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L'incidence de l'inflation sur la fiscalité congolaise de 1995 à 2004

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par Achille UMBA DI MAMONA
Institut supérieur de commerce de Kinshasa - Licence sciences commerciales et financières 2004
  

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1.3. Effets de l'inflation dans l'économie congolaise

L'inflation agit différemment selon qu'il s'agit de l'inflation rampante ou de l'inflation galopante et selon les secteurs donnés de l'économie.

L'inflation congolaise présente dès l'origine les traits caractéristiques de l'inflation de demande orientée vers la consommation. Elle trouve sa source dans la distribution de revenus supplémentaires à certains groupes de la population, à propension élevée des revenus nominaux, tout en maintenant l'avantage acquis aux premiers servis. Le moteur principal de ce mouvement se situe dans le secteur public dont, tout au long du processus inflatoire, les dépenses n'ont été mues que par des décisions de consommation. Ce secteur n'a plus guère investi et n'a pas toujours entretenu le capital installé.

Dépensant bien au-delà de ses ressources, c'est par le jeu des prix et des modifications de revenus réels qu'il a prélevé sur les autres secteurs des ressources qui auraient pu être consacrées à l'investissement en cas de stabilité monétaire.((*)1)

L'inflation dans l'économie congolaise s'est très mal comportée et il y a eu beaucoup d'effets néfastes.

S'il n'y a plus de sécession, la période de 1990 à 1999, partie d'une période sous étude, cette période est caractérisée par des mutations politiques avec l'amorce du processus démocratiques négatives que durant 1960 - 1967, incidence liée à la faiblesse des gouvernements et à une gestion économique et budgétaire laxiste.

La mauvaise gestion économique est concrétisée par la faillite de la société minière principale du pays, la GECAMINES. Cette société participait aux recettes d'exportations pour près de 1,3 milliards de dollars pour un total de recettes évalué à 2,2 milliards en moyenne. Sa part est tombée à quelque 250 millions au cours des années 1996, 1997 et 1998.

Comme durant la période 1960 - 1967, le pays se retrouve confronté à la pénurie de devises avec comme conséquences :

Le fonctionnement en dessous de leur capacité installée des industries dont une partie des intrants est importé. Ce qui est le cas de l'ensemble du secteur industriel congolais. A cela, il faut ajouter la diminution des importations de biens de consommation.

Ainsi, l'offre globale des biens et services n'a fait que régresser pendant que la demande s'accroissait suite au recours par l'Etat aux avances de la Banque Centrale au-delà du niveau compatible avec les exigences de la stabilité monétaire. ((*)2)

L'inflation congolaise a ses effets sur la production, le revenu et sur la richesse.

De ce fait, nous allons analyser les effets qu'entraînent l'inflation sur la production et les revenus.

1.3.1. Effets de l'inflation sur la production

La conjoncture économique de la République Démocratique du Congo évolue de façon quasiment autonome, alternant des phases de hausses et de baisse sans que par rapport à leurs préoccupations. Dans un tel environnement, aucune relance de l'économie n'est possible. Car, à l'incertitude née de la guerre. S'ajoute celle de la capacité de l'autorité à créer un environnement propice aux activités productives.

Une des caractéristiques principales de l'inflation sur la production congolaise est que l'industrie a une forte dépendance à l'égard de l'étranger. L'offre locale industrielle est ainsi tributaire de l'étranger et ceci crée en permanence un risque structurel inflationniste. En effet, dans la mesure où la formation des prix intérieurs est fortement fonction des prix extérieurs, toute modification de ces derniers a des effets directs sur la production. Il y a donc là une vulnérabilité à la transmission des tensions inflationnistes extérieures, par la hausse des coûts des importations. ((*)1)

Les enquêtes menées sur les entreprises ont montré que la part des importations dans les achats des matières premières et consommables était très important ; soit 65 % en moyenne pour les industries manufacturières, 40 % pour les industries de transformations agricoles. En ce qui concerne les biens d'équipement, la quasi-totalité des achats de ceux-ci soit 92 % et faite des importations. Dans la mesure où la structure du prix de revient de ces entreprises est dominée par les matières premières, 76 % pour l'ensemble des entreprises et 85 % pour les seules entreprises manufacturières, on voit là l'impact des importations dans la formation de production((*)2).

Nous pouvons évoquer le problème des entreprises qui importent les inputs nécessaires pour la production. Toute rupture dans l'approvisionnement fait surgir le problème de la dépendance, d'où le blocage (manque d'approvisionnement) entraîne l'essoufflement du système productif c'est-à-dire une sorte des effets induits de stoppage. On peut donc citer l'exemple de la BOUKIN avec les Brasseries.

Cette extraversion renferme beaucoup de risque inflationniste.

En bref, l'inflation congolaise est galopante.

1.3.2. Effets de l'inflation sur le revenu

Le taux de chômage élevé associé au bas salaire réel de la population vont donner naissance à une forte économie informelle qui fait vivre actuellement des milliers sinon, des millions de gens dans la société, phénomène d'économie informelle ne prendra des dimensions paroxystiques au Congo qu'après les tristes pillages de 1991 - 1993. Ces pillages vont brutalement verser au chômage, sans préavis ni décompte final, une grande partie de la population active. Ce phénomène ajouté aux faibles salaires réels dans une économie hyper inflationniste va pousser la classe prolétarienne à joindre l'expérience acquise au travail des uns au réflexe de service des autres pour tisser un amalgame extraordinaire d'expédients afin de résister à l'oppression de la misère : prolifération d'échoppes, des marchés, de commissionnaires, d'agents de change, d'entreprises de recouvrement jusque et y compris des associations de malfaiteurs tolérées par le pouvoir.

Ainsi, le paysan, le travailleur sous-payé et le chômeur urbain, faute de pouvoir s'intégrer dans les structures socio-économiques officiels du pays vont se faire une place à la périphérie dans une structure parallèle difficilement contrôlable.

La Banque Centrale estime à 80 % du P.I.B. commercialisé la fiscalisation du secteur traditionnel et de l'économie informelle. D'autres présent déjà à mettre en place un mécanisme de fiscalisation des revenus de ce secteur.

Une telle fiscalisation constitue une nouvelle piste qui contraste visiblement avec les schémas traditionnels dont les résultats laissent à désirer.

Concernant les revenus des entreprises au Congo, plusieurs vont utiliser la politique de stratégie de transfert « qui a une incidence remarquable sur la formation de tensions inflationnistes, qui peut se définir comme étant un ensemble des mécanismes utilisés entre « groupe » ou « maison mère » et ses filiales étrangères, dans le but d'amener ces dernières à transférer, sous forme déguisée, des revenus aux premiers.

Parmi ces mécanismes, celui qui nous intéresse est le prix de transfert ou prix de cession. Celui-ci s'observe d'une part dans la poussée permanente à la hausse des coûts et d'autre part, dans la création d'un risque permanent de blocage du secteur. Exemple, les surfacturations des biens et services (telle que royalties, cession de brevets et licences, assistance technique, frets, commissions des intermédiaires, etc...) importé, par rapport aux prix internationaux ainsi que les sous-facturations des produits et services exportés.((*)1)

Pour mieux expliciter la politique des prix de cession, nous disons en facturant ainsi, les importations accroît les prix de revient unitaire des produits dans le pays importateur, d'où prix de vente élevé. Cette politique produit un gaspillage des moyens de paiements, d'où risque de restrictions des importations, de pénuries des approvisionnements de blocage du système productif. La sous-facturation engendre une perte des devises et aboutit aux mêmes résultats.

* (1) RYELANDT (B.), op.cit., pp. 66 - 67.

* (2) MABI MULUMBA, op.cit., p. 160.

* (1) KANKUENDA M'BAYA, les industries du pôle de Kinshasa ; Réflexion la stratégie de pôle de croissance en pays africains les cahiers du Cedaf, n° 12, Bruxelles, 1977, p. 9.

* (2) MUBAKE MUMENE, structures économiques, comportements sociaux et formation des prix : essai d'explication de l'inflation, Academia Bruyland, Bruxelles 1996, p. 215.

* (1) IBIDEM.

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