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L'organisation internationale de la francophonie et la démocratie en Afrique noire francophone.


par Abdou-Ramane MAMA
Université d'Abomey-Calavi (UAC) - Master 2 Droit international et organisations internationales 0000
  

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Section 2 : Les difficultés intrinsèques à l'OIF

L'ambition politique de l'OIF de faire de l'espace noir francophone un bastion de la démocratie contraste malheureusement avec le caractère limité des moyens d'action (paragraphe 1) et une flexibilité dans son fonctionnement interne (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Un appui limité

L'OIF est confrontée à la difficulté de la mobilisation des moyens financiers pour faire face à la réalisation des activités liées à ses objectifs. Aux difficultés financières (A) s'ajoutent une souplesse excessive des textes qui organisent son action politique en faveur

de la démocratie (B). Si cette souplesse textuelle est liée à sa vision d'accompagnement démocratique, une vision modérée et idéaliste des relations internationales, il n'en demeure pas moins vrai qu'elle ralentit ou tempère considérablement ses potentialités d'action.

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200 KOKOROKO Dodzi, « Souveraineté étatique et légitimité démocratique », article précité, p.50.

A- Une insuffisance évidente des moyens d'action

Selon le site web de l'OIF, en décembre 2017, elle regroupe quatre-vingt Etats ou gouvernements repartis sur les cinq continents représentant 14% de la population mondiale201.

Si une telle extension vertigineuse de l'OIF est un avantage stratégique notamment du côté de sa visibilité et de son poids dans les relations internationales, elle nécessite cependant de lourds moyens à même de répondre aux multiples besoins et sollicitations des Etats dans tous les domaines notamment « la promotion de «la paix, de la démocratie et des droits de l'Homme». Or, «durant les années quatre-vingt-dix, l'élargissement ne s'est pas accompagné d'aucun financement supplémentaire et s'est donc traduit par un saupoudrage qui déçoit autant les anciens que les nouveaux adhérents.» 202 . «La Francophonie a été marquée par le passé par des difficultés financières majeures, en grande partie liées au fait que pendant de nombreuses années, près d'un tiers des membres de la Francophonie n'avaient pas versé leurs contributions volontaires au budget de l'OIF, les arriérés ayant atteint un montant cumulé d'environ 11 millions d'Euros .Cet important manque à gagner a longtemps déséquilibré le budget de l'organisation»203. La conséquence directe de cette situation est que l'OIF en raison de ses moyens limités n'arrive pas à couvrir les besoins exprimés par les Etats. A titre d'exemple, pour la période de 2010-2013, l'OIF consacre à la mise en oeuvre de son programme 180 millions d'Euros dont environ 10,5 millions à sa mission B: « Promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l'Homme» au titre de l'année 2011204. De ce point de vue, quand l'on est conscient de ce que la vie politique des Etats d'Afrique noire francophone est particulièrement jonchée de crises et de conflits et que la démocratie est soumise à de vives convulsions, de lourds moyens restent à mobiliser pour répondre aux diverses sollicitations des Etats de l'espace.

201www.oif.org. Consulté le 20 septembre 2017.

202AUF, ouvrage collectif, Francophonie et relations internationales, ouvrage précité., p.75 203www.oif.org.

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204OIF, Rapport du contrôleur financier, Année financière 2011, p.12.

Du reste, «l'élargissement de l'OIF nécessite des moyens financiers notamment dans la promotion de la démocratie: l'élargissement suppose des moyens supplémentaires et une institutionnalisation plus poussée, car ce qui existe est notoirement insuffisant: des moyens financiers et techniques supplémentaires permettraient, notamment de développer l'enseignement de la langue française dans les pays peu francophones et de soutenir les initiatives nationales pour atteindre les objectifs de la Francophonie»205.

Par ailleurs, la mise en oeuvre des actions de médiation, la mobilisation des personnalités et experts à même de mener à bien les missions n'est pas encore à la hauteur des attentes. Les équipes d'accompagnement, d'assistance ou de soutien aux médiateurs ou aux facilitateurs n'existent pas pour la plupart du temps206. Les exigences de la lourdeur inhérente aux tâches de préparation et de mise en oeuvre des missions de médiation ou de facilitation annihilent souvent les efforts des experts et consultations de la Délégation, à la Paix, à la Démocratie et aux Droits de l'Homme bien que depuis 2003, cet organe a connu un accroissement non moins important de ses effectifs. Ainsi, dans la plupart des cas, ce sont les mêmes personnes qui assurent les différentes tâches.

Travailler en synergie avec les Nations Unies, l'Union Africaine, l'Union Européenne (UE) ou les organisations sous régionales comme la CEDEAO ou la CEEAC, organiser une mission de médiation , envoyer des missions d'information, d'observation et d'évaluation dans des pays appartenant à des zones géographiques très diversifiées sont autant d'actions qui supposent bien évidemment de disposer d'un réseau diplomatique solide, d'experts qualifiés et de budget consistant. A ce jour, en dépit des différents appels au renforcement du budget, (en témoignent les fécondes et pertinentes recommandations contenues dans les Actes du retraite sur la médiation francophone de 2007 et de 2012, organisé sous l'égide de l'OIF) la Francophonie peine à mobiliser de tels moyens (en 2012, son budget s'élevait à 85 millions d'euros, montant stable sur un an).

En plus de ces moyens humains et financiers insuffisants qui freinent l'action de l'OIF, l'inexistence des mesures coercitives due à la souplesse des textes de l'OIF

205 AUF, ouvrage collectif, Francophonie et relations internationales, ouvrage précité, p.75.

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206 OIF, Retraite sur la médiation de la Francophonie, article précité, p.19.

représente une autre entrave à une meilleure implication de l'OIF dans l'approfondissement démocratique en Afrique noire francophone.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore