WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Déviation du taux de change par rapport aux fondamentaux

( Télécharger le fichier original )
par Adnan CHOCKRI
FSEG Sfax - Mastère Dynamique économique et financière 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.2- Les études économétriques

D'autres approches, plus positives que normatives, cherchent à évaluer le taux

de change d'équilibre au moyen d'équations réduites. Ces travaux s'appuient sur les relations de long terme existant entre le taux de change réel et diverses variables macroéconomiques influençant les équilibres interne et externe. La mise en évidence

de telles relations de long terme fait dès lors appel à la théorie de la cointégration et à l'estimation de modèles à correction d'erreur (voir notamment Stein [1994], McDonald

[1995, 1997], Clark et McDonald [1998], Aglietta et al. [1998]). Ces diverses études

se situent ainsi dans une perspective plus économétrique que les travaux précédemment cités. Notons que cette approche économétrique constitue l'approche adoptée pour estimer les taux de change réels d'équilibre selon l'approche microéconomique. En effet, face aux difficultés résultant de la mise en oeuvre d'un modèle d'équilibre général inter temporel, les travaux empiriques se sont principalement attachés à mettre en évidence plusieurs déterminants fondamentaux des taux de change réels d'équilibre. Ceci peut donc se faire grâce à la théorie de la cointégration en mettant en avant l'existence de relations de long terme entre le taux de change réel et divers facteurs structurels; les écarts de court terme du change observé

au change d'équilibre résultant de facteurs cycliques, spéculatifs ou monétaires.

Edwards [1989] a ainsi estimé le taux de change réel d'équilibre d'un ensemble

de pays en voie de développement. L'auteur a mis en avant l'existence d'un certain nombre de déterminants du change réel tels que les termes de l'échange, le progrès technique, l'accumulation du capital, le niveau de la répartition des dépenses publiques entre les biens échangeables et les biens non échangeables et divers indicateurs du contrôle des changes. Halpern et Wyplosz [1996] ont cherché à déterminer les fondamentaux du change réel des pays en transition de l'Europe de l'Est et ont mis en exergue l'importance de la productivité apparente du travail, des termes de l'échange

et du taux de participation sur le marché de l'emploi. Parikh et Kahn [1997] appliquent quant à eux la théorie de la cointégration au taux de change de l'Afrique du Sud. Leurs résultats montrent que le taux de change réel d'équilibre de long terme est fonction d'un certain nombre de fondamentaux tels que les prix de l'or, la croissance de la

productivité, les coûts de transport et les termes de l'échange. A court terme, le poids

de la dette extérieure et intérieure influence le comportement du taux de change réel. Leur analyse montre en outre que la croissance de la productivité en Afrique du Sud a pour conséquence une appréciation du taux de change réel contre le dollar à long terme, alors qu'à court terme elle ne semble avoir aucun effet. Signalons enfin les travaux de Abimanyu [1998] analysant, pour l'Indonésie, la relation entre le taux de change réel effectif, le taux de change réel d'équilibre et diverses variables macroéconomiques. Son étude montre que deux déterminants expliquent l'évolution du change réel : la consommation publique et le déficit fiscal. Une augmentation de ces deux variables entraîne ainsi une appréciation du change réel, ce qui remet en cause l'équivalence ricardienne.

Aglietta et al. [1998] considèrent quant à eux un modèle de taux de change réel d'équilibre prenant en compte l'effet Balassa, la soutenabilité de la position extérieure nette et un terme représentatif de la compétitivité hors prix. L'effet Balassa est pris en compte par le biais du rapport des prix relatifs entre les biens échangeables et les biens

non échangeables : lorsque ce rapport augmente plus vite dans un pays A que dans un pays B, le taux de change réel du pays A relativement au pays B tend à se déprécier.

La position extérieure nette est définie par le solde cumulé de la balance courante : plus un pays a accumulé d'excédents, plus sa position extérieure nette est élevée et plus son taux de change réel d'équilibre s'apprécie. Enfin, à la suite des travaux de Aglietta

et Baulant [1994], la variable représentative de la compétitivité hors-prix est constituée des dépenses en recherche et développement : une augmentation de la compétitivité hors prix engendre une appréciation du taux de change réel d'équilibre. Ce modèle

est appliqué aux taux de change réels bilatéraux du dollar par rapport à trois monnaies européennes : mark, franc et lire sur la période 1973.1 à 1996.4. Les tests effectués par Aglietta et al. [1998] montrent que les séries de taux de change réels sont intégrées d'ordre un et mettent en avant l'existence d'une relation de cointégration entre les taux

de change réels et les variables fondamentales du modèle pour tous les pays considérés.

L'estimation de modèles à correction d'erreur montre en outre que les écarts de

taux d'intérêt jouent un rôle important dans la dynamique du taux de change, de même

que le mésalignement 20 constaté à la période précédente. Les auteurs agrègent ensuite

les trois monnaies considérées selon leur poids dans l'ECU afin de construire une proxy du taux de change d'équilibre de l'euro contre le dollar. Les résultats obtenus font ressortir le fait que le mésalignement est croissant depuis 1983, la surévaluation réelle du dollar par rapport à l'euro dépassant 40% en 1985. Depuis 1986, le taux de change réel d'équilibre du dollar contre l'euro suit une tendance légèrement baissière.

En étudiant les contributions des diverses variables fondamentales à la détermination

du taux de change réel d'équilibre, les auteurs montrent que l'impact de la recherche- développement, bien que significatif, joue très faiblement. En revanche, les rapports de prix relatifs et les positions extérieures nettes apparaissent comme étant deux déterminants fondamentaux dans la formation du taux de change réel d'équilibre.

Concernant à présent l'approche en termes de besoin de financement des nations, la plupart des études (voir Cadiou [1999]) suppose qu'à moyen terme la

balance des capitaux s'ajuste à la balance courante, c'est à dire au besoin (ou

à la

capacité) de financement des différents pays. Dans ce cadre, Masson et al. [1996]

et Stein [1995] estiment des équations d'investissement et d'épargne et s'appuient sur la différence entre l'épargne et l'investissement pour définir les cibles de balance courante

à moyen terme. Stein [1995] réalise alors une application empirique concernant le taux

de change du dollar contre les autres monnaies des pays du G7. Le taux de change réel

du dollar ne dépend à long terme que des préférences pour le présent des Etats Unis

et des pays du G7, définies comme la propension moyenne des agents domestiques privés et publics à consommer le revenu national. L'auteur montre qu'il existe une relation de cointégration entre le taux de change réel et les propensions à consommer.

20 Bien évidemment, ce mésalignement de la période antérieure représente le résidu (en t-1) de la relation de cointégration précédemment estimée

Plus précisément, le dollar se déprécie lorsque la préférence pour le présent

augmente aux Etats Unis en raison de l'aggravation du déficit extérieur et de la baisse

du stock d'avoirs extérieurs net à long terme. La balance commerciale doit dès lors s'améliorer pour répondre aux paiements d'intérêts vis à vis des pays du G7. A plus court terme, le change réel s'apprécie en raison de l'augmentation du différentiel d'intérêt entre les Etats Unis et les pays du G7 afin d'assurer l'équilibre de la balance

des paiements.

Conclusion

Même si la théorie de la parité des pouvoirs d'achat constitue une référence utile

à long terme pour les taux de change nominaux, nous avons mis en avant ses inconvénients lorsque l'on raisonne en termes de taux de change réels. En particulier, cette théorie, postulant la constance ou la stationnarité du change réel, fait abstraction

de toute considération d'équilibre macroéconomique : elle ne permet pas de relier le taux de change réel à la situation économique d'un pays et, en particulier, à sa position extérieure. Face à ces insuffisances théoriques et aux nombreuses difficultés empiriques soulevées par cette théorie, nous nous sommes tournés vers d' autres approches de détermination du taux de change réel d'équilibre notamment : l'approche macroéconomique et l'approche NATREX.

Ces approches nous ont explicité les fondamentaux et les déterminants du taux

de change réel d'équilibre .La question qui se pose alors est de savoir s'il y a une rupture entre le taux de change et ses fondamentaux.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand