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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du parc national des "deux balé"/burkina faso

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par Serigne Modou SARR
Institut International d'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement(2iE) - Master Spécialisé en Gestion des Aires Protégées 2008
  

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VI.2.2. La gestion du parc

La gestion du « parc » a été confiée en 1997 à une ONG, APRES FASO (Association pour la Préservation et le Renouvellement des Espèces Sauvages du FASO). L'exploitation est faite selon un cahier des charges défini par arrêté du Ministre chargé de la faune, qui définit les obligations qui incombent au concédant et au concessionnaire de la zone, concernant l'élaboration des plans de gestion, la mise en valeur effective, les obligations envers les populations riveraines. Les Deux Balé ont été concédés pour une exploitation exclusive du tourisme de vision et de la pêche, il n'est pas prévu d'exploitation de la faune par la chasse (BERLIN 2002). Mais le concessionnaire ne parvient pas à gérer le parc conformément aux clauses définies avec les autorités administratives. Par la suite la gestion surtout la surveillance est dévolue à la Direction Provinciale de l'Environnement et du Cadre de Vie (DPECV). Avec la création de l'Office Nationale des Aires Protégées du Burkina en 2008, une Unité de Gestion du PNDB est mise en place avec à sa tête un aménagiste.

A l'unanimité les populations riveraines disent que le parc est géré par le service des Eaux et Forêts de la localité. Mais rares sont celles (3%) qui peuvent faire la différence entre les différentes entités de gestion des ressources naturelles présentes dans la localité notamment la DPECV et l'UG des Deux Balé. Cependant les éleveurs qui ont payé une transaction suite à la divagation du bétail dans le parc, connaissent le gestionnaire et l'équipe de surveillance.

Il urge de mettre en place un plan de communication pour les riverains.

V1.2.3. Préoccupations des populations riveraines au parc

Les difficultés évoquées par les riverains sont nombreuses et différentes selon la catégorie socio-économique.

Les cultivateurs de la zone ont comme principale contrainte la disponibilité de la terre. La présence du PNDB et la forêt classée de Baporo ne permettent pas à ces derniers d'augmenter les surfaces emblavées pour les cultures de rente. Ils sont victimes de dégâts multiples liés à la proximité du parc. Les perdrix, les pintades et autres granivores s'attaquent aux semis dès les

premières semaines de cycles. Les dégâts causés par les éléphants et les singes causent plus de problèmes selon 75% des personnes interrogées. Les dégâts sont répartis comme suit :

21%

63%

16%

Destruction récolte Piétinemnet culture Destruction arbres

Figure 5: dégâts des éléphants

Les principaux dégâts des éléphants ont lieu de juillet à décembre voire mars à avril.

Les principaux villages touchés sont Boromo, Ouroubonon, Soumbou, Ouahabou, Baporo, Pourra, Virou, Poa. Mais les agriculteurs utilisent des moyens traditionnels pour protéger leurs champs notamment l'émission de grands bruits, l'utilisation des feux, du piment et des chiffons de couleurs vives.

Cependant les agriculteurs militent pour la conservation et la protection intégrale des espèces animales et végétales du parc. Ces derniers affirment que la disparition des forêts favoriserait la sécheresse. Dans les villages comme Soumbou et Ouroubonon, les paysans interrogés déplorent la divagation du bétail dans le parc. Ils demandent aux autorités de l'Unité de Gestion de durcir les mesures pour mettre fin à l'occupation de l'aire protégée par les animaux domestiques.

En définitive, il faudrait reconnaître que les dégâts d'éléphants, qu'importent leurs fréquences ou leurs étendues, ne sont que les reflets d'une situation de cohabitation difficile sinon impossible entre la faune et les prétentions expansionnistes de l'homme sur la nature et ses composantes.

Pour mieux cerner les difficultés rencontrées par les éleveurs nous avons tenu un entretien avec le Directeur Provincial de l'élevage et une rencontre avec l'Union des éleveurs de Boromo.

 
 

Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées

Dans la province de Boromo, il n'existe pas de zone pastorale. L'élevage et l'agriculture constituent les principales sources de revenus des populations. Les forêts de Baporo et le PNDB sont les seuls endroits accessibles par le bétail pour le pâturage et l'eau selon 85% des éleveurs rencontrés. Ils préconisent qu'on laisse les troupeaux de boeufs dans le parc. Pour ces derniers le contact entre animaux sauvages et domestiques constitue une symbiose et les risques de zoonoses sont mineurs. Ils vont jusqu'à dire que la divagation des animaux est profitable au parc. Pour eux le bétail permet de maintenir le tapis herbacé donc la présence des animaux domestique dans l'aire protégée se justifie. Et ils souhaitent la création d'une zone pastorale autour du parc dans un rayon de 5 km. Et sur cette bande toutes les activités agricoles doivent être interdites. Dans le plan d'aménagement du parc, ils souhaitent être impliqués pour une paix sociale avec les agents des Eaux et Forêts. Ils ont déploré la répression comme moyens souvent utilisé par les gestionnaires des aires protégées du Burkina pour lutter contre la présence du bétail. Ils ont souligné la non durabilité et l'inefficacité de cette méthode. Il faut une concertation entre les différents services étatiques de la localité selon l'avis des Directeur Provincial du Service de l'élevage. Il a dénoncé le manque d'implication du service élevage dans la gestion de ce conflit. Pour lui avant le démarrage des activités de nettoiement du parc, il fallait procéder par des actions de sensibilisations et d'informations. Le constat est amer du côté de son service, plus de 60 familles d'éleveurs ont quitté la zone en direction du sud- ouest vers la frontière du Ghana avec le Burkina.

Pour une conservation efficacement de la diversité biologique du PNDB, il faut lutter efficacement contre toutes formes de pression anthropiques dans l'aire protégée.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon