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L'usage du barème de mutation dans le mouvement des enseignants à  Dalaba: forces et faiblesses


par Mamadou Aliou Baldé
ISSEG Lambanji - Master Administration de l'éducation  2023
  

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2.2.3 Affectation des Enseignants au Malawi

Dans le même ouvrage, AidanMulkeen explique que depuis l'introduction de l'Enseignement Primaire Gratuit en 1994, le recrutement des enseignants se fait en engageant des enseignants temporaires sans formation qui sont ensuite formés dans le cadre du programme MIITEP2 (Programme intégré de formation des enseignants en cours d'emploi au Malawi). Ce recrutement est centralisé, et les enseignants sont affectés dans des écoles en fonction des besoins. Les candidats ne sont pas recrutés pour un endroit donné, et il n'existe pas de politique spécifique de recrutement pour choisir les enseignants des régions rurales. La demande de places pour une formation d'enseignants est élevée, et les qualifications requises sont plus sévères.

Dans le cadre du système MIITEP, l'affectation des enseignants se décidait au point de recrutement. L'idée était d'affecter les enseignants vers des écoles rurales où le besoin était le plus important. Cependant, de nombreux enseignants, en particulier les femmes, trouvaient de bonnes raisons pour ne pas être envoyés dans les régions rurales. Pour les enseignantes, l'argument utilisé était souvent celui du couple marié. Si le mari d'une femme est basé dans une région rurale, le ministère ne forcera normalement pas la femme à quitter la région. Une fois affectés, les enseignants pouvaient demander un transfert vers d'autres régions. Pour les enseignantes, le transfert était souvent demandé pour se marier, et on a même entendu parler de femmes prétextant un faux mariage pour obtenir un transfert. Il est rare de trouver des enseignantes dans les régions rurales, à moins qu'elles ne viennent avec leur mari (si par exemple, tous deux sont enseignants). Les enseignants ont quelquefois réussi à obtenir un transfert pour faire des études plus poussées qui nécessitent l'accès à l'électricité. La maladie peut également être une autre raison majeure de transfert. Au Malawi, les ARV sont distribués gratuitement aux personnes avec le VIH, mais seul un petit nombre d'hôpitaux peut les délivrer ou même diagnostiquer le VIH. Il n'existe aucun accord formel permettant aux enseignants malades de déménager vers des régions à proximité des hôpitaux. Néanmoins, les responsables de l'éducation de la région autorisent souvent ces transferts pour des raisons humanitaires. Dans l'ensemble, les mutations sont fréquentes chez les enseignants. En 2004, plus de 4000 enseignants, soit 10% de la population d'enseignants ont été transférés vers d'autres écoles. La plupart de ces mutations sont demandées par les enseignants eux-mêmes. Les enseignants qui veulent déménager peuvent se heurter à des délais très longs, mais finiront par se retrouver là où ils souhaitent aller. Les enseignants qui jouissent d'une grande influence ou qui pour des raisons humanitaires ont un besoin urgent de déménager (en cas de mariage ou de maladie) peuvent obtenir une réaffectation vers les régions urbaines. Dans certains cas, les enseignants ont réussi à obtenir un transfert même sans qu'il y ait de poste vacant dans l'école où ils sont envoyés.

De ce fait, certaines écoles urbaines sont en sureffectif considérable et les enseignants ont une charge de travail relativement légère. Comme il existe un mouvement constant de mutations initié par les enseignants, et pas d'apport régulier de nouveaux enseignants, il y a une surabondance d'enseignants dans les régions les plus demandées et une pénurie dans les régions les moins recherchées. On cite le cas extrême d'une école à Blantyre avec 20 salles de classes et 111 enseignants, dont 90 sont des femmes. Il est reconnu que le système d'affectation des enseignants ne fonctionne pas équitablement, et les rapports maîtres- élèves varient considérablement entre les régions urbaines et rurales. Les zones rurales ont une moyenne de 77 élèves par enseignant, et les zones urbaines de 44.

Les enseignantes sont fortement surreprésentées dans les régions urbaines, en raison peut-être de la possibilité à demander un transfert sur les lieux où se trouve le mari. Dans les zones urbaines, 82% des enseignants sont des femmes, comparées à 31% dans les zones rurales. Cependant, il n'y a pas réellement de preuve permettant de dire que les enseignants dans les zones rurales sont moins instruits.

2.2.4 Affectation des enseignants au Lesotho

Poursuivant la description du mouvement des enseignants, Aidan affirme que le Lesotho possède quelques régions très montagneuses où il est difficile de se rendre, et où les infrastructures sont médiocres et le climat inhospitalier. Vu la dispersion de la population, les écoles dans les régions montagneuses sont en général plus petites que celles des régions urbaines. L'affectation des enseignants est assurée grâce au recrutement local d'enseignants. Le Ministère « accorde » des enseignants aux écoles en fonction de la population de l'école et de considérations budgétaires. Une fois que l'école se voit attribuer un poste, le comité de gestion de l'école peut choisir un enseignant. Dès que l'enseignant est identifié, les papiers sont envoyés pour ratification à la Commission du Personnel Enseignant (Teacher Service Commission (TSC)) afin que les salaires soient payés par le gouvernement. Ce système de recrutement local comporte un certain nombre d'implications. Les enseignants ne sont pas affectés à des écoles. Ils font une demande pour l'école où ils aimeraient travailler. Les écoles n'ont pas de problème d'enseignants refusant des postes, puisque les personnes qui ne souhaitent pas travailler dans les zones rurales ne font pas de demande pour ces régions. Le système de recrutement local est plus ouvert aux influences locales qu'un système d'affectation centralisé. Même si le poste fait l'objet d'une annonce, nombre d'écoles ont déjà fait leur choix avant d'entamer le processus de sélection. Dans certains cas, c'est une personne locale qui est embauchée de préférence à quelqu'un de l'extérieur. Il y a même eu des cas où des enseignants diplômés ont été rejetés par les communautés qui souhaitaient engager un maître local (mais sans qualifications). Ce système permet donc de pourvoir la plupart des postes d'enseignement, et les variations entre le rapport maître-élève des régions urbaines et celui des régions rurales sont très limitées. Cependant, les enseignants qualifiés peuvent plus facilement faire une demande pour un poste dans des régions urbaines, ce qui fait que nombre d'écoles rurales recrutent des enseignants non qualifiés. Les données de recensement scolaire indiquent que seuls 24% des enseignants dans les régions de plaines sont non qualifiés, comparé à 51% dans les régions montagneuses.

Ces derniers chiffres masquent des pénuries encore plus importantes d'enseignants qualifiés dans les écoles les plus isolées. Un enseignant encadreur de districts 4 a brièvement décrit l'offre d'enseignants dans neuf écoles rurales dont il a la responsabilité. Comme le montre le tableau ci-dessous, moins d'un tiers des enseignants de ces écoles étaient qualifiés. Ces écoles isolées ne disposaient en général que d'un seul enseignant qualifié (le directeur) et deux de ces écoles n'avaient aucun enseignant qualifié.

Ce système a également eu pour effet d'accroître le nombre d'enseignants volontaires dans les écoles rurales. Il s'agit en général de personnes locales (en général des filles) ayant suivi un enseignement secondaire mais n'ayant pas de travail. Elles se portent volontaires pour enseigner gratuitement dans les écoles locales, espérant obtenir un poste lorsqu'il y aura une vacance. Si ce travail gratuit s'est révélé utile pour les écoles, des tensions sont apparus dans certains cas si aucun poste ne se matérialisait, ou lorsque le poste était accordé à une autre personne. Une autre difficulté liée au système est celle du ministère à transférer des enseignants d'écoles où les effectifs sont en baisse. La construction de nouvelles écoles dans les zones rurales a généré une diminution des effectifs dans certaines des anciennes écoles. Lorsque l'école est perçue comme étant de qualité médiocre, les parents peuvent déplacer leurs enfants vers les écoles de proximité, ou tout simplement les retirer ce qui entraîne une chute des effectifs dans certaines écoles. Les administrations scolaires sont réticentes à autoriser le transfert d'un maître hors de l'école. Et surtout, les autorités ecclésiastiques peuvent être sensibles à l'érosion de leurs écoles et s'opposer au transfert des enseignants.

En résumé, on constate que le problème de mouvement des enseignants est entier dans plusieurs pays de l'Afrique y compris la Guinée. Face à chaque situation, au cas par cas, les départements en charge de l'éducation utilisent différentes stratégies telles que : le recrutement au poste, la mutation décidée au niveau central, les mutations forcées, les mutations à durée déterminée etc.

2.3 MISSION DE LA DIVISION DES RESSOURCES HUMAINES

La principale mission d'un gestionnaire des ressources Humaines (GRH) dans le processus de gestion des fonctionnaires enseignants est :

ü D'assurer l'adéquation quantitative et qualitative aux besoins actuels et futurs de l'administration;

Autrement dit, la DRH devrait procéder à la distribution des fonctionnaires en fonction des postes vacants. Elle devrait aussi aider à faciliter l'obtention de mutation à tous les fonctionnaires qui sollicitent en prenant en charge les motifs de leurs demandes.

ü D'optimiser les performances des Ressources Humaines.(c'est-à-dire, aider à améliorer la performance des tous les agents affectés ou mutés).

2.4 LES FONCTIONS DE LA DIVISION DES RESSOURCES HUMAINES

La DRH assure les fonctions de recrutement, d'intégration/titularisation, d'évaluation du personnel enseignant au sein de l'éducation. Il convient d'éclairer ces concepts pour une bonne appréhension des fonctions de la GRH.

a) Le recrutement

Le recrutement est l'ensemble des activités de recherche des ressources humaines, qui consiste aÌ informer des candidats potentiels, en interne ou en externe, qu'un poste est vacant en vue de les inciter aÌ offrir leurs services en posant leur candidature.

En République de Guinée, le recrutementdes enseignants est organiséì par le ministère en charge de la fonction publique. La loi L027 du 31 Décembre 2001 portant statut général des fonctionnaires en son titre III (articles 27 aÌ 33), définit les critères et les conditions de recrutement.

b) L'intégration et la titularisation

L'intégration est une partie du recrutement. L'administration publique ou l'entreprise promeut la cohésion sociale. Chaque fonctionnaire ou employé des entreprises a besoin de repères et de références pour mener à bien ses actions professionnelles. Donc tout nouveau fonctionnaire ou employé d'une organisation devrait être le plus vite possible intégré dans son milieu de travail.

Le statut général des fonctionnaires en Guinée la loi L2019/027/AN du 07 juin 2019, fait mention de la titularisation.

c) L'évaluation

Les systèmes de notation ou d'appréciation du personnel sont destinés aÌ recruter, motiver, perfectionner et fidéliser le personnel enseignant.

Cependant, dans la plupart des institutions, l'évaluation est perçue comme une formalitéì administrative, en ce sens que les conclusions qui en découlent n'entraînent aucune décision d'action en termes de perfectionnement ou d'évolution du personnel.

Par exemple en Guinée, l'inspection attribue une note à chaque enseignant inspecté. Cette note varie entre 0 et 20. Forte ou faible la note d'inspection n'a aucun effet sur l'inspecté ni positivement, encore moins négativement.

Or,il faut distinguer l'évaluation des compétences de l'évaluation des performances.

ü L'évaluation des compétencespermet de mesurer l'écart existant entre les compétences requises pour bien tenir le poste et celles détenues par le titulaire dudit poste.

Il est indispensable pour l'évaluateurde disposer d'une description exhaustive du profil du poste de travail avant d'effectuer l'évaluation.

ü L'évaluation des performances permet d'observer et de décrire les résultats (par unitéì de temps), de même que le comportement d'où découlent ces résultats (les contraintes et les ressources mises en oeuvre).

Une telle évaluation suppose que, le manager ait fixeì aÌ son subordonneì des objectifs aÌ atteindre, ainsi que les indicateurs de performance qui leur sont associés.

Dans le cas guinéen, l'évaluation est organisée par la loi L2019/028/AN du 07 juin 2019portant statut général des fonctionnaires. (Source : manuel de gestion des ressources humaines dans le secteur de l'éducation ; Février 2012).

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