WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Education et travail des enfants en Cote d'Ivoire

( Télécharger le fichier original )
par Pokou Edouard ABOU
Université d'Abidjan-Cocody - DEA-PTCI ( Diplome d'Etude Aprofondie en Economie) 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section II : Facteurs socio-économiques et institutionnels de la relation entre éducation et travail des enfants

On peut distinguer deux grands groupes de facteurs liés, d'une part à la demande d'éducation et d'autre part à l'offre d'éducation. Du coté de la demande d'éducation, il y a les facteurs socio-économiques et culturels qui influencent les comportements et les choix des parents et des élèves. Du coté de l'offre d'éducation, on note les facteurs politiques et institutionnels.

A : Les facteurs socio-économiques et culturels

La pauvreté est l'une des causes de la non scolarisation des enfants de façon générale. En effet, la détérioration des conditions de vie des ménages les contraint à privilégier leur survie quotidienne à leur bien-être futur, c'est-à-dire à utiliser la capacité productive de leurs enfants immédiatement sur le marché du travail. De plus, dans la mesure où la gratuité de l'école n'est pas encore traduite dans les faits, l'investissement dans l'éducation ne sera qu'illusoire pour les ménages pauvres. Ces ménages rencontrent beaucoup de difficultés sur le plan financier qui ne leur permettent pas de répondre aux besoins d'éducation de leurs enfants. Cette pauvreté des ménages prend de l'ampleur. En effet, en dehors de la ville d'Abidjan (14,9%), le taux de pauvreté par région est relativement élevé. Il varie de 30% à 65%6(*). La mise au travail des enfants constitue donc une source non négligeable de revenu pour ces ménages. Par exemple, un enfant travailleur gagne 282.810,3 FCFA par an (soit 23.567,5 FCFA par mois) contre 370.633,35 FCFA par an soit (30.886,1 FCFA par mois) pour les travailleurs adultes.7(*)

En s'appuyant sur les données de l'enquête niveau de vie des ménages de 1995 en Côte d'Ivoire, Diallo8(*) montre que le travail des enfants augmente et la scolarisation baisse au fur et à mesure que le niveau de vie du ménage baisse. De même, dans l'enquête réalisée par le bureau de l'UNICEF à Abidjan (2003), 76,9% des parents concernés ont déclaré n'avoir pas scolarisé leurs enfants faute de moyens suffisants pour assurer les frais de scolarité. Des études menées dans les zones Nord, Nord-Ouest et du Sud-Ouest montrent que les conditions socio-économiques des parents constituent des freins réels à la scolarisation des enfants dans le primaire (Tapé et Bih, 1996).

En ce qui concerne les facteurs culturels, les croyances et pratiques religieuses en cours dans les régions de faibles scolarisations (Worodougou, Savane, Zanzan) constituent d'importants facteurs d'opposition à l'éducation des enfants. Ainsi, Tapé et Bih (1996) expliquent la préférence accordée par des parents d'élèves à l'école coranique au détriment de l'école publique à Bondoukou, dans le Nord-Est musulman de Côte d'Ivoire. Un autre facteur social et culturel est marqué par les inégalités entre les hommes et les femmes dans les Pays en Développement.

En effet, Les hommes ont un avantage politico-économique important sur les femmes qui sont exclues de certaines de ces activités. Cette exclusion des femmes est aussi présente à l'intérieur du ménage. C'est une discrimination de genre qui suit une logique socioculturelle. En effet, dans un grand nombre de sociétés, une grande valeur est accordée aux enfants de sexe masculin (Sen 1999). Certains parents reconnaissent qu'une différence d'appréciation de leurs enfants réside dans le fait que les filles contrairement aux garçons quitteront la cellule familiale lorsqu'elles seront mariées. Par conséquent, les parents qui ont investi dans l'éducation de leurs filles ne bénéficieront pas de cet investissement. De ce fait, une grande importance est accordée à l'investissement dans l'éducation des garçons qui ne quitteront pas la cellule familiale. Toute l'éducation de la fille est orientée dans les taches domestiques en tant que future épouse. La scolarisation peut paraître accessoire mais également « desservir » cet objectif. En retardant l'âge du mariage, elle augmente la charge financière des parents soit de façon directe (prise en charge) soit indirectement (augmentation de la dot) et compromet les chances d'une fécondité nombreuse.

* 6 DRSP, [Mai 2003], p. 8

* 7Cf. La traite des enfants aux fins d'exploitation de leur travail dans le secteur informel à Abidjan, [2005], p.23

* 8 Cf. Déterminant du travail des enfants en Cote d'Ivoire, p.12

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams