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Processus électoral et gouvernance politique en RDC.


par HERGIE KAFINGA BINKOLELE
Université de Lubumbashi(UNILU) /RDC - Licence 2018
  

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III.1.2. BLOCAGE DE LA DEMOCRATIE EN RDC

Au-delà d'autre considération sur le blocage de la démocratie en RDC, notre prétention s'appesanti sur l'analyse des certaines réalités socio-politiques qui semblent essentielles à notre point de vue.

L'option pour la démocratie a été faite par le peuple congolais depuis son accession à l'indépendance en 1960. Aujourd'hui 58 après, le pays est toujours à la recherche de cette démocratie c'est-à-dire qu'il est toujours en deçà de l'objectif fixé au départ. Pratiquement quelques années avant l'indépendance, l'élite politique congolaise avait manifesté clairement la nécessité de vivre dans une société réellement démocratique telle que pratiquée dans la métropole. Cette élite était persuadée à cette époque déjà que le système autoritaire voire arbitraire dans la colonie était carrémentinacceptable. Mais cette envie de l'instauration du système démocratique dans notre pays s'est toujours butée à d'innombrables obstacles dans la colonie, il sied de préciser que le colonisateur maintenait le système paternaliste et autoritaire pour quelques raisons telles que la méfiance aigue à l'égarddu peuple congolais et incontournable nécessité d'utiliser la contrainte ou la force et la répression en vue d'assurer sa domination, son obéissance et sa soumission en vue d'éviter tout dérapage.

C'est ainsi que le pouvoir colonial tenait même au blocage du développement politique et de l'ascension intellectuelle d'une intelligentsia congolaise imbue d'ambitions susceptibles d'empester l'avenir de la colonie. De ce fait, Henri Depage soutenait même que : « construire des universités et accorder des droits politiques avant d'avoir permis aux africains d'atteindre le même niveau de vie que les blancs serait favoriser la formation des mécontents et d'agitateurs »33(*).

Dans cette même optique, le système paternaliste et autoritaire constitue le premier obstacle dans ce sens qu'il a été à la base de la privation des libertés fondamentales et de proscription des activités politiques, du blocage du développement politique et de l'émancipation des congolais, donc du blocage de la démocratie des institutions et de l'octroi des droits politiques aux congolais, de l'instauration d'un enseignement rudimentaire, de la destruction de la personnalité de base des congolais, et d'une manière générale de l'impréparation des congolais à gouverner seuls le nouvel Etat.

L'impréparation des congolais à gérer seuls avait conduit à l'échec du projet de la « communauté belgo-congolaise » qui a eu beaucoup de conséquences depuis l'accession de notre pays à sa souveraineté internationale. Un autre obstacle qu'il sied de signaler c'est le mimétisme constitutionnel qui a toujours fait que nos institutions très souvent sont confectionnées sans tenir compte des réalités politiques, sociales, et culturelles du Congo. D'autres blocages à la démocratie dans notre pays peuvent être tels que le manque d'une volonté politique agissante en vue d'un développement politique souhaitable; le manque de culture politique ou même de la déontologie politique qui sape toujours la jeune démocratie dans notre pays.

Nous voulons à cette phase être plus explicite sur deux points toujours en évoquant le blocage de la démocratieen RDC, c'est notamment :la prise du pouvoir par Laurent Désiré KABILA d'une part et d'autre part, le non-respect de texte légaux qui rongent la vie politique de notre pays.

III.1.2.1. La prise de pouvoir par Laurent Désiré KABILA

La fin de règne du Marechal Mobutu Sese Seko l'homme fort du zaïre futorchestrée par le vaillant héros LaurentDésiré KABILA qui, dès son entrée au pouvoir, était caractérisé ou incarné en sa personne de caractère autoritaire du nouveau régime.Ce caractère autoritaire s'est manifesté immédiatement par la ferme intention de s'arroger l'ensemble de pouvoirs et de confisquer le débat politique. « Le décret-loi du 28 mai 1997 consacre le rôleprééminent du président et du gouvernement, mais reste silencieux sur l'assemblée nationale34(*) ».

Malgré quelques mesures symboliques comme le changement de nom du zaïre en République Démocratique du Congo (RDC), une nomination que nous qualifions de «redondance nominale » dans la mesure où la « république » est un régimepolitique à mêmetitre que la « démocratie ». Ces deux régimes politiques prônent les mêmes valeurs, les mêmes vertus et principes et, marchent toujours de pair. En ceci, on parlerait soit d'une démocratie ou d'une république au lieu de cumuler les deux comme le cas de cette nomenclature. Mais qu'à cela ne tienne, nous comprenons ceci en ce sens que la personne de Laurent Kabila n'était qu'un maquisard assoiffé de pouvoir et qui, n'a pas fait les sciences politiques et administratives et voulait à tout prix se démarquer ou se distinguer des autres.

Le régime mis en place par le nouveau présidentautoproclamé, Laurent Désiré KABILA, va très vite tomber dans les travers tant de fois dénoncées de son prédécesseur. Déjà, de nombreuses suspicions pèsent sur le personnage, ses ambitions et les moyens qu'il est capable de mettre en oeuvre pour les assouvir.

La méfiance de Kabila du système démocratique, l'accuse d'affaiblir le peuple dans les querelles vaines. Il renvoi tous les partis politiques au vestiaire c'est-à-dire, il interdit les partis politiques et nie les vertus de l'opposition politique et sociale dont les représentants sont victimes des harcèlements; ce qui prouve la suffisance d'une monarchie. Devant la montée des mécontentements des congolais, l'AFDL sera chargé de veiller, par un maillage territorial étroit, au contrôle idéologique de la population et les nouveaux maitres de Kinshasa seront distingués par l'inexpérience dans tous les domaines de la gestion de l'Etat. Alors dans la confusion des premiers mois de gouvernement, la coexistence désorganisée des pouvoirs militaire, administratif et politique engendre des luttes d'influences qui rendent encore plus aléatoire la gestion du pays.

C'est ainsi que, le processus de démocratisation amorcé par le président du zaïre par et travers son fameux discours du 24 avril 1990, fut estompé par la prise du pouvoir par force (cout d'Etat) de LaurentDésiré Kabila.

* 33Idem

* 34Jean-François HUGO, la République Démocratique du Congo : une guerre inconnue, éd. MICHALON, paris, 2006, p27

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams