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Enjeux autour de l’occupation par les particuliers des aires protégées urbaines de Lubumbashi.


par Assaut BIATSHINI
Université de Lubumbashi - Master en Criminologie 2019
  

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CHAPITRE 3 : LA GESTION DES AIRES PROTEGEES URBAINES DE LUBUMBASHI ET L'OCCUPATION DE CELLES - CI PAR LES TIERS

Dans ce chapitre, après avoir posé les bases théoriques et méthodologiques de notre recherche dans les chapitres précédents, nous allons procéder à la présentation des résultats auxquels nous sommes arrivés dans ce mémoire. Il sera aussi question d'expliquer la manière dont se gère les aires protégées urbaines dans la ville de Lubumbashiainsi que les principaux enjeux qui entourent l'octroi des espaces aux particuliers dans ses aires.

Section 1 : types de gestion des aires protégées urbaines

Etant un espace géographique clairement défini,situé à l'intérieur ou aux abords de grands centres de population reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autres, afin d'assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés, une aire protégée urbaine ne se gère pas de manière hasardeuse, sa gestion se fait suivant une certaine normalisation. Ainsi nous trouvons, selon l'UICN, plusieurs catégories de gestion que voici (EDMISTON, 2016):

1. Réserve naturelle intégrale : Strictement protégée pour la biodiversité et aussi, éventuellement, pour des caractéristiques géologiques/géomorphologiques, où les visites, l'utilisation et les impacts humains sont strictement contrôlés et limités pour garantir la protection des valeurs de conservation.

2. Zone de nature sauvage : Généralement de vastes aires intactes ou légèrement modifiées qui ont préservé leur caractère et leur influence naturels sans habitations humaines permanentes ou significatives, qui sont protégées et gérées aux fins de préserver leur état naturel.

3. Parc National : De vastes aires naturelles ou quasi naturelles mises en réserve pour protéger des processus écologiques à grande échelle, ainsi que les espèces et les écosystèmes caractéristiques d'une région, qui fournissent aussi des opportunités de visites de nature spirituelle, scientifique, éducative et récréative, dans le respect de l'environnement et de la culture des communautés locales.

4. Monument ou élément naturel : Aires mises en réserve pour protéger un monument naturel spécifique, qui peut être un élément topographique, une montagne ou une caverne sous-marine, une caractéristique géologique telle qu'une grotte ou même un élément vivant comme un îlot boisé ancien.

5. Aire de gestion des habitats / des espèces : Aires qui visent à protéger des espèces ou des habitats particuliers et dont la gestion reflète cette priorité. Beaucoup auront besoin d'interventions régulières et actives pour répondre aux exigences d'espèces ou d'habitats particuliers, mais cela n'est pas une exigence de la catégorie.

6. Paysage terrestre ou marin protégé : Aires où l'interaction des hommes et de la nature a produit, au fil du temps, un caractère distinct, avec des valeurs écologiques, biologiques, culturelles et panoramiques considérables et où la sauvegarde de l'intégrité de cette interaction est vitale pour protéger et maintenir l'aire, la conservation de la nature associée ainsi que d'autres valeurs.

7. Aire protégée avec utilisation durable des ressources naturelles : Aires qui préservent des écosystèmes ainsi que les valeurs culturelles et les systèmes de gestion traditionnels des ressources naturelles qui y sont associés. Elles sont généralement vastes, et la plus grande partie de leur superficie présente des conditions naturelles ; une certaine proportion y est soumise à une gestion durable des ressources naturelles, et une utilisation modérée des ressources naturelles, non industrielle et compatible avec la conservation de la nature, y est considérée comme un des objectifs principaux.

Les catégories de gestion s'appliquent avec une typologie des types de gouvernance - une description de qui détient l'autorité et les responsabilités envers l'aire protégée. L'UICN définit quatre types de gouvernance (GRAHAM, 2003):

1. Gouvernance par le gouvernement : i.e., gouvernance par un organisme ou un ministère fédéral ou national ; par un organisme ou un ministère sous-national en charge ; ou déléguée (ex. à une ONG),

2. Gouvernance partagée : i.e. gouvernance collaborative (divers degrés d'influence) ; conjointe (conseil de gestion pluraliste) ; et/ou transfrontalière (divers degrés de part et d'autre de frontières internationales),

3. Gouvernance privée : i.e., gouvernance par un propriétaire individuel ; par des organisations sans but lucratif (ONG, universités, coopératives) ; par des organisations à but lucratif (particuliers ou sociétés),

4. Gouvernance par des peuples autochtones et des communautés locales : aires et territoires conservés par des peuples autochtones ou des communautés locales - déclarées et gérées par ces peuples et communautés.

Les aires protégées urbaines se distinguent par :

- L'accueil de nombreux visiteurs, venant fréquemment, voire quotidiennement. Nombre de ces visiteurs n'ont jamais été en contact avec une nature plus sauvage. Ils sont souvent plus divers, au niveau ethnique et économique, que les visiteurs des aires protégées plus éloignées ;

- Les relations avec les acteurs du secteur urbain, dont les décideurs des gouvernements, les médias, les chefs d'opinion, et les principales institutions éducatives et culturelles ;

- La menace encourue du fait de l'étalement et de l'intensification du développement urbain ;

- La fréquence de crimes et de vandalisme, les problèmes de détritus, le déversement de produits dangereux, sans oublier la pollution sonore et lumineuse ;

- Les conséquences de leur situation en périphérie des villes : incendies plus fréquents et graves, pollution de l'eau et de l'air, introduction d'espèces exotiques envahissantes.

Les aires protégées urbaines sont importantes pour les mêmes raisons que les autres plus isolées. Ainsi, elles offrent des services écosystémiques, protègent des espèces et soutiennent l'économie locale grâce aux revenus du tourisme. Mais un rôle crucial les distingue des autres aires protégées. Elles permettent aux citadins de faire l'expérience de la nature, y compris ceux, nombreux, qui ne peuvent pas visiter d'autres aires protégées plus lointaines. Ce rôle est important pour deux raisons :

- Un contact régulier avec la nature a des effets bénéfiques sur chacun. Outre les bienfaits de l'exercice en plein air, les scientifiques ont prouvé combien passer du temps dans la nature améliore la santé mentale et physique.

- Les populations urbaines de la planète jouent un rôle essentiel dans la protection de la nature. Elles vivent là où sont la richesse, les médias et les moyens de communication. Or, les dirigeants ont tout intérêt à prendre en compte ce qui est important pour leur électorat. La protection de la nature dépend ainsi du soutien des électeurs urbains, des donateurs et des communicants. Mais, les citadins ont de moins en moins de contact avec la nature. Il faut recréer ce lien si nous voulons qu'ils incitent leurs dirigeants à faire de la conservation de la nature une priorité.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus