I.1.3.3. La bonne gouvernance
Issu de la théorie micro-économique et de la
science administrative anglo-saxonne, la notion de bonne gouvernance a
été diffusée dans les années 1990 par la banque
mondiale, comme la condition nécessaire des politiques de
développement.
Elle repose sur quatre principes fondamentaux :
La responsabilité
La transparence
L'Etat de droit
La participation.
Dans les sociétés occidentales régies par
la démocratie libérale, actuellement, la gouvernance renvoie aux
interactions entre l'Etat, le corps politique et la société, et
donc aussi aux systèmes de lobbysme et de coalitions d'acteurs publics
et privés. La bonne gouvernance vise à rendre l'action publique
plus efficace proche du bien public et de l'intérêt
général, et donc plus légitime. Elle est supposée
rendre les sociétés plus facilement ou harmonieusement
gouvernables. Elle suppose donc aussi un système qui ne surexploite pas
ses ressources et qui soit capable de résilience (notion de
développement durable). C'est une qui a été abondamment
utilisée par les théoriciens de l'action publique, les
politologues et les sociologues depuis le sommet de la terre qui en 1992 a mis
en exergue le besoin urgent d'un développement plus soutenable...).
C'est donc aussi une théorie de la régulation
sociale, qui pour fonctionner doit être déclinée à
toutes les échelles de gouvernance. Ainsi on parle de gouvernance
locale, de gouvernance urbaine, de gouvernance territoriale, de gouvernance
européenne et de gouvernance mondiale ; il n'y a donc pas un
modèle unique de gouvernance mais bien de systèmes de
gouvernance.
La science administrative anglo-saxonne l'assimile à la
nouvelle gestion publique (new public management), doctrine de gouvernement qui
préconise le recours aux agence (c'est aussi le cas dans le pays
scandinaves comme le suède) ou à des autorités
administratives indépendantes (AAI)
Certains détracteurs de la « bonne
gouvernance » y voient une idéologie du désengagement
de l'Etat providence voire une théorie de la décomposition de
l'Etat, à l'oeuvre depuis le tournant néolibéral des
années 1980. Par exemple, Jean-Christophe Matias dénonce
l'abandon du terme « gouvernement » au profit de celui de
« gouvernance » en expliquant qu'il s'agit là d'une
rupture du pouvoir décisionnaire de l'Etat garant de la
souveraineté populaire, remplacé par une démocratie
participative n'ayant, selon lui, aucun attribut réellement
politique.
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