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Les déterminants géopolitiques des difficultés de la gestion communautaire des conflits en Afrique de l'Ouest. La CEDEAO face au règlement de la crise post-électorale de 2010-2011 en Côte-d'Ivoire.


par Christophe C. H DAVAKAN
Institut de Relations Internationales et Stratégiques - Paris - Master 2 en stratégie internationale 2018
  

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Paris, Septembre 2018

 

INSTITUT DE RELATIONS INTERNATIONALES ET STRATÉGIQUES Paris - FRANCE

Master

ANALYSTE EN STRATÉGIE INTERNATIONALE

Thème :

LES DÉTERMINANTS GÉOPOLITIQUES DES DIFFICULTÉS DE
LA GESTION COMMUNAUTAIRE DES CONFLITS EN AFRIQUE
DE L'OUEST : LA CEDEAO FACE AU RÈGLEMENT DE LA
CRISE POST-ÉLECTORALE DE 2010-2011 EN CÔTE D'IVOIRE

Présenté par: Christophe C. H. DAVAKAN

Sous la Direction de : Samuel NGUEMBOCK

Docteur en Sciences Politiques

2

REMERCIEMENTS

Nous voudrions présenter avant tout nos remerciements au Référant de notre filière à l'IRIS, monsieur Maxime PINARD,

qu'il reçoive ici le témoignage de notre gratitude pour son soutien pédagogique et la motivation qu'il a su nous insuffler pendant nos moments de doute et d'hésitation ;

nos remerciements vont également au Dr. Arthur BANGA pour son assistance et son soutien ;

nous adressons enfin nos remerciements au Dr. Samuel NGUEMBOCK pour sa patience et son éclairage scientifique dans la réalisation de ce travail ;

DEDICACE

Pour ma famille en guise de réconfort pour les privations engendrées par les impératifs de mon cursus dont le présent travail est l'aboutissement.

« Pour éviter que les conflits, ne s'installent dans la durée, dialogue et diplomatie souverains en sont les clés. »

3

Monique MOREAU

4

Sommaire

Introduction Générale

7

I- Cadre théorique

9

1- Problématique et objectifs du travail

9

2- Justification de l'étude

.12

3- Champ de l'étude

.14

4- Approche définitionnelle de quelques notions

.15

Première partie : La CEDEAO et les sources de la crise post-électorale en Côte

d'Ivoire

19

Chapitre I : La CEDEAO et ses outils de prévention et de gestion des conflits

.É21

A- Présentation de la CEDEAO

22

1- Création et objectifs de l'organisation

22

2- Organes et institutions de la CEDEAO

24

 

B- L'architecture de prévention, de gestion, de règlement, de paix et de sécurité de la

CEDEAO 29

1- Les premiers efforts communautaires en matière de paix et de sécurité sous-régionalesÉ29

2- Le mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de paix et

de la sécurité de la CEDEAO 31

3- Le protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance . 33
Chapitre II : Le passif de la crise de 2002-2007 et les soubresauts de la médiation de la

CEDEAO 36

A- Les causes profondes de la crise ivoirienne de 2002-2007 . 37

1-

5

Les causes internes de la crise .37

2- Les causes liées à l'instabilité sous-régionale ouest-africaine 41

B- L'implication de la CEDEAO dans le processus de rétablissement de paix 43

1- La CEDEAO face aux impondérables de la crise 44

2- Les espoirs déçus de la CEDEAO 47

Deuxième partie : De la crise post-électorale au rétablissement de la légitimité

constitutionnelle 51

Chapitre I : La médiation de la CEDEAO . 52

A- Le volontarisme communautaire à l'épreuve de l'urgence ivoirienne . 53

1- Les bons offices de la CEDEAO 53

2- Le spectre d'une intervention militaire de la CEDEAO 55

B- Le choc de la médiation de la CEDEAO avec les ambitions de puissances régionales du

Nigéria et de l'Afrique du Sud 56

1- L'activisme du Nigéria ou la preuve à la communauté internationale d'un attachement à la

démocratie 57

2- La défiance sud-africaine 60

Chapitre II : L'enlisement de la médiation de la CEDEAO et la montée en puissance de la

diplomatie française 63

A- La médiation à l'épreuve de la géopolitique intracommunautaire 64

1- Les activistes secondaires de l'option militaire 65

1.1- Le Burkina-Faso ou le souci de se débarrasser d'un fardeau économique et socialÉ 65

1.2- La fermeté sénégalaise ou l'heure des comptes entre Wade et Gbagbo 68

2- Les Etats opposés à une intervention militaire 69

6

2.1- Le cas du Ghana : éviter un afflux migratoire massif sur le territoire national tout en

ménageant le `'camarade» Gbagbo 69

2.2- Le cas du Libéria ou le souci de protéger une situation intérieure encore très précaireÉ71

B- La France aux commandes du règlement de la crise

.73

1- Un mandat de l'ONU au nom de l'impératif humanitaire

.75

2- L'épilogue de la crise ou le coup de grâce des forces françaises contre Gbagbo

.76

 

Conclusion

.79

Bibliographie

.81

Annexes

 

7

A sa création le 28 Mai 1975 la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest s'est fixée comme objectif majeur la coopération et l'intégration économiques des Etats membres. Mais face aux nombreux conflits politiques qui ont commencé à agiter un certain nombre de pays, les Chefs d'Etats et de gouvernement ont pris conscience que sans un environnement politique stable l'objectif de développement et d'intégration économiques visé par l'organisation sous régionale risquait d'être compromis. Ainsi, confortant l'idée de Robert Dussey selon laquelle « la paix et la sécurité en Afrique ne peuvent être imposées de l'extérieur. La responsabilité première revient aux dirigeants africains » 1 , le 24 juillet 1993 une révision du traité fondateur de l'Organisation a été adoptée pour y introduire la coopération politique, et l'action en faveur de la paix et de la sécurité régionales. Cette volonté politique au sommet s'est progressivement traduite dans les actes par la mise en place d'un dispositif de maintien de la paix, de prévention et de règlement des conflits. Ainsi, lancé en 1990 pour faire face à l'urgence humanitaire que nécessitait le conflit libérien par la mise en place des forces armées de la CEDEAO, baptisées ECOMOG2, le dispositif sera formalisé par un instrument juridique en 1999 : le protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement, de maintien de la paix et de la sécurité. Pour renforcer l'action préventive en se donnant les moyens de s'attaquer aux causes récurrentes des conflits, l'organisation régionale complète en décembre 2001 son arsenal juridique par un protocole additionnel sur la bonne gouvernance et la démocratie.

Dans le contexte de succession de crises politiques qui a tourmenté la sous-région dès le lendemain de la fin de la guerre froide et de l'atermoiement des grandes puissances à continuer à jouer les pompiers en Afrique, cette initiative ouest africaine constitue une indéniable avancée. Mais à l'épreuve, force est de constater que ce dispositif de paix que la CEDEAO peut se targuer d'être la première organisation régionale sur le continent à avoir réussi à inventer, éprouve beaucoup de difficultés dans sa mission de maintien et de rétablissement de la paix. Dans sa mise en oeuvre, le mécanisme a « révélé les limites des capacités politiques et diplomatiques de l'organisation, mais aussi la faiblesse de ses moyens

1

DUSSEY, (Robert), Pour une paix durable en Afrique, plaidoyer pour une conscience africaine des conflits, Abidjan, Les Editions Bognini, 2002, P19

2

ECOWAS Monitoring Group ou Groupe de contrôle du cessez-le-feu de la CEDEAO. Cette

force largement dominée et contrôlée par le Nigeria était composée de contingents issus de huit pays de l'Afrique de l'ouest.

8

organisationnels et logistiques en matière de gestion des crises. » 3 . Et ceci d'autant plus que en dehors de quelques relatifs succès en Guinée Bissau et en Sierra Leone à mettre à son actif, la CEDEAO présente aujourd'hui un bilan assez discutable de son action en ce qui concerne la gestion et le règlement des conflits dans la sous-région.

De plus, derrière l'apparente stabilité qu'affichent nombre de pays couvent des crises potentiellement graves et susceptibles de mettre à mal la quiétude dans la sous-région. Dans certains pays ayant été récemment en crise où on est parvenu peu ou prou à un règlement, les passifs des conflits sont le plus souvent loin d'être liquidés et une résurgence est toujours redoutée par les observateurs de la vie politique de la sous-région. La lutte acharnée pour la conquête ou la confiscation du pouvoir d'Etat est plus que d'actualité dans la sous-région ouest africaine. Dans de nombreux Etats se prévalant d'une démocratie pluraliste se trouvent aux commandes des acteurs politiques qui n'imposent aucunes limites aux manoeuvres susceptibles de leur permettre d'accéder au pouvoir ou de le confisquer. Ce qui constitue une source évidente de potentiels conflits. Au vu du passif de l'organisation régionale et de ce tableau qui présage de l'importance et de la délicatesse des défis qui restent à relever, il est à notre avis utile de mettre en évidence ses faiblesses en vu de la rendre plus performante et plus apte à assurer la mission qui lui est dévolue. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi de nous appuyer sur la récente crise survenue en Côte d'Ivoire au lendemain du deuxième tour de l'élection présidentielle en 2010 pour comprendre les dysfonctionnements internes qui ont mis en difficulté les missions de bons offices de la CEDEAO.

Pour mener cette étude, nous partirons d'une introduction générale qui présentera les aspects théoriques de la question. Nous aborderons ensuite dans une première partie le dispositif institutionnel de paix et de sécurité de la CEDEAO et les péripéties de la crise post-électorale en Côte d'Ivoire.

Enfin, dans une deuxième et dernière partie nous essaierons de montrer, tout en nous focalisant sur la partition jouée par la CEDEAO, comment de la crise on est parvenu au rétablissement de la légitimité constitutionnelle.

3

SADA, (Hugo), Le conflit ivoirien : enjeux régionaux et maintien de la paix en Afrique,

in Politique Etrangère, Paris, 2003, Volume 68, N°2, p 327

9

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