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Etude des déterminants de l'utilisation des services de santé dans la zone de santé de Kadutu, province du Sud Kivu - RD Congo

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par Pacifique Mushagalusa Salongo
Université de Kinshasa - Maitrise en Santé Publique / Economie de la Santé 2005
  

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2.5.4. Situation sanitaire.

La zone de santé de Kadutu compte actuellement des formations sanitaires suivantes :

- Un hôpital général de référence d'une capacité de 300lits

- Un centre hospitalier dont la capacité vient d'être augmentée à 100lits

Ces deux structures organisent des activités du PCA.

- Dix centres de santés distribuées dans les différents quartiers et qui réalisent les activités du PMA.

En plus de ces formations sanitaires intégrées au système des soins de santé primaires, il existe nombreuses autres structures sanitaires privées non intégrées.

Les endémies locales sont par ordre d'importance décroissant : le paludisme les IRA, maladies diarrhéiques, anémies, MPC, diabète sucré, HTA.

Le personnel de santé constitué de (2) :

Médecins : 12

Infirmiers : 148

Administratifs + Ouvriers  : 235

De ce personnel de santé, il ressort une moyenne d'habitant par personnel de santé comme suit :

Un médecin pour 22.564habitants

Un infirmier pour 1830 habitants.

2.5.5. Contexte particulier de la zone de santé de Kadutu

La zone de santé de Kadutu est la plus défavorisée des zones de santé de la ville de Bukavu. Son extension rapide et démesurée l'a progressivement transformé en bidonville. Cette situation est due essentiellement au phénomène d'exode rural fortement intensifié ces dernières années. Les causes de cet exode sont principalement la situation d'insécurité chronique qui règne dans les villages avoisinants, la réduction de surface cultivable en milieu rural, l'attrait de la ville et l'espoir d'y trouver un emploi (12)

Du point de vue environnemental, l'on y retrouve toutes les conséquences d'une urbanisation anarchique : voiries quasi absentes, nombreuses coupures d'électricité, approvisionnement en eau irrégulier et de qualité insuffisante, absence d'écoles de bonne qualité, dégradation rapide de l'environnement, pollution, érosion accélérée des collines...

Sur le plan économique et socioculturel, notons que cette zone de santé n'est pas épargnée des conséquences de la dégradation de la situation économique que traverse le pays telle que décrite ci -dessus. La vie économique est extrêmement réduite ; les activités productives sont bloquées. La grande majorité des familles est pratiquement sans revenu. Les salaires sont impayés depuis plusieurs années pour les agents de l'Etat. En conséquence, l'on constate un appauvrissement généralisé de la population et une difficulté croissante des familles à assurer leur survie au quotidien.

Dans le secteur santé, l'on retrouve conjointement les méfaits de la pauvreté (malnutrition, maladies infectieuses) et ceux de l'industrialisation (stress, accident, violence, prostitution,...). En particulier les recours thérapeutiques sont variés le plus souvent successifs ou simultanés : automédication, pratiques traditionnelles, médecine occidentale (moderne) à tous les niveaux légaux et illégaux de sa pratique.

Depuis la deuxième guerre dite de libération d'août 1998, il est devenu difficile pour les formations sanitaires de toutes les zones de santé du Sud Kivu en général et celles de la zone de santé de Kadutu en particulier d'assurer leur travail convenablement.

Des formations sanitaires ont parfois connus des interruptions dans leur fonctionnement suite aux événements tragiques survenus dans leurs secteurs d'activités. Les faits les plus marquants ont été vraisemblablement les pillages qui visaient au même moment les institutions sanitaires et la population environnante (3).

Cette population, première victime de cette barbarie a vu ses biens ravis à plusieurs reprises. A cause de cette situation, plusieurs centres de santé ont été contraints de fermer momentanément leurs portes et cela en défaveur de la population souffrante et paupérisée.

Les problèmes suivants sont alors notés :

· Une baisse prononcée de l'utilisation des services de santé par les populations de plus en plus pauvres

· Une recrudescence des maladies courantes et diverses épidémies touchant particulièrement les plus faibles à savoir les enfants, femmes et personnes âgées.

· Une mortalité et morbidité élevée dans la population surtout chez les femmes enceintes et les enfants.

· L'inaccessibilité aux soins de santé primaires de la population prise en charge par les formations sanitaires.

D'énormes efforts avaient été entrepris, avec l'appui des ONG internationales, pour mettre debout le système de santé dans la province : tarification à l'épisode maladie, approvisionnement régulier en médicaments, formation du personnel de santé, appui aux frais de fonctionnement des hôpitaux, création d'un système mutualiste, amélioration de la qualité des soins, ...

Ces différentes politiques de paiement et de financement des soins de santé ont permis de maintenir le fonctionnement du système de santé dans la province, cependant, à ce jour, aucune donnée quantitative fiable ne permet ni d'expliquer comment les populations gèrent leurs problèmes de santé, ni de déterminer quelle politique de financement des soins est réaliste et faisable à court, moyen et long terme en tenant compte de l'objectif principal du gouvernement, à savoir, un accès aux soins de santé pour tous.

Il existe donc un besoin clair de données précises et objectives pouvant orienter les politiques à mettre en oeuvre pour faciliter l'utilisation des services de santé et l'accès aux soins de santé à la population de la province sanitaire du Sud Kivu en général et celle de Kadutu en particulier. D'où notre intérêt de mener cette étude dans cette zone de santé en cette période où des avancées significatives se font sentir sur le plan sécuritaire et les formations sanitaires fonctionnent déjà, bien que difficilement.

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