + Résultat de projections

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1-3-2- Peuplement et habitat dans le bassin versant béninois de la Pendjari

1-3-2-1- Peuples (les groupes socioculturels) du bassin versant béninois de la Pendjari

Le bassin versant de la Pendjari est peuplé par de nombreux groupes socioculturels ou groupes ethniques. On peut citer les Waama, les Bètamaribè, les Gulmacéba, les Bièliba ou Berba, les M'bèlimè ou Yindé, les Natémba, les Fulbé ou Peulh, les Zerma, les Dendi, les Bulba, les Moore, les Baatombu ou Bariba (CENALA, 1989).

Mais selon les résultats des enquêtes démographiques de la DGAT/MISD (2001), trois (03) principaux groupes socioculturels sont majoritairement rencontrés dans le bassin versant de la Pendjari. Il s'agit des Berba (65 %), qui parlent la langue Biali, des Gulmacéba (23 %) qui parlent la langue Gulmatchéma, des Waaba (7 %) qui parlent la langue Waama et des Bètamaribè qui parlent la langue Ditammari.

Les Waaba sont rencontrés à Toukountouna, à Natitingou, à Tanguiéta et à Kouandé (N'Tcha, 1990). Quant aux Bètammaribè et les Natémba, on les retrouve dans la partie sud du territoire du bassin, notamment les communes de Toukountouna, Natitingou, Boukombé et Kouandé (Mercier, 1968 ; Koussey, 1977, N'Tcha, 1990). Les Gulmacéba occupent le nord-est du bassin dans les communes de Tanguiéta et Kèrou. Les Berba sont dans les communes de Matéri et Tanguiéta, les Yindé sont rencontrés à Cobly et à Boukombé (Mercier, 1968 ; Koussey, 1977, N'Tcha, 1990).

1-3-2-2- Peuplement (origines et installation des peuples)

Les origines des différents groupes socioculturels du bassin versant sont jusqu'à nos jours mal connues. Mais en se référant aux études récentes des historiens dont celle de N'Dah (2009) sur les « sites archéologiques et peuplement de la région de l'Atacora », les origines des peuples du bassin versant de la Pendjari qui fait partie de la région de l'Atacora, ont pu être décrites.

En effet, selon N'Dah (2009), en ce qui concerne la mise en place des peuples de la région de l'Atacora, des hypothèses ont pu être établies et des conclusions acceptables ont été proposées. Ainsi l'unanimité paraît désormais acquise sur la probabilité d'une provenance occidentale de la majeure partie des populations de la région de la chaîne de l'Atacora. Ce lieu de provenance est souvent identifié aux plaines de l'Oti et du Gourma, c'est-à-dire le Nord-Togo et le sud-est du Burkina Faso. Selon cette hypothèse, la mise en place des populations de l'Atacora est le résultat d'un mouvement de groupes humains venus de l'Ouest à la suite de mutations socio-politiques survenues dans le Gourma. Ces mutations sont nombreuses et échelonnées dans le temps. Elles

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sont dues essentiellement aux incursions sonraï dans le Gourma, à la formation des Etats Mamprusi, Dagomba, Mossi, Gourmantché et aux crises de palais de ces entités politiques (Tiando, 1996).

D'après les sources orales et écrites disponibles, la région a été peuplée à partir de l'ouest et ce peuplement est lié aux mouvements de populations qui ont toujours accompagné ou suivi la formation des royaumes en Afrique occidentale. Mais les informations disponibles ne suffisent pas pour déterminer l'origine exacte de ces populations et surtout la chronologie de leur installation. A propos de la chronologie, deux tendances se dégagent :

- une tendance dite de la chronologie longue qui se réfère à la mention dans les Tarikh des rivalités ayant opposé le Mali puis le Songhaï à des Mossi et aux "païens" du Gourma entre le XIVe et le XVe siècle. Les partisans de cette tendance penchent pour l'existence d'une formation politique mossi bien structurée avant le XIIIe siècle qui, sous les pressions maliennes et Songhaï aurait été à l'origine des mouvements de population vers l'est en direction de l'Oti et de l'Atacora vers le XVè siècle (Tauxier et Delafosse, Tarikh es Sudan et Tarikh el Fettach , cités par Ki-Zerbo, 1978) ;

- la seconde tendance dite de la chronologie courte, se réfère à la tradition orale mossi pour situer la naissance des royaumes mossi-dagomba-mamprusi, dont découleraient les mouvements de population, à la fin du XVe siècle et celle du royaume Gulmance au XVIe siècle. Par conséquent, les tenants de cette tendance situent les migrations de populations vers l'Atacora entre les XVIIe et XVIIIe siècles (Fage et Izard cités par N'Tia, 1993). De l'analyse de tous ces éléments, on peut penser que la mise en place des populations de l'Atacora s'est faite avec les arrivées successives à partir de l'Ouest, du Nord-Ouest ou du Sud-Ouest de différents groupes, les suivants repoussant progressivement vers l'est et le sud-est ceux qui les précédaient. Ce processus a dû s'amorcer avant le XVe siècle avec les rivalités qui ont opposé les Mossi et les Gourma aux empires du Mali et de Gao et s'est poursuivi ensuite avec les pressions des royaumes mossi, dagomba, mamprusi dont la phase d'expansion se serait située dans la première moitié du XVIe siècle, et du royaume Gulmance dont la fondation remonterait au XVe siècle.

Seraient ainsi arrivés dans l'Atacora venant de l'ouest, les Yowa, les Tangba qui ont progressé jusque dans la région de Djougou, refoulant ou assimilant partiellement les Biyobe, les Kabye, les Lamba et les Lokpa qui les y avaient précédés par l'Ouest et le Sud-Ouest. Les Yowa ont été suivis des Waaba et des Daataba, lesquels à leur tour ont précédé les Bètammaribè. Les Berba auraient fermé la marche sous la pression des Tyokossi.

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De la plaine du Gourma, foyer d'effervescence politique à partir du XVe siècle, sont venus des éléments qui ont contribué à la constitution du groupe Natémba, du sous-groupe Tangamba et du groupe Berba. Ces derniers sont demeurés au pied de la falaise de l'Atacora alors que les Natémba et les Tangamba, qui les ont précédés sur la chaîne de l'Atacora, ont progressé vers l'est (N'tia, 1993). En ce qui concerne les Tangamba, ils auraient laissé dans les falaises du Gobnangou (sud-est du Burkina Faso) des restes d'habitations dont certains murs de construction résistent encore aux intempéries (Millogo, 1993a).

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle