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Enjeux autour de l’occupation par les particuliers des aires protégées urbaines de Lubumbashi.


par Assaut BIATSHINI
Université de Lubumbashi - Master en Criminologie 2019
  

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C. Données empiriques et stratégies des acteurs

L'Analyse Stratégique (A.S.) part d'une constatation de base: aucun individu n'accepte d'être traité totalement et uniquement comme l'objet du fonctionnement ou de l'accomplissement des buts d'une organisation. Les conduites des acteurs ne sont plus vues comme la simple résultante, prévisible, stéréotypée et donc reproductible, des déterminants structurels, financiers ou psychologiques. Leurs conduites sont inventées par les acteurs, dans un contexte, construites en vue de certains buts.

Au lieu de partir d'un agent passif répondant de manière stéréotypée (c'est-à-dire prévisible) aux choix du stimulus qu'on lui impose, l'A.S. postule l'existence d'agents libres, car les organisations, quoiqu'étant des "machines à rationaliser", ont des limites; et ayant leurs propres buts, parce que les acteurs ont donc la possibilité d'y développer leurs stratégies.

Dans une logique a priori, l'homme, dans une perspective synoptique, chercherait la meilleure solution à tout problème. Or, « l'être humain est incapable d'optimiser. Sa liberté et son information sont trop limitées pour qu'il parvienne. Dans un contexte de rationalité limitée, il décide de façon séquentielle et choisit pour chaque problème qu'il a à résoudre la première solution qui correspond pour lui à un seuil minimal de satisfaction. » (CROZIER, 1997)

Pour atteindre ces buts, les acteurs vont poursuivre leurs propres stratégies; ils vont utiliser les ressources dont ils disposent de la manière la plus judicieuse compte tenu des contraintes du moment, telles qu'ils les perçoivent, depuis leur position. Leur conduite n'est donc pas entièrement prévisible puisque changeante. L'acteur ajuste constamment sa conduite aux données nouvelles auxquelles il se trouve confronté, dans sa recherche de son intérêt.

Ainsi, L'acteur n'a que rarement des objectifs clairs et encore moins des projets cohérents; (ex: des conséquences imprévues de son action l'amenant à reconsidérer sa position) ; son comportement est actif. Même s'il est toujours contraint et limité, il n'est jamais totalement limité; ce comportement a toujours un sens. Cette rationalité est liée, non à des objectifs clairs et explicites, mais s'organise par rapport à des opportunités (contexte) et par rapport aux comportements des autres acteurs; ce comportement présente un double aspect: un aspect offensif, (la saisie d'opportunités en vue d'améliorer sa situation) et un aspect défensif (le maintien et l'élargissement de sa marge de liberté). Il n'y a donc plus de comportement irrationnel: c'est là l'utilité du concept de stratégie. « Derrière les humeurs et les réactions affectives il est en effet possible à l'analyste de découvrir des régularités, qui n'ont de sens que par rapport à une stratégie. Celle-ci n'est donc rien d'autre que le fondement inféré ex post des régularités de comportements observés empiriquement. Il s'en suit qu'une telle « stratégie » n'est nullement synonyme de volonté, pas plus qu'elle n'est nécessairement consciente ». (CROZIER, 1997)

À partir de la description du processus de décision, CROZIER et FRIEDBERG affirment qu'il est tout aussi impossible pour un acteur, dans une action organisée, de mener une stratégie parfaite en disposant de toutes les informations nécessaires. La décision de l'acteur individuel ou collectif ne peut, dans ce contexte, correspondre qu'à un « seuil minimal de satisfaction ».

Considérant l'organisation comme un moyen, elle est ainsi pensée en termes de production et de performance. De ce fait, les acteurs qui la composent doivent être organisés, agencés et coordonnés pour un meilleur rendement. La finalité des premières recherches témoigne d'ailleurs de cette vision « instrumentale » de l'organisation qui deviendrait ainsi une « simple courroie de transmission ». En conséquence, le facteur humain devra être organisé et rationalisé en vue de garantir la meilleure performance pour l'organisation (usine, entreprise, service, etc.). Or, pour FRIEDBERG, « l'action humaine, sur tous les plans, n'est rationnelle que de façon limitée, les organisations pas plus que les individus ne peuvent prétendre à une rationalité absolue ». Cette incertitude qui pèse sur toute tentative de rationalisation de l'action humaine milite effectivement en faveur d'une vision plus flexible de l'organisation.

Dans le contexte qui est le nôtre, les acteurs mettent en place plusieurs stratégies pour arriver à la spoliation ou l'octroi d'un espace dans une aire protégée.

A la question de savoir comment il est arrivé à avoir un terrain dans une zone à risque, monsieur SALAMA répond : « c'est le chef de quartier qui nous a encouragé d'occuper ce terrain car MAYI INA KIMBIYA BANTU et notre quartier par conséquent va grandir », et à monsieur IMARA d'ajouter : « Pour éviter de passer nuit à la belle étoile, et dans le soucis de ne pas trop s'éloigner de la ville, nous occupons tout espace vide et quand l'Etat viendra, on va s'arranger ».

A ce propos, un agent de l'urbanisme estime que : « la ville de Lubumbashi est saturée, et que l'Etat devrait prévoir une extension de celle - ci, mais entre-temps, tout espace libre en son sein devient la cible de plusieurs personnes. »

Au regard de ces entretiens, nous comprenons que la spoliation de certains espaces protégés a lieu de fois avec le concours de l'autorité locale pour palier au problème de logement suite à la démographie de plus en plus croissante et faciliter l'extension de son entité, et aussi pour favoriser une paix sociale en évitant que les familles entières manquent de logement au moment où à coté il y a un lopin de terre non occupé.

A la question de savoir comment les servitudes le long des rails ont disparu ainsi certains trottoirs de dégagement ou ruelles sanitaires dans certains quartiers, monsieur HODARI nous dira : «Ces espaces étaient délaissés et non entretenus, par conséquent, la nuit et de fois pendant la journée en notre absence, ils étaient transformé en dépotoir des immondices, pour palier à ce problème, nous avons jugé bon de rallonger nos parcelles jusqu'à quelques mètres de rails et le problème est résolu », et à monsieur KITUMAINI d'ajouter : « en voyant ces trottoirs se transformer en toilettes publiques par les passagers et sources d'insécurité pendant la nuit, nous avons jugé bon de les annexer à nos parcelles ».

Avec ces entretiens, nous avons compris que certains espaces sont spoliés non pas dans le seul but de les occuper pour les habitations, mais plutôt pour pallier aux problèmes liés à l'insalubrité et l'insécurité.

A la question de savoir comment certaines stations-services, certaines bâtiments et certaines institutions d'enseignements se retrouvent sur des espaces réservés, monsieur LUKINI nous renseigne : « Pour certaines personnes, elles commencent par solliciter un permis d'utilisation temporaire d'un espace avec un projet d'utilité publique comme un parc d'attraction, la construction des latrines publiques ou autres et au bout d'un certain temps, avec la complicité des certaines autorités, elles se font octroyer ce lieu », à monsieur LUKUNI de continuer : « pour d'autres, juste avec le permis d'utilisation temporaire, elles s'approprient les lieux en y construisant autre chose », et à monsieur LUKINI de conclure : « enfin, d'autres personnes usent seulement de leurs bonnes relations avec les autorités pour directement avoir un espace moyennant une belle somme ».

Dans cet entretien il apparait clairement certains acteurs profitent de la négligence de l'Etat pour spolier des espaces, et d'autres arrivent à les acquérir par le phénomène du clientélisme et du népotisme, comme l'a souligné un plus tard monsieur LUKUNI : « A mon niveau, je pense que nous avons un sérieux problème de gouvernance, du fait qu'il n'existe pas jusque-là ni le plan national d'aménagement, ni le plan régional d'aménagement, ni le plan urbain d'aménagement, cela donne une certaine liberté à certaines personnes d'user des espaces protégés comme elles l'entendent pour leurs propres intérêts »

« C'est dans le cadre de survie, que nous occupons les servitudes de l'Etat avec des terrasses ou des kiosques, et lorsque les agents de l'Etat arrivent, nous payons les taxes normalement sans problèmes »

A la préoccupation de savoir comment se gèrent les contentieux sur l'occupation des espaces réservés, monsieur BAYA nous explique : « Les gros dossiers comme des stations de carburants construits dans les espaces réservés sont gérés par les chefs, pour ce faire, nous gérons de notre manière les dossiers moins juteux en coopérant de fois avec leur propriétaires. »

Et en voulant en savoir plus sur la coopération évoquée ci - haut, monsieur BAYA a été moins bavard mais entre les lignes, nous avons compris qu'il s'agissait des transactions financières pour gérer à l'amiable certains contentieux.

Pour ce qui est de l'occupation des aires de jeux, des cimetières, ..., monsieur KIPUSHI, agent au service d'urbanisme fustige : « certains agents des services fonciers modifient les plans de lotissement sans informer les autres services pour vendre des espaces qui, au préalable ne devaient pas l'être »., et à lui de renchérir : « mis à part l'entêtement des certaines personnes pour occuper des endroits non avenus, il y a aussi certains agents qui font circuler des informations sur des fausses désaffectations de certains endroits pour les vendre aux gens »

Et à monsieur KITUMAINI, un des occupants de dire : « Personnellement, je ne sais pas ce que veut dire espace réservé car ce sont les agents de l'Etat qui nous ont vendu en bonne et due forme les terrains que nous occupons »

Sur cet entretien, nous comprenons qu'il y a un sérieux problème de coordination des actions entres les différents services concernés et celaconduit à la modification des plans et la désaffectation « virtuelle » de certains espaces par certains agents.

Et à monsieur KIPUSHI de conclure : « nous constatons aussi le laxisme de la population qui n'est pas suffisamment bien informée sur le l'importance et le bien fondé des aires protégées en milieu urbain, car pour moi c'est elle qui devrait être la première défenderesse de ces espaces »

Nous venons de voir les différentes stratégies de différents acteurs, ainsi, qui prennent sens au regard des différents enjeux présentésci - haut.

De cette présentation des enjeux ainsi que des stratégies des acteurs autourde l'occupation des espaces dans les aires protégées sur la ville de Lubumbashi, nous estimons fondamental de donner l'aperçu des pratiques essentielles des acteurs impliqués dans cette occupation.

Lesdits enjeux impliquent en pratique les stratégies suivantes :

- Trafic d'influence

- Clientélisme

- Népotisme

- Coopération

- Spoliation

- Incitation à la modification ou à la désaffectation virtuelles des espaces

a. Trafic d'influence

Le trafic d'influence désigne le fait pour une personne de recevoir - ou de solliciter - des dons dans le but d'abuser de son influence, réelle ou supposée, sur un tiers afin qu'il prenne une décision favorable. Il implique trois acteurs : le bénéficiaire (celui qui fournit des avantages ou des dons), l'intermédiaire (celui qui utilise le crédit qu'il possède du fait de sa position) et la personne cible qui détient le pouvoir de décision (autorité ou administration publique, magistrat, expert, etc.).

Le trafic d'influence est le fait, par quiconque, de solliciter ou d'agréer, à tout moment, directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques, pour lui-même ou pour autrui, pour abuser ou avoir abusé de son influence réelle ou supposée en vue de faire obtenir d'une autorité ou d'une administration publique des distinctions, des emplois, des marchés ou toute autre décision favorable.

Trafic d'influence actif

Fait par quiconque de proposer sans droit, à tout moment directement ou indirectement des offres, des promesses, des dons, des présents, des avantages quelconques à une personne dépositaire de l'autorité publique, chargée d'une mission de service public ou investie d'un mandat électif public pour elle-même ou pour autrui pour qu'elle abuse ou parce qu'elle a abusé, de son influence réelle ou supposée en vue de faire obtenir.

Trafic d'influence passif

Fait pour une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public ou investie d'un mandat électif public de solliciter ou d'agréer, sans droit, à tout moment, directement ou indirectement des offres, promesses des dons présents ou avantages pour elle-même ou autrui, pour abuser ou avoir abusé de son le fait par quiconque de proposer sans droit, à tout moment directement ou indirectement des offres, des promesses, des dons, des présents, des avantages quelconques à une personne dépositaire de l'autorité publique, chargée d'une mission de service public ou investie d'un mandat électif public pour elle-même ou pour autrui

Comme l'écrivait KANT dans ses Fondements de la métaphysique des moeurs, « en réalité nous ne pouvons jamais, même par l'examen le plus rigoureux, pénétrer entièrement jusqu'aux mobiles secrets ; or, quand il s'agit de valeur morale, l'essentiel n'est point dans les actions, que l'on voit, mais dans ces principes intérieurs des actions, que l'on ne voit pas. » (Traduction de Victor Delbos).(DELBOS, 1993).

MUNAMA nous dit : « Le trafic d'influence est fréquent dans le traitement des dossiers concernant les constructions dans les espaces réservés ».

b. Clientélisme

Grands secteurs d'activités Economiques et sociaux où il y a des processus non transparents, où il y a des processus de réseaux, d'allégeance.

Rappelons, rapidement, trois traits généraux du clientélisme :

a) une relation entre deux personnes ou une personne et une institution;

b) une relation qui lie deux partenaires de statut inégal ;

c) unerelation de clientèle qui consiste en un échange de prestations et deservices.

Par conséquent, un des plus importants facteurs conduisantau clientélisme est l'existence d'espoirs et d'expectatives chez lesclients.

La question peut se poser ainsi : Que désire le client ? Bien queJean-François Médard affirme que « les ressources échangées peuventêtre de nature extrêmement diverses : économiques, politiques,religieuses, psychologiques, militaires, judiciaires, administratives,éducatives... tous les aspects de la vie sont concernés» et donc qu'ilest «difficile de faire une typologie à partir des ressources».

Dans la stratégie clientéliste chacun, patron comme client,cherche dans l'échange à valoriser, et à monnayer ses ressources aumaximum» ne correspond pas toujours à la réalité vécue par lespopulations exclues. Nous adoptons l'hypothèse selon laquellel'utilisation des ressources, de la part du client dans une relationclientéliste, est en corrélation avec sa capacité sociale de mobiliser sespropres forces pour servir ses intérêts. Le degré de subordination duclient au patron, dépend, d'une part, de l'importance des servicesprocurés ou de la monopolisation de ces services par le patron et,d'autre part, de la capacité du client à mobiliser ses forces pourimposer au patron ses exigences qui ne sont, pour lui, autres que desbiens d'ordre vital.

Sur base de relations d'intérêt entre certains responsables politico - administratifs et les individus ou des entreprises, et certains échanges de faveurs, plusieurs espaces réservés se sont retrouvés entre les mains des particuliers et de certaines entreprises, de manière préférentielle et pas nécessaire légale.

Comme nous l'a renseigné monsieur LUKINI : « Pour certaines personnes, elles commencent par solliciter un permis d'utilisation temporaire d'un espace avec un projet d'utilité publique comme un parc d'attraction, la construction des latrines publiques ou autres et au bout d'un certain temps, avec la complicité des certaines autorités, elles se font octroyer ce lieu », et : « pour d'autres, juste avec le permis d'utilisation temporaire, elles s'approprient les lieux en y construisant autre chose », et: « enfin, d'autres personnes usent seulement de leurs bonnes relations avec les autorités pour directement avoir un espace moyennant une belle somme », nous voyons comment le clientélisme fait rage dans ce milieu.

c. Le népotisme

C'est favoritisme démontré à l'égard de parents proches en ce qui a trait à l'embauche ou aux privilèges accordés.Le népotisme est l'attitude de quelqu'un (dirigeant) qui use des privilèges liés à sa fonctionpour favoriser ses proches. Cette pratique devenue une spécialité nationale, est beaucoupconstatée dans les institutions et organisations publiques.Outre le favoritisme éhonté de ces situations, on peut également déplorer qu'elles donnent unetriste image des classes dirigeantes, et créé un sentiment de défiance. Le népotisme réduit l'efficacité de la société et affecte défavorablement sa performance

Le concept de népotisme recouvre ainsi la tendance que lefondateur fait preuve d'une grande tolérance envers des membres de la famille qui sont plusou moins compétents (DYER, 1988) ; qui se manifeste par la perceptiond'injustice (COVIN, 1994).

Le népotisme et les considérations tribales violent les principes élémentaires d'entreprisecitoyenne (équilibre régional, compétence, mérite), de la solidarité nationale et tuent enconséquence le sentiment patriotique

Les interactionsmatérialisent donc le degré du népotisme qui peut être apparent ou latent selon les positionsdes acteurs en présence du paradoxe des enjeux. Le népotisme influence la mise en place d'un système efficace de contrôle.

Comme nous l'a clairement expliqué monsieur TUMBWE : « nous avons d'autres chefs compétents et qui connaissent le travail, mais qui, pour certains cas ferment les yeux pour les raisons que nous ignorons et qui, pour d'autres cas, sont incapables de réagir suite aux instructions qui viennent d'en haut. » et  : « l'un de nos responsable avait voulu suivre le dossier de la maison en étage qu'on construit au niveau de l'espace protégé situé entre l'arrêt de bus KASAPA et l'avenue Lumumba, cela a failli lui couter son boulot du fait le propriétaire faisait partie de la famille présidentielle ».

Ainsi, appartenir à une certaine famille, confère une forme d'immunité qui fait en sorte qu'on ne peut pas être inquiété même quand on acquiert illégalement des espaces dans les aires protégées.

d. la coopération

En soit par coopération on sous-entend une pratique qui consiste de la part d'un tenancier des activités dans des espaces réservés, de donner régulièrement de l'argent à certains agents pour pérenniser leurs activités.

Monsieur BAYA nous a expliqué ceci : « Les gros dossiers comme des stations de carburants construits dans les espaces réservés sont gérés par les chefs, pour ce faire, nous gérons de notre manière les dossiers moins juteux en collaborant de fois avec leur propriétaires. » et monsieur LUKINI avait déjà avancé ceci : « enfin, d'autres personnes usent seulement de leurs bonnes relations avec les autorités pour directement avoir un espace moyennant une belle somme ».

e. La spoliation

La spoliation est l'action de dépouiller autrui de sa propriété par la violence ou par la ruse. Pour ce qui est des espaces protégés, nous assistons à leur spoliation par des individus ou des entreprises.

« C'est dans le cadre de survie, que nous occupons les servitudes de l'Etat avec des terrasses ou des kiosques, et lorsque les agents de l'Etat arrivent, nous payons les taxes normalement sans problèmes »

« En voyant ces trottoirs se transformer en toilettes publiques par les passagers et sources d'insécurité pendant la nuit, nous avons jugé bon de les annexer à nos parcelles », nous a renseigné monsieur KITUMAINI.

«Ces espaces étaient délaissés et non entretenus, par conséquent, la nuit et de fois pendant la journée en notre absence, ils étaient transformé en dépotoir des immondices, pour palier à ce problème, nous avons jugé bon de rallonger nos parcelles jusqu'à quelques mètres de rails et le problème est résolu », s'exprime monsieur HODARI.

MATRICE ENJEU/STRATEGIES

Dans le cadre de notre travail, nous avons constaté une forte interpénétration entre enjeu et stratégies des acteurs, de ce fait nous proposons cette matrice pour dégager tant soi peu les liens entre les enjeux et les stratégies des acteurs qui incarnent les pratiques.

 
 

STRATEGIES

 
 

Trafic d'influence

Clientélisme

Népotisme

Coopération

Spoliation

Incitation à la modification ou à la désaffectation virtuelles des espaces

ENJEUX

POUVOIR ET RELATIONNEL

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*

 
 

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ECONOMIQUE

*

 
 
 

*

*

FINANCIER

*

 
 

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HABITAT

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SECURITE

 
 
 
 

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SANTE PUBLIQUE

 
 
 
 

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand