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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du parc national des "deux balé"/burkina faso

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par Serigne Modou SARR
Institut International d'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement(2iE) - Master Spécialisé en Gestion des Aires Protégées 2008
  

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VI.3.1.2. Les pressions pastorales

L'élevage constitue la deuxième activité économique de la commune de Boromo. Il est pratiqué aussi bien par les pasteurs Peulhs que par les sédentaires. Il est essentiellement de type extensif.

Figure 7: Comparaison effectifs cheptel de la commune de Boromo entre 2000 et 2008

L'effectif du cheptel ne cesse d'augmenter d'une année à l'autre dans la province des Balé (voir figure n°7 ci-dessus). Sur une période de 7 ans le bétail a fortement augmenté. Les bovins sont passés de 6142 à 6608 têtes. Le nombre d'ovins est passé du simple au double et celui des caprins a triplé. Cette situation pourrait s'expliquer par:

- la bonne maîtrise des différentes pathologies animales

- La disponibilité du fourrage avec des points d'eau permanents (le fleuve Mouhoun) dans les aires protégées qui constituent un point d'attraction pour les animaux domestiques surtout avec les feux d'aménagements favorisant la repousses des herbacées.

Le PNDB est recouvert d'une végétation luxuriante qui forme un fourrage abondant et de qualité. De nombreux troupeaux de boeufs, deux ânes et un chien ont été observés dans le parc durant notre séjour. Les nombreux campements d'éleveurs et les espèces végétales émondées par les Peulh pour leurs troupeaux témoignent de l'impact négatif de la pression pastorale sur les ressources naturelles du parc.

Le recensement aérien de 2002 a estimé le nombre de bovins présents dans le parc à plus de 5000 têtes et les effectifs des boeufs consignés dans la base de données du service élevage est de 6608 têtes. La comparaison entre ces deux résultats montre que les aires protégées sont utilisées par les éleveurs comme une zone de pâturage.

Figure 8: bovins appréhendés dans le parc par la DPECV en 2008

Pour lutter contre ce phénomène, les gestionnaires ont recours à des amendes pour les propriétaires de ces troupeaux conformément à la loi n°006/97/ADP du 31 janvier 1997, portant Code Forestier au Burkina Faso qui stipule à son article 260: « sont punis d'une amende de vingt mille francs à deux cent mille francs (20.000 F à 200.000 F) et d'un

emprisonnement d 'un mois (1) à un (1) an ou de l'une de ces deux peines seulement: ceux quilaissent divaguer les animaux dans les forêts non ouvertes à leur pâturage». L'application

effective de cette loi ne dissuade pas certains éleveurs. Ils sont toujours prêts à payer la transaction financière.

Les villages riverains tels que Poura, Wacko, Virou, Siguenoghin et Boromo posent plus de problème pour la divagation du bétail (voir figure n°8 ci-dessus).

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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées

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Figure 9 : Bovins trouvés dans le parc et ayant fait l'objet d'une transaction

La DPECV a appréhendé en 2007/2008, 1039 bovins dans le parc et les propriétaires de ces troupeaux ont été verbalisés. Et en avril 2009 juste un mois après la nomination du chef de l'UG/PNDB, 1444 boeufs sont conduits à la fourrière de communale de Boromo et la brigade LAB a mis en fourrière 452 boeufs le mois suivant. Dans ces deux mois, les pisteurs ont pu conduits 1896 boeufs dans la fourrière de Boromo (OUEDRAGO, 2009b). Il y'avait 1UBT3 par km2 dans le parc avant la mise en place de l'unité de gestion. Nous avons constaté que les éleveurs ont commencé à fuir la zone. Dans leur tradition ils n'aiment pas que leurs biens surtout le bétail soient mis sur la place publique. La seule occasion que cela se produisait c'est après le décès d'un chef de famille pour le partage de ces biens par ces héritiers. Et donc la « méthode fourrière communale » semble être efficace même si les éleveurs se plaignent beaucoup.

La présence de bétail dans le parc constitue une menace pour les écosystèmes et les espèces en raison de la perturbation de la faune et de la flore, de la compétition de la faune sauvage et du bétail pour les ressources alimentaires, des risques de transmission d'épizooties à la faune sauvage, des risques d'empoisonnement des grands carnivores par les éleveurs, du braconnage, etc.

Les différents services déconcentrés de l'Etat à Boromo doit travailler en synergie dans l'aménagement du terroir pour définir une zone de pâturage avec des points d'eau permanents dans la localité.

3 UBT: Unité Bovine Tropicale (correspond à un bovin vivant d'un poids de 250 kg)

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