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Dynamique des représentations sociales de l'agriculture et de la ruralité dans un contexte territorial du vieillissement de la population : Le cas du « Projet Nô-Life » de la Ville de Toyota au Japon

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par Kenjiro Muramatsu
Université de Liège - DEA Interuniversitaire en Développement, Environnement et Sociétés 2006
  

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Quelle agriculture de type Ikigai ? : Objectif lucratif « difficile » mais nécessaire.

Concernant l'objectif de Nô-Life de gagner un million de yens de revenu agricole par an, Monsieur N le trouve difficile à réaliser et même « impossible ». Cela tout en connaissant la difficulté de rentabliser une production agricole dans ses expériences agricoles. Puis, tout en constatant qu'il y a un décalage entre la réalité du côté des stagiaires et cet objectif lucratif du Projet Nô-Life, il insiste sur la nécessite d'avoir un « matériel (tane) » avec lequel on peut se motiver, et que l'on peut viser comme objectif. Pour Monsieur N, si on n'a pas un but commecial pour mener les activités agricoles, et si on n'a seulement l'intention de distribuer le surplus, « le commerce ne se constitue pas ». Il accorde ainsi de l'importance à l'aspect lucratif des activités agricoles des stagiaires de Nô-Life, dans la mesure où cela donne un objectif et rend les gens plus « sérieux » dans leur activité.

Cela concerne également le souci de Monsieur N que l'on a constaté plus haut, sur la demande de la part de beaucoup de stagiaires de la filière fruitière qui veulent exercer une aide agricole chez les arboriculteurs. Ce qui était peu acceptable pour lui en raison du manque de techniques des stagiaires. C'est pour cela que, le cas de Monsieur YM paraît idéal à Monsieur N, et qu'il souhaite qu'il y ait plus de stagiaires comme Monsieur YM « qui peut être responsable » de sa production, même si l'échelle de production est petite. Le fait que les stagiaires procurent une aide agricole ne leur donnera pas la « responsabilité » et cela risque de devenir un « passe-temps » pour ces stagiaires, d'après Monsieur N.

Idée pour une meilleure continuation du stage : proposition d'un « compagnonnage »

Enfin, Monsieur N souhaite que les stagiaires continuent leur apprentisage plus à long terme au delà de la durée de deux ans, alors que le Centre Nô-Life leur fait automatiquement terminer leur stage en deux ans.

De ce fait, Monsieur N propose au Centre Nô-Life de prolonger le stage pour ceux qui souhaitent continuer, à la manière d'un « compagnonnage (decchi bôkô) » : le stage sera individuellement effectué à long terme chez un arboriculteur en sorte que le stagiaire se spécialise dans la production d'un produit spécifique.

Sur ce point-là, il y a une différence du point de vue entre le GASATA et le Centre Nô-Life sur la durée d'apprentisage. Actuellement, le Centre Nô-Life considère que la première année de la formation est le tronc commun, et que la deuxième année est la spécialisation. Tandis que pour Monsieur N, deux ans de formation Nô-Life peuvent servir aux stagiaires pour avoir les connaisances générales et pour « s'habituer à la vie des paysans (hyakushô no seikatsu) », et la spécialisation pourra s'effectuer après la formation via un stage individualisé chez un arboriculteur, donc à manière d'une « compagnonnage ».

Mode d'actions

Le mode d'actions du GASATA est d'abord marqué par une grande flexibilité que ses membres peuvent accorder à cette organisation malgré leur occupation professionnelle et individuelle (« quand on est paysan, on est `almighty' en faisant tout, quelques soit les échelles, grande ou petite. Puis, on n'a pas de limite au niveau du temps »)606.

Le GASATA est considéré par Monsieur N comme un lieu privilégié de réflexion et d'actions pour les arboriculteurs du Pays de Sanage. En effet, ceci est lié à l'intention de Monsieur N d'établir cette association non de manière à englober sectoriellement tous les arboriculteurs de la région de Toyota, mais de manière à

606 C'est Monsieur N qui est chargé de la distribution du temps de travail à chaque membre en concertation avec celui-ci pour les activités du GASATA.

pouvoir se réunir régulièrement et discuter des problèmes entre arboriculteurs disponibles et motivés à y participer. En effet, comme nous l'avons constaté plus haut, Monsieur N trouvait « trop grands » les groupements de producteurs de pêches et de poires, pour y avoir une occasion de discuter entre arboriculteurs. Il a ainsi eu l'idée de « montrer » d'abord des actions concrètes pour que les autres producteurs, dont notamment ceux qui sont âgés au sein des foyers agricoles pluriactifs, puissent « suivre » les actions du GASATA.

Ensuite, les actions du GASATA sont basées sur leur propre intérêt professionnel constitué par le souci sur l'avenir de leur exploitation individuelle et celui de leur zone de production. Cependant, cet intérêt ne peut pas être confondu avec les intérêts institutionnels tels que celui de caractère sectoriel de la part de la coopérative agricole et l'autre de caractère public de la part de la municipalité. En effet, Monsieur N prend l'initiative de ses actions collectives pour l'arboriculture de son pays en tentant de chercher un autre appui que l'économie sectorielle (le marché, les groupements de producteurs pour la vente) pour maintenir leur production.

Prise de position vis-à-vis du Projet Nô-Life

La volonté du GASATA de s'investir dans le Projet Nô-Life est basée sur une prise de conscience de la nécessité d'ouverture de leur zone de production au public. Cette volonté est manifeste et conjointe à leur propre intérêt de conserver cette zone de production. Puis, il prend conscience d'ouvrir la zone de production au public tout en reconnaissant que le renforcement de l'intérêt public vis-à-vis de celle-ci, pourra également servir à maintenir sa durabilité. Ceci en suscitant l'introduction de la nouvelle main-d'oeuvre dans la zone de production, la communication entre habitants et la motivation de ces habitants pour leur production etc. Et la conservation de leur zone de production est liée non seulement à la base de leur économie mais à celle de leur relation sociale historiquement constituée avec le développement de cette zone.

Toutefois, l'intérêt du GASATA ne correspond pas tout à fait à celui du Centre Nô-Life qui cherche à répondre le plus largement possible à l'intérêt de tout le public. Sur ce point, la position du GASATA rejoint celle de la CAT exprimée plus haut par Monsieur S, directeur de la direction des activités agricoles de la CAT, qui mettait l'accent sur l'importance d'intégrer les stagiaires de Nô-Life dans leur organisation, au lieu de satisfaire simplement le public via la formation Nô-Life. Ainsi, Monsieur N n'est pas d'accord avec la politique de l'élargissement du Centre Nô-Life de 2006. Pour lui, c'était « trop tôt » pour le moment actuel où la méthode de la filière fruitière de la formation Nô-Life n'est même pas encore établie. D'ailleurs, il pensait « depuis le début » qu'il faudrait 5-6 ans pour établir le système de la formation Nô-Life dans cette filière607.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"