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Analyse des déterminants de la demande globale d'une ressource énergétique par les ménages:le cas du gaz butane en Côte d'Ivoire


par Aristide Cyrille DADIE
Université de Cocody Abidjan - DEA PTCI Economie 2005
  

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INTRODUCTION GENERALE

Selon le rapport du ministère du plan et de l'industrie(1980), la forêt dense ivoirienne couvrait au début du siècle une superficie de 16 millions d'hectares qui en 1966 est passée à 9 millions d'hectares. Ce qui correspondait à un taux de boisement de 55.3%.En 1980, cette superficie est réduite à environ 3,6 millions d'hectares et le taux de boisement n'est plus que de 23%. Dans certaines régions forestières (Sud-est ; Nord -est et centre Nord), le taux de boisement (surface de forets sur superficie du pays)est descendu en dessous du seuil critique de 20%.

La réduction du potentiel forestier ne peut être attribuée au seul facteur qu'est l'exportation du bois d'oeuvre. L'effet combiné de l'extraction du bois d'oeuvre, des défrichements agricoles et de la fabrication de combustibles ligneux coûtait à la forêt ivoirienne un déboisement d'environ 290.000 hectares par an avant 1990.

Selon Bertrand (1989), le phénomène de déforestation en Cote D'Ivoire avec un

rythme de 7% par an (soit 10 fois le niveau moyen de déboisement dans les PVD en général, Gillis et al(1983) ) était le plus préoccupant d'Afrique en 1990.

Face à cette dégradation rapide et non contrôlée des ressources forestières nationales, les autorités publiques prennent leurs responsabilités en promulguant des mesures restrictives dans le but de freiner cette situation. On note les multiples sensibilisations sur le caractère classé d'une forêt ; la promotion du reboisement ; le recrutement d'agents chargés de la protection des parcs et des réserves et l'augmentation des taxes à l'exportation de certaines essences de bois etc.... .

Aujourd'hui après toutes ces mesures, la superficie forestière est estimée à environ 2,5 millions d'hectares.

Deux réponses peuvent être suggérées à un tel constat :

La trop forte dépendance de l'économie du pays aux cultures du café et du cacao, qui pourtant sont des cultures pérennes qui occupent beaucoup d'espace et qui sont la cause de nombreux défrichements.

Mais la cause qui pour nous semble la mieux explicative, c'est la forte contribution du secteur de l'exploitation forestière à l'économie du pays. L'exploitation forestière représente la troisième source de revenu du pays après le binôme café-cacao. L'industrie forestière après une nette régression au cours des années 1970, s'est maintenue à un niveau de 9% des recettes d'exploitation 4,5%du PIB et un chiffre d'affaire d'environ 100 milliards de Fcfa. Elle offre plus de 40.000 emplois (Button 1989).

Les parts du bois de chauffe et du charbon de bois sont loin d'être négligeables dans cette industrie. Ils représentent un marché de 28 milliards de Fcfa par an pour le charbon et de 15 milliards de Fcfa par an pour le bois de chauffe. (DCGTX 1990), ce qui d'ailleurs constitue une véritable source de revenu pour les ménages.

Dans un tel contexte, la nécessité de mesures plus strictes dans le secteur se fait sentir et l'une des résolutions la plus adaptée est de réduire considérablement la partie de la consommation de bois la plus flexible : la consommation du bois et du charbon de bois par les ménages.

De plus, la découverte des gisements PANTHERE par le groupe UMIC en 1993 et LION(gaz associé au pétrole), conforte les autorités publiques dans leur choix.

Une politique énergétique qualifiée de butanisation est donc lancée dans les années 1990 et des mesures sont dès lors prises à cet effet :

-Exclusivité toujours accordée à la SIR en ce qui concerne la production, l'importation et le prélèvement au niveau des plates-formes ivoiriennes du gaz butane. Cette mesure est prise dans le but d'éviter l'inflation incontrôlée dans le secteur.

-Subvention du gaz butane à usage domestique (240fcfa /Kg au lieu de 280fcfa/Kg) pour en favoriser davantage l'accès aux populations cibles.

-Accroissement des capacités de stockage(gestoci : 2 bacs de 2000 tonnes pour le gaz)et mise sur pied de petroci gaz en 1997 dont l'objectif est d'assurer une bonne partie de la distribution du gaz butane.

Le résultat est important. La consommation de gaz butane des ménages passe de 18674 tonnes en 1995 à 31472 tonnes en 1996 pour aboutir en 2000 à 50.000 tonnes. Aujourd'hui en 2004 elle est estimée à 70.000 tonnes ;avec environ 33% provenant d'importation. Parallèlement 40.000 réchauds ont été vendus. Les acteurs de la filière se multiplient et la capacité de stockage prend de la valeur. La distribution est l'une des meilleurs de la sous région et le pays est le principal fournisseur de plusieurs pays de la sous région. (Burkina-Faso;Mali ; Niger;Guinée....)

Cependant, une analyse plus poussée de la situation laisse transparaître certaines insuffisances. Les combustibles ligneux demeurent jusque là encore le combustible principal des ménages ivoiriens : 70 à 80% de la consommation totale d'énergie des ménages relèvent encore de combustibles ligneux. (Rapport UNCCD 2002).

De plus, la consommation reste concentrée en milieu urbain et péri-urbain. La seule ville d'Abidjan concentre à elle seule 75% de la consommation globale de gaz butane. Les populations en milieu rural elles utilisent exclusivement en général, le bois comme combustible. Le gaz butane fait donc l'objet d'une dualité dans sa consommation ce qui est de nature à remettre en cause la politique de vulgarisation.

Aussi depuis certaines années (notamment1998 selon notre appréciation), un manque de plus en plus récurent de gaz butane sur le marché est décrié par les ménages ivoiriens. Les autorités publiques apportent comme justificatif à cette situation qui pourrait être qualifiée de crise énergétique, l'absence de l'interchangeabilité des bouteilles de gaz à l'effigie des différentes entreprises distributrices (TOTAL ; ORYX ; PETROCI-GAZ ; MOBIL....). Ainsi un ménage qui dispose d'une bouteille à l'effigie d'une société ne pourrait pas s'approvisionner en gaz dès que seules les bouteilles à l'effigie des autres sociétés sont disponibles. L'éviction de telles situations oblige fort bien souvent le ménage à détenir au moins une bouteille de chacune des sociétés distributrices. Cet état de fait est de nature à augmenter le coût d'accès au gaz et suscite une reconversion des ménages vers les combustibles substituts (bois ; Charbon de bois) L'objectif principal de la politique de butanisation se trouve ainsi controversé.

Cette controverse avait été présumée par LIBASSE BA (1993), pour qui l'échec de la politique énergétique des pays africains réside en ce qu'elles se soient exclusivement préoccupées de l'offre, et ont ainsi pendant des années négligé l'avantage que pouvait apporter la maîtrise des caractéristiques de la demande des ménages, surtout dans le contexte de dualité qui régie la consommation domestique de combustibles des ménages en Afrique.

Il se pose donc un réel problème de politique énergétique et l'échec de la politique par l'offre, semble désormais attirer l'attention des autorités publiques sur l'utilisation d'une politique par la demande.

Cependant la mise en place d'une telle politique reste conditionnée par la réponse à plusieurs interrogations :

-Qu'est-ce qui explique la demande de gaz butane des ménages africains et ivoiriens en particulier ?

-A quelle demande les autorités publiques font elles face ?

-L'analyse des déterminants de cette demande peut-elles apporter une explication à l'échec de la politique de butanisation ?

La réponse à ces questions, insinue une estimation de la demande de gaz butane des ménages qui passe nécessairement par une analyse des déterminants de celle ci.

La littérature économique dans le domaine de la demande énergétique des ménages fait montre de nombreuses publications même si elles sont difficilement accessibles. Mais très peu de ces travaux se sont confrontés aux réalités africaines, et il paraît peu vraisemblable que les résultats soient transposables au cas de l'Afrique subsaharienne en Général et de la Cote D'Ivoire en particulier. L'analyse des déterminants de la demande énergétique devient donc pertinente pour une meilleure gestion de son allocation.

Cette recherche se propose donc, de cerner de plus près, les déterminants de la demande de gaz butane des ménages ivoiriens.

Objectifs et Hypothèses de Recherche

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