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L'analyse des déterminants de l'endettement extérieur public des pays en développement

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par Sidiki TRAORE
Université de ouagadougou - DEA 2005
  

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2. Les variables liées à l'environnement extérieur

2.1. L'endettement face aux chocs extérieurs 

De plus, l'instabilité des économies à faible revenu est un autre thème récurrent (Hugon, Pourcet et Quiers-Valette, 1995)26(*). Même s'ils sont stables à long terme, la plupart des paramètres peuvent être l'objet de variations brusques (chocs). Dans le domaine spécifique de l'endettement, ces chocs peuvent porter soit sur les caractéristiques de la dette elle-même ou du financement, soit sur les recettes qui permettent le remboursement.

- Le taux d'intérêt et le taux de change : Au premier niveau, on pense évidemment aux brusques variations des taux d'intérêts, ainsi qu'aux variations des montants de crédits accordés (taux de change), qui peuvent être très brutales lorsqu'on assiste à un renversement des anticipations. On sait notamment que ces deux éléments ont joué un rôle central dans la crise de la dette de 1982 qui a frappé les pays d'Amérique latine.

En ce qui concerne les pays à faible revenu, ces deux éléments ne jouent par contre qu'un rôle mineur, étant donné que leur financement extérieur est surtout public, constitué à base de dotations budgétaire à forte inertie. De même, les taux d'intérêts, souvent très faibles, varient aussi très peu (Marc RAFFINOT [1998]).

- Les termes de l'échange : Au second niveau, il s'agit essentiellement des variations des prix ou des quantités des produits exportés, de certains produits importés (pétrole), ainsi que des recettes publiques. La spécialisation quasi-totale des économies à faible revenu dans l'exportation de matières premières les rend très vulnérables à ce type d'instabilité. Ainsi dans le débat sur les causes de la dégradation régulière des exportations des pays au sud du Sahara depuis le début des années 1970, «  on a soutenu qu'ils avaient très mal géré les perturbations des termes de l'échange et que leur incapacité à surmonter les chocs extérieurs avait aggravé les problèmes d'endettement de l'Afrique (Cashin (P) et Pottillo ( C ) [2000])27(*).

2.2. L'endettement face à l'ouverture commerciale et la fuite des capitaux

2.2.1. L'endettement extérieur et l'ouverture économique 

La contrainte extérieure générée par l'endettement en devise devrait conduire les pays endettés à opter pour des politiques favorisant les exportations et plus généralement pour une ouverture croissante de l'économie.

Par ailleurs, les décisions de politique économique des Etats endettés sont souvent contraintes par l'intervention des Institutions Financières Internationales. On suppose généralement que celles-ci cherchent à accroître le degré d'ouverture des économies endettées. Marc Raffinot et Baptiste Venet (2001) sur un panel de 81 pays dont le taux d'endettement a augmenté entre 1980 et 1990, 43 ont connu une réduction du taux d'ouverture, soit 52% d'entre eux. Il semble donc bien a priori que le lien entre endettement et ouverture soit faible, voir inexistant.

2.2.2. L'endettement et la fuite des capitaux

Commençant au milieu des années 80, le phénomène de la fuite des capitaux des pays en voie de développement a suscité l'attention considérable dans la littérature de sciences économiques. Les études de cas dans les pays spécifiques ont examiné l'importance de fuite des capitaux, de ses causes, et de ses effets. Dans une étude sur les fuites de capitaux de l'Afrique subsaharienne vers les pays les plus industrialisés intitulée « L'Afrique est-elle un créancier net ? », deux auteurs James K. Boyce et Léonce Ndikumana, estiment que la fuite des capitaux au départ de 25 pays d'Afrique subsaharienne qui représentent 92% de la population du sous-continent, 93% du Produit intérieur brut et 91 % de la dette externe (l'Afrique du Sud n'est pas comprise dans les calculs) atteint 193 milliards de dollars pour la période 1970 - 1996. C'est nettement plus que le stock de la dette extérieure des pays concernés qui s'élevait en 1996 à 178 milliards de dollars. Poursuivant leur analyse, ils estiment que si cet argent avait été placé en banque à un taux d'intérêt normal, 193 milliards plus les intérêts représenteraient au bout de la période 285 milliards de dollars. C'est 50 % de plus que le total de la dette des pays concernés. Bref, dans la première comme dans la seconde hypothèse, les avoirs de l'Afrique déposés à l'étranger sont supérieurs à la dette. Cela leur permet de répondre positivement à la question qu'ils posaient dans le titre de leur étude. Oui, l'Afrique  subsaharienne est créancière nette. 

Au cours de leur étude, ils se réfèrent aux travaux d'autres auteurs qui ont abouti au constat suivant : « Pour chaque dollar emprunté à long terme par les pouvoirs publics ou avec leur garantie, de 75 à 95 cents semblent avoir été réexportés sous forme de fuite des capitaux » (Hermes et Lensink, 1992)28(*), concluant ainsi que la fuite des capitaux entretient l'endettement des pays africains.

* 26 Marc RAFFINOT (1998)

* 27 Cité par E LOUBELO (2002)

* 28 Idem

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo