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Les inégalités de la mortalité des enfants de moins de cinq ans selon le sexe: cas du Congo

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par Arsène ODZO DIMI
Institut de Formation et de Recherche Démographique/Université de Yaoundé II - DESSD 2007
  

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PREMIERE PARTIE : ASPECTS THEORIQUES ET METHODOLOGIQUE

CHAPITRE1 : SYNTHESE DE LA LITTERATURE

La synthèse de la littérature est une démarche scientifique importante pour la recherche en science sociale. Elle permet de préciser sur le plan théorique la réflexion à mener, notamment le choix des approches et des variables pertinentes pour l'étude, voire d'élaborer le cadre théorique à soumettre aux vérifications empiriques.

L'objectif de ce chapitre est d'examiner les théories explicatives des inégalités sexuelles de mortalité et de mettre en évidence les principaux facteurs qui déterminent les inégalités de mortalité des enfants fondées sur le sexe.

I.1. Les théories explicatives des inégalités de la mortalité des enfants selon le sexe

De façon générale, deux grandes approches essaient d'apporter une explication sur les inégalités sexuelles de la mortalité des enfants de moins de cinq ans. Il s'agit de ce qu'on peut appeler les approches biologiques et les approches socioculturelles.

Mais il faut tout de suite avouer que ces deux approches n'interviennent pas aux mêmes étapes de la vie des enfants. Elles interviennent conséquemment au schéma classique de la mortalité des enfants dont M. Biaye (1994) en fait l'hypothèse fondamentale de sa recherche :

 « La surmortalité masculine que l'on admet depuis la mortalité intra-utérine se maintient pendant la période néonatale et se poursuit en général dans l'enfance. Mais, ce schéma (...) en tant que résultats d'un processus ne peut être vérifié que si le comportement des familles vis-à-vis de l'enfant n'est pas lié au sexe de celui-ci ».

En d'autres termes à une étape de la vie de l'enfant la tendance devrait s'inverser en faveur garçons avec l'intervention des facteurs exogènes.

I.1.1.Les théories biologiques

Les approches biologiques expliquent clairement les différences de mortalité selon le sexe entre zéro et un an. A ce niveau, le consensus se dégage tel que D. Tabutin, C. Gourbin et G. Beninguisse l'affirment : « Les garçons sont dans l'ensemble moins résistants et donc plus vulnérables à nombre de maladies congénitales ou infectieuses, notamment dans les premiers mois ou années de la vie. On parle d'une surmortalité masculine ` biologique'  qui s'accentue avec le déclin de la mortalité, quand le poids des causes infectieuses recule au profit des causes périnatales ou congénitales. Ces auteurs soulignent que dans le monde, la surmortalité infantile de petits garçons devrait être quasi générale.

D'après Waldron (1998), le désavantage biologique masculin est dû entre autres à un système immunitaire plus faible, et semble néanmoins varier selon le type de maladies et selon l'âge. Il précise en outre le caractère imprécis des connaissances sur les processus biologiques en cause. En 1983, ce dernier montrait que la moindre résistance des garçons aux maladies infectieuses en général ou le rythme de développement foetal différent, est lié à une grande fragilité pulmonaire qui entraîne une prévalence de maladies respiratoires plus forte chez les garçons (cité par P. Rakotodondrabe, 1996). Certains auteurs expliquent le désavantage masculin par la paire de chromosome XY, qui détermine le sexe masculin, en la considérant comme une version amoindrie de la paire XX du sexe féminin, réduisant l'homme à la portion congrue (Lenz, 1940 ; Federeci, 1950)1(*).

Toujours sur le plan biologique, la littérature évoque également le lien entre le risque de décès élevé d'enfants avec l'âge de la mère à l'accouchement. Notamment pour les mères jeunes (moins de 20ans) et les mères âgées (plus de 35ans). Barbieri (1991), explique cela par l'immaturité biologique des mères jeunes, pour dire que le système reproductif de la femme n'est pas encore préparé adéquatement pour la grossesse. Par contre, les femmes âgées courent les risques tels que les fausses couches, les malformations congénitales et autres dus au vieillissement. Certains auteurs parlent du « syndrome d'épuisement maternel » qui accroît les probabilités de connaître un dysfonctionnement d'accouchement, une détérioration de l'utérus et de l'inefficacité du système reproductif, C.J Echarri Canovas, (1994). Ce dernier fait également remarquer que les femmes âgées sont sensibles aux maladies comme le diabète et l'hypertension qui ont des conséquences négatives sur la santé des enfants. En ce qui concerne la mortalité différentielle, ces considérations peuvent accentuées la mortalité du sexe défavorisé et creuser ainsi l'écart entre la mortalité masculine et féminine.

Cela est d'autant plus vrai si l'on s'inscrit dans l'opinion de M. Biaye (1994) qui écrit :

« L'enfant qui naît a, en réalité, commencé de vivre dès sa conception. Sa (sur)vie va dépendre très fortement, sinon, totalement, des conceptions en amont et en aval de cet instant qui marque sa venue au monde. Il y a aussi les conditions de ce moment même, c'est-à-dire celles dans lesquelles s'est déroulé l'accouchement ».

En amont, l'auteur fait allusion aux conditions de gestation, le patrimoine biologique. Du point de vue biologique, il semblerait que les nouveau-nés de sexe masculin bénéficient d'un niveau d'immunité passive naturelle inférieur à celui des filles, d'où leur vulnérabilité aux maladies infectieuses en général. En aval, il fait référence aux caractéristiques du milieu de vie de l'enfant ainsi que les modes de vie familiaux dans lesquels s'inscrivent les parents. Ce ci étant, les différences de mortalité ne dépendent pas seulement des mécanismes biologiques, mais également du comportement social.

* 1 Cité par Jacques Vallin dans « Les déterminants de la mortalité « Tome II.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon