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La pin-up et ses filles: histoire d'un archétype érotique

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par Camille Favre
Université Toulouse Le Mirail - Master 2 Histoire des civilisations modernes et contemporaines 2007
  

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2. Mises en scènes comparables.

2.1 Les situations.

Comme nous l'avions souligné précédemment, la pin-up se présente et est présentée de manière générale, dans une scène de la vie quotidienne. Le cadre peut être urbain ou campagnard. La différence avec la représentation d'une femme ordinaire dans son quotidien réside dans le fait que, à l'intérieur de ce décor narratif, un élément ou la situation en général peu probable permet aux dessinateurs de découvrir, dévoiler les jambes, les bas, la jarretière ou le porte-jarretelle, la poitrine, le soutien-gorge (pour les images datant des années cinquante) de cette femme. La mise en scène est instrumentalisée de sorte que l'on puisse voir, apprécier, observer une zone érotique du corps féminin selon un regard masculin. La pin-up est alors une représentation d'une femme qui nous semble maladroite, un peu gauche mais gracieuse, puisque à chaque fois qu'elle entreprend une activité, elle ne réussit qu'à coincer sa jupe, tacher ses vêtements, casser sa bretelle, faire glisser sa culotte. Ce qui renforce le côté « petite fille ». Elle subit sans cesse des incidents, elle est victime. Une certaine ambiguïté mêlant maladresse et désir, érotisme et gaucherie semble se dégager de ces représentations. Souvent seule, on peut noter parfois la présence d'un homme ou plusieurs mais en arrière plan, profitant de la situation.

Cette remarque s'applique aussi à certaines mises en scène de la photographie érotique du début du XXe siècle. Une photographie anonyme de 1930 montre une femme perchée sur un escabeau. Une partie de son visage est caché par sa jupe remontée, qui nous dévoile ainsi sa culotte. Seuls ses yeux sont visibles et nous font signe en direction de celle-ci. Grâce à cet artifice, l'accent est donné sur le dispositif érotique : bas, talon, culotte, porte-jarretelles. On retrouve ce même dispositif dans une photographie de 1920 : une femme dont le visage est caché à sa jupe soulevée. L'oeil est de suite attiré par les bas noirs et la toison pubienne dévoilés de cette inconnue (Ill. 34). Une autre photographie de 1930 par exemple, nous offre une femme de dos en train de se relever d'une balançoire. Sa jupe semble coincée nous permettant ainsi d'observer sa culotte, ses bas, son porte-jarretelles et ses talons. Dans une série de photographies de 1927, un homme apprend à une femme à faire de la bicyclette : il la tient par la taille, retenant (volontairement ou par inadvertance ?) un pan de la jupe, nous dévoilant ainsi bas et porte-jarretelles (Ill. 35). Ce geste masculin qui dévoile le corps féminin se retrouve dans une autre photographie anonyme de 1930 : une femme assise sur une roue de voiture se penche pour embrasser l'homme, qui dans son geste pour lui caresser la joue relève légèrement la jupe de la jeune fille (Ill. 36).

Une autre photographie de la même année montre une femme en train de ramer, un pan de la jupe pris dans la rame. Dans la photographie L'art de grimper aux arbres, de Giffey, de 1930, une femme a un volant de sa jupe retenu par une branche. L'homme qui l'accompagne, resté au pied de l'arbre, semble ravi à la vue des bas, de la culotte, et du porte-jarretelles dévoilés par hasard... La phrase qui légende cette image, souligne le côté cocasse de la scène : « grimper aux arbres, c'est bon pour la santé et pour la vue donc ! » La même mise en scène est présente dans une photographie de 1937 La parfaite secrétaire : une secrétaire, les pieds posées sur son bureau, attrape par inadvertance un pan de sa jupe en décrochant le téléphone, nous offrant une vue imprenable sur ses bas et son porte-jarretelles. L'art de dévoiler les parties du corps érotisées par la présence d'accessoires trouve son apogée avec la photographie anonyme intitulée : L'art de croiser les jambes en société pour mieux montrer ses dessous, datée de 1930.

Nous avions souligné que souvent les pin-up nous apparaissaient comme surprise dans une situation cocasse. Le côté ridicule, maladroit est renforcé dans des mises en scène présentant des femmes dans une activité réputée comme non féminines : dans une photographie de 1925, une femme de dos, se penche pour réparer sa roue de voiture, sa jupe est relevée sur sa culotte et ses bas (Ill. 37). Une autre signée Beiderer de 1930, montre une femme est en train de lire le journal. Elle est assise en équilibre sur le dossier de la chaise de telle manière à ce que ses bas et son porte-jarretelles soient visibles (Ill. 15). On retrouve ceci aussi dans des photographies signées Vasta Images-books de 1930, où une femme de dos, à la jupe soulevée, accent mis sur le dispositif culotte-bas-talons-jarretelles, se retourne, bouche ouverte comme surprise.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams