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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du parc national des "deux balé"/burkina faso

( Télécharger le fichier original )
par Serigne Modou SARR
Institut International d'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement(2iE) - Master Spécialisé en Gestion des Aires Protégées 2008
  

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VI.2.4. Connaissance des textes réglementant la gestion des ressources naturelles

Les limites du parc sont visibles par endroit grâce à l'implantation de bornes. Les populations riveraines (100%) savent que le fleuve Mouhoun constitue une limite naturelle. Mais ils n'ont jamais participé à la délimitation de l'aire protégée car ils n'ont pas été associés.

Pour la gestion des ressources naturelles, les populations ont déjà entendu parler de textes et lois réglementant l'accès dans les aires protégées. Pour preuve, elles sont autorisées à payer un permis pour couper le bois, la paille entre autre. Certains y pénètrent frauduleusement pour la collecte de produits forestiers non ligneux, la chasse, la pêche ou le pâturage.

En cas d'infraction constatée par l'agent forestier, la personne incriminée paie une transaction définie dans le code forestier.

Pour les personnes interrogées 83,50% disent avoir entendu parler des textes réglementant la
gestion des ressources naturelles dans les aires protégées mais n'arrivent pas à citer les

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0

Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées

différents codes existants. Elles sont informées les plus souvent par les forestiers lors du paiement d'une transaction. Seules 16,50% disent ne pas connaître l'existence de ces textes.

Figure 6 : connaissance des textes et lois

VI.3. Les différentes pressions

VI. 3.1. Exploitation ilégale des ressources biotiques du parc VI.3.1.1. Le braconnage

Les entretiens tenus avec des chefs de ménages et des chasseurs nous ont permis de cerner l'origine et les causes du braconnage. Le développement du braconnage dans la zone est dû à: - un accès facile aux armes à feu ;

- une grande demande pour la viande de brousse et au développement de nombreuses filières pour la commercialisation des produits de la chasse (la viande de brousse, des sous-produits de la faune sauvage) ;

- un bas revenu et peu d'opportunités pour les populations périphériques.

Un personnel pour la surveillance composé de gardiens, de pisteurs et de porteurs, devait être recruté par l'ONG APRES FASO pour lutter efficacement contre le braconnage et mis à la disposition de la DPECV de Boromo. Mais l'ONG n'était pas en mesure de respecter ses engagements par manque de moyens financiers. Pour les activités de contrôle sur une zone de plus de 80 000 ha, les moyens humains (six agents des Eaux et Forêts) sont très limités. Les moyens matériels sont également insuffisants : 5 motos pour les 5 agents relevant de la province des Balé, dont 2 sont en panne ; 4 vélos acquis en 1992 (projet éléphant) pour les 4 gardiens de forêt ; un land rover en panne depuis 1997, acquise en 1989 ; un radio émetteur récepteur avec 3 Talkie Walkie en panne depuis 1997. Ces conditions de travail difficiles, ont rendu la surveillance presque impossible.

Malgré la persistance du braconnage dans la zone, seuls deux individus ont été appréhendés entre 2006 et 2008 par la DPECV (voir tableau n°3 ci-dessous) pour des motifs différents. Ces résultats montrent que le parc n'était pas du tout surveillé.

Tableau 3: Braconniers arrêtés entre 2006 à 2008

Braconniers

Village d'origine

Nature de
l'infraction

Peine infligée

01

01

Koti

Chasse en zone
protégée

10.000F CFA

02

01

Boromo

Chasse illicite

30.000F CFA

Total

02

 

40.000F CFA

Source DPECV/Boromo 2009

L'insuffisance considérable du personnel de surveillance et de moyens a entraîné des intrusions irrégulières des populations à l'intérieur du parc, occasionnant un braconnage intensif. L'implication des populations environnantes dans l'aménagement et la gestion des écosystèmes garantiraient la viabilité de l'aire protégée.

En 2008/2009 pour la réhabilitation du PNDB, l'UG de Boromo a procédé à un recrutement de pisteurs dans la même localité pour former une brigade LAB (voir tableau n°4 ci-dessous). L'effectif des agents de la LAB est très faible pour surveiller 80 600ha. Ils ne disposent pas de moyens adéquats pour la LAB. Pour le moment, ils sont motivés par leurs statuts de pisteurs qui leur procurent non seulement un salaire mensuel mais aussi un rang social dans leurs villages. Il urge de revoir le statut des pisteurs pour leur permettre de faire correctement la répression. Ils doivent avoir l'autorisation de port d'arme entre autre. Il faut les doter suffisamment de minutions, d'armes et d'équipement de terrain.

Tableau 4: Moyens humains et matériels pour la LAB

Effectif

Type arme
utilisé

Moyens de
déplacement

Equipement des agents

07 Pisteurs
01chauffeur

02 Kalachnikov
02 HK 33

03 Calibres 12

07 vélos
01 véhicule pick-up

Lits de camps
Tenue avec des chaussures et bas
Boite à pharmacie

Source UG/ PNDB-2009

La Brigade a effectué vingt sorties entre les mois d'avril et mai 2009. Les résultats obtenus
sont très significatifs comparés à ceux de la DPECV. Une centaine de personnes sont

32
2

Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées

interpellées dont cinq braconniers en possession de fusils de chasse calibre 12 pour chacun, et deux autres sont en fuites (OUEDRAGO, 2009a). Au niveau de la mare de Soumbou, nous avons observé deux huttes construites par les braconniers pour guetter les animaux au niveau de ce point d'eau. Les traces de vélos, de charrettes équines et les empreintes d'être humains sont visibles partout dans le parc. Cette situation confirme les résultats du survol aériens réalisé par l'UICN en 2009 qui avait fait une estimation de 450 personnes présentes dans le parc.

Toutes les espèces animales sont menacées d'extinction par le braconnage. Il faut une gestion rapprochée par la mise en place de postes de garde dans des lieux stratégiques pour appuyer la brigade mobile.

Pour éradiquer le braconnage :

- l'implication de la population périphérique dans la surveillance du parc apparaît de plus en plus comme une nécessité. Il est souhaitable d'intégrer peu à peu les responsables locaux en périphérie à la gestion globale du parc, en les responsabilisant dans la prise de certaines décisions pour le respect de l'intégrité de l'aire protégée.

- La possibilité de séjour et de circulation des agents du parc, en tout temps et tous lieux, est une condition essentielle de la réussite de leur mission, à l'intérieur comme à l'extérieur du parc. En fonction du travail de réorganisation du parc, il faudra établir des postes de surveillance fonctionnels dans les zones reconnues prioritaires.

- Afin de permettre une mobilité optimale des agents dans le cadre de leurs fonctions, un équipement complémentaire en matériel léger et l'attribution de certains moyens rapides de locomotion sont indispensables. La circulation des informations au sein du parc, mais également entre les postes et l'Unité de Gestion, est un élément clef de la réussite des opérations menées.

- l'acquisition de moyens financiers et matériels adéquats par la valorisation de la faune en développement des activités génératrices de revenus tel que l'écotourisme.

- Le niveau et les compétences du personnel en place au sein du parc sont déterminants pour la réussite de la conservation. Pour améliorer ces aspects, il faut promouvoir la formation continue des pisteurs recrutés. Un recrutement de pisteurs pour compléter les effectifs s'avèrent indispensable car pour chaque sortie les pisteurs doivent contribuer au suivi écologique ;

- La mise en place projet d'élevage de faune (pintade, aleucode...) dans les villages riverains va permettre aux populations d'avoir de la viande et des revenus considérables.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams