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L'usage du barème de mutation dans le mouvement des enseignants à  Dalaba: forces et faiblesses


par Mamadou Aliou Baldé
ISSEG Lambanji - Master Administration de l'éducation  2023
  

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2.2. Affectation des enseignants dans le secteur de l'éducation

Les pays ont diverses façons de faire face au problème des affectations des enseignants, comme le montrent les exemples de la République Centrafricaine, du Mozambique, du Malawi et du Lesotho.

A la différence des politiques de recrutement et de formation même à « coût réduit », cette stratégie a l'avantage de rationaliser l'utilisation des ressources humaines. Elle consiste, soit à redéployer dans les classes les enseignants qui sont en surnombre dans l'administration ou sans classe, soit à reconvertir à l'enseignement un certain nombre d'agents administratifs en surnombre.

2.2.1 Affectation des enseignants en République Centrafricaine 

La République Centrafricaine, avec le soutien de la Banque Mondiale, a mis en oeuvre un projet de recyclage de 1.500 agents communaux vers la profession enseignante. Leur recyclage est assuré par les conseillers pédagogiques et les anciens instituteurs des différentes localités. Plusieurs autres pays d'Afrique francophone ont mené des actions de redéploiement d'enseignants non chargés de cours occupant des postes dans l'administration. L'avantage du redéploiement des personnels administratifs est principalement économique. L'Etat ne crée aucun poste budgétaire de personnel, seuls les frais de formation ou de recyclage représentent le coûtfinancier de la mesure.

Cependant, cette politique est d'une application délicate. Dans le cas du Mali, plus de 55 % des enseignants qui pourraient être redéployés occupent leur fonction administrative depuis plus de 10 ans et ont plus de 45 ans. De ce fait, selon la même étude, il semble que l'action de redéploiement rencontre d'énormes obstacles de mobilité ou d'adaptation du personnel concerné.

D'une manière générale, cette stratégie rencontre l'opposition farouche d'une partie des personnes qui sont touchées par la mesure. Quand on sait que le plus souvent les personnes concernées occupent leur poste grâce à leur capacité d'intervention (interventions politiques, liens familiaux, réseau d'amis, etc.), on est en droit de conclure qu'il faut beaucoup de volonté et d'habileté politique pour mener à bien une opération de redéploiement à grande échelle. A cet égard, le cas de la Guinée est significatif. Une analyse de l'exercice de redéploiement d'enseignants (du secondaire et de postes administratifs vers le primaire) dans ce pays indique, en effet, que le soutien déclaré du Chef de l'Etat au plan de redéploiement et l'implication personnel du ministre de l'éducation à toutes les étapes du déroulement du processus ont, pour une part essentielle, contribué au succès de cette opération. Le cas guinéen montre qu'une telle action ne peut atteindre les effets escomptés que si des mesures d'accompagnement appropriées sont prises, telles que des campagnes d'information multimédia, des actions de formation, la transparence des normes et procédures de redéploiement appliquées et une structure assurant la gestion du redéploiement à travers les différents niveaux, secteurs et unités administratives.(D'aprèsle rapport de la Banque Mondiale 1988 sur l'éducation en Afrique Sub-saharienne : Pour une stratégie d'ajustement, de revitalisation et d'expansion).

Le redéploiement du personnel enseignant en Guinée, comme politique publique, a été la somme des actions engagées par le Gouvernement depuis la période 1991, en vue de résoudre le problème de manque d'enseignants sans recourir à des recrutements nouveaux. Cette politique était un objectif à réaliser par les acteurs mêmes du système éducatif, répondant à une problématique, dans un contexte précis et un délai déterminé, avec des moyens limités aux ressources nationales disponibles, à l'aide d'une méthodologie et d'outils appropriés.

2.2.2 Affectation des enseignants au Mozambique

Selon AidanMulkeen, au Mozambique, l'affectation des enseignants est décidée au niveau provincial, et chaque province forme, recrute et procède à l'affectation de ses propres enseignants. Le principe général veut que les diplômés de chaque école de formation des enseignants d'une province soient obligés d'enseigner dans cette province. Le recrutement des enseignants nouvellement formés se fait normalement de façon automatique, mais il y a eu des cas où les provinces ne disposaient pas de fonds suffisants pour recruter tous les enseignants fraîchement diplômés. La capacité de formation des enseignants est répartie de façon inégale. Le district de Maputo City forme plus d'enseignants qu'il n'en a besoin, et il existe un système qui permet aux enseignants de se porter volontaires pour un transfert vers une autre province. Cependant, seuls107 enseignants ont accepté d'être transférés en 2004. Ce déséquilibre se retrouve dans les différences notoires entre les provinces.

A Maputo City, seuls 8% des enseignants des premières années du primaire n'avaient pas de formation, contre 62% à Niassa. Les provinces rurales possèdent à la fois un rapport maître-élève plus élevé (RME) et un rapport maîtres qualifiés-élèves (RMQE) plus élevé. Ceci donne un plus grand nombre de postes vacants et une plus grande proportion d'enseignants sans formation dans les zones rurales.

D'autres problèmes d'affectation des enseignants se posent à l'intérieur des provinces. Les enseignants fraîchement qualifiés sont affectés dans des écoles, en fonction des besoins identifiés au niveau de la province. Nombre d'enseignants sont heureux de travailler dans des villes de province, mais réticents à travailler dans des régions plus isolées à l'intérieur de la province. Les responsables du Ministère indiquent que les enseignantes en particulier, ne veulent pas accepter d'affectations rurales. Les enseignants affectés dans des écoles isolées refusent souvent de prendre leur poste. Les enseignants qui refusent un poste ne sont pas employés, mais souvent ils renouvellent leur demande ultérieurement pour d'autres postes devenus vacants. Il est clair que le système actuel d'affectation ne fonctionne pas efficacement. Bien que le système soit conçu pour garantir une offre adéquate dans chaque province, il existe des inégalités dans la répartition entre les provinces et à l'intérieur des provinces. La répartition logique des enseignants à l'intérieur des provinces est sapée par l'incapacité à mettre en place cette affectation. Les enseignants qui reçoivent une affectation non souhaitée peuvent refuser le poste, et peuvent faire une demande ultérieurement et obtenir un poste dans une région urbaine.

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