I.1.3.2. La gouvernance politique
En gouvernance politique on parle de gouvernance mondiale ou
globale, de gouvernance territoriale ou locale en fonction des échelles
de gouvernance abordées.
Elle concerne en particulier :
ü la gestion publique ou collective ou collaborative des
biens communs ;
ü le gouvernement d'institutions publiques telles que
l'ONU, l'union européenne, les Etats, les collectivités locales,
l'OCDE, etc. pour la moralisation des échanges, le respect des droits
des citoyens, de l'environnement et des ressources naturelles ;
ü la gestion des sociétés par action, quand
les actionnaires ne doivent pas être de simples apporteurs de
capitaux ;
ü la gestion des organismes sociaux pour le respect des
cotisants et bénéficiaires ;
ü les organisations associatives (ONG,
communautés) pour les respects des membres.
La pensée politique et administrative emprunte ensuite
au ménagement d'entreprise la notion de gouvernance en deux
étapes :
v la première étape correspond à la
révolution libérale des années 1980, entrainant une
nouvelle façon de penser le politique. Avec la remise en cause du
rôle de l'Etat notamment dans les pays anglo-saxons, émerge une
conception fonctionnelle de la gouvernance liée à la logique dite
du new public management (management public). cette logique repose sur une
vision minimaliste de l'Etat selon laquelle celui-ci doit revenir à son
« coeur de métier » en décentralisant sur
d'autres acteurs les fonctions considérées comme non
stratégiques, comme le font d'ailleurs à la même
époque les grands groupes industriels confrontés à la
mondialisation.
v la deuxième étape est celle des années
1990, où émerge une réflexion plus profonde sur le
rôle de l'Etat régulateur, en réaction à la vision,
jugée techniciste, du new public management. Des acteurs comme Guy B.
Peters, Donald J. Savoie ou Pierre Calame insistent alors sur le fait que la
crise interne touchant à ses fonctions et à sa structure. Cette
crise concerne davantage la capacité de l'Etat à asseoir sa
légitimité ainsi qu'à formuler des politiques publiques en
phase avec les besoins socio-économiques.
D'autres travaux évoquent moins la notion de crise de
l'Etat que celle de sa transformation. Des auteurs comme Bob Jessop ou
encore Neil Brenner réfèrent les modifications de la puissance
publique actuellement à une série d'évolutions
macrosociologiques et macro-économiques qui ont affectés la
centralité de l'Etat et de ses institutions dans le pilotage et la
régulation politique. Les travaux de Patrick Le Galès ou encore
de Bernard Jouve en se centrant sur les collectivités locales (villes,
métropoles, région) ont permis de mesurer de la portée et
les limites de tels changement qui affectent l'ordre politique actuel. La
gouvernance est ici un mode de gouvernement qui intègre les associations
et les « parties prenantes » dans une logique
démocratie participative. Savoir si la gouvernance penche du
côté de la mainmise des entreprises et des intérêts
particuliers ou de côté d'une ouverture et d'un mode de
décision moins hiérarchique est l'objet d'après
débats entre spécialistes.
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