WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le détournement des deniers publics.


par Jasmin Habib Malon malonga
Université Marien Ngouabi, Congo Brazzaville - Master en droit privé 2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe II : Le regard organique de la prévention

78 - La lutte contre le détournement des deniers publics est un combat qui concerne et intéresse divers services de l'État. Ces derniers doivent veiller, prévoir, centraliser toutes les informations nécessaires à la prévention et à la détection des faits et actes de corruption et de fraude commis par toute personne exerçant une fonction publique ou privée.54 Il s'agit en l'occurrence de l'Observatoire anti-corruption qui sera remplacé d'ici peu par la Haute Autorité de la lutte contre la corruption (A) et la Cour des Comptes (B).

52 -Art.15 Loi n°5-2009 du 22 septembre 2009, op.cit.

53 - G.STEFANI, G.LEVASSEUR, B.BOULOC, Droit pénal général, Paris, 12 éditions, Dalloz, 1994, p.95.

54 - Art.2 Décret n° 2004-323 du 08 juillet 2004 op.cit

23

A - L'Observatoire anti-corruption

79 - Dans l'optique de mettre en application l'article 6 de la convention des Nations Unies qui dispose : «Chaque État Partie fait en sorte, conformément aux principes fondamentaux de son système juridique, qu'existent un ou plusieurs organes, selon qu'il convient, chargés de prévenir la corruption par des moyens tels que :

- L'application des politiques visées à l'article 5 de la présente Convention et, s'il y a lieu, la supervision et la coordination de cette application ;

- L'accroissement et la diffusion des connaissances concernant la prévention de la corruption.

- Chaque État Partie accorde à l'organe ou aux organes visés au paragraphe 1 du présent article l'indépendance nécessaire, conformément aux principes fondamentaux de son système juridique, pour leur permettre d'exercer efficacement leurs fonctions à l'abri de toute influence indue. Les ressources matérielles et les personnels spécialisés nécessaires, ainsi que la formation dont ces personnels peuvent avoir besoin pour exercer leurs fonctions, devraient leur être fournis.

- Chaque État Partie communique au Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies le nom et l'adresse de l'autorité ou des autorités susceptibles d'aider les États Parties à mettre au point et à appliquer des mesures spécifiques de prévention de la corruption. »55

80 - L'État Congolais a créé par la loi n°16-2007 du 19 septembre 2007 l'Observatoire anti-corruption (OAC). Cet organe suit et évalue la lutte contre la corruption, la concussion et la fraude menée par la commission nationale de lutte contre la corruption la concussion et la fraude.

55 -Art 6 Convention des Nations Unies contre la corruption, 2003.

24

81 - Il s'agit d'un organe indépendant,56 qui a pour mission de suivre et d'évaluer les mesures de lutte contre la corruption initiée par le gouvernement dans les secteurs de la vie nationale à savoir :

- les audits engagés par le gouvernement dans les secteurs de la vie nationale.

- la mise en oeuvre du plan d'action gouvernementale en matière de lutte contre la

corruption.

- la mise en oeuvre des réformes de gouvernance engagées par le gouvernement. 57

82- Composée de 9 membres,58 l'Observatoire anti- corruption rédige à la fin de chaque année, un rapport dans lequel il dresse le bilan de son activité, dont une copie est adressée au Président de la République ; à l'Assemblée nationale ; au Sénat ; et à la Commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude. Ce rapport annuel, ainsi que les rapports circonstanciés de l'Observatoire anti-corruption sont également publiés dans le journal officiel. Aussi, est-il disponible sur le net pour informer un grand nombre de personnes.59

83 - Par ailleurs, la Commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude est aussi l'un des organes de prévention du détournement de deniers publics. Elle est créée par le décret n°2004-323 du 01 juillet 2004.

84 - Pour obtenir une grande efficacité dans la lutte contre la corruption, cette Commission a été réorganisée en 2007 dans sa composition actuelle par décret n°2007-155 du 13 janvier 2007. C'est un organe technique qui assiste le gouvernement dans la mise en oeuvre de sa politique de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude.

85 - Elle est chargée notamment sans préjudice des attributions conférées aux autres administrations de :

- centraliser toutes les informations nécessaires à la prévention et à la détection

56 -Art.1.Loi n°16-2007 du 19 septembre 2007, op.cit.

57 -Art.2.Loi n°16-2007 du 19 septembre 2007, op.cit.

58 -Art.4.Loi n°16-2007 du 19 septembre 2007, op.cit.

59 -Art.2 Décret n°2004-323 du 08 juillet, op.cit.

25

des faits de corruption et autres infractions assimilées commis par toute personne exerçant une fonction publique ou privée.

- mettre en oeuvre le plan d'action de lutte du Gouvernement contre la corruption. - apporter un appui technique à tout organisme public ou privé qui sollicite la mise en place d'un dispositif interne pour lutter efficacement contre les actes de corruption, de concussion et de fraude.60

86 - En France, la Haute Autorité de la Transparence de la Vie Publique créée par la loi n°2013-907 du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique, se voit reconnaître une place centrale dans ce dispositif. Elle tiendra le rôle de gendarme de la moralisation et sera chargée de contrôler l'exactitude de la déclaration de la situation patrimoniale de l'élu. La déclaration doit faire apparaître les intérêts détenus à la date de son élection et dans les cinq années précédent cette date. Ainsi que la liste des activités professionnelles ou d'intérêt général, même non rémunérées, qu'il envisage de conserver.61

87 - La Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) remplace la Commission pour la transparence financière, qui avait été créée en 1998, vient s'ajouter à différentes instances compétentes en matière d'atteintes à la probité et notamment de lutte contre la corruption, comme la Commission nationale des comptes de campagne et du financement politique (CNCCFP), Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits Financiers clandestins (TRACFIN) , le Service Central de Prévention de la corruption ( SCPC), la Commission de déontologie de la fonction publique (CDFP)et la Commission consultative des marchés publics (CCMP), créé en 2006 et supprimée en 2013.62

88 - La composition de la Haute Autorité doit lui garantir une indépendance à l'égard du pouvoir politique et une légitimité suffisante. Elle est présidée par une

60 -Art.2.1 Décret n°2004-323 du 08 juillet 2004, op.cit.

61 - S.VOKO, op.cit., p.182. 62- Ibid.

26

personnalité nommée en Conseil des ministres, après avis du Parlement, et est composée de six experts indépendants, membres élus de la Cour de cassation, du Conseil d'État et de la Cour des comptes. Ainsi que, après une modification de l'Assemblée nationale, de deux personnalités qualifiées nommées par les Présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat.63

89 - Elle a pour mission de contrôler la véracité des déclarations de patrimoine et d'intérêt qui lui seront transmises en début et en fin de mandat par les membres du Gouvernement, les parlementaires nationaux et européens, les principaux responsables exécutifs locaux, les membres des autorités administratives indépendantes, les collaborateurs des cabinets ministériels et du Président de la République, les titulaires d'emploi à la décision du Gouvernement nommés en Conseil des ministres et les responsables des principales entreprises publiques.64

90 - La Haute Autorité contrôlera le respect de ces obligations et pourra demander des éléments complémentaires. Elle bénéficiera de l'aide des services fiscaux et aura un pouvoir d'injonction. Elle pourra être saisie par le Premier ministre, les Présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat ainsi que par les associations de lutte contre la corruption et pourra s'autosaisir si elle constate des manquements. Chaque ministre nouvellement nommé fera l'objet d'une vérification de sa situation fiscale sous le contrôle de la Haute autorité.65

91 - La création d'un Office Central de Lutte contre la Corruption et les Infractions Financières et Fiscales (OCLCIFF) au sein de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), créé par le décret n°213-960 du 25 octobre 2013, fait aussi partie des innovations dans la répression de la délinquance économique et financière.66

63- S.VOKO, op.cit., p.182

64- S. VOKO, op.cit., p.183.

65- Ibid.,182

66 - S.VOKO, op.cit., p.184

27

92 - Il sied de préciser que pour le cas de la République du Congo, la mission de prévention du détournement des deniers publics n'est pas la seule exclusivité de l'Observatoire anti-corruption, la Cour des Comptes et de Discipline Budgétaire (CCDB) joue aussi un rôle considérable.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci