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Dynamique des représentations sociales de l'agriculture et de la ruralité dans un contexte territorial du vieillissement de la population : Le cas du « Projet Nô-Life » de la Ville de Toyota au Japon

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par Kenjiro Muramatsu
Université de Liège - DEA Interuniversitaire en Développement, Environnement et Sociétés 2006
  

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Acteur 7 : Groupement d'Arboriculteurs de Sanage pour l'Aide aux Travaux Agricoles (GASATA)

Le processus de la construction du Projet Nô-Life n'a pas été mené seulement par des grands agents institutionnels, mais également par des agriculteurs locaux concernés. Le Groupement d'Arboriculteurs de Sanage pour l'Aide aux Travaux Agricoles (GASATA : Sanage Nô-sagyô Jutaku Kumiai) a ainsi joué un rôle décisif pour concrétiser le Projet Nô-Life en tant que collaborateur du BPA de la Municipalité de Toyota.

Caractère général de l'acteur

Historique de l'organisation

Le GASATA est une association d'arboriculteurs du pays de Sanage qui a pour but d'aider les arboriculteurs du même pays dans leurs travaux agricoles. Constituée de 17 arboriculteurs professionnels, elle fut créée au printemps 2003 à l'initiative de trois arboriculteurs professionnels du pays de Sanage, dont le chef est Monsieur N que nous avons intérrogé, et qui étaient soucieux de l'aggravation de la situation de leur zone de production spécialisée de pêches et de poires, en raison du vieillissement des producteurs, du manque de successeurs, de l'augmentation progressive des friches etc.

En effet, dans le territoire de la Ville de Toyota, certains quartiers du Pays de Sanage constituent une « zone de production (sanchi) » par excellence qui s'est développée depuis les années 70 en se spécialisant dans la production de la pêche et de la poire. Une centaine de producteurs constitue la grande majorité des membres des deux groupements de producteurs au sein de la CAT dont l'un est spécialisé dans la pêche et l'autre dans la poire. Et la CAT dispose, à l'usage de ces groupements, d'un centre de calibrage des fruits doté d'une série d'équipements modernes récemment introduits (transporteur à rouleaux pour le calibrage, machine à mesurer le degré de sucre par laser, réfrigérateur et congélateur pour le stockage des fruits etc).

Puis, face à la situation aggravée de cette zone de production, Monsieur N a eu l'idée de créer une association de producteurs ayant pour but d'aider les travaux agricoles des arboriculteurs qui sont en difficulté pour continuer leur activité. A cet effet, il avait d'abord commencé à discuter de cette idée avec deux jeunes arboriculteurs et un jeune conseiller agricole de l'ECV avec lesquels il « était de plain-pied » pour lancer officiellement cette association.

Ensuite, c'est dans le cadre de la discussion pour l'établissement du GASATA en 2002 que fut établi le lien entre le GASATA et le BPA. En effet, à un certain moment après le début des réunions pour le lancement du

projet de cette association, le BPA ainsi que la CAT, intéressés par ce projet, ont pris contact avec les trois arboriculteurs qui étaient les principaux organisateurs de l'association, pour se renseigner sur le projet. Et six mois après le début des réunions pour l'établissement du GASATA, le président du Centre Nô-Life (Monsieur K) qui, à cette époque, travaillait pour l'élaboration du Projet Nô-Life, a rejoint ces réunions. Ceci en vue de coopérer avec cette association pour leur objectif commun : faire face au vieillissement de la population rurale et prévenir les friches agricoles.

Fonctionnement du GA SA TA

Le GASATA fournit des aides aux travaux agricoles en répondant à la commande de chaque arboriculteur. Le contenu de ces aides est varié : désinsectisation, fumage, taille des arbres, désherbage, plantation etc. Une liste précisant le frais de chaque travail est établie en prenant compte de la surface concernée, du coût de travail et du coût de l'utilisation des machines etc. Pour la première année, le GASATA a effectué des travaux pour 28 arboriculteurs soit 0.1 8ha au total.

Historique du rapport avec Nô -Life

Après le lancement officiel du GASATA au printemps 2003, la collaboration entre le Centre Nô-Life qui préparait son inauguration pour l'année suivante, et le GASATA, a commencé pour élaborer le programme de la filière de l'arboriculture de la formation du Centre Nô-Life.

Le GASATA participe ainsi au Projet Nô-Life depuis son inauguration au printemps 2004. Les 17 arboriculteurs professionnels membres accompagnant les stagiaires, en tant qu'enseignants de la filière de l'arboriculture, pour les exercices pratiques de terrain. Monsieur N, a également proposé quelques parcelles de ses vergers de poirier à l'usage des exercices pratiques de cette filière.

Caractère général des données

Notre analyse du GASATA se base sur l'entretien effectué par l'enquêteur (rédacteur) avec Monsieur N, chef du GASATA. Il nous a accueilli dans sa maison pour répondre à nos questions pendant près d'une heure et demi.

Depuis près de 35 ans, dès la fin du lycée, Monsieur N a repris l'exploitation de ses parents qui, à cette époque, produisaient du riz, des tomates et des concombres, mais pas encore des fruits. Depuis son installation au début des années 70, il a progressivement converti les rizières et les champs en vergers de pêchers et de poiriers. Il gère actuellement 2.3ha de vergers dont 1 .7ha de pêchers et 0.6ha de poiriers.

Il travaille principalement avec son épouse sur son exploitation, et son père de 80 ans leur vient de temps en temps en aide pour les travaux. Ayant quatre enfants dont trois travaillent déjà à l'extérieur de l'exploitation, Monsieur N travaille aujourd'hui comme arboriculteur professionnel.

Représentations

Monsieur N est l'un des arboriculteurs les plus dynamiques du pays de Sanage tant au niveau économique que social. Et ses engagements pour le GASATA et pour la coopération au Projet Nô-Life semblent manifestes tout en dépassant la dimension personnelle de son intérêt pour la gestion de sa propre exploitation. Pour quelles motivations s'implique-t-il dans le Projet Nô-Life ? Et quelles sont ses attentes vis-à-vis du Projet Nô-Life ? Quelles idées sous-tendent ses actions ?

Préoccupations primordiales : risque du délabrement de la zone de production

La préoccupation qui marquait le plus l'action de Monsieur N pour le lancement du GASATA était d'éviter que sa « zone de production se délabre (sanchi ga areru) ». Et l'accord entre Monsieur N et Monsieur K, président du Centre No-Life, pour mener leur coopération, se base sur l'objectif de réagir contre ce risque du délabrement de la zone de production.

Cette préoccupation reflète la conscience à la fois collective et historique que Monsier N a de sa zone de production fruitière dont il a vécu le développement depuis plus de trente ans.

Puis, Monsieur N insiste fortement sur l'importance d'établir le rapport entre sa zone de production et le public. Et ceci constitue, d'après lui, un élément crucial dans la préoccupation de tous les producteurs du pays : « En fait, dit Monsieur N, y compris mes enfants, pour l'agriculture de demain, il faut qu'un maximum de gens s'y impliquent, sinon cela ne marchera absolument pas. Tout le monde pense comme ça. Donc, on ne pense pas du tout à faire reprendre son exploitation par ses enfants. Quiconque s'y intéresse sera le bienvenu. C'est comme ça, chez tout le monde. »

Monsieur N avait ce sentiment depuis bien avant le lancement du Projet Nô-Life. C'est ainsi qu'il a lancé vers 1992 - 1993 la « Journée de la peinture des fleurs de pêcher (momo no hana shasei taikai) » qui est un évènement pour l'animation locale consistant à ouvrir certains vergers de pêcher au public pendant une journée vers le début avril où les pêchers fleurissent (on l'abordera plus bas).

Enfin, il met également l'accent sur le fait que l'établissement du GASATA et l'organisation de la journée de la peinture ont renforcé la relation d'entraide entre arboriculteurs qui avaient auparavant l'habitude de travailler individuellement.

Hisorique de la formation de la zone de production

Pourquoi et comment est-il parvenu à avoir une telle prise de conscience pour réagir contre l'urgence du délabrement de sa zone de production non de manière à mener à bien seulement sa propre production individuelle, mais de manière à renforcer l'entraide entre arboriculteur et même à intéresser le public ?

Pour répondre à cette question, rappelons ici l'historique de la « réussite » collective du Pays de Sanage qui s'est constitué en une zone de production de la pêche et de la poire, en suivant l'explication de Monsieur N.

Situé dans une zone ensoleillée au piéd du Mont de Sanage595, le pays de Sanage était au début un pays où étaient plantés beaucoup d'arbres de Kaki. Mais ils furent dévastés par le Typhon du Golf d'Ise (Isewan Taihû) de 1959596. Puis, depuis vers 1965, les agriculteurs commençaient petit à petit à planter, à titre expérimental, les pêchers dans la montagne. Et depuis 1970, la conversion aux autres cultures (légumes ou fruits) était suscitée par la « politique de la réduction de la surface rizicole (gentan seisaku) » de l'Etat, avec des subsides. C'est dans ce contexte que les « pêchers sont descendus de la montagne ». Au début, plusieurs petits groupes de producteurs dont chacun était constitués par 4-5 personnes, réunissaient par eux-même leurs fruits pour les distribuer au marché. Vers 1975, lorsque les arbres plantés sur le terrain des rizières avaient bien grandi, les groupes de producteurs professionnels (non des foyers pluriactifs) ont mis en place un système de calibrage collectif dans un local commun. Ensuite, les gens (« papis et mamies ») des foyers agricoles pluriactifs ont commencé à y participer. Enfin, en 1997, à l'initiative de la CAT, un grand centre de calibrage fut construit avec une série d'équipements modernes pour rationnaliser la distribution des produits de ces arboriculteurs. Aujourd'hui, le Pays de Sanage constitue la plus grande zone de production de pêches et de poires dans le Département d'Aichi, avec leur propre marque comme « Pêche de Toyota (Toyota no Momo) » et « Poire de Toyota (Toyota no Nashi) ».

La pêche et la poire constituent ainsi les atouts décisifs dans le développement historique de l'agriculture de l'après-guerre au Pays de Sanage. D'un côté, celles-ci constituent, aujourd'hui, plus ou moins des symboles de l'identité collective et historique des arboriculteurs de ce pays. Ceci est non seulement dû à leur réussite

595 Sanage-san situé au nord du Pays de Sanage, dont le point culminant est 628.9m.

596 Un des trois grands typhons historiques au Japon de l'ère de Shôwa.

économique, mais également dû à l'organisation collective des arboriculteurs autour de ces produits depuis une quarantaine d'années. Mais de l'autre côté, cette identité collective et historique a un caractère éphémère : elle ne peut pas être confondue avec l'identité traditionnelle ou communautaire, car l'introduction de ces produits était liée à la politique nationale des années 70, et on ne peut pas ignorer le fait que sa réussite était clairement due à la haute croissance économique japonaise.

D'ailleurs, la pêche et la poire ne sont pas considérées, chez Monsieur N, comme des produits à être transmis de génération en génération. Tout d'abord, les parents de Monsieur N ne faisaient pas de pêches ni de poires avant que Monsieur N ait commencé à les planter. Puis, d'après Monsieur N, « tous » les arboriculteurs du Pays de Sanage, ne pensent pas forcément à faire reprendre leurs vergers par leur fils: « Cela m'est égal, dit Monsieur N, si mes enfants reprennent mes vergers ou pas. Pour moi, je l'ai fait jusqu'à aujourd'hui, parce que il n'y avait que ça à faire. Mais s'il y a d'autres façons de vivre pour mes enfants, ce serait bien aussi, je pense. » Et ses enfants n'ont jamais participé au travail de Monsieur N lorsqu'ils étaient petits : « Aide ? dit Monsieur N, Ils n'ont jamais fait. Mon fils ainé et le troisième ont fait un lycée agricole, mais ils ne m'ont jamais aidé. D'ailleurs, je ne leur ai même pas demandé. Ils ne pensent peut-être même pas que je me donne beaucoup de peines pour mes vergers. D'ailleurs je ne travaillais pas non plus de manière extrèmement dure. Au contraire, ils se demandaient peut-être 'pourquoi notre père reste tout le temps à la maison ?'(rire) »

Par contre, le sentiment du refus du délabrement des vergers de Monsieur N peut s'expliquer par le fait que le délabrement risque de dévaloriser la relation sociale historiquement constituée entre arboriculteurs dont l'oeuvre est la zone de production elle-même. Mais l'intention de ne pas perpétuer forcément ses vergers via une succession familiale, mais de recourir au public pour valoriser ses vergers, semble être liée à un raisonnement plus particulier de la part de Monsieur N et des autres arboriculteurs professionnels. Nous pouvons supposer que Monsieur N et les autres arboriculteurs professionnels reconnaissent bien que leur réussite de la production de la pêche et de la poire n'est pas seulement l'oeuvre de leur propre travail à eux, mais également celle de la situation historique impliquant une dimension plus globale (politique de la réduction de la surface rizicole, haute croissance économique etc). C'est sans doute pour cela qu'il ne considère pas forcément ses vergers (en tout cas, sa production de la pêche et de la poire) comme des biens à transmettre absolument à ses fils.

Puis, l'idée de rendre public la gestion de ses vergers et sa zone de production lui permet de concilier son intérêt de maintenir la zone de production comme étant l'oeuvre de sa relation sociale et historique, et son renoncement à la perpétuation de ses vergers comme biens de sa famille (ceci contrairement à ce que les chercheurs imaginent souvent concernant la gestion de patrimoine familial chez les agriculteurs).

C'est ce qui pourra expliquer pourquoi - on abordera plus bas - Monsieur N accorde davantage de l'importance à la continuation des activités agricoles des foyers agricoles pluriactifs dont ce sont souvent des personnes âgées qui entretiennent les vergers en l'absence de leurs enfants qui travaillent à l'extérieur. En effet, le GASATA est créé notamment afin d'aider ce type d'arboriculteurs et de rendre possible la continuation de leur production. Il s'agit des arboriculteurs du pays de Sanage de la « première génération » qui précède la génération de Monsieur N. Le problème que Monsieur N a relevé est qu'il n'arrive pas à proposer à ces gens de la première génération, de nouvelles démarches associatives comme le GASATA ou la Journée de la peinture ou le Projet Nô-Life. Car ils ont tendance à « suivre les autres » qui sont plus jeunes et plus dynamiques et ne considèrent les groupements de producteurs ou la coopérative agricole que comme un moyen pour la vente de leurs propres produits. Du coup, ce fut toujours avec des arboriculteurs plus jeunes de la « troisième génération » (30 - 40 ans) que Monsieur N a mené ses démarches associatives. Mais l'incertitude de la continuation des activités agricoles pèse le plus sur ces foyers de la première génération597.

597 D'après Monsieur N, environ 20 arboriculteurs professionnels et « un quart » des foyers agricoles de son village sont pluriactifs et gérés par les grands parents. Et environ 60 membres au total font partie des groupements de producteurs de la pêche et de la poire. Par ailleurs, d'après la statistique de la Ville de Toyota pour l'an 2000, dans le village de Monsieur N, il y a 56.22ha de vergers sur 66.33ha de la surface totale. Et 42 foyers dont 12 professionnels, 13 pluriactifs de la première catégorie (qui gagnent plus que la moitié des revenus de leur foyer avec leurs activités agricoles) et 17 pluriactifs de la deuxième catégorie (qui gagnent moins que la moitié des revenus de leur foyer avec des activités agricoles.) Au pays de Sanage, grâce à sa production fruitière, le pourcentage du nombre des foyers professionnels sur le nombre total des foyers agricoles est le plus élevé : 15% (62 sur 412) par

Journée de la peinture de 1993-2003 : première action pour établir un rapport entre la zone de production et le public

Comme nous l'avons expliqué ci-dessus, la « Journée de la peinture des fleurs de pêcher (momo no hana shasei taikai) » fut la première action menée à l'initiative de Monsieur N qui était alors le président du Groupement de producteurs de la pêche de Toyota (JA Toyota- shi momo bukai). Ceci consistait à ouvrir les vergers au public et en faire une « contribution sociale (shakai kôken) ». Monsieur N l'explique ainsi avec enthousiasme :

« [ Enquêteur : Depuis quand vouliez-vous établir un rapport avec le public qui n'a pas de lien avec l'agriculture ?] Depuis toujours. Vers 1993, 1994, lorsqu'il n'y avait pas encore le grand centre de calibrage là-bas, on se disait 'on ne peut pas rester comme ça. Il faut faire une contribution sociale !' et ainsi on a fait la journée de la peinture. (...) C'est ce que l'on a fait d'abord. Ensuite, on a fait appel à tout le monde, le président de la coopérative et compagnie. En parlant avec des jeunes arboriculteurs, on se disait 'nous le commençons enfin...!'. Puis, cela a duré 11 ans. Quelques milliers personnes sont venues. Et du coup, si on parle de cet évènement, tout le monde en est au courant. C'est important. Si on compte que sur nous, cela ne marchera vraiment pas. »

Dans cette explication, on voit ce qui était essentiel pour Monsieur N pour lancer la journée de la peinture : faire connaître au public la zone de production de la pêche et de la poire du Pays de Sanage (« si on parle de cet évènement, tout le monde en est au courant. C'est important ») Puis, à travers cette action, il pensait amener la gestion de la zone de production de manière à intégrer le « public » (« Si on compte que sur nous, cela ne marchera vraiment pas »)598.

L'établissement du GASATA en 2003 : besoins internes des arboriculteurs

Ensuite, Monsieur N a mené son action pour monter le GASATA en 2002. L'initiative fut prise par Monsieur N et d'autres jeunes arboriculteurs de manière spontanée et indépendante des grands organismes comme la municipalité et la coopérative agricole. Ceci en tenant compte des deux aspects suivants : la nécessité de renforcer l'entraide entre arboriculteurs de manière formelle ; vieillissement des arboriculteurs (y compris lui-même). Sur le premier point, Monsieur N s'explique ainsi :

« En fait, quand on est paysan, on est `almighty' en faisant tout, quelques soit les échelles, grande ou petite. Puis, on n'a pas de limite au niveau du temps. Et si on répond à une demande d'aide de quelqu'un, on finirait par dire que l'on est seulement gentil. Mais pour pouvoir passer à une époque suivante, je me disais, il faudrait valoriser en monnaie nos compétences, quoiqu'une idée réaliste »

Dans cette explication, on voit bien que l'intention de Monsieur N était de conserver les vergers pour le futur (« pour pouvoir passer à une époque suivante »), et ensuite d'organiser formellement l'entraide entre arboriculteurs via une monnaitarisation des aides aux travaux agricoles. En appliquant cette méthode, il avait l'intention de résoudre à la fois les problèmes existants chez les arboriculteurs professionnels membre du GASATA, et chez les demandeurs d'aides aux travaux agricoles : Du côté des membres du GASATA, il y avait une difficulté pour répondre « sans être prévenu »aux demandes d'aides aux travaux agricoles, et de manière à devoir « tout faire », alors qu'ils avaient leur travail à faire dans leur exploitation. Du côté des demandeurs d'aides, ils ne pouvaient s'adresser qu'aux gens qu'ils connaissaient bien, et ils étaient gênés de demander des aides aux autres arboriculteurs pour de grands travaux. Le fait d'établir une liste des contenus des aides aux travaux agricoles avec les frais précis, allait donc régler ces problèmes qui existaient implicitement entre

rapport à 8% pour l'ensemble de la Ville de Toyota (269 sur 3238) (Toyota-shi, 2004 : 150-154)

598 Et cela n'exclut pas, bien évidemment, que Monsieur N escomptait un effet de la promotion de leurs produits sur le marché.

arboriculteurs.

Puis, deuxièmement, la préoccupation de Monsieur N concernait le problème de son propre vieillissement. Il l'explique ainsi :

« Puis, lorsque j'ai commencé à avoir plus de 50ans, je me suis dit, si je ne peux plus continuer à travailler, la vie de ma famille ne marchera plus. Et si, dans une telle situation, quelques collègues à moi étaient là pour prendre le relais pour un ou deux mois pendant lesquels j'ai une fracture ou d'autres problèmes, je pourrais reprendre mon travail après, n'est-ce pas ? Et je me suis dit que les personnes âgées devaient penser la même chose, encore plus fort que moi, d'ailleurs. Je pensais comme cela depuis longtemps à travers mes activités de la gestion de mon exploitation. »

D'après cette explication, il a eu l'idée de monter le GASATA, par sa propre réflexion, de manière à répondre à la fois à son propre besoin ressenti par lui-même et à celui des autres producteurs âgés.

Actuellement, trois ans après le lancement du GASATA, les avantages du projet sont nets : « Il y a, dit Monsieur N, des gens qui nous disent ' Brusquement, le papi a eu une fracture et il ne peut pas travailler pendant deux mois. Vous pouvez faire tel ou tel travail ?' Et après, ils sont très contents ! Car, ces papis ne veulent pas arrêter leur travail, mais ils veulent continuer. C'est seulement pendant un moment qu'ils ne peuvent pas travailler ».

Puis, les activités du GASATA ont également permis aux arboriculteurs de mieux communiquer (échanger des opinions, apprendre des techniques des uns et des autres etc)

Préoccupation actuelle : une stratégie pour subsister...

Quelles sont les préoccupations actuelles de Monsieur N ? C'est bien son propre avenir à lui-même, ainsi que celui des autres arboriculteurs du Pays de Sanage. Ce qui est primordial dans ses préoccupations, c'est de « garder l'attention du public sur [sa] zone de production » avec l'implication du public, à savoir : les « gens des autres secteurs industriels » ; la municipalité ; la coopérative agricole. C'est pour cela que le GASATA s'est fortement impliqué dans le Projet Nô-Life.

Il s'agit également d'une stratégie pour subsister. C'est pourquoi Monsieur N met l'accent sur l'importance de la continuation des activités du GASATA afin de maintenir une cohésion plus solide entre arboriculteurs. Pour lui, il est plus difficile de prendre des décisions collectives au niveau des groupements de producteurs, dans lesquels chaque arboriculteur ne se préoccupe que de vendre ses produits. Et d'après Monsieur N, c'est via le GASATA que les arboriculteurs pourraint se soutenir, même avec les producteurs âgés, et c'est avec lui qu'il faut maintenir la relation avec la municipalité et la coopérative agricole.

Rapport avec les producteurs âgés des foyers pluriactifs

Comme nous l'avons suggéré plus haut, l'objectif réel du GASATA consistait à aider notamment les arboricultuers âgés de la couche des foyers agricoles pluriactifs afin de leur faire continuer leurs activités de la production pour éviter le délabrement de la zone de production. Et le problème pour Monsieur N était l'absence d'« occasion » de discuter de ses idées pour mener de nouvelles actions avec ces producteurs âgés, car il était difficile pour lui d'en discuter dans le seul cadre des groupements de producteurs pour la vente. Ces groupements ont uniquement pour objectif la vente commune, et Monsieur N les trouvent « trop grands » pour mener de nouvelles actions599 C'est pour cela que Monsieur N a entrepris le GASATA avec des jeunes arboriculteurs pour d'abord « montrer » aux producteurs âgés, telles ou telles idées et actions concrètes. Ceci pour que ces producteurs âgés puissent ainsi les « suivre »...

599 D'après Monsieur N, il y a « à peu près soixantaine » de producteurs dans ces groupements de producteurs. Par ailleurs, d'après une statistique de l'Ex-Centre pour la Vulgarisation, 53 membres dans le groupement de producteurs de la pêche et 85 membres sont dans le groupement de producteurs de la poire. Centre pour la Vulgarisation et l'Orientation de Toyota-Kamo, 2001b : 9.

Arboriculteurs du Pays de Sanage vus par génération

D'après Monsieur N, les arboriculteurs du Pays de Sanage sont composés de trois générations. La première génération est celle correspondant au père de Monsieur N, c'est-à-dire les arboriculteurs de la génération nés dans les années 20 et 30 qui ont commencé leur production de pêches et de poires dès les années 70. Selon ce schéma, Monsieur N est considéré comme l'aîné des arboriculteurs de la deuxième génération600. Parmi les arboriculteurs de la troisième génération, ceux qui ont la quarantaine sont les plus nombreux. Ceux qui ont la trentaine ne représentent qu'un petit nombre. Et il n'y a personne de la vingtaine (sauf un qui aide son père en tant que futur successeur)

Et parmi ces trois générations, Monsieur N prête particulièrement attention à la génération « de son père ou de sa tante », il s'agit de la première génération. « Il faut, dit Monsieur N, bien prêter attention à la génération de mon père ou de ma tante. C'est parce que si ces gens-là continuent à bien mener leur production malgré la petite échelle de production, leur fils qui travaille à l'extérieur voudra la reprendre plus tard. Comme ça, il n'y aura pas de délabrement, n'est-ce pas ? ». Et quel regard a-t-il sur les producteurs professionnels ? : « Pour nous, dit Monsieur N, c'est pas la peine. De toute façon, les professionnels n'ont qu'à produire ». Pour Monsieur N, c'est chez les producteurs âgés des foyers pluriactifs que réside le facteur déterminant du délabrement de la zone de production et qu'il faut y faire face en tenant compte des conditions dans lesquelles leurs fils, actuellement salariés, peuvent reprendre la production de leurs parents après leur retraite.

Et Monsieur N constate déjà qu'il y a actuellement quelques salariés originaires des foyers agricoles pluriactifs qui ont l'intention de reprendre la production de leurs parents, et qu'ils s'intéressent au Projet Nô-Life. Nous pouvons également rappeler qu'il y a déjà une femme d'un âge moyen qui a commencé à produire la poire et la pêche chez elle dès la fin de sa formation Nô-Life en 2005 !

Rapport avec le Projet Nô -Life

Le GASATA s'implique directement dans l'exercice du Projet Nô-Life dans le cadre de la « filière fruitière (kaju-ka) » de la formation Nô-Life.

Nous avons constaté que l'intérêt propre du GASATA pour participer au Projet Nô-Life est manifeste : développer son rapport avec le public en collaboration avec la Municipalité de Toyota dans le but de conserver sa zone de production fruitière en évitant ainsi le risque du délabrement de cette zone de production dont les facteurs sont l'abandon et la mise en friche de vergers par les producteurs en difficulté (âge, maladie, pluriactivité, manque de successeurs etc). Quelles idées le GASATA applique-t-il alors pour travailler dans le Projet Nô-Life ? Quels avis a-t-il sur ce projet à travers son implication ?

Problèmes rencontrés dans le stage pratique au verger : « vraies techniques » difficiles à transmettre...

Depuis le printemps 2004, l'année de l'inauguration du Centre Nô-Life, le GASATA participe aux activités de la filière fruitière de la formation Nô-Life. 17 arboriculteurs professionnels du GASATA jouent le rôle d'accompagnateur des stagiaires en tant qu'enseignants pour leur stage pratique au verger. Le nombre de stagiaires de la filière fruitière est de : 14 pour les années 2004-2006 ; 12 pour les années 2005-2007 ; 9 pour les années 2006-2008. Dans leur programme, la deuxième année de la formation est principalement consacrée au stage pratique au verger dans lequel les stagiaires gèrent par eux-même pendant toute l'année un verger de pêchers et un verger de poiriers dont l'échelle est environ de 10-20a pour chacun de ces vergers. Dans ce stage pratique, les stagiaires sont censés appliquer les connaissances qu'ils ont acquises dans les cours théoriques et pratiques qu'ils ont suivis la première année601.

600 Ceci alors que, dans son cas, c'est lui-même qui s'est lancé à la pêche et à la poire en reprenant l'exploitation de son père.

601 Sur la présentation générale des activités de formation Nô-Life, voir le chapitre 3.

En fait, la filière fruitière, par rapport aux autres filières (culture maraîchère ; cultures maraîchère et rizicole'), a connu plus de problèmes dans le déroulement de son programme de formation. Il s'agit d'une discordance entre le comportement des stagiaires et la condition de stage donnée par le Centre Nô-Life et le GASATA. Nous pouvons donner ici un exemple de l'échec du stage pratique au verger des stagiaires des années 2004-2006 qui s'est déroulé en 2005.

Le stage pratique des stagiaires des années 2004-2006 a été effectué sur 1 5ares de vergers de pêchers appartenant à Monsieur N. Un certain nombre d'arbres ont été attribués à chaque stagiaire, chacun étant chargé de l'entretien de ces arbres pendant toute une année. Cependant, les stagiaires ont mal entretenu les arbres, et cela a eu pour conséquence l'apparition de maladies et la prolifération d'insectes nuisibles qui se sont répandus jusqu'aux vergers environnants. Puis, Monsieur N a finalement dû abattre les arbres entretenus par ces stagiaires en raison de la dégradation de la viabilité de ces arbres. De ce fait, les stagiaires des années 2005-2007 n'ont plus eu l'opportunité d'avoir des arbres individuels pour leur stage pratique.

De cette expérience, Monsieur N relève la difficulté de transmettre aux stagiaires les « vraies techniques (hontô no gijutsu)» pour entretenir les vergers, qu'il ne peut pas oralement expliquer. D'après lui, les stagiaires avaient tendance à ne pas prêter attention au devenir des arbres qu'ils ont entretenus pour l'année suivante602. Et ils n'ont pas effectué tous les traitements nécessaires pour la prévention des maladies et des insectes.

Par ailleurs, un autre problème s'est posé au niveau des débouchés des stagiaires : il y a très peu de stagiaires qui peuvent se mettre à la production de pêches ou de poires après leur stage, en raison du manque de connaissances techniques, du coût d'investissment élevé, de la difficulté de trouver un terrain disponible pour eux etc. Du coup, la plupart de stagiaires souhaitent continuer leurs activités en tant qu' « aide agricole (ennô) » chez des arboriculteurs. Cependant, ce type de demande de la part des stagiaires est peu acceptable pour les arboriculteurs. Monsieur N relève notamment la difficulté d'employer les gens qui ne veulent effectuer que des travaux simples n'exigeant pas de réflexion (ex. réduire le nombre de boutons, et de fleurs ; mettre des sachets sur les fruits pour les protéger avant la récolte etc.). Pour lui, au lieu d'accepter des aides temporaires quoique bénévole, il est préférable d'accepter un ou deux stagiaires qui suivent à long terme un même verger et apprennent les « vraie techniques » sur tout le processus de l'entretien d'un verger.

Actuellement, face à ces difficultés rencontrées avec les stagiaires des années 2004-2006, le Centre Nô-Life et le GASATA sont en train de réviser le programme du stage pratique pour la deuxième année des stagiaires de la filière fruitière.

Et les membres du GASATA sont également en train de discuter pour proposer une nouvelle solution. Par exemple, ils discutent de l'idée d'organiser un grand verger faisant plusieurs hectares, qui est actuellement en friche, de manière à le gérer en commun entre arboriculteurs sous forme d'une personne morale. Il s'agit de créer un grand verger qui servirait aux usages multiples du public : la location de parcelles aux ex-stagiaires de Nô-Life ; agri-tourisme etc. Monsieur N a suggéré qu'il serait possible de faire une sorte de « parc rural (Nôson kôen) » dans ce verger. Pour lui, quel ques soit les usages, si on arrive à éviter le délabrement, un tel projet peut « mériter » d'être réalisé. Il dit également que la future coopération avec la Municipalité pour réaliser cette idée est également souhaitable...

Attentes vis-à-vis du Projet Nô-Life : renforcement du rapport avec le public pour la main-d'oeuvre et la reconnaisance de la zone de production

Malgré ces problèmes rencontrés au cours du stage pratique, Monsieur N insiste sur la valeur du Projet Nô-Life du point de vue de la « main-d'oeuvre (hitode) » agricole que ce projet peut générer sur le long terme :

« [Enquêteur : Attendez-vous quelque chose du Projet Nô-Life ?] Oui, absolument. Il s'agit de la main-d'oeuvre. C'est
très important. C'est déjà super qu'autant de gens soient venus se rassembler, n'est-ce pas ? Puis, chacun des
stagiaires dit à son épouse et l'épouse dira à quelqu'un d'autre. Et ainsi ça va se diffuser. Désormais, pour l'agriculture,

602 Par exemple, ils ont trop taillé les arbres sans penser à la future conséquence de leur opération.

il faut que le plus de gens possibles provenant des autres secteurs s'y impliquent. Il suffit même de venir voir, aussi. Donc, il y a vraiment une très bonne chose dans Nô-Life. Il y a déjà 36-37 stagiaires au total et ils parleront de leur activité à leur épouse et l'épouse en parlera quelque part et ainsi de suite... De ce point de vue là, c'est super. Il y a un grand mérite. Ainsi, les gens vont davantage s'intéresser à la pêche ou à la poire et essayer d'en manger une. En fait, la pêche et la poire, c'est quelque chose dont on peut se passer pendant toute l'année ! Ce n'est pas la peine de les manger, n'est-ce pas ? Mais avec Nô-Life, par exemple, les enfants s'intéresseront à la pêche que leur père a produite, et également, cela peut aller jusque chez les petits enfants... Ca, c'est vraiment important. »

Cette attente confirmée par Monsieur N vis-à-vis du Projet Nô-Life reflète fortement son souci sur le problème du manque de ressources humaines pour sa zone de production à venir, notamment en raison du vieillissement et du manque de successeurs des activités agricoles. Et il ne souhaite pas seulement s'assurer la main-d'oeuvre agricole, mais également faire reconnaître sa zone de production par le public.

Par ailleurs, il constate également que, « grâce au Nô-Life et aux activités du GASATA » qu'il y a des retraités salariés qui ont l'intention de reprendre l'arboriculture fruitière de leurs parents dans son village, et que l'on peut trouver cette tendance même en dehors du Projet Nô-Life.

Exemple de Monsieur YM, un stagiaire : cas idéal pour la main d'oeuvre et la sociabilité...

Parmi les stagiaires des années 2004-2006, Monsieur YM est le seul à avoir commencé la production fruitière, dans un verger de poiriers de 1 5ares appartenant à Monsieur N603. Pour Monsieur N, le cas de Monsieur YM est idéal en terme de débouchés pour les stagiaires.

Monsieur YM, que nous avons également intérrogé, étant troisième enfant d'une ferme de Shikoku produisant la clémentine (mikan), s'est installé dans la Ville de Toyota pour travailler dans une usine de l'Automobile Toyota. Et il est actuellement salarié retraité après avoir travaillé pendant 40 ans dans le secteur automobile. Ayant fini les deux ans de la formation Nô-Life dans la filière frutière en 2005, il a commencé à mener la production de poires sur 1 5ares de vergers qu'il loue actuellement à Monsieur N. Il travaille tous les week-ends au verger. Il insiste qu'il ne mène pas ses activités agricoles dans le but de gagner de l'argent, mais dans le but de « s'assurer son lieu d'existence (jibun no ibasho wo kakuho shitakatta) ». Il distribue la moitié de sa récolte à ses voisins et vend le reste au marché de grossiste. Ses activités agricoles lui coûtent 300 000 yens (soit environ 2000 euros) par an. Et il trouve « décevant » la performance économique de ses activités agricoles par rapport à ses anciens collègues qui continuent à être employés dans leur entreprise en gagnant près de 600 000 yens (environ 4000 euros) par an604. Cependant, il met l'accent sur la relation qu'il a pu créer, grâce à la distribution de sa récolte, avec ses voisins avec lesquels il n'avait pas de contacts auparavant. Et il se réjouit de « pouvoir vivre dans la nature » et de « sentir toutes les saisons » à la différence de la vie de salarié qu'il était, dans laquelle on ne peut pas sentir le changement de saison et où « il n'y a que le chaud ou le froid là-bas ».

Monsieur N espère également qu'il y aura davantage de stagiaires comme Monsieur YM. Ceci dans le sens où la présence de stagiaires dans les vergers réanime la sociabilité parmi les habitants des foyers agricoles dont notamment les femmes et les personnes âgées. Il y a effectivement des habitants des foyers agricoles qui ont rencontré Monsieur YM sur leurs vergers et ils se sont communiqués : « Ces papis, leurs épouses et belles filles, dit Monsieur N, ne sont que des papis et leurs épouses et belles filles du quartier. Mais pour les stagiaires de Nô-Life, ce sont des 'enseignants' comme nous ! » Ainsi, ils apprennent souvent à Monsieur YM leur méthode de l'arboriculture au travers de leur communication. Telle est un des souhaits de Monsieur N pour le Projet Nô-Life. Et il met également l'accent sur le fait que cela peut influencer la relation entre habitants des foyers agricoles qui ont tendance à se considérer les uns les autres comme des « concurrents »605. Le fait que Monsieur YM communique avec des habitants du quartier, créé « une bonne ambiance » pour Monsieur N. Monsieur N

603 A part ceux qui ont commencé les figues (ichidiku).

604 Suite à la réforme des pensions où l'âge de réception des pensions sera progressivement repoussé de 60ans à 65 ans, les entreprises japonaises sont actuellement encouragées à continuer à employer les personnes âgées de plus de 60 ans. Il s'agit de la politique du « Prolongement de la période d'emploi (Koyô-enchô) ».

605 Monsieur N : « Quant aux voisins, mamies, en fait, les paysans ont tendance à se considèrer comme des concurrents ».

souhaite également que les stagiaires de Nô-Life mènent leur activité non de manière « trop professionnelle » mais familiale avec leurs épouses ou leurs enfants.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus