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Prise en charge de l'infirmité motrice cérébrale dans la Ville-Province de Kinshasa

( Télécharger le fichier original )
par Henry-Marian TSONGO KATALIKO
Université de Kinshasa - Licence en Médecine Phsyique & Réadaptation 2004
  

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CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS

Dans le présent chapitre, nous allons présenter les résultats de notre enquête réalisée auprès des praticiens. Pour des raisons d'ordre pratique et pour faciliter la lecture des résultats, nous le présentons en thèmes correspondant aux intitulés de tableau.

Tableau 1 : Connaissances générales et étiologiques sur L'I.M.C.

Indicateur

Oui

Non

TOTAL

N

%

N

%

N

%

Troubles neuromoteurs

67

88,2

9

11 ,8

76

100

Troubles évolutifs

25

32,9

51

67,1

76

100

Lésions cérébrales

65

85,5

11

14,5

76

100

Etiologies prénatales

60

78,9

16

21,1

76

100

Etiologies périnatales

52

68,4

24

31,6

76

100

Etiologies postnatales

50

65,8

26

34,6

76

100

Diagnostic différentiel IMC/IMOC

22

28,9

54

71,1

76

100

Rarement atteinte intelligence

43

56,6

33

43,3

76

100

Intelligence normale

39

51,3

37

48,7

76

100

Ce tableau résume les connaissances théoriques des praticiens sur la prise en charge des infirmes moteurs cérébraux : 88,2 % ont l'information que l'IMC est marquée par les troubles neuromoteurs. Pour 85,5%, elle est secondaire à une lésion cérébrale et 78,9 % que l étiologie peut être prénatale.

71,1 % éprouvent des difficultés pour établir un diagnostic différentiel et 67,1 % ignorent que le trouble doit être non évolutif.

Tableau 2 : Objectif de la prise en charge

Indicateurs

Oui

%

Non

%

Total

Autonomie

72

94,7

4

5,3

76

Fonction

58

76,3

18

23,7

76

Guérison

33

43,4

43

56,6

76

Récupération

43

56,9

33

43,4

76

Entretien

41

53,9

35

46,1

76

apprentissage

51

67,1

25

32,9

76

Le tableau n° 2, montre que nos praticiens ont choisi en majorité, avec 94,7 %, l'autonomie comme premier objectif de la prise en charge de l'IMC. Vient ensuite la restauration des diverses fonctions, choisie avec 76,3 %. Les objectifs d'apprentissage et de la récupération ont donné successivement 67,1 et 56,9 %.

43,4 %, soit 2/5 de la population enquêtée, pensent que la guérison peut être retenu comme un objectif dans la prise en charge des IMC.

Tableau 3 : Bilan et évolution de l'infirmité motrice cérébrale

Indicateur

Oui

%

Non

%

Total

Bilan de l'intelligence

57

75

19

25,0

76

Bilan de la motricité

68

89,5

8

10,5

76

Bilan de la posture

50

65,8

26

34,2

76

Bilan de redressement

56

73,7

20

26,3

76

Bilan de l'équilibre

59

77,6

17

22,4

76

Bilan de la coordination

59

77,6

17

22,4

76

Bilan de l'autonomie

64

84,2

12

15,8

76

Bilan des potentialités cérébromotrices

41

53,9

35

46,1

76

Bilan des potentialités perceptivomotrice innée

27

35,5

49

64,5

76

Bilan de la maturation cérébrale

23

30,3

53

69,7

76

Bilan des praxis

25

32,9

51

67,1

76

Niveau d'évolution motrice

45

59,2

31

40,8

76

Le choix a été porté sur les bilan de routine pratique en cas d'une prise en charge kinésithérapique quelconque, donc les bilans de routine. Tandis que les bilans spécifiques (tels que les bilans de dépistage) à l'infirmité motrice cérébrale sont ignorés. Il s'agit de :

- Niveau d'Evolution motrice (NEM), 59,2 % ;

- bilan de potentialité cérébromotrice : 53 ,9 % ;

- bilan de praxis, 32,9 % ;

- bilan de la maturation cérébrale, 30,3 %.

Tableau 4 : Toutes les méthodes et techniques de neurofacilitation possibles dans la prise en charge de l'IMC

Indicateur

Oui

Non

Total

N

%

N

%

N

%

Neurofacilitation

52

68,4

24

31,6

76

100

BOBATH

49

64,5

27

35,5

76

100

Clapping(Tapping)

21

27,6

55

72,4

76

100

Placing

17

24,4

59

77,6

76

100

Handling

15

19,7

61

80,3

76

100

Psychomotricité

60

78,9

16

21,1

76

100

Thérapie vécue

38

50,0

38

50,0

76

100

Thérapie relation

37

48,7

39

51,3

76

100

Méthode de Peto

10

13,2

66

86,8

76

100

Kabat

37

48,7

39

51,3

76

100

Le choix en premier lieu porte sur la psychomotricité avec 78,9 %, suivi de la neurofacilitation avec 68,4 % et la méthode de Bobath totalisant 64,5 %.

Les composantes de toutes ces techniques n'étant pas bien connues ou maîtrisées ont été choisies avec une faible cote. Il s'agit de :

- clapping (Tapping), 27,6 % ;

- placing, 24,4 % ;

- handling, 19,7 %

Tableau 5 : Eléments d'évaluation de la prise en charge de l'infirmité motrice cérébrale

Indicateurs

Oui

%

Non

%

Total

Méthode de choix recommandée

5

6.6

71

93.4

76

Organisation des séances d'évaluation

6

7.9

70

92.1

76

Organisation des séminaires

20

26.3

56

73.7

76

Echange avec les autres spécialistes

0

0

76

100

76

Organisation des réunions médico-pédagogiques

7

9.2

69

90.8

76

Sur le tableau n° 5, 26,3 % organisent des séminaires sur l'IMC, 9,2 %, des réunions médico-pédagogiques, 6,6 % de praticiens possèdent une méthode recommandée par l'institution dans la prise en charge des infirmes moteurs cérébraux.

Tableau  6 : Collaborateur dans la prise en charge de l'infirmité motrice cérébrale

Indicateurs

Oui

%

Non

%

Total

Parents

51

67,1

25

32,9

76

Pédiatres

47

61,8

29

38,2

76

Kinésithérapeutes

71

93,4

5

6,6

76

Psychologue clinicien

54

71,1

22

28,9

76

Assistant social

51

67,5

25

32,9

76

Educateur

49

64,5

27

35,5

76

Logopède

49

64,5

27

35,5

76

Psychomotricien

58

76,3

18

23,7

76

Neurologue

60

78,9

16

21,1

76

Ergothérapeute

52

68,4

24

31,6

76

Nous retenons que les kinésithérapeutes collaborent d'abord entre eux, à 93,4 %. Avec les autres la collaboration est secondaire, notamment le pédiatre avec 61,8 %, l'éducateur et le logopède avec 64,5 %.

Tableau n°7 : Modes d'accès à l'information sur l'infirmité motrice cérébrale par le patricien (physiothérapeute et kinésithérapeute)

Indicateurs

Oui

%

Non

%

Total

Stage

52

68,4

24

31,6

76

Séminaire

30

37,5

46

60,5

76

Spécialisation

1

1,3

75

98,7

76

Cours

65

85,5

11

14,5

76

Autoformation

46

60,5

30

39,5

76

Possession livre

25

32,9

51

67,1

76

Ce tableau renseigne que la spécialisation n'est pas encore introduite dans les habitudes des praticiens congolais, à peine 1,3 % a suivi une spécialisation dans le domaine de l'IMC.

Figure III : Sexe des praticiens

Sur la figure III nous pouvons lire qu'au point de vue différence inter sexe de la population enquêtée, la prédominance est féminine de 59,2 % contre 40,8 %, soit une différence au point de vue de proportion de 1,3.

Figure IV : Expérience professionnelle du praticien

Cet histogramme nous révèle qu'en ce qui concerne l'ancienneté dans le métier, 35,5 % de notre échantillon, soit un peu plus du tiers, a une expérience professionnelle qui se situe entre 1 et 5 ans. Pour le reste de l'échantillon c'est-à-dire 64,5 %, l'expérience professionnelle va de 6 à 35 ans. Nous pouvons donc comprendre que notre questionnaire a été adressé à des personnes chevronnées qui ont exercé pendant plusieurs années le métier.

Figure V : Niveaux de qualification des praticiens

La figure V montre que 10,5 % de la population possède le niveau de licence, tandis que les 89.5 % restants ont un niveau de graduat

Figure VI : Graphique des connaissances générales sur l'IMC

Légende

Oui :

Non :

La population n'a pas une bonne maîtrise de ces connaissances. En effet, 88,2 % connaissent que les troubles neuromoteurs constituent les syndromes prédominants en cas d'infirmités motrices cérébrales. Aussi pour 85,5 %, l'étiologie peut être prénatale. Cependant, 71,1 % n'ont pas l'information leur permettant d'établir le diagnostic différentiel en cas d'infirmité motrice cérébrale.

Figure VII : Objectifs de prise en charge

Légende

Oui :

Non :

Dans le graphique ci-dessus (figure VII), l'autonomie est l'objectif principal dans la prise en charge des IMC avec 94,7 %. Vient en deuxième position l'objectif d'acquisition des diverses fonctions avec 76,2 %.

Cependant, à peine 53,9 % sont informés que l'entretien constitue aussi un des objectifs majeurs dans la prise en charge. Dans ce même ordre d'idée, nous constatons que 56,6 % de praticiens n'ont pas l'information que la guérison n'est pas un objectif principal dans la prise en charge de l'IMC.

Figure VIII : Bilan et évaluation de l'IMC

Légende

Oui :

Non :

Les praticiens investigués possèdent l'information nécessaire sur les différents bilans pratiqués dans la prise en charge des IMC. Il s'agit du bilan de la motricité, à 89,5 % ; du bilan de l'autonomie, à 84,2 % et du bilan de l'intelligence, à 75 %.

Par contre, 2/3 de praticiens, soit 69,7 % n'ont pas l'information sur le bilan de dépistage (bilan d'évaluation de la maturation cérébromotrice). Cette ignorance peut compromettre la prise en charge précoce.

Figure IX : Connaissances pratiques sur les techniques et méthodes dans la PEC des IMC

Légende

Oui :

Non :

La figure IX montre des fluctuations dans la connaissance des méthodes et techniques de base de la prise en charge des IMC du point de vue concept et non du contenu. En effet, 78,9 % d'enquêtés ont l'information sur la place de la psychomotricité dans la prise en charge de l'IMC, 68,4 % sur les méthodes de neurofacilitation, 64,5 % sur la méthode de Bobath. 90,3 % ignorent le handling, il en est de même pour 86,8 % qui ignorent la méthode de Peto, cette ignorance se remarque aussi sur 50 % de praticiens dans la thérapie vécue et 51,3 % dans la thérapie relation, composantes de la psychomotricité, technique de base de la méthode de Bobath.

Figure X : Eléments d'évaluation de l'équipe de PEC des IMC

Légende

Oui :

Non :

La figure X nous renseigne sur les difficultés qui empêchent le fonctionnement de l'équipe pluridisciplinaire. Il s'agit de :

- L'absence d'échanges avec les autres spécialistes, 100 % ;

- L'absence de réunions médico-pédagogique, 90,5 % ;

- L'absence de séances d'évaluation, 90,4 %.

Figure XI : Complémentarité dans la PEC des IMC

Légende

Oui :

Non :

C'est d'abord avec le kinésithérapeute, en première position totalisant 93,4 %, avec le neurologue choisi avec 78,9 % et le pédiatre choisi en dernier lieu avec 61,8 %.

Figure XII : Source d'information sur l'IMC

Légende

Oui :

Non :

Pour la figure XII, 85,5 % affirment avoir accédé aux connaissances sur l'infirmité motrice cérébrale par la formation classique, 68,4 % l'ont été à l'occasion d'un stage au cours de la formation. 37,5 % de praticiens qui ont eu l'occasion de participer à un séminaire sur l'IMC.

CHAPITRE IV : DISCUSSION

Dans le présent chapitre, nous allons apprécier les connaissances théoriques et pratiques des physiothérapeutes et kinésithérapeutes sur la PEC des IMC en faisant une transposition avec les connaissances théoriques. Cela va nous permettre de dégager les écarts constatés dans la pratique professionnelle. Pour y arriver, nous avons considéré les paramètres ci-après :

1. Les connaissances générales et étiologiques sur l'IMC,

2. Les objectifs de la PEC des IMC,

3. Les bilans et évolution de l'IMC,

4. Les méthodes de neurofacilitation dans la PEC des IMC,

5. Les éléments d'évaluation de la PEC de l'IMC,

6. Les collaborateurs dans la PEC des IMC,

7. Les différents modes d'accès à l'information sur l'IMC. 

8. Rapport niveau de formation et connaissances théoriques des praticiens

9. Rapport expérience professionnelle et connaissances théoriques des praticiens,

10. Rapport séminaires et connaissances théoriques des praticiens.

Ces paramètres nous révèlent que :

4.1. Connaissances générales sur l'IMC

Les résultats montrent que 88,2% sont informés que l'IMC est marquée par les troubles neuromoteurs ; 85,5% sont informés qu'elle est consécutive à une lésion cérébrale et 71% ont des connaissances que cette lésion frappe un cerveau immature en prénatale (78,9%), en périnatale (68,4%) et en post natale (65,4%).

En théorie, ces données s'accordent avec celles évoquées dans la littérature des auteurs dont LARROCHE, LE METAYER, BOBATH qui stipulent qu'il existe une correspondance maturation et lésion, que la vulnérabilité du SNC évolue dans le temps avec la maturation anatomique (36, 41, 52)

PINTO- MARTIN et Coll. ont réalisé des études sur les lésions cérébrales documentées par imagerie. D'après leurs recherches les lésions les plus corrélées à la survenue de la paralysie cérébrale sont les anomalies de la substance blanche préventriculaire (36).

ANCEL (36), abordant l'infirmité motrice cérébrale, relève que le taux des paralysies cérébrales (PC) chez les grands prématurés se situe en moyenne entre 5% et 10% et le risque chez les prématurés moyens (de 32 à 36 SA) est relativement faible - proche de 1%, (mais tout de même 10 fois supérieur à celui des enfants nés à terme).

Pour FINNISTRON (1998) ce taux dépend de l'âge gestationnel, mais le risque ne semble pas beaucoup plus élevé chez les extrêmes prématurés. Il ne dépasse pas 15% chez les enfants aux limites de viabilités (36).

AMIEL-TISON souligne qu'en valeur absolue, la population des enfants handicapés moteurs nés modérément prématurés est importante et s'inquiète du manque d'attention portée au suivi des « gros prématurés »  (1).

Les séquelles de la prématurité sont motrices, cognitives, comportementales, sensorielles, (épilepsie) neurologiques et peuvent être dépistées de différentes manières.

En particulier, si l'âge de la maternité continue à s'élever, le nombre de naissances d'enfants malformés va croître. De même, si la prématurité continue à augmenter, la population des enfants à haut risque de séquelle va croître. Ce phénomène ne pouvant être compensé que par l'amélioration du pronostic neurologique de ces enfants (36).

Par contre 28,9% ont l'information sur l'élément de différence entre IMC et IMOC. Pourtant cet élément constitue une base dans le diagnostic différentiel qui va déterminer le pronostic, le programme et les objectifs de la PEC. Ceci prouve une réelle difficulté de concilier la théorie et la pratique faute d'expérience ou d'occasion favorisant la formation continue.

Cette lacune de taille doit être soulignée dans la formation des physiothérapeutes et des kinésithérapeutes parce qu'elle se répercute dans la qualité des soins à administrer.

Enfin, des efforts importants doivent être accomplis pour mieux connaître l'origine des handicaps, en particulier sur le rôle des événements de la période périnatale.

Toutefois, la difficulté éprouvée par 71,9% de notre échantillon pour établir le diagnostic différentiel entre IMC et IMOC est une lacune majeure dans la formation des physiothérapeutes, comme des kinésithérapeutes. Cela peut avoir des répercussions sur la qualité des soins et pourrait être incriminé à l'irrégularité dans l'organisation des séminaires sur l'IMC et le manque d'intérêt à la formation continue.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard