WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Dualité du marché du travail, état social et sécurité économique en Tunisie


par Mokhtar ABIDI
Université Paris 13 - Master 2 Economie et Finance Internationales 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

SECTION 3. À LA RECHERCHE D'UNE ÉVALUATION DE LA SÉCURITÉ ÉCONOMIQUE DES CITOYENS : INDICATEURS DE LA SÉCURITÉ ÉCONOMIQUE

La sécurité des personnes (vivant dans un cadre territorial bien déterminé) peut être appréhendée sur plusieurs plans. A l'instar de Castel (2003), on peut distinguer les protections "civiles" qui garantissent les libertés fondamentales et assurent la sécurité des biens et des personnes dans le cadre d'un Etat de droit et les protections "sociales" qui assurent la couverture contre les principaux risques susceptibles d'entraîner une dégradation de la situation des individus - la maladie, l'accident, la vieillesse - sans ressources.

Les mutations à l'oeuvre, subies par le marché de travail, remettent en cause, aussi bien la norme d'emploi (à temps plein, à durée indéterminée, de la grande entreprise) que les systèmes de protection sociale.

Pour comprendre les liens entre les mouvements de la société, leurs impacts sur les populations et les réformes qui visent à les maîtriser, il est alors utile de disposer de concepts et d'outils statistiques permettant d'évaluer le degré de dépendance du sort des individus de la logique du marché.

Car les outils synthétiques que fournissent les comptes nationaux s'avèrent insuffisants pour évaluer aussi bien les sécurités que les insécurités économiques, divers indicateurs synthétiques alternatifs ont vu le jour depuis les années 1980 pour suppléer aux insuffisances du PNB par habitant. Un premier essai résulte des travaux réalisés par Gøsta Esping-Andersen (1990), pour justifier la validité de sa typologie des systèmes de protection sociale. Une deuxième tentative découle des travaux de Osberg et Sharpe (2002) qui ont élaboré un "indicateur de bien-être économique" dont un des objectifs essentiels est de montrer en quoi le PNB par habitant procure une mesure du bien être économique largement soumise à questions. Ayant pour objectif la comparaison des performances relatives des différents Etats sociaux en matière de lutte contre l'insécurité économique, Menaham3(*), a élaboré, à son tour, un "Taux de Sécurité Démarchandisée". Il s'agit d'un indicateur global qui permet d'apprécier la part de la population ne disposant pas de revenus suffisants pour assurer de nombreuses sécurités primordiales telles que la capacité de disposer de moyens de se nourrir, se loger, ou se vêtir.

En tenant compte à la fois des revenus issus de la répartition économique (ressources issues des activités du travail) et de ceux issus de la répartition sociale (revenus de remplacement, remboursement, aides), Menahem et Cherilova (2005) ont mis au point un ratio qui permet de cerner le degré de sécurité économique, de personnes ou de groupes sociaux, appartenant à un espace géographique donné sur une période bien déterminée: il s'agit du Taux de Sécurité Economique.

Après avoir énuméré certains indicateurs on essayera dans ce qui suit de dégager certaines de leurs caractéristiques ainsi que les principes qui sous tendent leurs constructions.

3.1- L'indicateur de démarchandisation de Gøsta Esping-Andersen

Les analyse de Esping-Andersen sont fondées sur de multiples travaux historiques, sociologiques, juridiques, économiques et, également, sur des études statistiques. Afin d'évaluer le degré de démarchandisation assuré par les différents systèmes de droits sociaux, il a ainsi créé un « indicateur de démarchandisation » qui lui permet de quantifier jusqu'à quel point un Etat permet aux individus de ne pas dépendre des valorisations du marché. Esping-Andersen précise ainsi que, pour chaque prestation, un score de démarchandisation est constitué par la prise en compte de diverses variables : les une juridiques (règles d'éligibilité à la capacité à avoir droit à des ressources) ; les autres institutionnelles (les conditions de durée de cotisation, la durée des droits garantis et la période d'attente nécessaire pour obtenir un tel revenu) ; et les dernières économiques (le niveau des revenus de remplacement et la part individuelle du financement des prestations). L'indicateur de démarchandisation résulte finalement de la moyenne entre trois scores relatifs à trois domaines différents : ceux relatifs aux pensions de retraite, aux prestation d'assurance maladie et à l'assurance chômage, quand ils sont pondérés par les pourcentages des populations concernées couvertes.

* 3 Menahem, G., (2006), « Un outil d'analyse du rôle de l'Etat social en matière de sécurité économique », Colloque International : Etat et régulation sociale, comment penser la cohérence de l'intervention publique ?

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius