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L'usage du barème de mutation dans le mouvement des enseignants à  Dalaba: forces et faiblesses


par Mamadou Aliou Baldé
ISSEG Lambanji - Master Administration de l'éducation  2023
  

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CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE

Le présent chapitretraite du contexte et de la justification,desquestions, de l'hypothèse et des objectifs de la recherche.

1.1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Le système éducatif guinéen a connu depuis l'indépendance du pays, plusieurs réformes orientées vers la qualification des activités d'enseignement/apprentissage. Cependant, sur cette question de qualité, des préoccupations demeurent en raison d'un déficit quantitatif et qualitatif au niveau des ressources humaines, notamment le personnel enseignant.

C'est pourquoi, le ministère en charge de l'éducations'est doté d'un outil de gestion des mouvements du personnel appelé « Barème de mutation ».

Le mouvement des enseignants relève désormais de la responsabilité de la Division des Ressources Humaines (DRH) qui est un service d'appui chargé de la gestion des ressources humaines prévu dans les dispositions de l'article 43 de la loi L01/029/AN du 31 Décembre 2001, portant principes fondamentaux de création, d'organisation et de contrôle des structures des services publics.

Pour parvenir à une gestion efficace et rationnelle, un manuel de développement du barème des mouvements des personnels a été élaboré et vulgarisé. Ce manuel se voulait un outil permettant d'éclairer le mécanisme d'application du barème, véritable outil d'orientation et de gestion des personnels. En effet, le barème est un outil de classement des demandes de mutations (volontaires ou contraintes) permettant de gérer l'ensemble des candidatures au mouvement en pondérant les différents éléments de la situation professionnelle, administrative, personnelle et familiale des postulants.

Le barème repose sur :

ü Un ensemble de critères personnels et professionnels que l'administration souhaite prendre en compte dans ce classement ;

ü Un système de pondération des critères reposant sur l'attribution d'un nombre de points variables attribués selon les critères ci-après :

· Des éléments constants, communs à tous les postulants au mouvement, qui sont fonction de leurs situations administratives.

ü · Des éléments variables liés à la situation professionnelle, familiale et individuelle pouvant faire l'objet de bonification spécifique de points.

Le barème vise également à :

ü Assurer l'objectivité des critères d'affectation et de mutation ;

ü Offrir les mêmes critères pour tous les postulants ;

ü Traiter les situations identiques de la même façon ;

Pour rendre transparent le mouvement, les agents connaissent tous les mêmes critères à base desquels leurs demandes sont traitées.

Par ailleurs l'utilisation judicieuse du barème devrait :

ü Répondre en fonction des besoins aux demandes des personnels désireux de changer de poste d'affectation ;

ü Réaffecter de façon juste et équitable les enseignants mal postés ;

ü Pourvoir des postes réellement déficitaires en personnel;

ü Procéder aux premières affectations des nouveaux enseignants en fonction des besoins non satisfaits.

Les principes de ce barème sont entre autres :

ü Pas d'affectation, de mutation ou de redéploiement sans capacité réelle d'accueil ;

ü Sauf en cas de force majeure, la démarche de demande de mutation est irréversible ;

ü Chaque demande doit être attribuée d'un nombre de points selon le motif ;

ü Les procédures et voies de recours doivent être définies et largement diffusées à tous les niveaux.

Du département jusqu'au niveau des directions préfectorales de l'éducation, des commissions de mutation sont instituées pour assurer le traitement minutieux des demandes de mutation ou d'affectation, en vue de répondre aux besoins non seulement en enseignants des établissements en fonction des points obtenus par chaque postulant mais aussi en fonction des postes vacants.

Ces commissions sont composées de tous les acteurs intervenants à tous les paliers du ministère de l'Enseignement Pré-Universitaire et de l'Alphabétisation il s'agit notamment de :

ü La Commission Nationale d'affectations et de Mutations Inter-Régionales

ü La Commission régionale d'affectations et de Mutations inter-Préfectorales

ü La Commission Préfectorale d'affectations et de MutationsIntra-préfectorales

Dans toutes ces commissions, tant bien au niveau National qu'aux niveaux, régionalou préfectoral, la Division des Ressources humaines (DRH), organe chargé des Ressources Humaines est représentée. Au niveau des Directions Préfectorales ou Communales de l'Éducation (DPE/DCE)la DRGHest représentée par un Assistant Gestionnaire de Ressources appelé (AGR).

Les AGR sontles représentantsdonc directe de la DRHau sein de la commission de mutations Intra-préfectorale. Ils ont entre autres missions de :

ü Conseiller le chef de l'administration concernée sur toutes les questions liées aux ressources humaines ;

ü Veiller au suivi de la réglementation en matière de gestion du personnel ;

ü Participer à la planification, l'organisation et à l'évaluation de la formation en cours d'emploi ;

ü Suivre les mouvements des personnels et préparer les rapports périodiques de présence et d'absence aux postes de travail.

Ils reçoivent, traitent et remontent les demandes des postulants suivant une ligne hiérarchique bien définie et connue.

Malgré le mérite du barème, le cadre normatif de gestion des ressources humaines manque toujours de cohérence et est souvent contourné. Les dispositifs de contrôle et d'imputabilité du non-respect des règles au niveau central et déconcentré sont faibles. Aussi, il convient de mentionner certains autres facteurs affectant négativement le processus de gestion efficace des personnels enseignants tels que :

La non utilisation ou la sous-utilisation des enseignants

ü Le manque d'objectivité, de rationalité et d'équité des règles ou critères de mouvement des personnels

ü Le non-respect de la périodicité des mouvements des personnels qui interviennent de façon tardive et ne répondent pas souvent aux demandes des enseignants et aux besoins de l'administration.

ü Le non-respect de l'équité entre les zones dans les affectations, au point que certaine se retrouvent défavorisées au profit d'autres qui connaissent une pléthore en personnels.

Tout cela dénote l'absence d'une politique de gestion prévisionnelle des effectifs, ayant pour conséquence une incohérence entre les besoins quantitatifs et qualitatifs, les recrutements et les mouvements des personnels.

Pour une gestion efficace des personnels, ces dysfonctionnements induisent la nécessité de réglementer le mouvement des personnels sur la base de règles, procédures, critères justes et équitables en vue de rationaliser les affectations et les mutations dans le cadre d'un mouvement de personnels régulé et périodique. Une telle opération permettra au département de justifier la rationalité et l'effectivité des besoins de recrutement de nouveaux personnels.

Ce qui suppose qu'il soit procédé avant toute mutation ou affectation au redéploiement des enseignants mal et non postés sur la base de critères objectifs et équitables et qu'un barème définissant et pondérant les critères individuels et professionnels à prendre en compte pour l'affectation et la mutation soit élaboré et rendu opérationnel.

Nonobstant les dispositions prises pour effectuer une répartition rationnelle des enseignants, on remarque aujourd'hui à la Direction Préfectorale de l'Éducation deDalaba :

· des écoles fermées en zone rurale à cause de l'insuffisance d'enseignants pendant qu'il y a une pléthore en zone urbaine ;

· des enseignants qui se font muter sans passer par la structure à la base,par le biais de relations personnelles ou bénéficiant de l'influence des autorités hiérarchiques ;

· des enseignants mutés qui ne rejoignent pas et qui continuent à percevoir leurs salaires ;

· des enseignants mutés qui viennent prendre service et se retourner une fois pour toute ;

· des enseignants qui demandent légalement une mutation pour des raisons administratives, professionnelles ou familiales mais ne l'obtiennent pas ;

· des enseignants qui chôment volontairement et qui ne subissent aucune sanction ;

Cette situation et d'autres encoresuscitent des questionnements sur l'effet du barème comme:

· Lacommission d'affectations et de mutations joue -t-elle pleinement son rôle dans l'application du barème ?

· La non application correcte de ce barème est-ellela cause du manque d'enseignants dans plusieurs écoles de la Direction Préfectorale de l'Éducation de Dalaba, notamment en zone rurale?

· Quel rôle doit jouer l'AGR pour résoudre le manque d'enseignants dans les zones rurales ?

· Est-ce la cause du manque d'enseignants est liée à un phénomène social ?

C'est dans la perspective de trouver des éléments de réponse à ces questionnements que le présent thème intitulé « l'analyse de l'effet du barème de mutation dans le processus de gestion des enseignantsde la Direction Préfectorale de l'Éducation de Dalaba » a fait l'objet de la présente recherche.

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