I.2.3. LA GOUVERNANCE
La gouvernance est une notion parfois controversée, car
définie et entendue de manière diverse et parfois contradictoire.
Cependant, malgré la multiplicité des usages du mot, il semble
recouvrir des thèmes proches du « bien gouverner ». Chez
la plupart de ceux qui, dans le secteur public ou privé, emploient ce
mot, il désigne avant tout un mouvement de
« décentrement » de la réflexion, de la prise
de décisions et de l'évolution, avec une multiplication des lieux
et acteurs impliqués dans la décision ou la construction d'un
projet.
Il renvoie à la mise en place de nouveaux modes de
pilotage ou de régulation plus souples et éthiques, fondés
sur un partenariat ouvert et éclairé entre différents
acteurs et partis prenantes, tant aux échelles locales que globales et
nord-sud.
I.1.3.1. Définition
Au-delà de la connotation idéologique que l'on
peut lui attribuer (Désengagement de l'Etat providence, glissement du
gouvernement vers la gouvernance, et de l'intérêt
général vers celui des particuliers) ou des écueils et
autres dégradations des condition de vie qui peuvent lui faire obstacle
( pollutions, surpêche, défloration, dérèglement
climatique, pandémisation des épidémies), ou encore de la
prolifération des catégories conceptuelles susceptibles de la
galvauder (gouvernance fonctionnelle, politique, publique, privée,
locale, urbaine, territoriale, européenne, onusienne, gouvernance de
l'entreprise, de la famille, gouvernance stratégique, universitaire,
gouvernance de technologies de l'information, d'intérêt...) la
gouvernance conserve indéniablement un noyau dur irréductible. En
ce sens qu'elle peut être reconnaissable parmi nombre de concepts plus
ou moins proches (gouvernement gestion, transparence, performance, partenariat,
démocratisation...), de par certaines de ses caractéristiques
intrinsèques génératrices d'une dynamique sociale
multidimensionnelle indéniable : accès à
l'information, lutte contre la corruption, ouverture et responsabilité,
gestions efficaces des ressources, culture professionnelle, reconnaissance des
générations futures, protection de l'environnement et
développement durable.
Etymologie : ce terme, dérive de gouverner, est
issu du latin « gubernare », qui est
emprunté au grec « kubernâo », racine
qu'on retrouve dans le terme cybernétique.
Au milieu du XVe siècle, le terme de
gouvernance désigne la charge domestique de la gouvernante alors
qu'à partir de 1478 il désigne aussi les provinces de l'Artois et
de la Flandre, alors que celles-ci ont un statut administratif particulier. Il
est passé dans la langue anglaise au XIVe siècle
(gouvernance) ?
Le terme est tombé en désuétude en
France, en partie parce qu'il était associé à l'Ancien
Régime. Il est resté dans la langue anglaise, où il est
apparu dans un contexte très diffèrent à partir des
années 1970 : celui de l'entreprise, à partir du secteur
privé qu'a resurgi cette notion, qui désignait alors un mode de
gestion des firmes fondé sur une articulation entre le pouvoir des
actionnaires et celui de la prise de direction il s'agit alors de poser la
question du type d'acteurs impliqués dans la prise de décision au
sein de l'entreprise et de leur mode d'interaction.
On distingue deux principaux types de gouvernance; la
gouvernance d'entreprise pour le secteur privé et la gouvernance
politique pour la pensée politique et administrative.
Dans le cadre de notre étude, le premier type de
gouvernance n'est pas à situer dans notre cheminement, c'est ainsi que,
dans notre trajet nous ne parlerons que du second type, celui de gouvernance
politique.
|