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Contribution de la communication dans le fonctionnement du syndicalisme au Tchad:cas de l'Union des Syndicats du Tchad

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par Augustin DJIMLEM
Université N'Djamena - maitrise 2006
  

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Section 2- Les moyens de communication de l'UST.

Pour établir une relation de confiance ou de bonne entente avec ses membres et ses partenaires qui sont le patronat et le gouvernement, l'UST a besoin de communiquer. La communication contribue à la notoriété et à la formation d'une image de marque. Elle sert en quelque sorte la publicité de la confiance de l'organisation auprès des partenaires et du public cible.

Pour qu'elle réussisse, il faut qu'elle repose sur des stratégies rigoureusement établies. Mais pour s'exprimer pleinement, la stratégie elle-même a besoin d'outils judicieusement choisis et adaptés aux objectifs recherchés et aux cibles. Et pour bien sélectionner ces outils ou moyens de communication avec son public, il faut bien les connaître car ils sont nombreux. Pour mieux communiquer avec ses membres, l'UST a choisi quelques moyens ci - dessous.

2.1- La formation syndicale

La formation est l'un des moyens importants de la communication au sein de l'UST ; car un des rôles importants de l'UST est d'éduquer les travailleurs à travers les informations et formations. Souvent les formations portent sur les droits des travailleurs. Beaucoup de travailleurs ne connaissent pas leurs droits et se laissent ainsi influencés et, parfois exploités, par leur employeur. Le premier pas est d'abord de comprendre ses droits et aussi ses devoirs. Mais cela ne suffit pas, il faut aussi comprendre les situations dans lesquelles vivent les travailleurs et plus largement comment évolue la société dans laquelle on vit. Ainsi, l'UST a aussi à former ses adhérents à comprendre les situations sociales. Ils pourront le faire utilement en les faisant réfléchir aux problèmes qu'ils rencontrent tous les jours au travail.

A travers ce qu'on vit, on peut apprendre à découvrir ce qui se joue d'important pour soi, pour les autres et pour l'avenir des travailleurs et du pays. On apprend ainsi à faire des analyses politiques et sociales. Pour pallier les ignorances de certains travailleurs, l'UST fait recours aux militants rompus dans le syndicalisme, qui ont déjà réfléchi avant, à ouvrir l'esprit des militants. C'est à ce prix seulement que les militants de l'UST peuvent jouer un grand rôle dans l'évolution sociale du pays.

Plus un travailleur est formé à l'analyse politique et sociale et au droit social, plus il comprendra ce qui se passe pour lui et les autres. Il pourra alors, en connaissance de cause, choisir les stratégies syndicales qui conviennent aux problèmes sociaux à résoudre

La formation syndicale représente donc un élément essentiel de la transformation sociale. Elle façonne les esprits et oriente les mentalités des militants ; elle est au sens fort du terme, idéologique. C'est une occasion de partage, d'échange et de mise en commun des idées et des opinions.

Ces formations mettent l'action d'une part sur le droit du travail tchadien, droit et devoirs des travailleurs, d'autre part sur les droits syndicaux et autres droits humains. Les explications et commentaires de certains extraits des conventions internationales, le rôle des délégués syndicaux et l'histoire du syndicalisme en Europe et particulièrement son évolution en France, puis en Afrique sont également des thèmes retenus pour ces formations. Aussi, les stratégies de luttes syndicales et les méthodes de négociation et d'encadrement des militants sont-ils au coeur de ces enseignements.

Une des fiches de formation de l'UST intitulé  « le syndicalisme : définition et objectif », énonce clairement qu'au coeur du syndicalisme, il y a une lutte de libération et que le syndicalisme est pour les travailleurs, l'instrument nécessaire de leur promotion individuelle et de construction d'une société démocratique.

Pour cette centrale syndicale qu'est l'UST, la formation assurée à ses membres vise généralement à leur inculquer les exigences du syndicalisme : justice, fraternité, paix sociale entre les peuples, qui inspirent le combat pour la liberté et la meilleure condition de travail et de vie.

Les droits de l'homme font l'objet des enseignements, parce qu'ils doivent inspirer l'action syndicale. A ce sujet, il est rappelé aux militants de l'UST que tout homme a droit à des conditions de vie permettant sa survie et sa reproduction, ainsi qu'à la liberté de conscience, d'opinion et d'expression. La démocratie doit lui assurer l'indépendance judiciaire, l'objectivité de l'information, l'accession à tous les niveaux de l'enseignement, la participation active à l'élaboration et au contrôle des décisions politiques. Elle doit aussi lui garantir un emploi, un revenu suffisant pour lui et sa famille, l'accession à la propriété privée, le libre exercice de l'action syndicale et du droit de grève.

A noter aussi que ce « fétichisme » des droits de l'homme dissimule mal la tension quasi permanente entre l'UST et le pouvoir politique de la place, car ces droits tendent à devenir le cadre unique dans lequel les conflits socio-politiques se déroulent et trouvent leurs solutions. Ce cadre avantage plus les syndicats que l'Etat. C'est pourquoi celui-ci tend à s'écarter de cette référence dans laquelle les premiers veulent l'enfermer et s'offusque sans cesse en les qualifiant d'être la citadelle de l'opposition ou bien considère les grèves et revendications syndicales de revendications politiques.

Les formations organisées par l'UST à l'endroit de ses militants sont généralement rendues possibles grâce à l'appui financier et technique de l'Organisation de l'Unité Syndicale Africaine (OUSA), la confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL), la Centrale Syndicale Suédoise (LO.TCO), du Bureau International du Travail (BIT) selon les cas mais aussi avec ses propres moyens.

2.2- La presse syndicale : UST-INFO

Dans ce monde dominé par les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC), on ne peut pas vivre et se laisser surprendre par les évènements mondiaux, nationaux. Il faut donc investir pour cela. C'est pourquoi, l'UST trouve judicieux qu'il faille développer la communication en son sein pour mieux lutter ou surveiller tout ce qui se passe autour de lui. Cette surveillance et cette vigilance constituent des vecteurs clef de son adaptation aux changements et par delà sa réussite.

C'est ainsi qu'est né en 1993, le bulletin de liaison de l'Union des Syndicats du Tchad (UST) dénommé «  UST-INFO » (annexe 1). Un tel support de communication servirait à coup sûr de passerelle entre les partenaires sociaux qui sont le gouvernement, le patronat et la centrale syndicale. Car « un travailleur non informé est un travailleur infirme »12(*) disait Jacques Lambert

L' « UST-INFO » est un bulletin qui permet à l'UST, non seulement de sensibiliser les militants mais aussi de leur informer ses activités et ses prises de positions en faveur de l'amélioration de vie de ceux-ci. Ce bulletin leur permet également d'informer l'opinion nationale et internationale du bien-fondé de ses revendications, souvent dénaturées par le gouvernement qui ne respecte pas toujours ses engagements et promesses vis à vis des travailleurs.

Un des rôles importants des syndicats en général et de l'UST en particulier est d'éduquer les travailleurs à travers les informations qu'on peut leur donner et des occasions qu'on peut leur offrir de réfléchir ensemble à ce qui se passe pour eux et autour d'eux. Ce travail n'est jamais fini, il demande des années.

UST- INFO constitue un guide pour tous les militants. Il permet aussi de maintenir des contacts permanents et d'échanges d'expériences entre la centrale et ses affiliés d'une part, et les centrales africaines et européennes d'autre part. En outre, les différents syndicats affiliés à l'UST pourront y relater à souhait par courrier ou d'autre moyens ce qui se passe dans leur lieu de travail et exposer les difficultés qu'ils rencontrent. Ce bulletin constitue pour l'UST un moyen de lutte au quotidien car l'information fait partie de la formation des syndiqués.

Ce journal vient remplacer les traditionnels instruments ou outils d'information et de mobilisation de masse que sont les tracs et les meetings en période de conflits.

Depuis sa naissance, l'UST-INFO n'a paru que onze (11) fois jusqu'à là.

Cette irrégularité est due aux raisons conjoncturelles. Qu'à cela ne tienne, ce périodique fait des efforts pour couvrir les grandes manifestations syndicales comme les marches pacifiques de protestation, de revendication, les défilés et fêtes du travail du 1er mai de chaque année, les congrès, les Assemblées générales et les cycles de formations ouvrières de l'UST.

Les points de vue de l'UST sur les situations politiques et socioéconomiques du pays ne sont pas perdus de vue dans les colonnes de ce bulletin. Le journal consacre une bonne partie de ces pages aux commentaires de ces situations susmentionnées et on peut y voir très clairement apparaître la position de la centrale ou des syndicats de base. Certaines conventions internationales liées à la liberté syndicale font l'objet de commentaires et l'annonce des futures réunions de l'institution ainsi que ses simples communiqués d'information y figurent en bonne place.

Le journal est aussi un répertoire de conseils et bien d'autres connaissances nécessaires au bon fonctionnement de l'UST. Ce journal d'information est l'oeuvre d'une petite équipe du service de la communication rassemblée autour du Secrétaire général de l'UST. Son tirage dépasse rarement 1000 exemplaires. Il est destiné d'abord aux travailleurs et éventuellement d'autres publics, et ce, à travers certains réseaux de distribution bien définis et bien établis par le service de la communication, publication des archives et celui chargé de la commercialisation. Le journal se vent au prix de 300 francs CFA.

A noter que le succès de chaque parution de l' « UST-INFO » est aussi à mettre à l'actif de l'existence de réseaux parallèles d'information, non seulement au niveau des syndicats mais aussi de chaque citoyen soucieux de s'informer.

Dans un contexte où la radio, la télévision et les journaux sont contrôlés par le pouvoir, les gens n'accordent pas entièrement confiance à ces sources d'information. Ils suspectent de ne refléter que les vues officielles. L'information nationale soufre d'une crise de crédibilité. D'où l'importance de la publication de presse syndicale.

Organe de communication de masse de l'UST à l'intérieur aussi bien qu'à l'extérieur, l' « UST-INFO » reste un instrument idéal permettant aux militantes et militants de l'UST de faire valoir leur point de vue concernant leurs préoccupations en matière de conditions de vie et de travail.

Cependant, il faut faire attention. L'information syndicale n'est pas sans danger. Elle peut aussi contenir des maladies qui peuvent pervertir le combat des travailleurs et les faire dévier de leurs objectifs. On parlera alors de la désinformation. Il y a désinformation, lorsqu'on fait croire pour vraie une nouvelle que l'on sait fausse à des fins de tromperie ou pour inciter les gens à agir dans le sens que l'on veut. On accuse souvent les discours politiques d'être de la désinformation, mais cela peut aussi arriver pour les discours syndicaux. Ils défendent alors un ensemble d'idées préconçues qui ne correspondent à ce que vivent ou veulent les gens. Par exemple, quand les syndicats se disqualifient entre eux sans arguments objectifs. On peut ainsi conduire les gens à des actions répréhensibles ou les faire tomber dans l'erreur. Des informations trop partisanes peuvent aussi jouer un rôle négatif dans l'action syndicale. Elles créent alors des divisions entre les gens. Lorsque les militants se rendent compte qu'ils ont été manipulés, ils deviennent méfiants et se retirent, alors qu'on aurait plutôt besoin qu'ils s'engagent.

Aussi bonne à savoir, ses parutions bénéficient-elles de la contribution de CGT- FORCE- OUVRIERE, une confédération française partenaire de l'UST et son département de la formation et de la presse.

2.3- le manuel d'éducation ouvrière

Le travailleur est au centre de toutes les activités de production. On ne peut en aucun cas parler du développement économique et social d'un pays sans évoquer l'importance du facteur travail. Cependant, les rapports entre travailleurs et détenteurs des moyens de production ont toujours évolué en faveur des employeurs même si aujourd'hui les travailleurs ont réussi à s'imposer dans certains domaines.

Au Tchad, la situation n'est pas satisfaisante. Ce n'est peut être pas de la faute du législateur mais une situation qui est peut être due en bonne partie à l'ignorance des travailleurs qui ne maîtrisent ou ne connaissent pas leurs droits et devoirs. C'est pour cette raison que dans le cadre de son programme de formation, l'UST a approuvé le projet d'éducation ouvrière par la Méthode de Formation des cercles d'Etudes (MEFOCE) initiée par l'Organisation de l'Unité Syndicale Africaine (OUSA), la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL) et les Syndicats suédois (LO-TCO).

De ce projet, sort le manuel « Education ouvrière, cercle d'étude » , élaboré par un comité National de Rédaction (CNR) désigné à la suite du séminaire de formation d'instruction syndicale tenu à N'Djaména du 1er au 10 août 1990.

Après recherches, le Comité national de Rédaction a abouti à la confection de ce manuel. Les thèmes abordés dans cette brochure, loin de représenter une liste exhaustive, couvrent dans une certaine mesure les préoccupations premières des militants de base. Les dix thèmes retenus et développés dans ce manuel pour l'éducation des travailleurs tchadiens sont : entreprise et facteurs de production, contrats et conflits de travail, le syndicat, Buts et objectifs de l'UST, le rôle des délégués du personnel, les finances syndicales, les techniques des réunions et de décisions, techniques de négociations collectives, les coopératives et enfin démocratie et syndicat. Ces différents thèmes sont munitieusement détaillés et présentés dans un langage clair et précis, accessible à tous. Ils constituent un instrument précieux pour les travailleurs tchadiens. Mieux formés, les militants syndicaux mèneront leurs actions dans l'intérêt général.

Ce manuel amène les travailleurs tchadiens à connaître non seulement leurs droits mais aussi à les brandir au cas où ils seraient bafoués. Ce sera la naissance de la vraie justice d'où sortira un Tchad démocratique, fort et développé.

Ce document qui présente l'UST dans toutes ses structures et son fonctionnement et des thèmes susmentionnés, est publié par l'UST et mis gratuitement à la disposition de ses militants. Il constitue bien à cet effet, un moyen de formation et d'information de l'UST avec ses militants. Elle assure de ce fait une fonction communicationnelle.

2 . 4 - Le tableau d'affichage

Le tableau d'affichage est utilisé comme un support de communication de l'UST avec son public cible que sont ses affiliés et militants.

Comme son nom l'indique, le tableau d'affichage sert à placarder les différents communiqués, les dates des réunions des membres du Bureau exécutif, des cérémonies ou encore des ateliers de formations et d'autres informations de l'UST. Ces informations s `adressent généralement au public de l'UST.

Le tableau d'affichage est d'une utilisation souple et rapide en matière de diffusion de l'information. Il est généralement placé dans un endroit qui ne peut échapper à la vue de celui qui vient au siège de l'UST. De ce fait, le tableau d'affichage fait office d'outil de communication interne et externe de l'UST avec un excellent rapport coût / efficacité.

2 . 5 - Le rapport général d'activité

Le rapport annuel récapitule les différentes réalisations et activités de l'organisation durant l'exercice clos et appelant un jugement sur cette activité. C'est un bilan d'activités qui débouche sur des orientations nouvelles. Au niveau de l'UST, c'est généralement le secrétaire général (SG) qui est l'auteur d'un tel rapport. Ce rapport annuel de gestion est publié et soumis à l'approbation d'une Assemblée Générale ou d'un congrès des délégués de l'UST.

Ils mettent l'accent sur :

- La conformité des actions du Bureau Exécutif de l'UST aux décisions prises antérieurement et qu'il avait mission d'exécuter ;

- Les résultats obtenus de la lutte syndicale et sur le progrès ;

- L'efficacité des mesures d'innovation et d'organisation que le Bureau a été amené à prendre ;

- les difficultés qu'il a eues à rencontrer, et qui tiennent à la conjoncture, à des incidents locaux du genre rapport quelquefois exécrables avec le politique, le patronat.

Ce rapport relève à la fois du plaidoyer et du communiqué de victoire, mais aussi de la présentation objective des faits. A noter également qu'il comprend forcément autres développements :

- Un aperçu de la situation générale des travailleurs de l'UST (contexte économique social ou politique) ;

- Une description et une appréciation de la situation particulière de l'UST (ce qui la favorise ou ce qui cherche à lui nuire) ;

- Un exposé détaillé des décisions et actions dans les divers domaines d'intervention de cette centrale syndicale ;

- Un résumé du bilan financier et des succès acquis ;

- Une évocation des activités en cours de réalisation et des perspectives à court et à moyen terme.

Cet acte constitue véritablement un aspect de relation avec les militants. Il est devenu le support de l'institution et de ses activités. Il est généralement diffusé au mois de juin sur la base de l'exercice précédent. Il fait une mise au point périodique sur la situation générale de l'UST et sert de base à une politique de communication. L'objectif recherché est d'informer pour établir une relation de confiance avec le public partenaire ou produire un effet rassurant et encourageant. C'est un très bon outil pour le public interne, notamment les responsables de l'UST mais aussi un moyen de persuasion auprès des autorités publiques et des organisations internationales qui volent souvent au secours de l'UST. Ce manuel est mis à la disposition de tous.

2.6- Les réunions inter services

La réunion inter service est un moyen oral de communication. Elle est très pratiquée par l'UST à cause de sa simplicité et son efficacité. Elle a pour objectifs de permettre des rencontres entre différentes structures de l'UST, en vue d'échange, de présentation des activités des structures mais aussi d'offrir un cadre de débats entre les participants. Ces réunions se tiennent généralement la fin de semaine et ont une durée de deux à trois heures. Elles permettent de mieux connaître les activités d'autres responsables en charge de certaines structures de l'UST et les enjeux et contraintes de différents services.

2.7-Les rencontres amicales comme moyen de communication

Au Tchad, ou du moins à N'Djamena, la vie associative est florissante. On se rencontre sous de multiples prétextes, en toute occasion. Il y a le groupe de ceux qui ont étudié ensemble au niveau national ou international, des habitués de la vie professionnelle ou encore ceux qui appartiennent à une même association. Ces rencontres sont autant de canaux de circulation de l `information syndicale, de lieux d'échanges et de solidarité. Les militants syndicaux insérés dans ces groupes y trouvent l'occasion de véhiculer les informations et susciter des adhésions. L'important pour ces militants est de créer entre eux une certaine affinité idéologique et même politique.

Section 3- Les relations presse de l'UST

Sachant qu'elles sont la techniques de communication de masse et sachant que l'aspect institutionnel de cette communication joue un rôle stratégique aussi importante que la communication publicitaire, il faut naturellement s'attacher à mettre en place une politique efficace de relation avec la presse ou les médias tout simplement. Mais quels sont les objectifs de la communication avec la presse, quelles sont les cibles de cette communication avec les milieux de la presse. ? Comment la pratique-t-on, et avec quels moyens ?

La communication avec la presse est une technique à part entière, dont le rôle stratégique ne cesse de se développer et demande de professionnalisme. C'est une communication que l'UST établit avec les journalistes en général. Elle vise à favoriser la diffusion des messages informatifs à caractère institutionnel de l'UST. Elle est susceptible de contribuer à la mobilisation, au développement, à la formation, à l'éducation ou à la conscientisation des militants membres de celle-ci.

Lorsqu'une information concernant l'UST est diffusée par un organe d'information, elle bénéficie de la caution de l'organe diffuseur d'où la préférence à la presse. On peut donc, sous forme de boutade rappeler cette affirmation populaire « c'est dit à la radio, donc c'est vrai » ou « c'est écrit dans le journal, donc c'est vrai ». Pour faire passer ces informations à travers les médias, l'UST utilise des moyens oraux (conférence de presse, point de presse...) ou écrits (communiqué de presse, dossier de presse..).

3 .1 - L'émission « tribune des travailleurs »

L' « émission tribune des travailleurs » est créée aussitôt que la radio FM Liberté a été créée. Avec cette radio, l'UST a établi une relation de partenariat. Cette émission est effective grâce ce partenariat.

L'Objectif de cette émission est d'informer pour mieux former et de sensibiliser les travailleurs sur les droits syndicaux et autres droits humains ; car la lutte syndicale, d'où qu'elle soit, exige que les adhérents à tous les niveaux aient une connaissance adéquate, non seulement de leur milieu et de leur environnement immédiat, mais aussi de leurs droits et de leurs responsabilités.

Cette émission vise donc à apporter une contribution brève mais pertinente de manière à rendre les travailleuses et travailleurs plus conscients et plus aptes à défendre leurs droits et améliorer leurs conditions de travail.

La sensibilisation occupe une place de choix au cours de cette émission surtout que l'UST ne dispose pas assez de moyens pour former et informer tous ses militants sur les droits syndicaux.

Cette émission est d'une importance capitale parce qu'elle donne le contenu de certaines conventions, de certains traités ratifiés par le Tchad (relatifs aux droits des travailleurs) C'est donc une tribune qui forme et informe les travailleurs et le grand public en général. Elle se passe sur les antennes de la radio FM Liberté tous les jeudis de 17h à 18h soit une heure de production.

En ce qui concerne sa réalisation, le ou les journalistes réalisateurs de l'UST invitent généralement des personnes intéressées par les problèmes des travailleurs et débattent avec elles d'un sujet choisi et préparé d'avance par le journaliste animateur de l'émission et son ou ses invité(s) (voir un exemplaire d'une fiche de cette émission annexe 3)

A travers les questions- réponses, on donne à comprendre aux auditeurs sinon aux travailleurs leurs droits et libertés. Il arrive ou le réalisateur de l'émission, seul peut prendre un sujet ou une convention et en faire lecture suivie de commentaire, d'explication et d'exemple pour que les travailleurs puissent bien les comprendre afin qu'ils soient outillés pour faire face aux autorités qui chercheraient à bafouer les droits syndicaux.

Aussi, arrive - t - il que le chargé de communication ou d'autre personne ressource du Bureau Exécutif de l'UST anime à seul une série d'émission, par exemple sur les conditions de vie des travailleurs,  les confiscations de la liberté syndicale Il s'entretient avec ces travailleurs et fait diffuser l'émission. Pour la marche de cette émission, le caractère bénévole a été déterminant.

3.2- les communiqués de presse

De plus en plus, les entreprises et les collectivités institutionnelles ou associatives entretiennent des rapports avec les médias (presse, radios, chaînes de télévision, voire Internet), par l'intermédiaire desquels elles font passer leurs informations. Cela fait partie de la politique de communication. Dans tous les postes de travail, chacun peut avoir un jour à s'adresser aux journalistes, spécialisés ou locaux, pour atteindre, grâce à eux, le public le plus large.

L'UST a justement compris cela et se sert des communiqués de presse et communiqués simples pour informer son public.

Le communiqué de presse (voir annexe 2) est un texte qui apporte une information réelle, c'est- à- dire nouvelle, et qui est envoyé aux médias. Son contenu est non publicitaire. L'UST fait usage de cette forme de communication pour signaler une innovation, un évènement, une manifestation, et en cas de situation difficile inattendue, pour diffuser à l'endroit de son public une mise au point.

La présentation des communiqués de presse de l'UST tout comme le contenu offrent généralement une image digne de cette organisation syndicale. Ils sont toujours imprimés sur papier à l'en-tête (éléments de référence de l'UST) : le logo qui est un rectangle bleu au milieu duquel brille une lune, le numéro de téléphone et la Boite Postale.

Ensuite vient la mention COMMUNIQUE DE PRESSE. Le lieu et la date d'émission sont lisiblement indiqués. Le titre est choisi et vient le texte en question. En bas du texte, il est écrit le nom de l'émetteur qui peut être le Secrétaire Général, son adjoint ou par un secrétaire chargé de la communication, publication et des archives de l'UST.

En plus du communiqué de presse et communiqué simple, le secrétariat à la communication de l'UST publie régulièrement et selon les besoins et circonstances des messages, des annonces et des droits de réponses dans les journaux de la place. Très souvent, c'est pour rectifier des fausses informations.

Section 4- l'impact de la communication dans le

fonctionnement de l'UST.

Tout être, tout objet, tout phénomène existe parce qu'il entretient avec les autres des interactions qui s'interpénètrent dans un système : la communication. Selon cette réflexion, tout ce qui existe est le résultat d'une communication. L'affirmation n'est pas très loin de la vérité. Cependant, partir d'une telle démarche pour dégager l'impact ou la contribution de l'action d'une communication serait trop simpliste et contribuerait à faire de l'amalgame. Mais il faut aussi reconnaître qu'il n'est pas aisé de chiffrer les résultats d'une action de communication. « Il est quasiment impossible de chiffrer la rentabilité d'une action de communication : les retombées en sont essentiellement quantitatives »13(*), nous indique M.H. Westphalen. En effet, comment mesurer l'amélioration de l'image de l'UST? Comment connaître et quantifier le caractère opérationnel de cette image ? Comment lui attribuer avec sûreté telle ou telle part dans la bonne marche des activités ? Qu'à cela ne tienne, ces quelques indications en matière de stratégie de communication peuvent nous aider à évaluer l'action de la communication existent :

- Notoriété : qui connaît l'UST ? Avec quel degré de précision ?...

- Réaction de l'environnement : qu'en pense le public local ou les militants ? Quelles impressions ont les autorités publiques de l'UST?

- Répercussions sur la motivation des militants : l'action a-t-elle sensibilisé les travailleurs membres de l'UST ?

- Mise en valeur et exploitation par les médias : les journalistes sont-ils au courant de ce qui se passe ? Dans quel esprit ? En quel terme ? En parlent-ils positivement ?

Ces questions ne sont certes pas parfaites! . Elles constituent néanmoins un canevas suffisant pour dégager l'importance de la communication dans le fonctionnement de l'UST. Pour mettre en évidence l'impact de la communication au sein de l'UST, nous procéderons public par public et organe à près organe

4.1- Les militants responsables des organes du Bureau central de l'UST

C'est aux travailleurs militants membres permanents ou non permanents du bureau central de l'UST que revient la charge de produire des stratégies et idées novatrices pour le bon fonctionnement et l'aboutissement des objectifs de l'organisation en tenant compte des réalités locales.

De par leur place dans l'organisation, les responsables de l'UST à différents niveaux sont les « colporteurs» d'image et le « pivot » des activités. « Les organisations qui réussissent sont celles qui parviennent à mieux susciter l'adhésion de tous ceux qui y travaillent »14(*), fait remarquer Edouard Balladur. L'UST semble comprendre cette donne.

En effet, les différents responsables du bureau exécutif de l'UST sont rendus, à la fois, vecteurs et objet de la communication. Le secrétariat chargé de la communication, publication et archives produit ou fournit aux responsables de tous les organes (voir structure de l'UST Chapitre :III, section. 3) de la centrale des documents et informations leur permettant de conduire les luttes syndicales, de bien mener des négociations collectives, de bien rendre efficaces les interventions, sensibiliser les syndiqués et surtout de bien analyser les problèmes sociaux, économiques et politiques du pays. Et l'efficacité des dirigeants dépend des moyens mis à leur disposition, notamment l'information adéquate. Grâce au secrétariat à la communication, nous prenons conscience de nos réalités, de notre mission, témoigne un agent d'élevage membre du bureau de son syndicat de base affilié à l'UST. L'UST fait donc de la communication, un instrument qui vise à intégrer le salarié, à l'initier à la logique des organisations syndicales.

Pour qu'il y ait cotisation, il faut de la communication. Les succès remportés par l'UST en matière du relèvement de SMIG, des salaires et bien d'autres avantages dans le domaine du droit de travail sont les fruits d'une bonne communication.

Les explications, la persuasion et la mobilisation des travailleurs contre des mesures antisociales ou pour la lutte pour les intérêts des salariés se réalisent grâce aux actions communicationnelles.

Une telle prestation ne peut se faire sans un consensus interne et une harmonisation des points de vue et d'actions. Créer un bon climat et harmoniser les actions sont le lot quotidien du secrétariat à la communication. « Mon travail se trouve renforcé par la participation effective du secrétariat à la communication dans l'amélioration des échanges », confie un chargé de la formation ouvrière de l'UST. A travers le journal interne, les entretiens, les réunions, les séminaires et autres formations ponctuelles, le service de la communication travaille en ce sens. « Lorsque la communication interne est bien faite, les résultats au plan de climat sont spectaculaires »15(*)A l'heure actuelle, l'on observe un climat de convivialité apparent au Bureau National ainsi que dans les bureaux des différents syndicats de bases du moins pour ceux de N'Djamena.

Pour mesurer l'importance de la communication dans le fonctionnement de l'UST, Djimet Vanzou, le premier responsable de la communication de l'UST, résume la situation en ces termes :

« Si aujourd'hui, l'UST a le privilège d'être la centrale représentative, de gagner certaines batailles sociales, de disposer d'assez de militants et écoutée par des institutions internationales et organisations soeurs, c'est grâce à sa force de communication »

Cela est à mettre à l'actif de la compétence et à l'ouverture d'esprit des responsables membres du Bureau National de l'UST. Ainsi, les responsables de l'UST à tous les échelons ne sont pas seulement l'objet de la communication. Ils sont aussi vecteurs de l'action communicationnelle. C'est à juste titre que Christian Schneider affirme que « La communication interne est devenue une obligation en même temps qu'un facteur de progrès »16(*) Le progrès et le succès de l'UST dans ces revendications sociales passent aussi par l'image qu'elle projette aux yeux de ces partenaires internes et externes. Cette projection n'est pas un domaine réservé aux spécialistes de la communication. Elle relève du domine des différents responsables et militants avertis de la chose syndicale. Ces responsables sont les premiers agents « vulgarisateurs» des valeurs intrinsèques de l'UST.

Faire du personnel membre du Bureau Central un facteur de conquête de la notoriété et du soin de l'image de l'UST constitue une démarche rentable en terme de qualité des rapports tant au niveau des différentes structures de l'organisation qu'entre les responsables. Imprégnés de la culture de l'organisation, connaissant la nécessité d'une collaboration dans l'exécution des travaux ou des actions à mener, l'ensemble des responsables constitue un atout capital. Et l'organisation s'en sert habilement. Les premiers responsables de l'UST comme Maître Dombal Djimbague Gabriel, ancien président de l'UST s'en vante :

« Nous nous sommes posés longtemps la question de savoir ce que nous étions. Très vite, nous sommes arrivés à la conclusion que les meilleurs vecteurs d'images étaient les gens qui travaillent avec nous. Nous avons la prétention de faire reposer une grande partie de notre image sur notre potentiel de recherche, d'innovation et la qualité de ce que nous faisons. Nous serons d'autant plus sincères sur cette promesse que c'est notre camarade de lutte qui le transmettra »17(*)

L'expérience prouve donc, que les organisations dont on dit le plus de bien et dont les activités sont facilitées, sont celles dont le personnel, les membres informés, motivés, peuvent répondre aux critiques, expliquer les difficultés, diffuser les succès, vanter les mérites. En somme des militants qui agissent en ambassadeurs fidèles, crédibles et positifs.

La contribution de l'action de communication est indéniable. C'est la pierre apportée en vue de l'aboutissement des objectifs de l'UST.

Comme les Responsables membres du Bureau Central et ceux des bases, les travailleurs militants sont aussi des atouts exploités par la communication

4 .2- Au niveau des travailleurs membres de l'UST

Les bénéficiaires des actions de l'UST sont des femmes et hommes travailleurs dans le secteur public ou privé. Cependant, sans eux, l'on ne peut faire triompher les objectifs de organisation. Dans une grande organisation syndicale comme l'UST, l'avis du grand public (militant de la base) est à prendre en considération pour bâtir des stratégies. Pour n'avoir pas compris ou pris en compte cette donne, l'Etat et certaines Organisations Non Gouvernementales (ONG) ont échoué dans les tentatives d'actions de développement pour des raisons suivantes :

« Tant que les intéressés n'ont pas discuté de la question en groupe et que le groupe ne s'est pas prononcé en faveur de la transformation, il n'y rien à faire. La discussion seule n'est pas l'élément essentiel, c'est la participation à l'élaboration des décisions et à leur exécution qui est déterminante »18(*)

Consciente de l'importance que revêt les militants de base, l'UST à travers son service de communication, leur destine une communication qui vise à leur conscientiser par l'entremise des émissions radiophoniques, des ateliers de formations, leur stimuler et leur donner confiance, fierté et espoir. Cela s'effectue grâce à la formation et aux informations d'autres personnes. Des informations apportées sur d'autres travailleurs, d'autres syndicats et leur culture étant indispensables pour l'enrichissement de la culture des militants locaux de l'UST, c'est un investissement sûrement rentable car l'information est auxiliaire de l'éducation et son rôle d'accélérateur de progrès est indéniable. En tout cas, convenons avec l'économiste Alfred SAUVY qu' « il n 'y a pas d'investissement plus productif, et de loin, que la formation des hommes »19(*)Cet effort de conscientisation et de stimulation, chaque jour renouvelé, a des retombées certaines au regard des réalisations sur le terrain de la lutte syndicale : La mobilisation des travailleurs est toujours certaine, grèves acceptées et observées par des militants sincères, des revendications obtenues et des négociations formelles réussies.

En temps de manifestations, de rassemblements, de marches ou de grèves, l'on voit des femmes et hommes se mobiliser. Cela prouve que la communication passe et joue un effet catalyseur et que les militants sont réellement convaincus. La communication contribue à une véritable mutation mentale qui s'opère au niveau des militants.

Ainsi, à travers son approche de communication, l'UST donne confiance, dignité, fierté et espoir à ses militants de base. Par le fait de la communication, l'institution constitue pour beaucoup de travailleurs une identité. Pour s'en convaincre, il suffit de les voir arborer lors d'une fête ou d'une cérémonies des banderoles, des pagnes aux écritures et autres symboles de l'UST avec orgueil ; de même que les tee-shirt, les chapeaux et calendriers, Bref, tout ce qui renvoie ou qui renseigne sur cette organisation syndicale. Donc, au delà de la responsabilité et de la fierté, les militants constituent, pour l'UST, un véritable véhicule de l'image. Car, la politique de communication « ne se résout pas à des simples messages émis, c'est une véritable coopération qui s'instaure, certes technique, mais aussi sociale et humaine »20(*)

4 .3 - Les Médias

Les médias sont un moyen de communication pour L'UST mais ils constituent aussi un public à l'endroit duquel un travail assidu et constant se fait.

En effet, le chargé de communication est un maillon qui rattache l'organisation à l'opinion publique par l'intermédiaire des médias. Cependant, «  de la nature des contacts qu'il aura noués avec ceux-ci, de la teneur des informations qu'il aura réussi à faire passer, dépendra la qualité des retombées pour l'entreprise »21(*). Les médias se situant à l'intersection de tous les publics précités. Ils amplifient et vulgarisent les actions de l'UST. A travers eux, une image citoyenne et valorisante est projetée à l'endroit des travailleurs militants de l'UST et du grand public en général. Les médias sensibilisent, crédibilisent les actions de cette entreprise syndicale et donne confiance aux travailleurs. Ainsi les retombées de communication ci- haut évoquées sont, en partie, à mettre à l'actif de bonne relation établie avec les journalistes. Ceux- ci couvrent les activités de l'UST. La quasi-totalité de papiers venant du secrétariat à la communication et aux publications de l'UST sont diffusés ou publiés par les médias. Cette bonne collaboration se traduit aussi par les rapports très personnels entre le chargé de communication de l'UST, lui aussi, journaliste professionnel avec ses confrères de la place.

En somme, malgré la difficulté de quantifier, de chiffrer la part de la communication dans le fonctionnement et l'aboutissement des objectifs de l'UST, il est possible d'apprécier la qualité de sa contribution quant aux retombées des actions entreprises. Nous avons vu, a travers ce chapitre, que la contribution de l'action de communication est reconnue et est indéniable. Car l'homme est, avant tout, communication. Communication avec la nature qu'il cherche à dominer et la communication avec les autres hommes. « Toute société humaine (...) dépend de son système de communication. Il permet à ses membres de vivre ensemble, de maintenir ou de modifier ses règles et de maîtriser leur environnement »22(*). C'est pourquoi, le service de la communication dans les organisations syndicales, notamment dans l'UST, est une stratégie importante. Cette nécessité est reconnue par le premier responsable de la communication de l'UST, Djimet Vanzou. Son affirmation résume bien notre étude :

« Une structure de communication est nécessaire et souhaitable dans chaque organisation syndicale. Elle est importante pour faciliter les rapports entre différents organes, partenaires et publics. Elle permet aux travailleurs militants de l'UST de donner leur point de vue et de faire des témoignages (...) C'est très important pour galvaniser les militants et se montrer crédible à l'opinion interne et externe »23(*)

Reconnaître la nécessité de la communication dans un syndicat est une chose, profiter de ses actions en est une autre. Ainsi disposer d'un service de communication est bien, mais le rendre efficace, c'est mieux. L'analyse critique du système de communication et la suggestion rendront à notre humble conscience une contribution plus efficace de la communication dans la vie de l'UST à l'avenir. C'est l'ambition poursuivie par la dernière partie de notre étude.

4 .4- Les Autorités Publiques

Les autorités publiques sont les responsables du pays. Ce sont elles qui réglementent tout sur le territoire national. Il faut développer une bonne communication à leur endroit. Leur apport facilite les tâches de l'organisation. L'objet de la communication auprès de ces autorités nationales est d'asseoir une notoriété et de donner une bonne image. La notoriété d'une organisation ou d'une entreprise étant la connaissance de son nom tandis que l'image peut être définie comme étant constituée par l'ensemble des représentations objectives ( faits, caractéristiques matérielles, résultats) et subjectives ( attributs, symboles) qu'un individu perçoit de l'institution.

« L'image apparaît de plus en plus aujourd'hui comme faisant partie intégrante du capital (...). Elle est longue à bâtir, il faut des années, mais lorsqu'elle est solide, conforme à ce que l'entreprise attendait, c'est une forme de fantastique vis- à- vis de l'ensemble des partenaires extérieurs mais vis - à - vis du personnel. Elle dépasse de très loin le strict domaine commercial pour acquérir une dimension stratégique et confère à l'entreprise un véritable pouvoir »24(*). C'est pourquoi, le secrétariat à la communication, publication aux archives de l'UST s'attèle à la soigner chaque jour, notamment auprès des autorités du pays en félicitant et en encourageant le gouvernement à travers les communiqués pour certaines bonnes intentions à l'endroit des travailleurs et en privilégiant souvent le dialogue. Aussi, les autorités publiques sont-elles régulièrement invitées à prendre part aux grandes cérémonies organisées par l'UST où encore à lui ouvrir et clôturer les séminaires et ateliers de formation. Le but recherché est de montrer aux autorités l'utilité, l'importance des actions menées pour le bien être social des travailleurs.

Au résultat de ces actions de communication envers les autorités du pays, l'UST est prise au sérieux par celle-ci et certains de ses responsables sont considérés à un très haut niveau. Le président de la République n'est pas du reste. Il a accordé des audiences plusieurs fois aux responsables de l'UST. Un tel événement, au pays où le président de la République détient la quasi-totalité du pouvoir, a toute une importance et les retombées que ça soit médiatique ou en terme de notoriété et d'image sont certaines. Le ministère de la fonction Publique, du Travail et de l'Emploi qui est partenaire de l'UST reçoit et engage le dialogue de temps en temps avec l'UST. Il apprécie les actions de l'UST et c'est pourquoi il fait de celle - ci la centrale représentative. C'est à dire sa vraie interlocutrice. Ce qui fait connaître l'UST et ses actions de l'extérieur c'est la communication.

L'action de communication en direction des autorités publique permet, donc, une bonne collaboration avec le gouvernement tchadien. Ce climat constitue un atout habilement exploité par l'organisation.

* 12 Jacques Lambert : l'information ascendante dans l'entreprise. Paris, éd. d'organisation, 1978, P.52

* 13 M.H. WESTPHALEN, Le communicator, guide opérationnel pour la communication d'entreprise, Bordas, Paris 1989, P.13

* 14 Edouard BALLADUR, ancien premier ministre in Le Monde du 18 Mai 1993, cité par Gérard REGNAULT, Animer une équipe dans les PME aujourd'hui, qualité et manquement des hommes, L'Harmattan, paris 1994, p.19

* 15 Christian SCHNEIDER, communication, nouvelle fonction de l'entreprise, Delmas, paris 1993, P.27

* 16Christian SCHNEIDER, communication, nouvelle fonction de l'entreprise, Delmas, paris 1993, P.25

* 17Dombal DIMBAGUE Gabriel, Entretien avec Djimlem Augustin le 19 août 2006

* 18 Wilbur SCHRAMM, information et développement, UNESCO, Paris 1996, cité par Emmanuel Touadé, Information et développement au Tchad, 1969, P.64

* 19 Alfred SAUVY, l'opinion publique, PUF, Paris 1956, P.70

* 20 Christian SCHNEIDER, communication, nouvelle fonction de l'entreprise, Delmas, paris 1993, P.29

* 21 M.H. WESTPHALEN, Le communicator, guide opérationnel pour la communication d'entreprise, Boordas, Paris 1989, P.94

* 22 Judth LAZAR, Sociologie de la communication de masse, Armand Colin, Paris 1991, P.31

* 23 Djmet VANZOU, Entretien avec Djimlem Augustin du 09 Août 2006

* 24 Jean François Soutenain, organisation et Gestio de l'entreprise, éd. Foucher,paris 2004, P.121

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