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Besoins non satisfaits en planification familiale au sein du couple en république démocratique du Congo, déterminants. analyse des données de l'eds-rdc2007

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par Jocelyn MANTEMPA NZINUNU
Université de Kinshasa - licence en démographie (sciences de la population et du développement) 2007
  

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UNIVERSITE DE KINSHASA

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

Département des Sciences de la population et du développement

B.P. 176 Kinshasa XI

BESOINS NON SATISFAITS EN PLANIFICATION FAMILIALE AU SEIN DU COUPLE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO : DETERMINANTS.

Analyse des données de l'EDS-RDC 2007

PAR

Jocelyn MANTEMPA NZINUNU

Travail de fin d'études présenté et défendu en vue de l'obtention du titre de licencié en sciences de la population et du développement (Démographie)

Dirigé par

Professeur KALAMBAYI BANZA Barthélemy, PhD

Année Académique 2007-2008

INTRODUCTION

1. Contexte et justification

Plusieurs études ont révélé que les grossesses nombreuses et/ou trop rapprochées augmentent non seulement les risques de mortalité maternelle et infantile, mais aussi, entrainent la dégradation de l'état de santé de la mère que de l'enfant.

C'est ainsi, la plupart des gouvernements africains s'évertuent à mettre en place des programmes de planification familiale en vue de faire baisser la fécondité et de préserver la santé de la mère et de l'enfant. A cet effet, les femmes et les couples sont sensibilisés aux bienfaits de la régulation des naissances (Sala Diakanda et Chamie cité par Akoto et Kandem, 2001).

En effet, par la pratique contraceptive, les couples contrôlent ou mieux régulent leurs naissances. Ce qui permet aux femmes de vivre harmonieusement leur vie féconde. Néanmoins, ces avantages, qui pourtant bien connus des femmes et des couples, semblent être difficilement accessibles et moins considérés par ces derniers.

Comme le montrent les résultats des études réalisées ces dernières années dans certains pays africains notamment en République Démocratique du Congo, environ 9 femmes sur 10 connaissent l'importance de la pratique contraceptive. Cette valeur est 13 sur 100 pour celles qui ont eu une méthode contraceptive sans le vouloir. Par ailleurs, la prévalence de l'utilisation actuelle des méthodes contraceptives, parmi les femmes en union (21 %) reste pratiquement identique à celle de l'ensemble des femmes (20 %). Ces résultats semblent peu surprenant dans la mesure où les femmes en union constituent la grande majorité de l'ensemble des femmes (EDS-RDC 2007). Ceci montre qu'il existe bel et bien des besoins non satisfait dans le domaine de la régulation ou contrôle des naissances.

Des efforts sont déployés au pays, pour contribuer à l'amélioration de la prévalence contraceptive au niveau national, à l'accès aux services de santé de la reproduction, tel que le stipule une des stratégies programmatiques de l'Association de Bien Etre Familial (ABEF en sigle). Pour ce faire, un budget est alloué au programme national de la santé de la reproduction pour améliorer tant soit peu l'accès à l'information des femmes susceptibles de subir les conséquences des grossesses non désirées et prévenir contre les rapports sexuels à risque (PNSR, 2008).

2. Problématique

Depuis la Conférence d'Arusha (janvier 1984) qui préparait les prises de position africaines à la conférence de Mexico (août 1984) et l'adoption du programme d'action de Kilimandjaro, les milieux politiques africains s'affirment beaucoup plus favorables à la planification des naissances, conçue comme un droit au «bien-être» et un élément important d'une politique de santé. L'expérience africaine des années soixante dix : sécheresse, désertification, récession économique, urbanisation rapide, chômage des jeunes, a renforcé l'intérêt pour la maîtrise de la croissance démographique (Gubry, 1988; Sala-Diakanda, 1991).

La conférence internationale du Caire de 1994 a été une occasion pour faire le point sur les progrès accomplis et pour proposer de nouvelles actions. C'est au cours de cette conférence que le concept de SMI/PF sera remplacé par celui de la santé de reproduction qui tient davantage compte de la stérilité, des individus, du couple et de l'enfant. Malgré ces améliorations, la toile de fonds est restée la même : la recherche de l'amélioration du bien être familial par la baisse de la croissance démographique. Pour ce faire, parmi les six déterminants proches de la fécondité (la nuptialité, la pratique de la contraception, l'allaitement, l'abstinence post-partum, la stérilité et l'avortement), la CIPD a privilégié la pratique contraceptive. L'idée de base était donc d'un programme de planification familiale avec des services de qualité, bénéficiant d'un soutien des autorités politiques et appuyé par des activités de sensibilisation du grand public. Cela, pour entraîner des changements de comportements en matière de procréation (NZITA, 2008).

Or, les déclarations officielles dans une enceinte internationale ne valent pas modification des règlements, des lois, des prises de position qui contrôlent, dans la vie quotidienne d'un pays, l'accès à la planification des naissances. Il existe une grande diversité des attitudes dans les décisions concrètes au sein de chaque pays. I1 arrive même que les positions officielles, prises à l'extérieur, soient très peu ressenties à l'intérieur du pays (Locoh, 1989).

Les programmes de planification familiale en Afrique, c'est à eux qu'on pense d'abord lorsqu'on parle de programmes en matière de population, associent encore dans bien des pays ces deux réalités à la fois : des programmes ambitieux, clés en main, proposés avec une insistance croissante aux gouvernements par des organismes internationaux et une absence quasi-totale des infrastructures les plus modestes pour réaliser ces programmes. Mais le même décalage entre les ambitions affichées et leurs effets concrets dans la vie quotidienne pourrait s'appliquer sans peine à d'autres secteurs censés agir sur les familles (Locoh, op.cit).

Les résultats de plusieurs enquêtes menées en Afrique sur la pratique contraceptive révèlent qu'il faut encore beaucoup d'efforts dans la matérialisation des projets en ce sens. En dépit du manque de volonté politique dans certains pays, les rapports de genre dans le domaine de la sexualité est aussi un obstacle dans la pratique contraceptive. Ces rapports, tels qu'ils existent en Afrique subsaharienne empêchent les femmes de négocier valablement un rapport sexuel ou de décider d'une naissance. La décision en matière de procréation dépendant en effet, principalement du mari (RWENGUE M., 1997).

En République Démocratique du Congo, bon nombre des lois en vigueur, visent à la protection de la femme congolaise et à sa pleine intégration sociale. Notamment, la déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard de la femme, doc.ONU.A/RES/48/104, mais celle-ci n'accède pas encore à un statut qui lui permette de s'épanouir pleinement et de participer à la prise des décisions relatives à la taille de sa famille. Le faible taux de prévalence contraceptive de la femme congolaise en est sans doute une des preuves.

Ceci est appuyé par les résultats de MICS2 (2001), qui indiquent qu'une femme sur trois utilise une méthode contraceptive, moderne ou traditionnelle. Parmi ces utilisatrices, 27% ont recours à une méthode contraceptive traditionnelle et seulement 4% à une méthode contraceptive moderne pour prévenir une grossesse non-désirée. Ces chiffres sous-estiment la réalité dans la mesure où ils n'excluent pas de la sous-population susceptible de concevoir les femmes enceintes, infertiles et celles en aménorrhée post-partum. La pratique de la contraception moderne par les femmes en union ou leurs partenaires est donc particulièrement faible.

Six ans après, les résultats de l'EDS-RDC (2007) montrent que les méthodes contraceptives sont relativement bien connues en RDC. En effet, un peu plus de huit femmes sur dix (82%) contre neuf hommes sur dix (89%) ont déclaré connaître au moins une méthode.

Mais les besoins non satisfaits en matière de planification familiale restent encore importants, puisque près d'une femme en union sur quatre (24%) en a exprimé le besoin. La majorité de ces femmes auraient voulu utiliser la contraception comme moyen d'espacement des naissances (19% contre seulement 5% pour limiter leur descendance). Le nombre idéal d'enfants étant de 6,3 pour l'ensemble des femmes et de 6,8 pour les femmes en union. Chez les hommes, le nombre idéal d'enfants est un peu plus élevé avec 7,0 pour l'ensemble des hommes et 8,0 pour ceux en union (EDS-RDC, 2007).

De ce qui précède, il apparait que plusieurs facteurs restent à la base de cette situation. Cette étude se propose donc de répondre aux questions ci-après :

- Quels sont les déterminants ou les facteurs à la base du besoin non satisfait en matière de planification familiale au sein du couple en République Démocratique du Congo?

- Les points de vue des hommes et des femmes ne seraient-ils pas pertinents dans les choix contraceptifs de leurs partenaires ? Qu'est-ce qui les empêchent d'utiliser la contraception malgré leur bonne intention ?

3. Objectifs :

3.1. Objectif général

Par ce travail, nous pensons mettre à la disposition des décideurs politiques, organismes nationaux qu'internationaux des éléments nécessaires, sur base desquels il faudra miser pour espérer réussir dans les programmes liés à la planification familiale, à moyen et à long termes.

3.2. Objectifs spécifiques

Trois objectifs spécifiques sont assignés dans cette étude, à savoir :

- (i) évaluer l'importance des Besoins Non Satisfaits ;

- (ii) identifier les facteurs à la base de la non satisfaction des besoins en matière de régulation ou de contrôle des naissances ;

- (iii) caractériser les couples ayant les Besoins Non Satisfaits  en Planification Familiale.

4. Intérêt de l'étude

L'intérêt accordé à ce sujet se traduit par le fait que plusieurs conférences internationales sur la population et le développement, notamment celle du Caire en 1994, ont recommandé l'amélioration du bien être familial par la baisse de la croissance démographique. A cet effet, la pratique contraceptive a été retenue comme étant le moyen nécessaire pour y arriver.

Ces dernières années, des progrès ont été réalisés dans l'accès aux méthodes contraceptives tant modernes que naturelles à travers le monde. L'expérience a montré en effet que l'engagement politique et la situation socio-économique d'un pays sont d'une grande importance pour la conception, la mise en place et la réussite des programmes de planification familiale. En ce qui concerne l'Afrique subsaharienne, certains pays ont adopté ces programmes, les autres sont en phases de conception. Particulièrement en République Démocratique du Congo, nous sommes en phase de processus d'adoption de la politique de population. C'est suite aux changements de régimes et multiples guerres qu'a connu le pays.

En 2001, la RD Congo a souscrit aux Objectifs du Millénaire pour le Développement et s'est proposé d'améliorer la santé maternelle et infantile en réduisant progressivement la mortalité maternelle et celle des moins de 5 ans. Ainsi, cette étude permet d'une part de s'imprégner de la situation et d'améliorer les connaissances sur la pratique contraceptive. D'autre part, elle permettra aux décideurs de prendre des décisions pertinentes pour satisfaire les besoins de planification au sein des couples dans le but d'atteindre ou mieux approcher les Objectifs du Millénaire pour le développement.

5. Canevas de l'étude

Outre l'introduction et la conclusion, ce travail se subdivise en cinq chapitres, dont le premier consiste à faire une revue de la littérature, le second chapitre est la méthodologie, le troisième chapitre portera sur les caractéristiques liés aux couples enquêtés, le quatrième présentera les résultats des analyses bivariée et logistique et le cinquième portera sur les déterminants des besoins non satisfaits au sein du couple.

CHAPITRE 1.

REVUE DE LA LITTERATURE

1. 0. Généralités sur les besoin non satisfaits : notions et origine

La notion de besoins non satisfaits peut jouer un rôle important dans les programmes de planning familial. En effet, elle se fonde sur les réponses que les femmes elles-mêmes ont apportées aux questions qu'on leur a posées à l'occasion d'enquêtes. Elle identifie aussi le groupe qui a le plus de chances de s'intéresser à la contraception, mais n'y a pas encore recouru. Enfin, elle situe nettement le problème : comment atteindre et aider ces femmes. Cette notion, qu'on applique d'ordinaire aux femmes mariées, peut aussi s'appliquer aux célibataires, voire à des personnes qui se servent d'une méthode de planning familial qui ne leur convient pas ou ne donne pas de bons résultats ( populations report 1996).

Les besoins non satisfaits ont été estimés pour la première fois par Westoff (1988) à partir des données de l'enquête mondiale sur la fécondité réalisée entre 1974 et 1984. Cet auteur s'était intéressé à la limitation des naissances chez les femmes qui étaient encore en période reproductive et déclaraient avoir atteint le nombre d'enfants désirés, qui ne pratiquaient pas la contraception et qui étaient exposées au risque. S'inspirant de cette étude, Nortman (1982) a élargi son échantillon aux femmes qui désiraient atteindre au moins deux ans avant leur prochaine naissance mais qui ne recouraient à aucune méthode de contraception. Avec les données de l'EDS, Westoff et Ochoa (1991) ont exclu de la mesure des BNS les femmes enceintes ou en période d'aménorrhée post-partum suite à l'échec de la contraception.

A partir des données de l'enquête démographique et de santé de la Tunisie (1988), Cohrane et Guilkey (1995) ont montré que le facteur le plus déterminant dans l'accroissement de la motivation et du recours effectif des motivés est la qualité des services de planification familiale. L'étude révèle par ailleurs que les niveaux d'études du mari et de la femme, l'éloignement de la résidence par rapport au centre de santé et le niveau de vie du ménage sont les éléments les plus déterminants dans le recours contraceptif des femmes tunisiennes. Autrement dit, les besoins non satisfaits dans cette population proviennent donc de l'incapacité pour une couche, compte tenu de sa pauvreté, de s'offrir des services de bonne qualité nécessitant le déplacement.

Au Bénin, le fait de résider en milieu urbain ou en milieu rural n'affecte pas la demande en PF. Selon les résultats de l'EDS-Bénin II de 2001, en milieu urbain, 30,1% contre 29,1% en milieu rural ont une demande en PF concernant l'espacement des naissances. Par contre, le fait d'être instruit accroît considérablement les besoins pour la PF. Les variables telles que la région de résidence, la discussion au sein du couple et l'approbation de la pratique de la PF ont aussi un effet significatif sur la demande pour la PF (Gora et Kodjogbé, 1999).

Les besoins en matière de planification familiale varient selon les caractéristiques sociodémographiques. Quand on considère l'âge, c'est entre 20 et 34 ans que les besoins non satisfaits sont les plus élevés (26 % ou plus), et particulièrement entre 20 et 29 ans (30 %). Comme la prévalence contraceptive est également à son niveau maximal entre 25 et 39 ans, c'est donc à ces âges que la demande potentielle totale en planification familiale est la plus élevée (au moins 48 %). En outre, on peut noter que jusqu'à 39 ans, les besoins non satisfaits en matière de planification familiale sont essentiellement orientés vers l'espacement des naissances. Par contre, à partir de 40 ans, les femmes ont beaucoup plus des besoins pour limiter que pour espacer leurs naissances (EDS-RDC, 2007).

Des études faites sur la Côte d'Ivoire en matière de planification familiale ont relevé un certain nombre de raisons relatives à la non utilisation de la contraception moderne par les femmes. Il s'agit entre autre, du manque d'informations sur les méthodes contraceptives modernes, des difficultés d'accès à ces méthodes et de la qualité des services offerts, de l'opposition du conjoint, des familles et de la communauté, du refus propre de la femme, de l'absence de discussion entre les conjoints au sein du couple, du manque de moyens financiers, des effets secondaires de certains produits contraceptifs. A ces différentes raisons, il faut aussi ajouter celles qui sont d'ordre historiques telles que le statut traditionnel de l'homme et de la femme et l'influence du conjoint sur le comportement reproducteur de la femme.

Dans cette synthèse de la littérature, nous relevons les besoins non satisfaits en fonction des facteurs sociodémographiques et culturels notamment :

1.1. Influence de l'âge de la femme sur la non satisfaction de besoin en planification familiale

Attanasso, Fagninou, M'bouke et Amadou(2005) ont analysé les données de l'enquête démographique et de santé de Bénin de 2001. En considérant l'âge des femmes étudiées, ils ont remarqué que celles de moins de 25 ans (entre 15 et 24 ans) manifestent très peu d'intérêt pour la contraception comparativement aux femmes appartenant aux groupes d'âges intermédiaires (c'est-à-dire entre 25-34 ans et 35-44 ans). Si les tests statistiques ne permettent pas de se prononcer sur les différences de pratique entre les femmes en début de vie féconde et celles qui approchent la fin de leur vie féconde, ils révèlent en revanche une distinction quant à l'utilisation des méthodes modernes de contraception. Ils rapportent, en effet, que les femmes plus âgées et en fin de vie féconde utilisent plus le contraceptif moderne que les femmes de moins de 25 ans en début de vie féconde, soit respectivement 8,3 % et 6,8 %. Lorsqu'il s'agit des méthodes naturelles, ils ont observé que les proportions de contraceptantes sont très peu différentes dans tous les groupes d'âges, à l'exception du deuxième groupe, les femmes âgées de 24 à 34 ans, où elles sont plus élevées. Cependant, ils n'ont pas noté de grande différenciation dans les pratiques contraceptives quel que soit l'âge puisque l'indice de réduction de la fécondité cumulée est partout compris entre 11 et 12 %. Par ailleurs, le risque relatif pour qu'une femme jeune utilise un moyen moderne de contraception est légèrement inférieur (0,8) et cela relative à une femme plus âgée.

Partant des données de l'enquête démographique et de santé de 1991 du Cameroun, Akoto et Kandem (2001), ont constaté que l'augmentation d'une année dans la tranche d'âge de 15 à 24 ans réduit de 54% les chances pour les femmes en union de pratiquer la contraception moderne. Dans une étude similaire sur l'EDS-Kenya de 1993, ils montrent que les femmes de 25 à 34 ans, où la fécondité atteint son maximum, pratiquent le plus la contraception moderne. Elles ont 1,2 fois plus de chance de pratiquer la contraception moderne que les femmes de 35 à 49 ans.

1.2. Influence du milieu de résidence sur la non satisfaction de besoin en planification familiale

Le milieu de résidence joue un rôle important dans l'utilisation de la contraception. Résider en milieu urbain par exemple, entraîne une exposition à un mode de vie et un comportement moderne. Aussi, l'implantation des centres de PF dans les pays africains connaît une disparité selon le milieu de résidence. Ces centres sont plus concentrés en milieu urbain qu'en milieu rural). Ainsi, les besoins non satisfaits en PF vont connaître une variation selon le milieu de résidence et selon le niveau de vie (Population Reports, 1996).

Le lieu de résidence de la femme peut avoir un effet important sur la fécondité parce qu'il influence les valeurs d'une femme, la manière dont elle passe son temps et envisage la vie (Jolly et al., 1996 : 91). Les femmes en zone rurale ont une préférence pour les familles nombreuses. Les enfants sont très appréciés parce que non seulement ils perpétuent la lignée familiale, mais ils représentent aussi des biens économiques synonymes de main-d'oeuvre, de prospérité, d'assurance-risque et de sécurité pour les vieux jours (Cohen, 1996 : 24). Par contre, beaucoup plus instruites et susceptibles d'être employées dans le secteur moderne, les femmes en zone urbaine sont plus disposées à apprécier les avantages d'une famille plus restreinte car les coûts que représente un enfant sont des facteurs favorisant la limitation de la fécondité. C'est assurément ce qui explique que les femmes burkinabé vivant en ville sont plus nombreuses à utiliser la contraception, notamment la contraception moderne : 23 % des femmes de Ouagadougou utilisent les méthodes modernes contre 20 % dans les autres villes et 4 % en zone rurale.

Au Benin, en milieu urbain, on dénombre respectivement 10,6 % et 9,4 % de femmes qui ont opté pour un moyen moderne de contraception. Cette proportion est plus faible en milieu rural où seulement 5,7 % des femmes potentiellement fécondes et soumises à un risque de conception contrôlent leur fécondité par des moyens efficaces. Par conséquent, le fait pour une femme de vivre à Cotonou lui donne presque deux fois (1,8 exactement) plus de chance de pratiquer une méthode moderne de contraception qu'une autre femme.

Le milieu urbain est aussi un facteur distinctif de la pratique contraceptive des femmes. Le fait urbain est connu pour son rôle non négligeable, à travers les médias et le mélange culturel, sur les valeurs de la femme. Les coûts que représentent les enfants et la cherté de la vie urbaine sont autant de facteurs qui contraignent les familles à limiter le nombre de leurs enfants. C'est pourquoi les citadines ont 1,9 fois plus de chance de pratiquer la contraception que les villageoises. La presse écrite, par exemple, donne à celles qui y ont accès près de deux fois (1,7) plus de chance de pratiquer la contraception (Attanasso, Fagninou, M'bouke et Amadou, op.cit.).

1.3. Influence du niveau d'instruction sur la non satisfaction de besoin en planification

L'instruction paraît déterminante pour une maîtrise de la fécondité par la contraception au Sénégal. Par rapport aux analphabètes, les femmes ayant un niveau d'instruction primaire ont une propension à recourir aux méthodes contraceptives modernes et naturelles 2 fois plus importante. Les femmes dotées d'un niveau d'instruction secondaire et supérieur sont respectivement 4 et 6 fois plus promptes à utiliser les méthodes contraceptives modernes et naturelles que les analphabètes (Fall, 2004).

Au Cameroun comme au Kenya, c'est à partir de 7 ans d'études que le comportement des femmes face à la pratique contraceptive moderne est significativement différent de celui des femmes non scolarisées. Les premières ont 2,5 fois au Cameroun et 1,7 fois au Kenya plus de chance de pratiquer la contraception moderne que les analphabètes. Ce phénomène est également valable pour l'instruction du mari. La femme dont le mari a effectué au moins 7 années d'études a plus de chance (5O% de plus au Cameroun et 23% de plus au Kenya) de pratiquer la contraception moderne (Akoto et Kandem, 2001).

Au Burkina Faso, les femmes instruites, c'est-à-dire ayant au moins le niveau primaire, ont 7 fois plus de chance de pratiquer la contraception moderne que les femmes n'ayant bénéficié d'aucune instruction. L'instruction des femmes joue donc un rôle important dans la baisse de leur fécondité (Zakari CONGO, 2005).

Pour Attanasso, Fagninou, M'bouke et Amadou (op.cit), le niveau d'instruction est un facteur éminent du comportement contraceptif de la femme. Ainsi, la femme scolarisée jusqu'au second cycle du secondaire semble être plus engagée dans le processus de gestion de la fécondité par les moyens modernes de contraception. En effet, elle a environ 5 fois plus de chance de pratiquer la contraception moderne qu'une femme non scolarisée. Cette probabilité est réduite de moitié chez la femme qui n'a atteint que le premier cycle du secondaire.

Enfin, c'est la femme de niveau supérieur qui adhère le plus au processus de planification familiale. Parmi cette catégorie de femmes, 51 % ont opté pour le contrôle des naissances par une méthode de contraception ; 14,3 % par les méthodes modernes tandis que la majorité (30,6 %) reste attachée aux méthodes naturelles. En définitive, on retient que la femme d'un niveau d'instruction élevé est plus soucieuse de contrôler sa fécondité par le recours à la contraception. Aussi, le risque relatif pour une femme instruite d'utiliser une méthode moderne de contraception est-il de 2,5 fois supérieur à celui d'une autre femme moins instruite. Lorsque le niveau d'instruction de la femme est supérieur ou égal au niveau secondaire du second cycle, l'effet contributif de la contraception à la réduction de la fécondité cumulée est de 34 %. Tandis que cette baisse n'est que de 9 % lorsque la femme ne sait ni lire ni écrire. La pratique contraceptive inhibe de 14 % la fécondité de la femme qui a un niveau primaire et de 23 % la fécondité de la femme de niveau secondaire premier cycle. De façon globale, la femme dont le conjoint est instruit a environ 2 fois plus de chance d'utiliser les produits contraceptifs modernes qu'une autre femme (Vimard, Fassassi et Talnan, 2002).

1.4. Influence du niveau socioéconomique du ménage (niveau de vie) sur la non satisfaction de besoin en planification familiale

Schoumaker (1999) a établi la "Relation entre la pauvreté et la fécondité dans les pays du Sud" en utilisant un indicateur composite de niveau de vie obtenu à partir des biens possédés par le ménage, du type de logement et de transport etc. Les relations trouvées sont soit : i) une absence de relation ; ii) une relation positive : la fécondité augmente un peu avec le niveau de vie (Basu, 1995 ; Krisnaji, 1992 ; Lipton, 1983) ; iii) une relation légèrement négative : à un recul de niveau de vie est associé une fécondité élevée (Robinson, 1986 ; Schneider et Schneider, 1995 ) ; iv) une relation en J-inversée : la fécondité croît des plus pauvres au moins pauvres puis décroît avec le niveau de vie (Merwyn, 1986 ; Lipton, 1996) ; v) une relation fortement négative.

Schoumaker (1999) a analysé sur les données provenant de l'Enquête Ménage Intérimaire réalisée en Afrique du Sud de 1993 à 1994, l'influence de l'indicateur de vie sur la relation entre pauvreté et fécondité. En utilisant neuf indicateurs de niveau de vie, il trouve que la relation varie sensiblement selon l'indicateur utilisé en milieu rural en particulier. Dans une étude récente sur le même sujet au Bénin, Vodounou et Ahovey (2001) ont réalisé des travaux similaires.

Les besoins non satisfaits augmentent avec le niveau de vie en milieu urbain : moins de femmes pauvres en union (8,6%) ont des besoins non satisfaits en PF que leurs homologues qui sont nanties (87,6%). Par contre, en milieu rural moins de femmes nanties en union (12,4%) ont une demande en PF que leurs paires très pauvres (91,4%). Il ressort qu'une femme pauvre sur 10 femmes nanties (9,82%), 3 ont une demande en PF contre 7 femmes pauvres pour une femme nantie (Schoumaker, 1999).

Les femmes de niveau d'insertion socioéconomique élevé ont plus de 5 fois plus de chance d'utiliser la PF que celles de niveau moyen et ceci quel que soit le rapport de genre existant dans le couple (Kouyé et Amouzou, 2001).

Par ailleurs, on ne note pas de variations importantes des besoins non satisfaits selon le niveau socio-économique du ménage où vit la femme, les proportions oscillant entre 23 % et 25 %. Par contre, la demande potentielle de planification familiale varie de manière importante et est influencée par le niveau de bien-être économique du ménage. La pauvreté semble constituer également un obstacle à la maîtrise de la fécondité. Toutes choses égales par ailleurs, les femmes vivant dans les ménages à haut et moyen standing sont 2 fois plus susceptibles de recourir aux méthodes contraceptives modernes que les femmes pauvres (Fall, 2004).

1.5. Influence de la discussion de PF au sein du couple sur la non satisfaction de besoin en planification familiale

La pratique de la contraception par les femmes dépend non seulement des opinions des femmes elles-mêmes mais aussi de celles des hommes. En République Démocratique du Congo, comme dans beaucoup d'autres pays, les hommes jouent encore un rôle prépondérant dans la prise de certaines grandes décisions, notamment celles concernant la taille de la famille. Les discussions avec le conjoint constituent donc une étape importante dans la prise de décision concernant la pratique de la planification familiale (Ngondo, 1994).

Lorsque la femme discute plus souvent de la planification familiale avec son mari, elle a de plus fortes chances d'adhérer à la contraception en général et de pratiquer en particulier les méthodes modernes. La probabilité qu'elle adhère à la planification familiale par les méthodes modernes de contraception est, de ce fait, 5 fois plus élevée que celle d'une autre. La pratique contraceptive est également très significative chez la femme qui discute occasionnellement de planification avec son conjoint, quelles que soient les méthodes utilisées, tandis qu'elle est faible chez la femme qui évite cette discussion dans le ménage (Attanasso, Fagninou, M'bouke et Amadou, op.cit).

La discussion au sein du couple des questions de PF est beaucoup plus prévalente à mesure que l'insertion économique de la femme est meilleure. Plus le ménage est économiquement à l'aise plus on peut faire place aux questions de genre en PF (Kouyé P. et Amouzou A.J., 2001).

La discussion au sein du couple apparaît comme un des déterminants majeurs des BNS. Elle contribue à réduire le risque des BNS. Les femmes qui discutent souvent de la PF avec leur conjoint ont entre 1.4 et 3.3 fois moins de chance de rencontrer des problèmes pour espacer (RR = 0.7, p<10%) ou pour limiter (RR = 0.3, p<1%) leurs naissances que celles qui n'en discutent jamais avec leurs conjoints (African Population Studies, 2002).

La discussion entre les conjoints des questions relatives à la planification familiale apparaît comme un facteur influent de la pratique contraceptive. Par conséquent, la femme qui a l'habitude de parler de la planification des naissances avec son conjoint a 5 fois plus de chance d'utiliser les contraceptifs modernes qu'une femme qui n'en discute pas avec son conjoint. Cette probabilité est de 2,7 pour la femme qui discute moins souvent (Zakari CONGO, op.cit).

La discussion sur la planification familiale au sein des couples est fortement liée au choix contraceptif. Plus les couples discutent de PF, plus ils utilisent des méthodes contraceptives, surtout des méthodes modernes. La discussion au sein des couples est donc un facteur important pour une pratique contraceptive des femmes. À ce propos, on constatera que le risque pour les couples qui discutent au moins une fois de PF de pratiquer la contraception atteint près de 14 fois celui des autres qui n'en parlent jamais. Assurément, le rôle du conjoint ne peut être négligé dans ce dialogue. La discussion au sein du couple de la PF est un facteur indéniable de la pratique contraceptive souligné dans plusieurs études (Ngoy, 1993 ; Kouyé, 1997, Djangoné, 1999) mais le mécanisme conduisant de la discussion à la pratique demeure encore moins connu.

1.6. Influence de l'attitude des couples face à la PF sur la non satisfaction de besoin en planification familiale

Dans l'étude de Bongaarts et Bruce (1995), il ressort qu'au Mali et au Soudan, la désapprobation du mari est responsable de plus de 40% des besoins non satisfaits. Les auteurs observent cependant que celles qui avancent souvent ces raisons n'ont pour la plupart pas discuté de ce sujet avec leur conjoint. Aussi, ces deux auteurs soulignent que le pouvoir de décision de négociation au sein du ménage est un élément fondamental de la pratique contraceptive.

L'approbation du conjoint à la planification familiale est une variable très importante de la dynamique en matière de contraception (Amadou Sanni, 1995). Les résultats obtenus ici vont dans le même sens ; ils indiquent notamment qu'une adhésion totale du conjoint à la planification familiale augmente les chances de sa partenaire de pratiquer la contraception quelles que soient les méthodes. La prévalence contraceptive, toutes méthodes confondues, est de 39,6 % chez ces femmes avec une propension à utiliser les méthodes modernes de 16,3 %. À l'opposé, les femmes dont les conjoints rejettent la planification familiale, enregistrent quand même une prévalence contraceptive de 16 %. Cette proportion est peut-être faible par rapport à celle des femmes dont le conjoint est favorable mais elle laisse perplexe et force la réflexion sur les tenants et les aboutissants d'une telle attitude. On pourrait alors se poser la question de savoir ce qui pousse une femme à désobéir à son conjoint et à prendre sur elle la décision de pratiquer la planification familiale. Par ailleurs, cette attitude répulsive du conjoint à l'égard de la planification familiale est peut-être guidée par un manque d'informations ou une ignorance des pratiques contraceptives ou encore par une divergence d'opinions ou de conception en matière de procréation. Cela pourrait se justifier également par l'absence d'intégration des conjoints dans les stratégies des programmes de planification familiale mises en oeuvre dans le pays (Amadou Sanni, 1997 ; Donadjè, 1992). Dans tous les cas, la pratique contraceptive d'une telle femme en est affectée, et notamment son utilisation des moyens modernes de contraception. La contraception naturelle est dans ce cas un recours plus sûr pour se protéger d'une grossesse non désirée. La réduction de la fécondité cumulée par une telle pratique de la contraception est faible (7 %). En revanche, les femmes dont les conjoints sont favorables à la planification des naissances ont presque 5 fois plus de chance d'utiliser les produits contraceptifs modernes à efficacité élevée. Par conséquent, leur fécondité cumulée recule de 22 %, et est trois fois plus réduite que chez les premières.

Attanasso, Fagninou, M'bouke et Amadou Sanni (2005) établissent, concernant l'approbation du conjoint et le projet de fécondité de la femme, que les femmes qui ne désirent plus d'enfant, d'une part, et celles dont les conjoints sont favorables à la planification des naissances, d'autre part, ont 2 fois plus de chance de pratiquer la contraception moderne que les femmes qui ne possèdent pas ces caractéristiques. Les opinions des conjoints sont des facteurs importants de la pratique contraceptive. L'impact de ces facteurs sur l'adhésion féminine à la planification familiale a été mesuré à travers certains indicateurs tels que le niveau d'instruction, le secteur d'activité ainsi que l'opinion du conjoint sur le contrôle des naissances.

1.7. Influence de la préférence en matière de fécondité du couple sur la non satisfaction de besoin en planification familiale

Le comportement reproductif d'une femme ou d'un homme peut être influencé par ce qu'est, pour elle ou pour son mari/partenaire, le nombre idéal d'enfants (African Population Studies, 2002).

La plupart des travaux de recherche ont mis en évidence la préférence pour une contraception d'espacement plutôt qu'une contraception d'arrêt dans les pays d'Afrique subsaharienne. Cette hypothèse semble toutefois infirmée dans le cas du Sénégal où les femmes ayant déjà eu une descendance élevée adhèrent 2 fois plus à la pratique contraceptive que celles ayant une faible parité. Le taux de prévalence contraceptive, toutes méthodes confondues, varie ainsi de 9 % à 17 % et le taux de prévalence contraceptive moderne de 6 % à 11 % selon que la parité atteinte est inférieure ou supérieure à cinq enfants respectivement. Cette adhésion des multipares (femmes ayant cinq enfants et plus) à la pratique contraceptive met en évidence l'existence d'une volonté de limitation des naissances chez les femmes ayant déjà atteint la parité idéale qui s'établit en moyenne à 5,2 enfants par femme. Cette pratique contraceptive au-delà du cinquième enfant pourrait donc être assimilée à une contraception d'arrêt (Evina et Ngoy, 2001).

Fall et Ngom (2001) ont réalisé une étude sur la baisse de la fécondité dans les pays d'expression française. Les résultats de cette étude montrent que les femmes qui désirent une nombreuse progéniture ont une faible tendance à pratiquer la planification familiale, tandis que les femmes qui désirent adopter la planification d'arrêt optent davantage pour les méthodes modernes. Cette dernière catégorie de femmes voit doubler ses chances de pratiquer une méthode moderne de contraception. Parmi les femmes qui désirent d'autres enfants, celles qui aspirent à une progéniture élevée, correspondant à plus de cinq enfants, pratiquent moins la contraception (15,5 % de pratique totale et 5,1 % de prévalence des méthodes modernes), que les femmes désirant quatre enfants ou moins (respectivement 25 % et 10,1 %). L'effet inhibiteur d'une telle pratique sur leur fécondité cumulée est de 15 % alors qu'il n'est que de 9 % chez les femmes désirant cinq enfants ou plus.

Les femmes ayant au moins cinq enfants ont une plus forte propension à utiliser les méthodes contraceptives modernes. Le fait d'avoir au moins cinq enfants accroît de 41 % la probabilité pour une femme potentiellement féconde d'utiliser les méthodes contraceptives modernes (Fall, op.cit.).

1.8. Influence des raisons de non utilisation de la PF sur la non satisfaction de besoin en planification familiale

Dans leurs analyses des données de l'EDS-Niger (1992) et MICS III (1998), Nomaou et Harouna (2001) montrent que 38 % des femmes ont cité des raisons relatives à la fécondité, essentiellement le désir d'enfants et une femme sur quatre (25 %) a déclaré qu'elle désirait avoir d'autres enfants. L'opposition à la pratique contraceptive a été mentionnée dans 29 % des cas et dans 16 % des cas, il s'agit de l'opposition de l'enquêtée elle-même. On note ensuite les interdits religieux (6 %). En outre, les raisons liées aux méthodes ont été globalement citées par 10 % des femmes : parmi elles, 3 % ont cité les problèmes de santé et 2 % la peur des effets secondaires.

Ils poursuivent que des différences selon le groupe d'âges sont à relever. Les femmes de 30-49 ans ont plus fréquemment cité des raisons relatives à la fécondité (42 % contre 34 %), en particulier, la sous fécondité/stérilité (13 % contre moins d'un pour cent). Cependant, on observe que la proportion de jeunes femmes qui ont déclaré vouloir autant d'enfants que possible est plus élevée que parmi les plus âgées (27 % contre 22 %). De même, la proportion de jeunes femmes opposées à l'utilisation n'est pas très différente de celle observée parmi celles de 30-49 ans (17 % contre 15 %). On peut également souligner que les jeunes femmes de15-29 ans ont plus fréquemment cité le manque de connaissance que les plus âgées (19 % contre 14 %).

1.8.1. Influence des normes traditionnelles des rapports homme - femme dans le couple sur la non satisfaction de besoin en planification familiale

De façon générale, la famille est en Afrique le cadre idéal de socialisation et de transmission des valeurs et normes socioculturelles. Elle définit à ce titre les rôles et les statuts des individus en fonction de leur sexe et âge (Abanihé, 1994 ; CERED, 1998 ; cités par Djangoné R., 1999). Ainsi, les rôles de mère et d'épouse reviennent de plein droit à la femme lorsque l'homme occupe pour sa part, la position de chef de famille. De par sa position de cadette au sein du couple, la femme doit obéissance et soumission à son époux. Par ailleurs, le respect dû à un homme par ses pairs dépend du nombre de ses enfants et de ses épouses. La littérature révèle à ce sujet que les hommes et même les femmes désirent généralement avoir une nombreuse descendance.

Dans la société africaine, les hommes gagnent au plan social de par la fierté qu'ils tirent du nombre d'enfants, surtout de sexe masculin et économiquement par l'importance que constitue l'enfant en tant qu'une main d'oeuvre agricole bon marché, une richesse pour les parents, une sécurité pour leur vieux jours. Par ailleurs, les hommes détiennent le pouvoir de décision dans le couple et dans la société en général, contrôlent de ce fait les ressources de la famille à travers les avantages qu'ils tirent du travail des enfants et des femmes (Caldwell, 1991).

Quant aux femmes, des études (Locoh et Labouré-Racapé, 1997) attestent que pour la plupart, surtout celles du milieu rural, la forte fécondité reste le moyen le plus sûr d'atteindre un statut doté de prestige.

C'est à travers ses enfants qu'une femme peut espérer hériter d'une parcelle de terre ou des biens de son conjoint en cas de décès de ce dernier. Selon Assogba (1989), «au-delà de la satisfaction du groupe, ce rôle de mère tout en offrant à la femme la possibilité d'améliorer son statut, lui permet aussi en cas de survie des enfants d'avoir de l'autorité et des conditions de vie meilleures». Les enfants sont en effet, garants du statut d'une femme et constituent en outre une aide précieuse dans les travaux domestiques (surtout les filles) et champêtres qui accaparent tout le temps des femmes et les empêchent de développer des activités annexes. Comme le dit Christine Oppong (1988) les enfants sont de bons atouts et de précieux avoirs pour leurs parents notamment par l'aide indispensable qu'ils leur apportent.

Vu l'importance de l'enfant dans la société africaine, la pratique de la contraception reste le plus souvent l'apanage d'un petit groupe de femmes ayant un statut social et un niveau scolaire élevé. Pour ces femmes, la contraception moderne peut-être utilisée pour remplacer les méthodes traditionnelles d'espacement des naissances. La plupart des pays d'Afrique ont réalisé d'énormes efforts de scolarisation dont les filles moins que les garçons ont profité. L'augmentation de la proportion des femmes à niveau d'éducation élevé est donc l'un des éléments qui, à la longue, modifiera la fréquence d'utilisation de la contraception.

On peut aussi relever le fait que les méthodes contraceptives modernes ne sont pas facilement accessibles sauf dans certaines grandes villes. Dans tous les cas, même quand ces méthodes contraceptives modernes sont disponibles, leur éventuelle utilisation dépend fortement d'une certaine motivation à éviter des grossesses. Or, très peu de femmes africaines voire des hommes ne désirent pas une nombreuse descendance. Cela dit, le désir de limiter la descendance, une fois une certaine dimension atteinte, n'est pas une attitude courante en Afrique. Les raisons du maintient d'une idéologie de la famille nombreuse sont d'ordre démographique, historique, socio-culturel, économique, etc.

1.8.2. L'homme : le seul décideur

Dans la plupart des pays d'Afrique au Sud du Sahara, des études (Abanihé, 1991 ; Abanihé, 1994; Ascadi et al, 1990 ; cité par Djangoné) ont montré que très souvent, la femme est en position de dominée au sein du couple. Par conséquent, elle ne participe pas le plus souvent à la prise de décision relative à la planification familiale ou au nombre d'enfant que le couple va avoir.

Le rôle de l'homme dans la pratique contraceptive est déterminant. Dans les sociétés patrilinéaires ou matrilinéaires, les décisions importantes comme celle concernant le choix d'une méthode contraceptive lui reviennent souvent (Koffi et al, 1994). Les couples où l'homme seul approuve la planification familiale ont 40 % plus de chance de pratiquer la contraception, alors que ceux où la femme seule approuve ont 30 % plus de chance de pratiquer la planification familiale par rapport aux couples où les deux conjoints approuvent (Kouyé, 1997).

Bankole et al (1998), observent en Côte d'Ivoire que la pratique contraceptive est élevée lorsque le mari ne veut plus d'enfants. Ezeh (1996) mentionne aussi la prédominance du conjoint dans les décisions concernant la fécondité dans ce pays.

1.8.3. Les facteurs économiques

Le tiers-monde en général et l'Afrique en particulier, traverse une crise économique grave qui touche aussi bien le monde urbain que rural. En effet, la crise économique des années 80 qui frappe la plupart des pays d'Afrique en général et ceux de l'Afrique au Sud du Sahara en particulier, est à l'origine d'une pauvreté qui se généralise. La mise en place des programmes d'ajustement structurels destinés à assainir l'économie de ces pays contribue plutôt à accentuer les problèmes déjà existants : l'insuffisance des emplois créés et la précarité des revenus, la dégradation de l'environnement urbain et les problèmes de santé qui en résultent, etc. La pauvreté est en Afrique l'un des facteurs explicatifs de la forte fécondité (Akoto et Kamdem, 1996). Certaines femmes peuvent manifester le désir d'utiliser une méthode contraceptive moderne sans toutefois y accéder faute de moyens financiers. On sait par exemple que les femmes se livrent généralement à des activités économiques peu ou pas du tout rémunératrices (Assogba, 1990 ; Vijaya Krishnan, 1991 ; cités par Akoto et Kamdem, 1996).

Selon Caldwell (1991), en Afrique occidentale principalement, les femmes assurent généralement, leur propre survie et celles de leurs enfants par le commerce (le petit commerce généralement) et l'agriculture qu'elles pratiquent. Locoh dit à ce sujet que: «de nouveau, les femmes sont acculées à consacrer toute leur énergie, les éventuels profits qu'elles font, à la simple subsistance de leurs enfants et d'un mari qui a perdu un emploi». En Côte d'Ivoire, surtout en économie de plantation, le revenu tiré par les femmes dans leur petit commerce sert également à assurer la subsistance de la famille (Ogni Kanga, 1997). A cause de ces responsabilités auxquelles les femmes doivent faire face, elles perdent le bénéfice de leur petite autonomie financière et peuvent par conséquent éprouver des difficultés à se procurer une méthode de contraception moderne de leur choix. Il convient aussi de mentionner les difficultés qu'éprouvent les femmes à accéder au crédit bancaire ainsi que leur faible scolarisation qui les conduit à des emplois les moins bien rémunérés.

CHAPITRE 2.

METHODOLOGIE

1. Cadre conceptuel de l'étude

Le cadre conceptuel est un ensemble cohérent qui met en relation les différents concepts utilisés dans l'étude. Pour résumer et comprendre les facteurs à la base de la non satisfaction des besoins de planification familiale au sein des couples en République Démocratique du Congo, nous avons procéder à la présentation de cadre de la manière ci après :

Politique du pays en matière de santé de la reproduction

Caractéristiques liées à la femme

Caractéristiques liées au mari

Choix d'une option de fécondité du couple

Milieu de socialisation

Milieu de réalisation de la fécondité

Fécondité réalisée

Accès et exposition aux médias et à l'information PF

Fécondité idéale

Accès aux services et aux méthodes de PF

Qualité des services PF

Pratiques contraceptives

Non utilisation des méthodes contraceptives par le couple

Besoins non Satisfaits en PF au sein du couple

Les facteurs susceptibles d'influencer la pratique contraceptive sont multiples. Ces facteurs sont d'ordres à la fois démographique, social, économique, culturel, religieux et politique. Ils agissent au niveau de la demande et de l'offre de contraception, et au niveau individuel comme au niveau familial ou collectif (Sadik, 1980, cité par Guillaume et Pilon, 2000).

La politique d'un pays sur la santé de la reproduction est facteur très capital dans la mise en oeuvre des programmes relatifs à la prise en charge des femmes en union susceptibles de présenter les BNS en PF.

Le milieu de vie de la femme (ou de réalisation de la fécondité) joue un rôle déterminant dans son insertion sociale, tout comme son niveau et son cadre de vie. Ainsi, le lieu de résidence, le milieu principal de résidence durant l'enfance et le standing de l'habitat sont autant de facteurs qui peuvent influencer la vie sociale de la femme et, par conséquent, son comportement reproductif.

Le milieu de socialisation de la femme est également une variable importante qui peut influencer son comportement reproductif. Il est déterminé ici par le lieu physique et culturel dans lequel la femme a passé son enfance, c'est-à-dire de la naissance à l'âge nubile (12 à 14 ans).Une femme ayant vécu toute son enfance en milieu urbain aura forcément une conception de la vie différente de celle d'une femme rurale, beaucoup plus assujettie aux valeurs traditionnelles, et devrait être davantage disposée à pratiquer la planification familiale. Ainsi, la femme ayant été socialisée dans la ville province de Kinshasa ou dans les autres villes a une pratique contraceptive, toutes méthodes confondues, plus élevée que celle qui est socialisée en milieu rural. Dans la plupart des études sur la fécondité, le milieu de socialisation est souvent étudié en opposant le milieu rural au milieu urbain. Mais cette opposition en sous-entend une autre entre les cultures dites traditionnelles et celles dites modernes. Ce sont ces deux derniers aspects qui déterminent en fait la prédominance du contexte de réalisation de la fécondité sur celui de la socialisation (Evina Akam, 1990). Mais ce faible impact du milieu de socialisation ne signifie pas qu'il ne doit pas être pris en compte dans le schéma de causalité de la pratique de la contraception. Dans cette étude le milieu de socialisation est approché par trois variables, prises individuellement ou en combinaison les unes avec les autres. Il s'agit de la tribu, du lieu de résidence et la province.

Les caractéristiques liées au couple, le choix d'une option de fécondité par ce dernier sont quelquefois conséquences des facteurs socioculturels, environnementaux, économiques et psychologiques.

2. Hypothèses

De ce cadre conceptuel découlent quelques hypothèses que nous allons vérifier dans les prochains chapitres.

H1. Parmi les facteurs qui servent à caractériser la femme, le niveau d'instruction, l'âge sont les plus influents dans l'adhésion de la femme à la pratique contraceptive. Aussi :

H1a. Le risque pour une femme instruite (instruction supérieure au niveau primaire) de pratiquer la contraception est significativement supérieur à celui d'une femme peu ou pas instruite (sans instruction) ;

H1b. Le risque pour une femme des générations jeunes (moins de 25 ans) de présenter le besoin non satisfait est significativement supérieur à celui des générations vielles vieilles (25 ans et plus) ;

H2. Les femmes qui ont connu une maternité acceptable ou tardive ont plus de chance de ne pas présenter le besoin non satisfait que les femmes qui ont connu une maternité précoce (mariage précoce);

H3. Le couple qui discute de la PF a plus de chance de pratiquer la contraception que celui qui n'en discute pas ;

3. Sources des données

Pour atteindre ses objectifs, ce travail utilise les données de l'enquête démographique et de santé de la République Démocratique du Congo. Au total, 9 002 ménages ont été sélectionnés et, parmi eux, 8 945 ont été identifiés. Parmi les ménages identifiés, 8 886 ont été enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de 99 %. À l'intérieur des 8 886 ménages enquêtés, 10 338 femmes de 15-49 ans ont été identifiées comme étant éligibles pour l'enquête individuelle et, pour 9 995 d'entre elles, l'enquête a pu être menée à bien. Le taux de réponse s'établit à 97 %. L'enquête auprès des hommes, réalisée dans un ménage sur deux, a permis d'identifier 4 985 hommes de 15-59 ans et, parmi eux, 4 757 ont été enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de 95 %.

4. Objectifs, méthodologie et organisation de l'enquête démographique et de sante

4.1. Objectifs de l'EDS-RDC

Les objectifs assignés à la première édition de l'Enquête Démographique et de Santé en République Démocratique du Congo (EDS-RDC) peuvent se résumer de la manière suivante :

· Fournir aux responsables et aux programmes de population en République Démocratique du Congo des données de base actualisées sur la fécondité, la mortalité, la planification familiale et la santé de la reproduction ;

· Permettre l'élaboration des indicateurs de suivi définis lors des grands sommets sur la population et la santé et par le Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté ;

· Analyser les facteurs qui déterminent les niveaux et tendances de la fécondité et de la mortalité infanto-juvénile ;

· Actualiser les données sur la santé de la mère et de l'enfant : vaccination ; prévalence et traitement de la diarrhée, de la fièvre et de la toux ; paludisme ; visites prénatales ; assistance à l'accouchement ; et allaitement maternel ;

· Mesurer l'état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans et des femmes par le biais des mesures anthropométriques ;

· Estimer la prévalence de l'anémie au sein de la population ;

· Évaluer le niveau de connaissance du VIH/sida ;

· Estimer la prévalence du VIH dans la population générale d'âge adulte.

4.2. Échantillonnage

L'échantillon de l'EDS-RDC est basé sur un sondage aréolaire stratifié et tiré à deux degrés dans les villes statutaires, et à trois degrés dans les cités et le milieu rural. À l'exception de Kinshasa, chaque province est subdivisée en trois strates : la strate des villes statutaires, la strate des cités, et la strate du milieu rural. Au total, 34 strates d'échantillonnage ont été créées. La base de sondage est une liste complète des quartiers des villes statutaires et des cités en milieu urbain d'une part ; et des secteurs ou chefferies en milieu rural d'autre part. Cette base, établie pour le besoin du recensement de la population en RDC de 1984, a été actualisée plusieurs fois, à l'occasion des différentes opérations de collecte organisées dans le pays. Elle a servi comme base de sondage de la deuxième Enquête à Indicateurs Multiples (MICS2) de 2001 et de l'Enquête 1-2-3 (emploi, secteur informel et consommation des ménages) de 2005.

Dans les villes statutaires, on a tiré au premier degré, un certain nombre de quartiers à partir de la liste exhaustive de l'ensemble des quartiers. Au second degré, on a tiré les ménages dans les quartiers sélectionnés. Dans le milieu rural et les cités, on a tiré au premier degré la collectivité (secteur, chefferie) ou la cité ; et au second degré le village dans les secteurs et chefferies, les quartiers dans les cités. Au troisième degré on a tiré les ménages dans les villages ou quartiers échantillonnés.

L'unité de sondage finale retenue est la grappe (quartier ou village) 4 et au total, 300 grappes ont été tirées. Un dénombrement des ménages dans chacune de ces unités a fourni une liste de ménages à partir de laquelle a été tiré un échantillon de ménages. La grappe correspond au quartier ou au village lorsque la taille en ménages de celui-ci n'excède pas 500. Au delà de ce total, le quartier ou le village échantillonné est subdivisé en plusieurs segments parmi lesquels un seul est retenu dans l'échantillon. Un total de 9 000 ménages (3 690 en milieu urbain et 5 310 en milieu rural) devaient être sélectionnés. Toutes les femmes de 15 à 49 ans résidant dans ces ménages devaient être enquêtées. Un sous- échantillon d'un ménage sur deux (4 500 ménages) a également été tiré pour l'évaluation de l'état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans, des femmes en âge de procréer et pour réaliser le test d'anémie. Dans ce sous échantillon, tous les hommes de 15 à 59 ans devaient être interviewés et ils étaient concernés, en plus des femmes de 15-49 ans, par les tests d'anémie et du VIH.

4.3. Cadre institutionnel

Au plan légal, il a été mis en place, par arrêté ministériel, une structure chargée de la réalisation de l'EDS-RDC de 2007 sous la tutelle du Ministère du Plan. Elle était composée d'un Comité de Pilotage et d'un Comité Permanent. Le Comité de Pilotage donnait les grandes orientations au Comité Permanent et assurait le suivi de la mise en oeuvre des activités du projet à travers les réunions ordinaires instituées à cet effet. Ses membres étaient des représentants de Macro International, du Comité d'éthique en matière de VIH/sida, des institutions nationales et internationales oeuvrant dans les domaines de la santé, du VIH/sida, du paludisme, de la nutrition, etc.

Le Comité Permanent était l'organe technique chargé de la gestion quotidienne des activités du projet. Il était composé de quatre membres : un représentant de Macro International et de trois consultants ayant une expérience confirmée dans la réalisation des enquêtes de ce type.

4.4. Questionnaires

Dans le cadre de l'EDS-RDC, trois questionnaires ont été utilisés : le Questionnaire Ménage, le Questionnaire Femme et le Questionnaire Homme. Leur contenu est basé sur les questionnaires modèles développés par le programme MEASURE DHS. Ils ont été adaptés au contexte du pays sur des bases participatives.

Le Questionnaire Homme a été administré à tous les hommes de 15-59 ans dans un ménage sur deux de l'échantillon de l'EDS-RDC. Il a permis de collecter le même type d'informations que le Questionnaire Femme ; cependant, il était plus court car ne comportant pas les questions concernant l'historique des naissances, la santé des mères et des enfants, la nutrition, la mortalité maternelle et les violences domestiques.

Tous les questionnaires ont été traduits dans les quatre principales langues parlées dans le pays : Kikongo, Lingala, Swahili et Tshiluba. Les interviews ont été conduites soit en français, soit dans l'une de ces quatre langues nationales ou leur variante.

4.5. Collecte des données

La seconde étape a porté sur la réalisation de l'enquête dans les ménages échantillons du pool de Kinshasa 1. Elle a concerné 48 candidats au poste de superviseur de pool présélectionnés en qualité d'enquêtrices/enquêteurs et agents de santé et organisés en 8 équipes. Cette seconde étape s'est déroulée du 31 janvier au 7 mars 2007 et a permis de sélectionner les 25 superviseurs de pool. Au deuxième niveau, la formation a bénéficié aux agents de terrain dans les 25 autres pools d'enquête. Elle a été assurée par chacun des 25 superviseurs retenus. Elle a débuté le 16 avril 2007 dans le pool de Mbanza-Ngungu et s'est terminée le 10 juin 2007 dans le pool de Boma. À ce niveau, 584 personnes ont été formées comme agents de terrain.

L'enquête principale, dans les pools autres que Kinshasa 1, a duré un mois et s'est étalée sur la période allant de mai à août 2007. Elle a mobilisé 571 agents répartis en 234 équipes de travail dont 53 équipes urbaines. Chaque équipe urbaine était composée d'un chef d'équipe, d'une contrôleuse, d'un agent de santé et de trois enquêtrices/enquêteurs. L'équipe du milieu rural comprenait seulement deux personnes, un(e) enquêtrice/enquêteur et un agent de santé.

Les supervisions des formations dans les pools et des activités de collecte des données ont été assurées par les membres du Comité permanent et quelques membres du Comité de pilotage et du Comité d'éthique en mission dans les différents pools d'enquête.

4.6. Traitement des données, apurement des fichiers et tabulation

La saisie des données sur micro-ordinateurs a débuté un mois après le démarrage de l'enquête dans les grappes d'enquête de la ville de Kinshasa. Le logiciel CSPro, développé conjointement par le Bureau du Recensement des États-Unis, le Programme MEASURE DHS et le SERPRO S.A., a été utilisé à cet effet. Avant la saisie, une équipe de 8 agents de codification, assistée d'un superviseur, a été chargée de la vérification des questionnaires venus du terrain et de la codification des questions ouvertes. La saisie a été réalisée de mars à avril 2007 (1ère phase) et de juillet à novembre 2007 (2ème phase) par 17 opérateurs, assistés de 3 superviseurs et encadrés par un coordonnateur mis à la disposition du projet par l'INS. Tous les questionnaires ont fait l'objet d'une double saisie pour éliminer du fichier le maximum d'erreurs de saisie.

À la suite de la saisie, les données ont été éditées en vue de vérifier la cohérence interne des réponses. Un programme de contrôle de qualité a permis de détecter certaines des principales erreurs de collecte. Les messages d'erreurs sur les grappes de la ville de Kinshasa ont été exploités avec les superviseurs de pool avant leur déploiement à l'intérieur du pays. La vérification finale a été réalisée par l'équipe d'encadrement technique de l'EDS-RDC avec l'assistance d'un informaticien du programme DHS, utilisant une technique éprouvée au cours de dizaines d'enquêtes similaires.

Des tableaux de données ont été produits et ont servi pour la préparation des rapports préliminaires et du rapport principal de l'EDS-RDC de 2007.

4.7. Couverture de l'échantillon

Les 300 grappes sélectionnées dans l'échantillon ont été atteintes au cours de l'EDS-RDC. Au total, 9 002 ménages ont été sélectionnés et, parmi eux, 8 945 ménages ont été identifiés au moment de l'enquête. Sur les 8 945 ménages identifiés, 8 886 ont été enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de 99 % (tableau 2.1). Ce taux ne varie pas selon le milieu de résidence.

 

 

 

 

 

 

 

Tableau 2.1 Résultats des enquêtes ménage et individuelle

 

 

 

Effectif de ménages, de femmes et d'hommes sélectionnés, identifiés et enquêtés et
taux de réponse (non pondéré) par milieu de résidence, République Démocratique du Congo EDS-RDC 2007

 

 

Enquête

Milieu de résidence

Ensemble

 

 

Urbain

Rural

 

 

Enquête ménage

 
 
 
 

 

Nombre de ménages sélectionnés

3 752

5 250

9 002

 

 

Nombre de ménages identifiés

3726

5219

8945

 

 

Nombre de ménages enquêtés

3697

5189

8886

 

 

Taux de réponse des ménages1

99,2

99,4

99,3

 

 

Enquête individuelle femme

 
 
 
 

 

Effectif de femmes éligibles

4970

5368

10338

 

 

Effectif de femmes éligibles enquêtées

4789

5206

9995

 

 

Taux de réponse des femmes éligibles2

96,4

97

96,7

 

 

Enquête individuelle homme

 
 
 
 

 

Effectif d'hommes éligibles

2324

2661

4985

 

 

Effectif d'hommes éligibles enquêtés

2182

2575

4757

 

 

Taux de réponse des hommes éligibles2

93,9

96,8

95,4

 

 

1 Ménages enquêtés/ménages identifiés
2 Enquêtés interviewés/enquêtés éligibles

 

 

 

 

Source : EDS-RDC 2007

À l'intérieur des 8 886 ménages enquêtés, 10 338 femmes âgées de 15-49 ans ont été identifiées comme étant éligibles pour l'enquête individuelle et, pour 9 995 d'entre elles, l'enquête a pu être menée à bien. Le taux de réponse s'établit donc à 97 % pour les interviews auprès des femmes. Ici encore, le milieu de résidence n'a eu aucun effet sur la disponibilité des enquêtées.

L'enquête homme, réalisée dans un ménage sur deux, a permis d'identifier au total 4 985 hommes de 15-59 ans. Parmi eux, 4 757 ont été enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de 95 %, légèrement inférieur à celui des femmes. Le taux de réponse des hommes est légèrement plus élevé en milieu rural qu'en milieu urbain (respectivement 97 % contre 94 %), les hommes étant généralement moins disponibles dans les villes que dans les campagnes.

5. Méthodes d'analyse

5.1. Population cible

La population cible pour notre étude est l'ensemble des femmes en union de la République Démocratique du Congo au moment de l'enquête. Nous pensons que le couple soit le lieu privilégié de l'expression de la fécondité des conjoints où les mariés légalement et les unis de fait courent le risque permanent de procréation. Laquelle peut être une maternité trop rapprochée ou trop nombreuse. Nous avons utilisé le fichier « planification familiale » et la population de l'étude a été sélectionnée à partir de la variable v501« statut matrimonial actuel » de la femme. La variable à 6 modalités a été repartie en deux modalités : femmes en union (1) et femmes non union (0) tel que repris à l'encadré 1. 

Encadré 1.

Variable V501Current marital status

anciennes modalités modalités recodées

0=never married  : jamais mariée  ?femme non union (0)

1=married : mariée ? femme en union (1)

2=living together : union de fait ? femme en union (1)

3=widowed : veuve ? femme non union (0)

4= divorced : divorcée ? femme non union (0)

5=not living together : séparée ? femme non union (0)

5.2. Définition et composantes des besoins non satisfaits de planification familiale

5.2.1. Besoin non satisfaits en planification familiale selon Macro international

D'après les considérations méthodologiques de Macro International dans les Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS), les besoins non satisfaits pour espacer les naissances "unmet need to space" concernent les femmes enceintes dont la grossesse ne s'est pas produite au moment voulu, les femmes en aménorrhée dont la dernière naissance ne s'est pas produite au moment voulu, et les femmes qui ne sont ni enceintes ni en aménorrhée, qui n'utilisent pas la méthode contraceptive et qui ont déclaré vouloir attendre deux ans ou plus avant leur prochaine naissance. Sont également incluses dans les besoins non satisfaits pour espacer les naissances, les femmes qui ne sont pas sûres de vouloir un autre enfant ou qui veulent un autre mais ne savent pas à quel moment elles veulent avoir cet enfant.

Les besoins non satisfaits pour limiter les naissances "unmet need to space" concernent les femmes enceintes dont la grossesse n'était pas voulue, les femmes en aménorrhée dont la dernière naissance n'était voulue, et les femmes qui ne sont ni enceintes ni en aménorrhée, qui n'utilisent pas de méthode contraceptive et qui ont déclaré ne plus vouloir d'enfants. Sont exclues les femmes qui sont en ménopause ou en période d'infécondabilité.

Il faut souligner que la variable composite BNS (Besoins non satisfaits) a été construite de deux manières dans les enquêtes démographiques et de santé par Macro International. Il s'agit des variables v624 et v626. La différence se résume dans la variable v625 qui intervient dans la construction de la variable v626.

5.2.2. Besoins non satisfait en PF au sein du couple

Les besoins non-satisfaits sont un phénomène multidimensionnel qui ne peut être parfaitement compris si les individus sont traités séparément. En particulier, on montre que, dans plusieurs sociétés, l'homme joue un rôle important dans le processus de prise de décision relatif à l'utilisation par le couple des méthodes modernes de contraception.

Afin de tenir compte des désirs de l'homme (Ngom P., 1997) Ngom propose le concept des besoins non satisfaits de l'homme. Il a ainsi, estimé, sur la base des données des enquêtes démographiques sur la santé (DHS) du Ghana et du Kenya, une limite inférieure de ces besoins pour limiter le nombre de naissances, en considérant les hommes mariés, qui ne désirent plus avoir d'enfants et qui n'utilisent aucune méthode de contraception au moment de l'enquête comme ayant un besoin non-satisfait de planification familiale. Pour des besoins de comparaison, la même définition a été appliquée aux femmes. Il a proposé, également, une mesure des besoins non-satisfaits du couple par la proportion des couples (paires) de conjoints dont l'un au moins a des besoins non-satisfaits, en distinguant quatre cas: ceux où seul l'un des deux conjoints est en besoin non-satisfait (deux cas), celui où tous les deux ont de tels besoins, et enfin celui où aucun des deux n'a ces besoins.

Ainsi, dans ce travail les besoins non satisfaits du couple sont déterminés en utilisant soit les caractéristiques liées à la femme en union ou soit de celles liées à son conjoint et fournies par elles lors de l'enquête.

5.3. Variables de l'étude

5.3.1. Variable dépendante

La variable dépendante est la variable que nous voulons expliquer par les autres variables ou la variable pour laquelle nous voulons déterminer les facteurs explicatifs.

D'après la définition de Macro International dans les Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS-RDC, 2007 : 98), Les besoins non satisfaits concernent "les femmes (actuellement en union) non utilisatrices de la contraception qui ont déclaré qu'elles ne voulaient plus d'enfants (limitation des naissances) et celles qui ont déclaré vouloir attendre 2 ans ou plus avant d'avoir un autre enfant (espacement des naissances)".

Dans la présente étude, c'est la variable v626 que nous avons considéré pour mesurer les besoins non satisfaits. Cette variable comprenant au préalable 10 modalités et ces modalités sont regroupées en trois modalités. La première modalité est « pas besoin », c'est-à-dire les femmes en union qui n'ont ni besoin en termes de limitation qu'en termes d'espacement. La deuxième modalité est « besoin d'espacement », elle concerne les femmes (couple) qui ont un besoin non satisfait en termes d'espacement. La troisième modalité est « besoin de limitation », elle concerne les femmes en union (couple) qui manifestent de besoin non satisfait de limitation des naissances (encadré 2).

Encadré 2

Variable V626

Anciennes modalités modalités recodées

0=never had sex  : n'a pas de rapport sexuel  ?pas besoin (0)

1=unmet need to space : besoin d'espacement ? besoin d'espacement (1)

2=unmet need to limit : besoin de limitation ? besoin de limitation (2)

3=using to space : utilise pour espacer ? pas besoin (0)

4= using to limit : utilise pour limiter ? pas besoin (0)

5=Spacing Failure : échec d'espacement ? besoin d'espacement (1)

6=limiting failure  : échec de limitation ? besoin de limitation (2)

7=desire birth < 2years : désir d'enfants avant 2ans ? besoin d'espacement (1)

8=no, sex, want to wait : pas de sexe veut attendre ? pas besoin (0)

9=infeconde, menopaused : inféconde et ménopausée ? pas besoin (0)

La variable ainsi créée ne nous permettrait pas d'appréhender en profondeur les besoins non satisfaits en planification familiale de manière différentielle en termes de limitation qu'en termes d'espacement. D'où, avec le logiciel SPSS (syntaxe), nous avons tour à tour pris l'option de considérer comme « pas besoin » en face de « besoin d'espacement », les modalités « pas besoin » et « besoin de limitation » et vice versa.

5.3.2. Variables indépendantes

Les variables indépendantes dans cette étude sont des variables explicatives de notre variable dépendante qu'est « les besoins non satisfaits en PF »

5.3.2.1. Les variables socio-démographiques

Ces variables sont : le milieu de résidence, l'âge actuel de la femme (groupe d'âge quinquennal), la province.

5.3.2.2. Les variables socio-culturelles

Les variables retenues sont :

- celles liées à la femme : la tribu, le niveau d'instruction et de son conjoint, la religion de la femme,

- celles liés au mari : niveau d'instruction,

5.3.2.3. Les variables sociobiologiques

Dans ce lot des variables nous avons retenu :

- pour la femme : âge à la première maternité, âge au premier mariage

- pour le mari : désir d'enfants par le mari

- autres : nombre d'enfants actuels, nombre idéal d'enfants

5.3.2.4. Les variables contextuelles

Par variables contextuelles, nous entendons les variables qui nous donnent directement à cerner l'objet de notre étude sur la pratique contraceptive du couple. Ce sont les questions ayant trait sur la connaissance et l'accès aux méthodes contraceptives.

Dans ce lot nous avons retenu : approbation de la contraception, la discussion au sein du couple, source de connaissance (d'information) de la PF, contraception utilisée et intention, raison de non utilisation de la méthode contraceptive. 

5.4. L'analyse statistique

Dans ce travail, l'analyse porte sur la variable composite « besoins non-satisfaits en PF ».

5.4.1. Analyse bivariée (test de Khi-deux)

Dans un premier temps, on aura recours à l'analyse descriptive simple pour étudier le niveau et la tendance des BNS selon certaines caractéristiques de la femme et du conjoint. On mesurera donc le poids des BNS dans cette demande de contraception.

L'analyse des besoins en PF fait ressortir le poids des BNS dans la demande de la contraception. L'importance des BNS par rapport aux besoins satisfaits montrera les efforts restant à fournir au niveau des programmes de SR/PF pour augmenter le taux de prévalence contraceptive.

L'étude sur les déterminants des besoins non satisfaits en planification familiale en République Démocratique du Congo a favorisé la sélection de variables pertinentes dans le recours à la contraception par le couple. La sélection s'est faite en fonction de la littérature existante, et les variables ont été retenues grâce au test de khi deux. Ce test est fondé sur la comparaison de la valeur du khi deux empirique à celle observée dans les tableaux de contingence en tenant compte du degré de liberté (1(*)).

Le khi deux permet d'estimer la stabilité statistique de l'association entre chacune des variables explicatives et la contraception.

Les variables suscitent le recours à la contraception soit indépendamment, soit en interaction. C'est pourquoi l'effet individuel exercé par chacune d'elles sur la contraception sera d'abord estimé grâce au calcul des risques relatifs selon les modalités de chaque variable. Il s'agit de possibilité d'utiliser la contraception par rapport à la modalité à moindre risque.

Après avoir estimé les chances de recourir à la contraception suivant les modalités des variables, nous avons ensuite analysé les effets communs de ces variables sur les comportements contraceptifs, qui, généralement résultent d'une conjonction de facteurs. Par exemple le milieu de résidence détermine l'ouverture sociale et offre une multitude d'opportunités susceptibles d'infléchir les perceptions individuelles.

Pour rendre compte de cette influence commune, nous avons scindé les variables en modalités de référence et à risque.

5.4.2. Analyse multivariée (régression logistique)

Dans un deuxième temps, on procédera, à l'aide de la régression logistique, à l'analyse multivariée en vue de cerner les déterminants des BNS. Il s'agit d'identifier ce qui différencie les femmes ayant des BNS de celles dont le besoin en PF est satisfait. La variable dépendante BNS prendra comme valeur 1 quand la femme éprouve des BNS, autrement elle prend la valeur 0. Cette analyse a permis d'éliminer étape par étape les variables qui ne sont pas significatives. Cette élimination s'est faite sur la base de signification des paramètres estimés de la variable après contrôle des effets des autres. Les variables retenues déterminent les caractéristiques des utilisateurs de la contraception et les facteurs susceptibles de favoriser sa satisfaction.

Les résultats des analyses de régression logistique multivariées ont mis en exergue, d'une part les déterminants majeurs qui agissent de façon significative sur les 2 types de BNS et, d'autre part les déterminants mineurs dont l'action n'est significative que sur l'un ou l'autre type de BNS.

Ainsi, dans les lignes qui suivent nous présentons notre échantillon d`étude et les résultats que nous avons jugé utile pour cette étude.

CHAPITRE 3.

CARACTERISTIQUES LIEES AU COUPLE

Ce chapitre est consacré à la présentation des caractéristiques des couples concernés par l'étude. Nous le subdivisons en trois sections. La première abordera les caractéristiques liées aux femmes en union au moment de l'enquête. La deuxième présentera les caractéristiques liées aux conjoints et la troisième abordera les caractéristiques liées au couple.

Section 1. Caractéristiques liées à la femme en union

Cette section aborde les caractéristiques propres aux femmes en union au moment de l'enquête (EDS-RD007) : sociodémographiques, socioculturelles, sociobiologiques et autres.

3.1.1. Caractéristiques sociodémographiques

3.1.1.1. Statut matrimonial des enquêtées

Pendant longtemps, les besoins non satisfaits ont été calculés uniquement pour les femmes mariées, car le mariage fut longtemps considéré comme le cadre idéal de la procréation. Mais l'augmentation récente de la fécondité extra maritale a poussé certains auteurs (Westoff et Bankole, 1995) à prendre en compte les femmes non mariées (célibataires, divorcées, séparées et veuves) dans le calcul des BNS. Aussi, l'état matrimonial est-il devenu un élément déterminant dans la prise de décision en matière de recours contraceptif. Toutes choses étant égales par ailleurs, on suppose en général que les femmes non mariées et non en union sont plus enclines à recourir à la contraception et moins nombreuses à avoir des BNS que celles qui vivent en union (figure 3.1.).

Figure 3.1. Proportion des femmes enquêtées selon le statut matrimonial

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RD007

Les femmes en union (régulièrement mariées et en union libre) représentent 65,9% soit 3409 femmes et celles qui ne sont pas en union sont les veuves, les divorcées, les séparées et les célibataires.

3.1.1.2. Age des femmes en union

Les femmes enquêtées et en union qui avaient déclaré leurs âges, étaient au nombre de 4985. Les tranches d'âge de 20 à 24ans, de 25 à 29 ans et de 30 ans à 34 ans représentant au total soixante dix pourcent des femmes en union, les tranches d'âge extrêmes ne représentant au total que trente pourcent des femmes en union (Figure 3.2.).

Figure 3.2. Proportion des femmes en union par âge

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Cette figure nous présente la proportion de chaque tranche d'âge dans la population concernée par notre étude. Les femmes âgées de 20 à 34 ans représentent 71% sur toutes les femmes en union enquêtés. Il ressort que la majorité de la population sous étude est jeune. Et le cumul des tranches d'âges extrêmes représente près de 8 femmes 100 en union. En effet, par la figure ci-haut, nous constatons que près de trois quarts des femmes en union au moment de l'enquête étaient jeunes. D'où la probabilité qu'elles s'intéressent plus à l'utilisation des méthodes contraceptive tant pour réguler que pour contrôler les naissances.

3.1.1.3. Province d'origine

Les femmes en union ne sont pas toutes réparties de la même manière par province (tableau 3.1.).

.Tableau 3.1. La répartition des femmes en union selon la province d'origine

Région

Effectif

%

Kinshasa

576

11,5

Bas-Congo

312

6,2

Bandundu

431

8,6

Equateur

585

11,7

P. Orientale

426

8,5

Nord-Kivu

435

8,7

Maniema

505

10,1

Sud-Kivu

390

7,8

Katanga

363

7,3

Kasaï Oriental

566

11,4

Kasaï Occidental

409

8,2

Total

4998

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RD007

Les données par province font apparaître une répartition inégale des femmes en union. Les provinces de l'Equateur, du Kasaï oriental, du Maniema, en plus de la ville province de Kinshasa représentent chacune au moins 11% des femmes en union sur toutes les femmes enquêtées lors de l'EDS-RDC. Alors que dans les provinces du Bas-Congo, du Katanga, du Sud-Kivu, du Kasaï Occidental, de la Province Orientale, du Bandundu et du Nord-Kivu, les femmes en union représentent moins de 9%.

3.1.1.4. Milieu de résidence

Le milieu de vie de la femme influence assez fortement le degré et la qualité de son insertion dans la vie sociale. Le lieu de résidence tout comme son milieu de socialisation, est à cet égard une variable déterminante pour sa propre prise en charge et en particulier pour la présentation qu'elle se fait de ses choix reproductifs. Le cadre urbain offre par exemple une kyrielle d'opportunités susceptibles d'infléchir la position de la femme congolaise, traditionnellement passive vis-à-vis de l'ordre social établi (tableau 3.2).

Tableau 3.2. La répartition des femmes en union selon le milieu de résidence

Milieu de résidence

Effectif

%

Urbain

2074

41,6

Rural

2907

58,4

Total

4981

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RD007

Pendant l'enquêtée sous étude, les femmes en union ont été plus enregistrées dans le milieu rural que dans le milieu urbain. Le milieu rural concluant les unions sans beaucoup de préalables à la dimension du milieu urbain. Soit une proportion de 41,6% pour le rural et 58,4% l'urbain. De grandes inégalités subsistent encore entre les infrastructures rurales et les équipements urbains malgré les efforts faits en R.D.C. pour en limiter l'ampleur. Cette fracture géographique a des implications dans de nombreux domaines, en particulier au plan de la pratique contraceptive.

3.1.2. Caractéristiques socioculturelles

3.1.2.1. Ethnie

En termes de composition ethnique, la RDC compte quelques 40 ethnies qu'on peut catégoriser en quatre groupes principaux, à savoir les bantous (majoritaires), les nilotiques, les soudanais et les pygmées (EDS-RDC, 2007). Le tableau 3.5. nous donne quelques ethnies de 40 connues du pays en rapport avec les femmes enquêtées.

Figure 3.3. Proportion des femmes en union selon l'ethnie

Source : nous même à partir des données de l'enquête EDS-RDC 2007

Les femmes en union au moment de l'enquête EDS-RDC 2007 appartiennent à 8 groupes ethniques. Dans la part que prend chaque ethnie de la population sélectionnée, les ethnies regroupées en : « Bas Uélé, Maniema, Kivu » et « Kasaï, Katanga, Tanganyika » représentent au total 57,4% de toutes les ethnies. Respectivement ces groupes ethniques représentent 29,5 et 27,9% des femmes en union. Alors que les ethnies : Bas Kasaï et Kwilu Kwango, Bakongo nord et sud, ne représentent chacune que 10,7% et 10,5% de manière respective. Les ethnies Ubangi et itimbiri (8,0%), Cuvette (7,7%), Uélé lac Albert (4,0%), lunda (1,3%) représentent au total 21%. Les pygmées et les autres ethnies ne représentant respectivement que 0,1 et 0,3% des femmes en union ayant déclarées leurs ethnies.

3.1.2.2. Niveau d'instruction

La fréquentation d'une institution scolaire ou universitaire, d'après la littérature, est d'une importance capitale pour expliquer l'adhésion d'un groupe d'individus à la pratique contraceptive. Le tableau 3.3. reprend la répartition de ces femmes en union selon leur dernier niveau d'éducation atteint.

Tableau 3.3. La répartition des femmes en union selon le niveau d'instruction

Niveau d'instruction de la femme

Effectif

%

sans éducation

1152

23,1

primaire Incomplète

1735

34,8

primaire complète

401

8,0

secondaire incomplète

1377

27,6

secondaire complète

259

5,2

supérieur

61

1,2

Total

4985

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Le niveau d'instruction des femmes en union est faible. Sur l'ensemble, seulement 5,2% ont un niveau secondaire complet et 1,2% le niveau supérieur. Autrement, plus de 9 femmes sur 10 ont soit un niveau secondaire incomplet soit un niveau primaire, ou alors sans éducation. Ces résultats sont d'autant plus inquiétants en considérant la proportion des femmes sans instruction ou avec le niveau primaire incomplet. En effet, le cumul de ces deux groupes donne près de 6 femmes en union sur 100. Or, plusieurs études sociologiques ont prouvé que les personnes, qui n'ont pas achevé le primaire et particulièrement celles ayant atteint au plus le niveau primaire, se comporte comme les « sans éducation ».

Par ailleurs, la compréhension de l'importance de la PF, particulièrement dans l'usage des méthodes exige un certain niveau d'instruction. Ainsi, de ces résultats, il apparaît à priori que le niveau d'instruction des femmes majoritairement faible, peut s'avérer un handicap à l'usage de la PF.

3.1.2.3. Religion

La religion en République Démocratique du Congo est l'un des facteurs importants dans l'analyse des phénomènes démographiques. Le contexte socio-réligieux est marqué par la cohabitation de plusieurs confessions religieuses. Trois ensembles confessionnels dominent la vie religieuse : le catholicisme, le protestantisme et les églises chrétiennes. Le tableau 3.7. répartit les femmes en union selon la religion de leurs croyances.

Tableau 3.4. Répartition des femmes en union selon la religion

Religion

Effectif

%

Catholique

1357

27,2

Protestante

1606

32,2

Salutiste

13

0,3

Kimbanguiste

186

3,7

Autre chrétienne

1635

32,8

Musulmane

97

1,9

Animiste

36

0,7

sans religion

45

0,9

Autre

7

0,1

Total

4982

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Les données sur la religion montrent que les femmes en union sont en majorité chrétiennes. Ces dernières représentent au total 96,3% de toutes les femmes en union. Les autres églises chrétiennes, non déterminées par l'enquête, est une catégorie constituée certes des adeptes des églises de réveil, lesquelles sont aujourd'hui en forte croissance sur toute l'étendue du territoire national (32,8%). Les femmes de religion protestante et catholique viennent respectivement en seconde et troisième position avec 32,2% et 27,2%. Les autres religions comptent moins de 5% des adeptes parmi les femmes en union.

La position des leaders de confessions face à la pratique au sein du couple nous paraît très utile, dans la mesure où certains croyants sans esprit critique, se livrent et se laissent emporter par ce que déclarent leurs leaders (représentants).

Une étude pour connaître les conséquences des prises de positions des représentants des confessions religieuses sur la pratique contraceptive dans la vie des adeptes, paraît très intéressante.

3.1.3. Caractéristiques sociobiologiques

3.1.3.1. Age au premier mariage

Le mariage au Congo est inscrit au code de la famille et il existe des préalables pour qu'un mariage soit légal et légitime. Ainsi, le mariage qui intervient avant l'âge de 18 ans est précoce et passible des pénalités. Cette forme de mariage a une incidence sur la planification familiale. Car tôt on entre dans le toit, moins on est informé sur la maîtrise de sa fécondité. Le tableau suivant nous en donne la fréquence de toutes les femmes actuellement en union.

Tableau 3.5. La répartition des femmes en union selon l'âge au premier mariage

âge au premier mariage

Effectif

%

mariage précoce

2489

51,2

mariage légal

2372

48,8

Total

4861

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

L'âge au premier mariage autorisé en République Démocratique du Congo est l'âge de 18 ans révolu. Tout mariage qui intervient avant cet âge est considéré pour nous comme précoce. Et considérons de légal, tout mariage qui intervient lorsque la femme a atteint la majorité, soit 18 ans et plus. Ainsi ce tableau nous montre que de toutes les femmes en union au moment de l'enquête, 51,2% ont connu un mariage contre 48,8% qui ont été marié dans les normes selon la réglementation de la République en la matière. Ainsi, les femmes qui atteignent la majorité avant leur premier mariage sont susceptibles d'information sur les méthodes contraceptives. Par ailleurs les mariées précoces subissent, pour la plupart, l'imposition des conjoints parfois désirés ou non désirés sans minimum de dialogue sur la contraception.

3.1.3.2. Age à la première maternité

En démographique la notion de quatre trop explique clairement l'importance de planification familiale et aussi permet d'éviter les grossesses à risques. La maternité tardive peut avoir un effet sur la limitation ou l'espacement des naissances. Ainsi le tableau ci-dessous repartit les femmes en union selon leur âge à la première maternité.

Tableau 3.6. La répartition des femmes en union selon l'âge à la première maternité

âge première naissance

Effectif

%

maternité précoce

2347

47,1

maternité acceptable

2617

52,5

maternité tardive

21

0,4

Total

4985

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Les femmes en union ont connu trois formes de maternité : maternité précoce (avant 18 ans), maternité acceptable (de 19 à 34 ans) et maternité tardive (de 35 ans et plus). En effet, 52,5% des femmes ont connu leur première maternité dans un intervalle d'âge que nous avons jugé acceptable, de 19 à 34ans. Car dans cette tranche d'âge les femmes sont épargnées de deux trop : trop tôt et trop tard. A coté d'elles, 47,1% des femmes ont connu une maternité précoce. Et à peine 0,4% d'entre elles ont connu la maternité tardive. Il ressort de ces résultats que près de la moitié des femmes de la R.D.C. connaissent soit une maternité acceptable ou carrément précoce.

3.1.3.3. Nombre actuel d'enfants

Le nombre d'enfants que possède actuellement un couple parait, pensons nous plus déterminant dans le choix d'une fécondité future, d'une méthode ou non de contraception pour contrôler sa fécondité. Le tableau 3.7. montre le nombre actuel d'enfants que les femmes en union posédaient au moment de l'enquête.

Tableau 3.7. La répartition des femmes en union selon le nombre actuel d'enfants

Nombre d'enfants

Effectif

%

au plus un enfant

1455

29,2

deux enfants

2061

41,3

au moins trois enfants

1469

29,5

Total

4985

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Il se révèle de ce tableau que près de 4 femmes sur 10 (41,3%) en union ont chacune deux enfants. Les femmes qui ont au moins trois enfants et celles qui en ont au plus un, représentent chacune 3 femmes sur 10 femmes en union. On serait tenter d'affirmer que les femmes en union de la R.D.C. n'ont pas de besoins énormes en termes de limitation de naissances.

3.1.3.4. Nombre idéal d'enfants

Combien d'enfants voudriez-vous avoir ? Est la question à laquelle devaient aussi répondre les femmes en union pendant l'enquête EDS-RDC 2007. Cela, dans l'objectif de déterminer la descendance finale des femmes. Le tableau 3.8. répartit les femmes en union selon le nombre idéal qu'elles veulent avoir.

Tableau 3.11. La répartition des femmes en union selon le nombre idéal d'enfants

nombre idéal

Effectif

%

moins de 6 enfants

1719

34,5

six et plus

3266

65,5

Total

4985

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Ce tableau reprend les femmes en union qui projettent d'avoir un nombre donné d'enfants dans l'avenir. Près de 7 femmes sur 10 ont déclaré atteindre au moins six enfants. Comparé au nombre moyen d'enfants par femme en fin de vie féconde, qui est estimé à 6,3, le nombre idéal d'enfants de la majorité des femmes inquiète. L'inquiétude vient du fait qu'un besoin de limitation des naissances est alors attaché à la vie féconde des congolaises en union.

3.1.3.5. Désir d'enfants

La maternité souhaitée ou calculée est déterminante pour la taille du ménage. Nous pensons que le désir d'un enfant pour un couple est fonction de la fécondité réalisée. Le tableau 3.12. répartit les femmes en union selon qu'elles désirent ou non des enfants.

Tableau 3.9. La répartition des femmes en union selon le désir d'enfants

Désir d'enfant

Effectif

%

vouloir encore d'enfants

3491

70,2

indécises

185

3,7

n'en veut plus

1077

21,7

stériles ou infécondes

220

4,4

Total

4973

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

De ce tableau, il ressort que la majorité des femmes, soit 70,2% des femmes en union veulent encore d'enfants contre 21,7% qui n'en veulent plus. Une petite proportion de ces femmes sont indécises (3,7%). Les autres femmes, déclarées stériles ou infécondes, représentent 4,4% des femmes en union ayant répondu à cette question sur le désir d'un autre enfant.

En effet, cet effectif élevé des femmes qui veulent encore d'enfants montre à suffisance que, le risque de besoin non satisfait en planification familiale est permanent pour les femmes en union.

Section 2. Caractéristiques liées au mari

Dans cette section nous abordons les caractéristiques liées au conjoint de la femme en union. Il s'agit de : son niveau d'instruction et son occupation actuelle.

3.2.1. Niveau d'instruction du conjoint

Le tableau 3.10. reprend le dernier niveau d'instruction atteint par les conjoints des femmes en union. C'est un élément important dans le choix de certaines options en couple. Il influence d'une ou d'une autre la pratique contraceptive par la couple. Mais la plupart de ces hommes n'ont qu'un niveau secondaire incomplet.

Tableau 3.10. Répartition des conjoints des femmes en union selon le niveau d'instruction

Niveau d'instruction

du conjoint

Effectif

%

sans éducation

476

9,9

primaire Incomplet

879

18,2

primaire complet

344

7,1

secondaire incomplet

1810

37,5

secondaire complet

790

16,4

supérieur

357

7,4

ne sait pas

170

3,5

Total

4826

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Comparé à celui des femmes, le niveau d'instruction des conjoints est aussi faible. Sur l'ensemble, 16,4% ont un niveau secondaire complet et 7,4% le niveau supérieur. En d'autres termes, plus de 7 hommes sur 10 ont soit un niveau secondaire incomplet, soit un niveau primaire, ou alors sans éducation. Ces résultats comme ceux de leurs partenaires inquiètent. En effet, le cumul de ces deux derniers groupes donne près d'un quart de ces hommes. Or, le niveau d'instruction du conjoint est un élément déterminant dans l'attitude de ce dernier face à la planification familiale. Beaucoup d'études sur les facteurs de la pratique en Afrique subsaharienne, ont montré la place de l'instruction du conjoint dans l'option de choix à opérer par le couple d'une méthode contraceptive et qui plus discuter de PF.

3.2.2. Occupation du conjoint

La nature de l'occupation du conjoint influe d'une manière ou d'une autre sur le contrôle des naissances dans un du couple d'après la littérature existante. Le tableau 3.11. reprend quelques professions ou occupations quotidiennes des conjoints des femmes en union, dominé par en grande majorité par les agriculteurs.

Tableau 3.11. La répartition des conjoints selon l'occupation

Occupation

Effectif

%

Ne travaille pas

261

5,4

Profession non déclarée, technicien, gestionnaire

668

13,8

Employé du bureau

40

0,8

Agriculteur privé

2381

49,0

Services

454

9,3

Ouvrier

700

14,4

Non qualifié

353

7,3

Total

4857

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

L'occupation des conjoints telle que reprise dans ce tableau ci -dessus, reste dominée par une bonne proportion des agriculteurs qui travaillent pour leurs propres comptes (49,0%). En deuxième lieu, nous avons les « ouvriers » avec une proportion de 14,4%. Les « techniciens, » représentent une proportion de 13,8%. Les autres occupations représentent au total 22,8%. Les conjoints occupés par les services représentent 9,3%, les ouvriers non expérimentés prennent 7,3%. Les sans emplois représentent 5,4% alors que les employés du bureau représentent à peine 0,8%.

De ces résultats, il ressort les conjoints des femmes enquêtées sont pour la plupart du secteur informel. En effet, 14 hommes sur 100 travaillent pour leur propre compte. Ces résultats montrent bien que la profession en R.D.C. fait défaut. Il sied de noter à priori que les hommes qui ne travaillent pas sous pression d'une autorité établie sont des agents favorisants de besoins non satisfaits en PF.

3.2.3. Désir d'enfants par le mari

Le couple dont le monopole de choix de la fécondité revient au mari ne peut pas échapper au besoin non satisfait en planification familiale, pensons-nous. Le tableau 3.15. reprend les réponses des femmes par rapport au désir d'enfants par leur maris, selon qu'il en voudrait autant qu'elles, moins ou plus.

Tableau 3.12.La répartition des conjoints selon le désir d'enfants

Désir d'enfants par le mari

Effectif

%

mari veut plus

1222

27,6

le mari veut autant que la femme

1202

27,2

mari veut moins

332

7,5

ne sait pas

1668

37,7

Total

4424

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

La plupart des maris veulent autant ou plus d'enfants que leurs femmes. En effet, 28 femmes sur 100 ont déclaré que leurs maris voulaient plus d'enfant qu'elles et 27 sur 100 femmes qui en voudraient autant que leurs conjoints. Par ailleurs, près de 4 femmes sur 10 ne connaissent pas la position de leur maris sur le désir d'enfants, à coté de 8 sur 100 dont les maris voudraient moins d'enfants.

Section 3. Caractéristiques contextuelles du couple

La section 3 porte sur les caractéristiques liées au contexte de l'étude, c'est-à-dire, connaissance, attitude et pratique des méthodes contraceptives. Les variables choisies sont : la méthode contraceptive utilisée actuellement, le besoin non satisfait en PF, l'intention d'utiliser les méthodes contraceptives, l'approbation de PF par le mari et la femme et la discussion avec le partenaire sur la PF.

3.1.4.1. Méthode contraceptive utilisée actuellement

La variable « méthode contraceptive utilisée actuellement » nous a permis de connaître l'effectif des femmes en union qui n'utilisent aucune méthode contraceptive (tableau 3.14) et celles qui en utilisent. De celles qui utilisent nous savoir le type de méthodes couramment utilisé.

Tableau 3.14. La répartition des femmes en union selon la méthode contraceptive utilisée actuellement

Méthode contraceptive

utilisée actuellement

Effectif

%

n'utilise pas

3862

77,5

pilule

51

1,0

DIU

11

0,2

injections

28

0,6

condom

199

4,0

stérilisation féminine

28

0,6

abstinence périodique

583

11,7

diaphragme

172

3,5

autre

45

0,9

implant

1

0,0

condom féminine

2

0,0

gélules

3

0,1

Total

4985

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

L'utilisation de la contraception n'est pas effective chez les femmes en union de la R.D.C. En effet, des femmes qui ont répondu à la question sur la méthode contraceptive utilisée actuellement, près de 8 sur 10 ont déclaré ne pas recourir à une des méthodes contraceptives.

Par ailleurs, pour les quelques femmes qui utilisent au moins une des méthodes de contraception, 11,7% ont déclaré utiliser l'abstinence périodique (méthode traditionnelle). Toutes les autres méthodes, appelées méthodes modernes ne sont presque pas utilisées ou connues du public féminin. Car à peine 4,0% exigent le condom (masculin) et 3,5% utilisent le diaphragme comme méthode contraceptive.

Ces résultats, corrélés à plusieurs autres facteurs, montrent l'ampleur des besoins en planification familiale au sein du couple congolais.

3.1.4.2. Besoin non satisfait en planification familiale

Des 77,5% des femmes non utilisatrices de la méthode contraceptive (tableau 3.14), 67,3% ont des besoins non satisfait. Le tableau 3.15 présente les femmes qui n'ont pas de besoin en termes d'utilisation des méthodes contraceptives et celles qui en présentent. Ces besoins sont, soit de limitation ou d'espacement des naissances.

Tableau 3.15. La répartition des femmes en union selon le besoin non satisfait en planification familiale

Besoin non satisfait

Effectif

%

pas de besoin

1632

32,8

besoin d'espacement

2997

60,2

besoin de limitation

352

7,1

Total

4981

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Les femmes en union au moment de l'enquête présentent des besoins non satisfaits en limitation qu'espacement des naissances. Ces besoins sont plus prononcés en termes d'espacement que de limitation des naissances. Le total des besoins non satisfaits est évalué à 67,3% pour les femmes en union contre 32,8% des femmes n'ayant de besoin en matière de planification familiale. Ces femmes sont soit stériles ou ménopausées. Le schéma analytique ci-dessous présente la répartition de ces besoins rapport à l'échantillon des femmes en union sous étude.

Schéma analytique des besoins non satisfaits

N'utilisent pas la contraception 77,3%

Toutes les femmes enquêtées

Non enceintes aménorrhéiques 64,2%

Enceintes aménorrhéiques 13,1%

Grossesses non souhaitées 0,7%

Grossesses non calculées 12,4%

Stériles 2,4%

Fécondes 61,8%

Besoin d'espacement

12,4%

Besoin de limitation 0,7%

Veulent enfant plus tard 47,8%

Veulent enfant bientôt 7,6%

Ne veulent plus d'enfant 6,4%

Besoin d'espacement

47,8%

Besoin de limitation 6,4%

Total Besoin non satisfait 67,3%

La formulation des besoins non satisfaits Selon Charles Westoff, inspirée du modèle de Kenya repris in Population Report de 1996, englobe toutes les femmes fécondes mariées ou en union. On suppose donc qu'elles sont sexuellement actives et n'emploient aucune méthode de contraception. Elles ne veulent plus avoir d'enfants ou veulent retarder d'au moins deux ans la prochaine naissance. On dit des femmes qui ne veulent plus avoir d'enfants qu'elles ont un besoin non satisfait de limitation des naissances. Tandis que celles qui veulent avoir d'autres enfants mais peu avant au moins deux ans ont un besoin non satisfait d'espacement des naissances. Le groupe de besoins non satisfaits englobe aussi toutes les femmes mariées enceintes, dont la grossesse n'est pas souhaitée ou n'a pas été bien calculée parce qu'elles ne pratiquent pas la contraception. De même. Les femmes qui viennent d'avoir un enfant mais ne courent pas encore le risque de tomber enceintes en raison d'une aménorrhée post partum ont un besoin non satisfaits si leur grossesse n'est pas souhaitée. Bien que l'utilisation des méthodes pose problème aux femmes en union de la République Démocratique du Congo, une question peut être posée si combien en éprouvent l'intention sur une utilisation future.

3.1.4.3. Intention d'utiliser les méthodes contraceptives

Le besoin en planification est criant chez les femmes en union. Mais combien éprouvent l'intention d'une utilisation future. Le tableau 3.16 nous présente un tableau sombre bien que l'ampleur de besoin en planification familiale soit forte.

Tableau 3.16. La répartition des femmes selon l'intention d'une utilisation future des méthodes contraceptives

intention d'utiliser

Effectif

%

Plus tard

1303

33,9

pas sur de l'utilisation

608

15,8

n'a pas l'intention

1927

50,2

Total

3838

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Des femmes en union ayant répondu à la question sur l'intention d'utiliser les méthodes contraceptives dans le but de limiter ou d'espacer les naissances, nous constatons que la moitié n'a pas l'intention d'utiliser les méthodes contraceptives. 15,8% des femmes ne sont pas sures de l'utilisation future des méthodes contraceptives. Et 33,9% ont déclare les utiliser plus tard. D'où cela nous donne à connaître les raisons non utilisations des méthodes contraceptives.

3.1.4.4. Raisons de non utilisation des méthodes contraceptives

La figure ci-dessous reprend toutes les raisons de non utilisation des méthodes contraceptives avancées par les femmes en union. Nous n'avons repris que les raisons et les proportions des réponses par raisons. L'autre partie représentant les réponses négatives, soit aucune raison.

Figure 3.4. La proportion des femmes en union par raison de non utilisation future des méthodes contraceptives

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Cette figure est conçue à partir des réponses des femmes en union sur les raisons de non utilisation des méthodes contraceptives. Précisons une chose, de l'effectif de 4985 des femmes qui ont pris l'habitude de répondre à la plupart des questions que nous avons jugé utiles pour le sujet sous étude, pour cette question les réponses ont été enregistrées pour un effectif de 1979 femmes par question. Notons que la forte proportion des femmes par question n'a pas donné de raisons. Et de quelques raisons avancées « allaitement maternel » intervient dans l'ordre de 24,6% par rapport à « aucune raison (75,4%). A la raison donnée sur la connaissance de méthodes contraceptives, 16,5% des femmes ont déclaré ne connaitre aucune méthode contraceptive. 12,2% des femmes sont opposées aux méthodes contraceptives contre 87,8% des femmes qui n'ont avancé de raisons. 11,9% des femmes sont aménorrhéiques post partum.

3.1.4.5. Approbation de la planification familiale par la femme

Les femmes peuvent bien avancer les raisons pour ne pas utiliser les méthodes contraceptives. Une chose reste à savoir, si combien d'entre elles approuvent la planification familiale. Le tableau 3.17 répartit ces femmes d'après leur avis sur la planification familiale.

Tableau 3.17. La répartition des femmes en union selon qu'elles approuvent ou non la planification familiale

Approuver la PF

Effectif

%

Non

2048

41,1

Oui

2423

48,7

Ne sait pas

507

10,2

Total

4978

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Il est important de souligner à partir de ce tableau que les femmes en union au moment de l'enquête sont à 41,1% hostiles à la planification familiale. A peine 48,7% approuvent la planification familiale et 10,2% n'ont pas de position fixe. Le besoin en planification en République Démocratique est d'actualité. Plus loin nous en pénétrerons les facteurs à la base et à la fin proposer des pistes des solutions pour y palier.

Les caractéristiques liées aux femmes en union ont révélé l'importance des besoins non satisfaits au sein des couples en République Démocratique du Congo. Mais comme dans un couple il n'y a pas que les femmes, nous allons étudier quelques caractéristiques liées aux conjoints (partenaires) des ces femmes.

3.1.4.6. Approbation de la planification familiale par le mari

L'attitude du mari face à la planification familiale est déterminante dans le choix d'une option de fécondité pour le couple en Afrique subsaharienne, d'après la littérature existante. Le tableau 3xxx reprend l'effectif des conjoints selon leur approbation ou désapprobation de la planification familiale.

Tableau 3.18. La répartition des conjoints selon qu'ils approuvent la planification familiale

Approuver PF

Effectif

%

Approuve

1678

37,7

Désapprouve

1710

38,5

Ne sait pas

1058

23,8

Total

4446

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Le tableau ci-haut renseigne sur le niveau de connaissance, attitude et pratique des méthodes contraceptives. D'après les études antérieures, les sociétés africaines reconnaissent à l'homme la décision sur la taille de la famille. Que celui-ci ne puisse adhérer à la planification familiale révèle un besoin non satisfait. Sur 100 hommes, seulement 38 approuvent la planification familiale contre 62 dont 39 désapprouvent et 24 ne manifestant pas encore une position fixe. Comparer aux réponses des femmes sur ce sujet, il dégage une différence de 11 femmes de plus sur les hommes qui approuvent.

3.1.4.7. Discussion avec le partenaire de planification familiale

La dimension du genre dans certain couple est évaluée par la place de la femme dans la prise de certaines décisions cruciales pour la survie et le bien être du couple. Le tableau 3.19 montre la disparité entre les couples en ce qui concerne la discussion sur la planification familiale.

Tableau 3.19. La répartition des femmes en union selon la discussion avec le partenaire l'année précédant l'enquête

Discuter de PF avec le partenaire l'année passée

Effectif

%

Jamais

2398

54,1

Une ou deux fois

1013

22,9

Plus souvent

1020

23,0

Total

4431

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

La plupart des couples tels que le reprend le tableau ci-haut ne discute pas de la planification familiale. Certaines femmes dans ces couples subissent les lois des maris en matière de fécondité. En effet, près de 54 femmes sur 100 n'ont jamais discuté avec leurs partenaires de la planification durant l'année qui précédait l'EDS. Les femmes qui en discutent plus souvent et celles qui ont pu discuter une ou deux fois l'an représentent respectivement 23 sur 100 femmes en union.

Or, le couple qui ne discute pas de la PF a du mal à pratiquer la contraception. De ces résultats, il se dessine déjà certains facteurs qui penchent en faveur des déterminants de besoins non satisfaites en PF.

CHAPITRE 4. PRESENTATION DES RESULTATS DES ANALYSES DE BESOINS NON SATISFAITS EN PLANIFICATION FAMILIALE

Ce chapitre nous l'aborderons en deux sections, la première portera sur la présentation des résultats de l'analyse bivariée et la deuxième abordera la présentation des résultats de la régression logistique des caractéristiques liées au couple pris individuellement.

Section 1. PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ANALYSE BIVARIEE

Cette section présente les résultats de l'analyse bivariée et met en exergue les variables qui agissent de façon significative sur les 2 types de BNS. Les besoins en matière de planification familiale varient selon les caractéristiques sociodémographiques. Dans cette section nous présentons en premier lieu les variables qui ont lien avec le besoin aussi bien en termes de limitation qu'en termes d'espacement. Ensuite nous présenterons les variables selon qu'elles ont un lien avec le besoin de limitation des naissances particulièrement ou encore avec le besoin d'espacement des naissances.

4.1.1. Besoin non satisfait en planification familiale et les caractéristiques sociodémographiques des femmes en union

Les résultats du tableau 4.1.montrent qu'il existe un lien probable entre d'une part l'âge de la femme en union et le besoin non satisfait en PF et d'autre part la province de la femme et le besoin non satisfait en PF. Le milieu de résidence aussi a lien avec le besoin non satisfait en PF (cela pour appréhender le lien d'avec le milieu de réalisation de la fécondité).

Tableau 4.1. Caractéristiques sociodémographiques des femmes en union selon le besoin non satisfait en planification familiale

caractéristiques

socio-

démographiques

Besoins non satisfaits en PF

Total

pas de besoin

besoin d'espacement

besoin de limitation

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Age

 
 
 
 
 
 
 
 

15-19

99

33,3

195

65,7

3

1,0

297

100

20-24

374

30,3

832

67,3

30

2,4

1236

100

25-29

423

33,9

787

63,0

39

3,1

1249

100

30-34

312

29,6

652

61,9

90

8,5

1054

100

35-39

232

35,6

336

51,6

83

12,7

651

100

40-44

146

38

163

42,4

75

19,5

384

100

45-49

46

41,8

32

29,1

32

29,1

110

100

Province

 
 
 
 
 
 
 
 

Kinshasa

292

56,4

199

38,4

27

5,2

518

100

Bas-Congo

161

50,0

139

43,2

22

6,8

322

100

Bandundu

171

43,4

197

50,0

26

6,6

394

100

Equateur

177

30,3

332

56,8

75

12,8

584

100

Orientale

104

30,1

217

62,9

24

7,0

345

100

Nord-Kivu

137

28,2

299

61,5

50

10,3

486

100

Maniema

136

29,3

296

63,8

32

6,9

464

100

Sud-Kivu

97

19,5

370

74,3

31

6,2

498

100

Katanga

123

28,9

272

63,8

31

7,3

426

100

Kasaï Oriental

127

23

404

73,2

21

3,8

552

100

Kasaï Occidental

107

27,3

272

69,4

13

3,3

392

100

Milieu de résidence

 
 
 
 
 
 
 
 

Urbain

852

41,1

1067

51,4

155

7,5

2074

100

Rural

780

26,8

1930

66,4

197

6,8

2907

100

Total

1632

32,8

2997

60,2

352

7,1

4981

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Variables croisées

Valeurs de khi-deux (X2)

significativité

Besoin non satisfait et âge

346,94

0,000

Besoin non satisfait et province

344,148

0,000

Besoin non satisfait et milieu de résidence

120,763

0,000

En ce qui concerne l'âge, le khi-carré de Pearson étant significatif à 99%, nous pousse à probablement établir un lien entre l'âge et les besoins en PF chez les femmes en union de la République Démocratique du Congo. Il sied de noter au regard de ce que nous présente ce tableau que les femmes âgées de 15 à 19 ans ont plus de besoins en termes de limitation qu'en termes d'espacement. Car 65,4% présentent pour cette tranche d'âge des besoins d'espacement contre 1% en terme de besoin de limitation. L'écart entre ces besoins diminue au fur et à mesure que l'âge des femmes enquêtées augmente. Cet écart baisse jusqu'à atteindre le même niveau que celui constaté chez les femmes âgées de 44 à 49 ans comme le montre la figure 4.1.

Figure 4.1. Evolution des besoins par rapport à l'âge des femmes

Par cette figure ci-contre nous voyons comment est-ce que les besoins d'espacement et de limitation sont inversement proportionnels en ce qui concerne l'âge des femmes en union de la tranche d'âge de 15 à 19 ans jusqu'à celle de 40 à 44 ans.

En fonction des provinces, on constate que c'est dans le Sud-Kivu (80,5%), le Kasaï Oriental (77,0%), Kasaï Occidental (72,7%), le Nord Kivu (71,8%), Katanga (71,1%), Maniema (70,7%) Equateur (69,9%) et province orientale que la proportion de femmes ayant des besoins non satisfaits est la plus élevée. c'est le Bas Congo et le Bandundu qui détiennent les proportions moyennes de besoins non satisfaits (50% et 56,6%). La ville province de Kinshasa se caractérise par une faible proportion de besoin en planification familiale (43,6%). Cela peut bien se lire sur la figure 4.2.

Figure 4.2. La proportion des femmes selon les BNS par province

Les résultats par rapport au milieu de résidence montrent que les variations des besoins non satisfaits en planification familiale sont importantes (figure 4.3). En milieu rural, l'ensemble des besoins non satisfaits est évalué à 73,2 % contre 58,9% en milieu urbain. Les besoins pour l'espacement sont toujours nettement plus importants en milieu rural qu'en milieu urbain. Pour la limitation, la différence est à peine de 0,7%(7,5% pour le milieu urbain et 6,8% pour le milieu rural). Un lien est alors établi entre les besoins non satisfaits en planification familiale et le milieu de résidence. Il en résulte, entre autre, une offre différentielle de service de planification familiale qui pénalise l'accès des femmes rurales à la contraception.

Figure 4.3. La Proportion des BNS en PF dans le milieu de résidence

Source : nous-mêmes à partir des données de l'EDS-RDC 2007

4.1.2. Besoins non satisfaits de limitation des naissances

Les besoins non satisfaits pour limiter les naissances concernent les femmes enceintes dont la grossesse n'était pas souhaitée, les femmes en aménorrhée qui n'utilisent pas de méthode de planification familiale dont la dernière naissance n'était pas voulue et qui ne veulent plus d'enfants et les femmes fécondes qui ne sont, ni enceintes ni en aménorrhée, qui n'utilisent pas de méthode de planification familiale et qui ont déclaré ne plus vouloir d'enfants.

4.1.2.1. BNS de limitation et caractéristiques socioculturelles des femmes en union.

L'appartenance dans une tribu ou dans une religion quelconque peut influencer le comportement procréateur d'une femme. Le niveau d'instruction de la femme aussi peut expliquer le choix d'une option de fécondité. Le tableau 4.2. établit le lien probable entre les caractéristiques socioculturelles des femmes en union et le besoin non satisfait de limitation des naissances.

Tableau 4.2. Caractéristiques socioculturelles des femmes en union selon le besoin non satisfait de limitation des naissances.

Caractéristiques socioculturelles

BNS de limitation

Total

pas besoin

BNS de limitation

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Religion

 
 
 
 
 
 

Catholique

1231

90,7

126

9,3

1357

100

Protestante

1499

93,3

107

6,7

1606

100

Armée du salut

11

84,6

2

15,4

13

100

Kimbanguiste

175

94,1

11

5,9

186

100

autres chrétiennes

1537

94,0

98

6,0

1635

100

musulmane

92

94,8

5

5,2

97

100

animiste

35

97,2

1

2,8

36

100

sans religion

45

100

0

0,0

45

100

autres

6

85,7

1

14,3

7

100

Niveau d'instruction

 
 
 
 
 

sans instruction

1054

91,5

98

8,5

1152

100

primaire incomplet

1617

93,2

118

6,8

1735

100

primaire complet

379

94,5

22

5,5

401

100

secondaire incomplet

1280

93,0

97

7,0

1377

100

secondaire complet

245

94,6

14

5,4

259

100

supérieur

58

95,1

3

4,9

61

100

Total

4633

92,9

352

7,1

4985

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Variables croisées

Valeurs de khi-deux (X2)

significativité

Besoin non satisfait et religion

20,76

0,008

Besoin non satisfait et niveau d'instruction

6,87

0,230

Les résultats du tableau ci-dessus, par rapport à la religion, montrent que ce sont les femmes de l'armée du salut qui présentent un besoin de limitation élevé avec 15,4%. Elles sont étalonnées par celles d'autres religions avec 14,3%. Dans ce lot d'autres religions, on peut inclure les femmes des églises traditionnelles. En troisième lieu arrivent les femmes de la religion catholique avec 9,3% des besoins non satisfaits de limitation des naissances. Les femmes protestantes viennent en quatrième position av 6,7%, suivies des femmes des autres religions chrétiennes (6,0%). Les femmes kimbanguistes et musulmanes présentent de besoin de limitation des naissances respectifs de 5,9 et 5,2%. Les animistes interviennent avec 2,8% de besoin alors que les sans religions n'ont pas de besoin en termes de limitation des naissances. En effet, l'appartenance dans une religion peut exposer au risque de besoins non satisfaits en termes de limitation des naissances. En R.D.C. le fait d'être salutiste expose au risque de besoin de limitation.

Quant au niveau d'instruction de la femme et le besoin de limitation des naissances aucun lien significatif n'a été établi. Avec le khi-deux de Pearson de 0,230 supérieur à 0,05. Mais, connaissant la force de l'instruction sur la pratique contraceptive, le fait que le khi-deux ne soit pas significatif n'exclut pas l'instruction dans le rang des facteurs déterminants de besoin non satisfaits en planification familiale.

4.1.2.2. BNS de limitation des naissances et caractéristiques sociobiologiques de la femme en union

Certaines caractéristiques propres à la vie génésique de la femme, lui prédispose à la satisfaction ou non des besoins en termes de planification familiale. Le tableau 4.3. essaie de montrer les relations pertinentes qui puissent exister entre les caractéristiques sociobiologiques et le besoin non satisfait en terme de limitation des naissances.

Tableau 4.3. Caractéristiques sociobiologiques des femmes en union selon les besoins non satisfait de limitation

Caractéristiques

sociobiologiques

BNS de limitation

Total

pas besoin

BNS de limitation

 

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

âge au premier mariage

 
 
 
 
 
 

mariage précoce

2281

91,6

208

8,4

2489

100

mariage légale

2230

94,0

142

6,0

2372

100

âge à la première naissance

 
 
 
 

maternité précoce

2149

91,6

198

8,4

2347

100

maternité acceptable

2464

94,2

153

5,8

2617

100

maternité tardive

20

95,2

1

4,8

21

100

Nombre d'enfants

 
 
 
 
 

au plus un enfant

1370

94,3

83

5,7

1453

100

deux enfants

1911

92,8

148

7,2

2059

100

au moins trois enfants

1348

91,8

121

8,2

1469

100

Nombre idéal d'enfants

 
 
 
 
 

< 6 enfants

1573

91,6

145

8,4

1718

100

6 et plus

3056

93,7

207

6,3

3263

100

Désir d'enfants

 
 
 
 
 

vouloir encore d'enfants

3491

100

0

0,0

3491

100

indécis

181

97,8

4

2,2

185

100

n'en veut plus

748

69,5

329

30,5

1077

100

stérilisé ou inféconde

201

91,4

19

8,6

220

100

Total

4621

92,9

352

7,1

4973

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Variables croisées

Valeurs de khi-deux (X2)

significativité

Besoin non satisfait et âge au premier mariage

10,21

0,000

Besoin non satisfait et âge à la première maternité

12,817

0,002

Besoin non satisfait et nombre d `enfant

7,2

0,02

Besoin non satisfait et nombre idéal d`enfants

7,5

0,006

Besoin non satisfait et désir d'enfants

1175,48

0,000

Concernant l'âge au premier mariage, les résultats du tableau 4.3. montrent que les besoins non satisfaits de limitation des naissances sont élevés chez les femmes en union qui ont connu un mariage précoce (8,5%). Alors que celles qui ont connu leur mariage à un âge acceptable ont un besoin de limitation de 6%.un lien positif est alors établi entre ces variables avec une valeur de khi-deux significatif à 99% (figure 4.4). il sied de noter que l'âge au premier expose au risque de besoin de limitation des naissances.

Figure 4.4. La répartition des BNS de limitation selon l'âge au premier mariage

Pour l'âge à la première naissance, le besoin de limitation est élevé pour les femmes qui ont connu une maternité précoce (8,5%). Ce besoin va décroitre chez les femmes à maternité acceptable (5,8%) jusqu'à atteindre un niveau un peu plus bas, 4,8% chez les femmes qui ont une maternité tardive (Voir figure 4.5.).

Figure 4.5. La répartition des BNS de limitation selon l'âge des femmes à la première naissance

En fonction de nombre d'enfants, Ces besoins sont directement proportionnels aux nombres d'enfants. En effet, les femmes qui ont au moins trois enfants, connaissent de besoin de limitation élevé (8,2%). Celles qui ont deux enfants viennent en deuxième lieu avec 7,2%. Et les femmes qui ont au plus un enfant ont de besoin de limitation de l'ordre de 5,7%. De ces résultats, il ressort que plus les femmes ont un nombre d'enfants élevé, plus elles ont de risque d'éprouver de besoin non satisfait en termes de limitation des naissances.

Le besoin de limitation des naissances, en rapport avec nombre idéal d'enfants, est élevé chez les femmes qui veulent avoir moins de 6 enfants (8,4%). Par contre il est un peu bas chez les femmes qui veulent avoir 6 enfants et plus (6,3%). Ceci trouve son explication en ce que les femmes qui désirent plus de six enfants, ont déjà maîtrisé leur fécondité que les femmes qui déclarent en avoir moins sans utilisation préalable de la contraception. Elles n'ont pas encore affranchi le seuil de nombre moyen par femmes qu'elles peuvent à tout moment dépasser.

Quant au désir d'enfants, le besoin de limitation est énorme chez les femmes qui ne veulent plus d'enfants, soit 30,5%. Les femmes déclarées infécondes viennent en deuxième position avec 8,6% de besoin de limitation des naissances. Les indécises ont un besoin de 2,2% de limitation des naissances alors que celles qui veulent encore d'enfants n'ont presque pas de besoin en termes de limitation de naissances. De ces résultats, il ressort que les femmes qui ne veulent plus d'enfants éprouvent le besoin de limitation des naissances dans ce sens qu'elles ont une fécondité dont elles ne savent maîtriser. A tout moment elles peuvent concevoir comme elles n'utilisent aucune méthode de contraception.

4.1.2.3. BNS de limitation des naissances et caractéristiques liées au mari

Le tableau 4.4. montre la relation positive entre le besoin de limitation et deux caractéristiques liées au mari. Alors qu'un lien négatif est constaté entre la variable dépendante et le niveau de l'instruction du conjoint. Nous avons ci-haut montrer la part de l'instruction du conjoint dans la pratique par le couple de la planification familiale. Que le khi-deux ne soit pas significatif, la force sociologique de cette demeure.

Tableau 4.4. Caractéristiques liées au mari selon le besoin de limitation des naissances

caractéristiques du mari

BNS en limitation

Total

pas besoin

BNS en limitation

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Désir d'enfants par le mari

 
 
 
 
 
 

veut autant que sa femme

1118

93,2

82

6,8

1200

100

mari veut plus

1107

90,6

115

9,4

1222

100

mari veut moins

316

95,2

16

4,8

332

100

Ne sait pas

1537

92,1

131

7,9

1668

100

niveau d'instruction

 
 
 
 
 

sans instruction

449

94,3

27

5,7

476

100

Primaire

1124

91,9

99

8,1

1223

100

secondaire

2408

92,6

192

7,4

2600

100

Supérieur

337

94,4

20

5,6

357

100

ne sait pas

159

93,5

11

6,5

170

100

occupation du mari

 
 
 
 
 

ne travaille pas

247

94,6

14

5,4

261

100

agriculteur

2215

93,0

166

7,0

2381

100

profession non déclarée, technicien, gestionnaire

601

90,0

67

10,0

668

100

Employé du bureau

38

95,0

2

5,0

40

100

Services

434

95,6

20

4,4

454

100

ouvrier

644

92,0

56

8,0

700

100

Non expérimenté

328

92,9

25

7,1

353

100

Total

4507

92,8

350

7,2

4857

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Variables croisées

Valeurs de khi-deux (X2)

significativité

Besoin de limitation et désir d'enfant par le mari

10 ,098

0,018

Besoin de limitation et niveau d'instruction du mari

4,734

0,316

Besoin de limitation et occupation du mari

15,77

0,015

De ce tableau, il ressort que par rapport au désir d'enfants par le mari, le besoin de limitation est senti dans le couple dont le mari en voudrait plus (9,4%). Par contre dans le couple où le mari en veut moins, le besoin de limitation des naissances est de 4,8%.Quand le mari en veut autant que sa femme le besoin est de 6,8%.dans le couple dont la position du mari n'est pas connue, le besoin est de 7,9%.

Quant au niveau d'instruction, aucun lien positif n'a été observé, le khi-deux n'étant pas significatif au seuil de 0,05%. Le niveau d'instruction du mari n'explique pas le besoin de limitation des naissances dans un couple partant de l'analyse bivariée des données de l'EDS-RDC 2007.

Par contre, un lien positif est établi entre le besoin de limitation et l'occupation du conjoint. Le couple dont le mari exerce soit une profession non déclarée au moment de l'EDS-RDC 2007, un technicien ou gestionnaire, a un besoin de limitation de 10,0%. Ce couple est étalonné par celui dont le mari est « ouvrier ». Les agriculteurs et les « ouvriers non expérimentés » viennent en troisième et quatrième position avec respectivement 7,0 et 7,1% de besoin de limitation des naissances. Le taux le plus bas est signalé dans le couple dont le mari est dans le secteur de services (4,4%). Les non travailleurs et ceux qui exercent les employés des bureaux ont de besoin de limitation respectifs de 5,4 et 5,0%. Il s'y révèle que la profession de secteur informel expose au risque de besoin de limitation que les fonctions bureaucratiques.

4.1.2.4. BNS de limitation et caractéristiques contextuelles

Le tableau ci-dessous établit le lien qui peut exister entre ce que nous avons appelé caractéristiques contextuelles et le besoin non satisfait de limitation des naissances. La disponibilité de quelques types de méthode de contraception par les services de planification familiale peut alors être évaluée. L'attitude du couple face à la planification familiale est aussi mise en exergue.

Tableau.4.5. caractéristiques contextuelles selon le besoin non satisfait

caractéristiques contextuelles

BNS de limitation

Total

pas besoin

BNS de limitation

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

utilisation courante d'un type de méthode

 
 
 
 
 
 

aucune méthode

3510

90,9

352

9,1

3862

100

méthode folklorique

45

100

0

0,0

45

100

méthode traditionnelle

755

100

0

0,0

755

100

méthode moderne

323

100

0

0,0

323

100

mari approuve la PF

 
 
 
 
 

Approuve

1548

92,3

130

7,7

1678

100

Désapprouve

1582

92,5

128

7,5

1710

100

Ne sait pas

977

92,3

81

7,7

1058

100

femme approuve PF

 
 
 
 
 

Non

1942

94,8

106

5,2

2048

100

Oui

2226

91,9

197

8,1

2423

100

Ne sait pas

458

90,4

49

9,6

507

100

Discussion sur la PF avec le partenaire

 
 
 
 

Jamais

2246

93,7

152

6,3

2398

100

Une ou deux fois

930

91,8

83

8,2

1013

100

Plus souvent

912

89,4

108

10,6

1020

100

Total

4088

92,3

343

7,7

4431

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Variables croisées

Valeurs de khi-deux (X2)

significativité

Besoin de limitation et type de méthode utilisée

110,132

0,000

Besoin de limitation et mari approuve la PF

0,084

0,959

Besoin de limitation et femme approuve la PF

20,52

0,000

Besoin de limitation et discussion sur la PF avec le partenaire

7,5

0,006

Il ressort du tableau ci-haut que l'utilisation courante d'une méthode de contraception a un lien particulier avec le besoin de limitation de naissances, le khi étant significatif à 99%. De ce fait, les femmes qui n'utilisent aucune méthode contraceptive ont un besoin non satisfait de limitation des naissances (9,1%). Alors que celles qui utilisent soit la méthode folklorique, la méthode traditionnelle et la méthode moderne n'ont pas de besoin de limitation des naissances.

L'approbation ou non du mari de la planification familiale n'explique pas le besoin de limitation des naissances au sein du couple, le khi-deux étant non significatif.

Par contre l'approbation ou non de la femme de la planification familiale à un lien très significatif d'avec le besoin de limitation des naissances au sein du couple. Le besoin est croissant du fait que les femmes en union n'approuvent (5,2%) ou approuvent (8,1%) la planification familiale. Les femmes qui n'ont pas de position par rapport à la planification ont un besoin de 9,6% de limitation des naissances.

Quant à la discussion sur la planification familiale au sein du couple, ce qui nous frappe ici est l'effectif impressionnant des femmes qui n'avaient jamais eu à discuter de PF avec leurs maris durant l'année précédent l'enquête. Bien que le besoin pour cette modalité soit de 6,3%, la discussion sur la planification familiale n'est pas d'actualité en République Démocratique du Congo. Le couple qui a discuté une ou deux fois de PF et celui qui en a plus souvent discuté, ont respectivement de besoin de limitation de 8,2 et 10,6%.

4.1.3. Besoins non satisfaits d'espacement des naissances

Les besoins non satisfaits pour espacer concernent les femmes enceintes dont la grossesse ne s'est pas produite au moment voulu, les femmes en aménorrhée qui n'utilisent pas de méthode de planification familiale et dont la dernière naissance ne s'est pas produite au moment voulu ; les femmes fécondes qui ne sont ni enceintes ni en aménorrhée, qui n'utilisent pas de méthode contraceptive et qui ont déclaré vouloir attendre deux ans ou plus avant leur prochaine naissance. Sont également incluses dans les besoins non satisfaits pour espacer, les femmes fécondes qui n'utilisent pas actuellement de méthode de planification familiale et qui déclarent qu'elles ne sont pas sûres de vouloir un autre enfant ou qui veulent un autre enfant mais ne savent pas à quel moment elles veulent avoir cet enfant, à moins qu'elles déclarent que ce ne serait pas un problème si elles apprenaient qu'elles étaient enceintes dans les semaines à venir.

4.1.3.4. BNS d'espacement des naissances et caractéristiques socioculturelles

Le milieu de socialisation ou de réalisation de fécondité d'une femme influe d'une manière ou d'une autre dans le choix de fécondité d'un couple. Le tableau ci-dessous établit le lien le besoin d'espacement des naissances et les caractéristiques socioculturelles des femmes en union.

Tableau 4.6. Caractéristiques socioculturelles des femmes en union selon le besoin de limitation des naissances.

Caractéristiques socioculturelles

BNS en espacement

Total

 

pas besoin

BNS en espacement

 

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Religion

 
 
 
 
 
 

Catholique

567

41,8

790

58,2

1357

100

Protestante

559

34,8

1047

65,2

1606

100

Armée du salut

6

46,2

7

53,8

13

100

Kimbanguiste

74

39,8

112

60,2

186

100

autres chrétiennes

720

44,0

915

56,0

1635

100

musulmane

42

43,3

55

56,7

97

100

animiste

3

8,3

33

91,7

36

100

sans religion

13

28,9

32

71,1

45

100

autres

2

28,6

5

71,4

7

100

Niveau d'instruction

 
 
 
 
 

sans instruction

347

30,1

805

69,9

1152

100

primaire incomplète

640

36,9

1095

63,1

1735

100

primaire complète

143

35,7

258

64,3

401

100

secondaire incomplète

680

49,4

697

50,6

1377

100

secondaire complète

141

54,4

118

45,6

259

100

supérieure

37

60,7

24

39,3

61

100

Total

1983

39,9

2981

60,1

4964

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Variables croisées

Valeurs de khi-deux (X2)

significativité

Besoin d'espacement et religion

50,85

0,000

Besoin d'espacement et Niveau d'instruction

20,52

0,000

En fonction de la religion, les femmes animistes ont de besoin d'espacement énorme (91,7%). Ces femmes sont suivies des femmes sans religion ou autres religions non prises en compte dans l'étude (71,1 et 71,4 %). Le besoin d'espacement est inférieur chez les femmes salutistes (53,8%). Les protestantes, les kimbanguistes, les catholiques, les musulmans et les autres chrétiennes ont respectivement 65,2 ; 60,2 ; 58,2 ; 56,7 et 56% de besoin d'espacement des naissances.

Les femmes sans instruction ont de besoin d'espacement élevé (69,9%) que celles de niveau primaire incomplet (63,1%) et primaire complet (64,3%). Les femmes de niveau secondaire incomplet ont de besoin d'espacement des naissances de 50,6%. Celles de niveau secondaire complet en ont de 45,6% alors les femmes de niveau supérieur ont un besoin d'espacement des naissances faible de 39,3%.

4.1.3.2. BNS d'espacement et caractéristiques sociobiologiques

Le lien entre le besoin d'espacement des naissances et les caractéristiques sociobiologiques est établi pour l'âge à la première naissance, le nombre idéal d'enfants et le désir d'enfants (tableau 4.7.).

Tableau 4.7.Caractéristiques sociobiologiques selon le besoin d'espacement des naissances

caractéristiques sociobiologiques

BNS d'espacement

Total

pas besoin

BNS d'espacement

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

âge au premier mariage

 
 
 
 
 
 

mariage précoce

957

38,4

1532

61,6

2489

100

mariage légale

924

39,0

1448

61,0

2372

100

Age à la première naissance

 
 
 
 
 
 

maternité précoce

933

39,8

1414

60,2

2347

100

maternité acceptable

1041

39,8

1576

60,2

2617

100

maternité tardive

14

66,7

7

33,3

21

100

Nombre d'enfants

 
 
 
 
 
 

au plus un enfant

606

41,7

847

58,3

1453

100

deux enfants

797

38,7

1262

61,3

2059

100

au moins trois enfants

581

39,6

888

60,4

1469

100

Nombre idéal d'enfants

 
 
 
 
 
 

< 6 enfants

855

49,8

863

50,2

1718

100

6 et plus

1129

34,6

2134

65,4

3263

100

désir d'enfants

 
 
 
 
 
 

vouloir encore d'enfants

1008

28,9

2483

71,1

3491

100

indécis

61

33,0

124

67,0

185

100

n'en veut plus

759

70,5

318

29,5

1077

100

stérilisé ou inféconde

152

69,1

68

30,9

220

100

Total

1980

39,8

2993

60,2

4973

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Variables croisées

Valeurs de khi-deux (X2)

significativité

Besoin d'espacement et âge au premier mariage

0,131

0,718

Besoin d'espacement et âge à la première naissance

6,312

0,043

Besoin d'espacement et nombre d'enfants

3,26

0,196

Besoin d'espacement et nombre idéal d'enfants

108,03

0,000

Besoin d'espacement et désir d'enfants

740,789

0,000

Par rapport à l'âge au premier mariage et le nombre d'enfants, le besoin d'espacement n'est pas significatif.

Par contre, les femmes qui ont connu la maternité précoce et acceptable, ont de besoin d'espacement énormes identiques de 60,2%. Celles qui ont connu la maternité tardive ont un faible besoin d'espacement des naissances de 33,3%.

Les femmes dont le nombre idéal d'enfants est inférieur à six enfants ont de besoin d'espacement des naissances (50,2%) faibles que celui des femmes à nombre idéal d'enfants supérieur à six (65,4%).

Les femmes qui désirent encore les enfants ont de besoin énorme d'espacement des naissances (71,1%). Les femmes sans décision en la matière ont de besoin d'espacement de 67,0%. Les femmes qui ne veulent plus d'enfants ont un faible besoin d'espacement de 29,5%. Les femmes déclarées infécondes en ont de 30,5%.

4.1.3.3. BNS d'espacement et caractéristiques liées au mari

Le tableau 4.8.établit un lien très positif entre les caractéristiques liées au mari et le besoin d'espacement des naissances. Le désir d'enfants par le mari peut expliquer le besoin d'espacement des naissances aussi bien que son niveau d'instruction et son occupation au moment de l'enquête.

Tableau 4.8. Caractéristiques liées au mari selon le besoin d'espacement des naissances

caractéristiques du mari

BNS en espacement

Total

pas besoin

BNS en espacement

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Désir d'enfants par le mari

 
 
 
 
 
 

veut autant que sa femme

449

37,4

751

62,6

1200

100

mari veut plus

445

36,4

777

63,6

1222

100

mari veut moins

107

32,2

225

67,8

332

100

Ne sait pas

503

30,2

1165

69,8

1668

100

niveau d'instruction

 
 
 
 
 

sans instruction

161

33,8

315

66,2

476

100

Primaire

377

30,8

846

69,2

1223

100

Secondaire

1052

40,5

1548

59,5

2600

100

Supérieur

198

55,5

159

44,5

357

100

ne sait pas

72

42,4

98

57,6

170

100

occupation du mari

 
 
 
 
 

ne travaille pas

102

39,1

159

60,9

261

100

Agriculteur

763

32,1

1618

67,9

2381

100

profession non déclarée, technicien, manageur

333

49,9

335

50,1

668

100

Employé du bureau

21

52,5

19

47,5

40

100

Services

203

44,7

251

55,3

454

100

ouvrier

322

46,0

378

54,0

700

100

Non qualifié

133

37,7

220

62,3

353

100

Total

1984

39,9

2994

60,1

4978

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Variables croisées

Valeurs de khi-deux (X2)

significativité

Besoin d'espacement et désir d'enfants par le mari

20,869

0,000

Besoin d'espacement et niveau d'instruction du mari

83,471

0,000

Besoin d'espacement et occupation du mari

105,532

0,000

En ce qui concerne le désir d'enfants par le mari, l'évolution de besoin d'espacement des naissances est croissante selon que le mari en veut autant que sa femme (62,6%), plus que sa femme (63,6%) et moins que sa femme (67,8%). Les femmes dont les maris n'ont de position sur le désir d'enfants ont besoin d'espacement des naissances de 69,8%.

Le couple dont le mari a un niveau primaire, a le besoin d'espacement élevé de 69,2%. Le sans instruction a un besoin de 66,2%. Alors que le couple dont le mari a un niveau supérieur, n'a de besoin d'espacement des naissances que de 44,5%.

Le besoin d'espacement des naissances est élevé pour le couple dont le mari est agriculteur (67,9%). Alors qu'il est un peu plus bas pour le couple dont le mari est un employé du bureau (47,5%).

4.1.3.4. BNS d'espacement et caractéristiques contextuelles

Les caractéristiques contextuelles ont un lien fort avec le besoin d'espacement des naissances. Les utilisatrices des méthodes de contraception n'ont pas de besoin d'espacement (tableau 4.9.).

Tableau 4.9. Caractéristiques contextuelles selon le besoin d'espacement des naissances

caractéristiques contextuelles

BNS d'espacement

Total

pas besoin

BNS d'espacement

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Utilisation courante d'un type de méthode

 
 
 
 
 
 

Aucune méthode

865

22,4

2997

77,6

3862

100

Méthode folklorique

45

100

0

0,0

45

100

Méthode traditionnelle

755

100

0

0,0

755

100

Méthode moderne

323

100

0

0,0

323

100

Discussion de PF avec le conjoint

 
 
 
 
 
 

Jamais

537

22,4

1861

77,6

2398

100

Une ou deux fois

449

44,3

564

55,7

1013

100

Plus souvent

539

52,8

481

47,2

1020

100

femme approuve la PF

 
 
 
 
 

Non

574

28

1474

72,0

2048

100

Oui

1251

51,6

1172

48,4

2423

100

Ne sait pas

159

31,4

348

68,6

507

100

le mari approuve la PF

 
 
 
 
 

Approuve

875

52,1

803

47,9

1678

100

Désapprouve

379

22,2

1331

77,8

1710

100

Ne sait pas

271

25,6

787

74,4

1058

100

Total

1988

39,9

2997

60,1

4985

100

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

Variables croisées

Valeurs de khi-deux (X2)

significativité

Besoin d'espacement et type de méthode utilisée

2185,259

0,000

Besoin d'espacement et mari approuve la PF

384,340

0,000

Besoin d'espacement et femme approuve la PF

274,93

0,000

Besoin d'espacement et discussion sur la PF avec le partenaire

351,056

0,000

Les femmes en union utilisatrices d'une des méthodes contraceptives n'ont pas de besoin d'espacement des naissances. Alors que les femmes non utilisatrices ont un énorme besoin d'espacement des naissances (77,6%).

Le couple dans lequel la discussion sur la planification n'a pas élu domicile a un besoin énorme d'espacement des naissances. Alors ceux dans lesquels on en discute au plus deux fois ou le plus souvent ont de besoin d'espacement respectifs de 55,7 et 47,2%.

Les femmes qui approuvent la planification familiale n'ont de besoin d`espacement des naissances que de 48,5%. Alors que celles qui ne les approuvent pas ou qui n'ont pas de position fixe sur le sujet ont respectivement le besoin d'espacement des naissances de 72,0 et 68,6%.

Le couple dont le mari désapprouve la planification familiale a un besoin énorme de 77,8%. Celui dont le mari approuve à un besoin d'espacement faible de 47,9%. Alors que le couple dont le mari n'a pas de position connue en la matière présente un besoin quasi énorme de 74,4%.

Section 2. PRESENTATION DES RESULTATS DE LA REGRESSION LOGISTIQUE ET INTERPRETATION

La régression permet d'analyser la relation causale qui existe entre une variable dépendante (Y) et une ou plusieurs variables indépendantes (Xi). En d'autres termes, elle permet de déterminer les effets des variables Xi sur la variable dépendante Y. Si elle est bien faite, cette analyse permet de mieux comprendre les phénomènes qu'on entend étudier.

Concernant l'interprétation de la régression logistique, celle-ci est faite à partir des tableaux de classification et de variables dans l'équation. Le tableau de classification nous permettra de mesurer la validité du modèle. Dans le tableau de variables dans l'équation, nous allons tenir compte de colonnes suivantes :

§ Colonne de variables indépendantes dans laquelle nous allons préciser les étiquettes des variables ;

§ Colonne de coefficient â indiquera le poids ou mieux le degré avec lequel ces variables seraient liées. Nous préciserons également nos modalités de références ;

§ Colonne de l'exponentiel de â noté Exp (â) : Il sera affecté d'une probabilité qui montre selon le seuil de signification choisi l'incidence de la variable indépendante correspondante sur la variable dépendante.

Ainsi, lorsque l'exp (â) d'une catégorie est significativement supérieur à 1, on dira que les femmes appartenant à cette catégorie ont plus de risque d'avoir la caractéristique étudiée. C'est - à - dire ont plus de risque de pouvoir observer les besoins non satisfaits en PF que les femmes ou couple de la catégorie de référence.

Par contre, si l'exp (â) est significativement inférieur à 1, ces femmes appartenant à cette catégorie ont moins de risque d'observer les issues défavorables de grossesse que les femmes de la catégorie de référence.

Et au cas où l'exp (â) serait significativement égale à 1, sans plus ni moins, on se prononcera sur l'absence de l'effet de catégorie considérée sur la variable expliquée. Cette interprétation est valable lorsque la variable indépendante est qualitative.

Dans le cas où la variable indépendante est quantitative continue, on n'a pas besoin de la modalité de référence pour interpréter le résultat. L'interprétation change.

Quand l'exp (â) d'une catégorie est significativement supérieur à 1, on dira que l'augmentation d'une unité de l'écart - type de la variable indépendante améliore la probabilité de la variable dépendante de la partie décimale de l'exp (â).

Par contre, si l'exp (â) est significativement inférieur à 1, on dira que la diminution d'une unité de l'écart - type de la variable indépendante réduit la probabilité de la variable dépendante de la partie décimale de l'exp (â). Et si c'est égal à 1, il n'y a pas de changement.

A propos de l'intervalle de confiance, il est utilisé dans cette étude pour le seuil de signification de 5%. C'est pourquoi, tout coefficient pour lequel le seuil de probabilité est inférieur ou égal à 0,05 sera significatif. (B. KALAMBAYI BANZA et MANGALU MHOBE, 2008).

L'introduction des facteurs s'est faite dans l'ordre suivant : (1) caractéristiques sociodémographiques des femmes en union ; (2) caractéristiques socioculturels des femmes en union ; (3) caractéristiques sociobiologiques des femmes en union; (4) caractéristiques liées aux conjoints ; (5) caractéristiques contextuelles. Toutes les variables indépendantes mise ensemble nous permettrons de prendre option sur les déterminants de notre variable dépendante.

4.2. 1. BNS DE LIMITATION

4.2.1.1. BNS de limitation et caractéristiques sociodémographiques

Le tableau 4.10 (voir annexe) prouve l'explication de besoin de limitation des naissances par les caractéristiques sociodémographiques.

Les résultats issus de la régression logistique de besoins non satisfaits de limitation des naissances relève :

- Par rapport à l'âge : les femmes en union dont l'âge varie entre 25 et 49 ans ont plus de chances de subir de besoin de limitation des naissances que les femmes de la tranche d'âge de 15 à 19 ans. Les femmes âgées de 45 à 49 ans ont une propension de 48 fois plus grande de présenter les besoins de limitation des naissances, la tranche d'âge de 15 à 19 ans prise comme modalité de référence. Cette probabilité de subir l'événement est décroissante de la tranche d'âge 45-49 ans à celle de 25-29 ans. Les femmes âgées de 30 à 34 ans ont une propension de dix fois plus de présenter le besoin de limitation des naissances que les femmes âgées de 15 à 19 ans, prises en modalité de référence. Celles âgées de 35 à 39 ans ont une propension de 16 plus grande et celles de 40 à 44 ans en ont 26.

- Par rapport à la province : les femmes de la province de l'Equateur et du Nord Kivu ont 3 plus de risque de présenter de besoin de limitation des naissances que les femmes de la ville province de Kinshasa. Les femmes de province orientale et du Maniema ont 2 plus de risque de présenter le besoin de limitation des naissances que les femmes de Kinshasa.

- Par au milieu de résidence : les femmes résidant dans le milieu ont 30 % de risque de présenter le besoin de limitation des naissances que les femmes du milieu urbain. Le cadre urbain est en effet beaucoup plus propice que le milieu rural à une large ouverture d'esprit de la femme. Elle y est en particulier plus soumise à l'influence du monde globalisant, du fait des moyens de communication qui se sont considérablement rapprochés des individus ces dernières années.

4.2.1.2. BNS de limitation et caractéristiques socioculturelles

Les résultats de la régression entre les caractéristiques socioculturelles et le besoin de limitation (tableau 4.11. voir annexe) a permis d'aboutir aux résultats suivants : les femmes de la religion catholique ont 32% moins de risque de présenter de besoin de limitation des naissances que les femmes de « autre religion ». Pendant que les autres chrétiennes ont 36% moins de risque de besoin de limitation des naissances.

4.2.1.3. BNS de limitation et caractéristiques sociobiologiques

Les résultats obtenus sont les suivants (tableau 4.12, voir annexe) :

Par rapport à l'âge au premier mariage : les femmes qui ont connu un mariage légal ont 1,4 fois plus de chance de ne pas présenter de besoin de limitation des naissances que les femmes mariées précocement.

Par rapport au nombre idéal d'enfants : les femmes dont le nombre idéal d'enfants est de 6 enfants et plus, ont 24% moins de risque de présenter le besoin de limitation des naissances que celles dont le nombre idéal est moins de 6 enfants.

4.2.1.4. BNS de limitation et caractéristiques du mari

Les résultats de la régression entre les caractéristiques liées au mari et le besoin de limitation (tableau 4.13. voir annexe) a permis d'aboutir aux résultats suivants : 

Par rapport à l'occupation du mari :le couple dont le mari pratique une profession non déclarée, est technicien ou manageur a 50% moins de risque de présenter de besoin de limitation des naissances que le couple dont le mari est agriculteur. Celui dans lequel le mari ne travaille pas, le risque de présenter le besoin de limitation des naissances est 48% que le couple dont le mari est agriculteur. Le couple dans lequel le mari exerce dans les services a 63% moins de risque de présenter le besoin de limitation des naissances que le couple d'un agriculteur.

Par rapport au désir d'enfants par le mari : le couple dont le mari veut autant d'enfants que sa femme le risque de présenter est moindre à 28% que le couple dont le mari en voudrait plus. Alors que le couple dans lequel le mari veut moins d'enfants le risque est moindre de 52% de présenter le besoin de limitation que le couple où le mari veut plus d'enfants.

4.1.2.5. BNS de limitation et caractéristiques contextuelles

Les résultats de la régression logistiques sont les suivants (tableau 4.14, voir annexe) :

Les femmes qui approuvent la PF ont 2 fois plus de chance de ne pas présenter le besoin de limitation des naissances que les femmes qui n'en approuvent pas.

Le couple qui discute une à deux fois par an de la PF, a 2 fois plus de chance de ne pas présenter le besoin de limitation des naissances que le couple qui n'en discute pas.

Le couple qui discute le plus souvent de la PF, a 3 fois plus de chance de ne pas présenter le besoin de limitation des naissances que le couple qui n'en discute pas.

4.2.2. BNS D'ESPACEMENT

4.2.2.1. BNS d'espacement et caractéristiques sociodémographiques

Les résultats de la régression logistique révèlent que (tableau 4.15, voir annexe):

Par rapport à l'âge : l'augmentation d'une année d'âge dans la tranche d'âge de 35 à 49 ans réduit de 60% le risque de subir le besoin non satisfait d'espacement des naissances, les femmes de tranche d'âge de 15 à 19 ans prises comme référence. Cette réduction est décroissante de 20% pour les tranches d'âge de respectives de 40-44 et 45-49 ans. Plus on avance en âge moins on a la chance de faillir à l'espacement des naissances. L'âge est facteur prédisposant à la non satisfaction de besoin de planification famille en termes d'espacement.

Par rapport à la province : les femmes de la province du sud Kivu ont 4 fois plus de risque de présenter le besoin d'espacement des naissances que les femmes de la ville province de Kinshasa. Les femmes de deux Kasaï ont 3 fois plus de risque de connaitre de besoin d'espacement des naissances que les femmes de la ville province de Kinshasa. Les femmes de Katanga, Maniema, Nord Kivu et province orientale ont 2 plus de risque de présenter de besoin d'espacement des naissances que les femmes de la ville province de Kinshasa.

Par rapport au milieu de résidence : les femmes de milieu rural ont 2 fois plus de risque de présenter de besoin d'espacement des naissances que les femmes de la ville province de Kinshasa.

4.2.2.2. BNS d'espacement et caractéristiques contextuelles

Les femmes qui approuvent la PF ont 30% moins de risque de présenter le besoin d'espacement des naissances que les femmes qui n'en approuvent pas (tableau 4.16.voir annexe).

Le couple qui discute le plus souvent de la PF a 47% moins de risque de présenter le besoin d'espacement des naissances que le couple qui n'en discute jamais.

4.2.2.3. BNS d'espacement et caractéristiques socioculturelles

Les femmes animistes ont 8,6 fois plus de chance d'espacer les naissances que les femmes salutistes (tableau 4.17. voir annexe).

Les femmes de niveau primaire incomplet ont 24% moins de risque de présenter le besoin d'espacement que les femmes sans instruction. Celles de niveau secondaire incomplet ont 54% moins de risque de présenter le besoin d'espacement que les femmes sans instruction. Pendant que celles de niveau secondaire complet en ont 64%. Et les femmes de niveau supérieur ont 70% moins de risque de présenter le besoin d'espacement des naissances que les femmes sans instruction.

4.2.2.4. BNS d'espacement et caractéristiques sociobiologiques

Par rapport au nombre idéal d'enfants : les femmes qui ont un nombre idéal d'enfants 6 enfants et plus, ont 32% moins de risque de besoin d'espacement des naissances que les femmes à nombre idéal d'enfants inférieur à 6 (tableau 4.18, voir annexe).

CHAPITRE 5. DETERMINANTS DE BESOINS NON SATISFAITS EN PLANIFICATION FAMILIALE

Le présent chapitre portera sur les déterminants de besoins non satisfaits. Il s'agit des facteurs qui ont gardé leur signification (= 0,05) lorsqu'ils sont repris dans le modèle global.

SECTION 1. DETERMINANTS DE BNS

Après la recherche des liens éventuels entre les caractéristiques du couple et le besoin non satisfait en planification familiale, nous allons faire ressortir, pour chaque catégorie de besoins, les facteurs les plus déterminants.

Nous entendons par déterminants de besoin de limitation ou d'espacement des naissances, toute variable indépendante dont la significativité est inférieure ou égale à 5%, lorsque toutes les variables sont placées dans un même modèle.

Les tableaux 5.1. et 5.2. présentent les résultats de l'analyse de régression logistique des facteurs associés à l'expression chez les femmes en union des besoins non-satisfaits en PF. L'examen des risques relatifs des BNS d'espacement et de limitation des naissances permet d'identifier deux catégories de variables selon l'influence qu'elles exercent sur les deux types de BNS. La première catégorie, qu'on peut qualifier de déterminants majeurs des BNS par commodité de langage, comprend les variables dont l'action est significative sur les deux types de BNS. La seconde catégorie est constituée des variables qui agissent uniquement sur l'un ou l'autre type de BNS. Ces variables constituent les déterminants mineurs des BNS.

Tableau 5.1. Modèle de régression logistique globale de besoins non satisfaits d'espacement

Variables

B

Signif.

Exp(B)

âge (ans)

 

 
 

15 -19

 

0,00

réf

20-24

0,165

0,68

1,18

25-29

0,010

0,98

1,01

30-34

- 0,158

0,69

0,85

35-39

- 0,631

0,12

0,53

40-44

- 0,695

0,10

0,50

45-49

- 1,641

0,00

0,19

province

 
 
 

Kinshasa

 

0,01

réf

Bas-Congo

0,112

0,77

1,12

Bandundu

- 0,064

0,87

0,94

Equateur

- 0,576

0,08

0,56

Orientale

0,043

0,91

1,04

Nord-Kivu

- 0,342

0,32

0,71

Maniema

- 0,654

0,07

0,52

Sud-Kivu

- 0,315

0,38

0,73

Katanga

- 0,938

0,01

0,39

Kasaï Oriental

- 0,252

0,46

0,78

Kasaï Occidental

0,097

0,79

1,10

Milieu de résidence

 
 

urbain

 
 
 

rural

- 0,322

0,05

0,72

Religion

 
 
 

autre religion

 

0,06

réf

catholique

0,643

0,56

1,90

protestant

0,382

0,73

1,47

kimbanguiste

1,047

0,37

2,85

chrétienne autre

0,353

0,75

1,42

musulmane

- 0,490

0,67

0,61

animiste

1,607

0,29

4,99

sans religion

7,126

0,39

1 243,27

Armée du salut

- 0,718

0,64

0,49

Niveau d'instruction

 
 

sans instruction

0,01

réf

primaire incomplet

0,252

0,14

1,29

primaire complet

0,648

0,02

1,91

secondaire incomplet

- 0,252

0,25

0,78

secondaire complet

0,129

0,76

1,14

supérieur

0,422

0,60

1,53

Tableau 5.1. Modèle de régression logistique globale de besoins non satisfaits d'espacement (suite et fin)

Variables

B

Signif.

exp(B)

Nombre idéal d'enfants

 
 

moins de 6 enfants

 

réf

6 enfants et plus

0,114

0,45

1,12

désir d'enfants

 
 
 

vouloir encore

 

-

réf

indécis

- 0,428

0,30

0,65

n'en veut plus

- 3,470

-

0,03

stérilisée ou inféconde

- 2,986

-

0,05

Niveau d'instruction du conjoint

 
 

sans instruction

0,65

réf

primaire

- 0,072

0,77

0,93

secondaire

0,027

0,87

1,03

supérieur

0,435

0,24

1,54

ne sait pas

- 0,286

0,43

0,75

Occupation du conjoint

 
 

profession non déclarée, technicien, manageur

0,33

réf

agriculteur

- 0,273

0,19

0,76

ne travaille pas

1,266

0,17

3,55

employé du bureau

0,088

0,80

1,09

services

0,336

0,23

1,40

ouvrier

0,153

0,47

1,16

non qualifié

- 0,041

0,87

0,96

désir d'enfants par l mari

 
 

ne sait pas

 

0,52

réf

mari veut plus

0,139

0,44

1,15

mari veut moins

0,433

0,15

1,54

veut autant que sa femme

0,090

0,57

1,09

type de méthode utilisé

 
 

aucune

 

0,35

réf

folklorique

- 14,098

0,71

0,00

traditionnelle

- 16,173

0,13

0,00

moderne

- 14,462

0,35

0,00

femme approuve la PF

 
 

Non

 

0,04

réf

Oui

0,418

0,01

1,52

Ne sait pas

0,304

0,18

1,36

mari approuve la PF

 
 

Approuve

 

0,03

réf

Désapprouve

0,351

0,05

1,42

Ne sait pas

0,015

0,94

1,01

Discussion sur la PF

 
 

Jamais

 

0,10

réf

Une ou deux fois

- 0,272

0,12

0,76

Plus souvent

- 0,342

0,05

0,71

Constante

3,112

0,01

22,47

Tableau 5.2. Modèle de régression logistique globale de besoins non satisfaits de limitation

Variables

B

Signif.

Exp(B)

âge (ans)

 
 
 

15 -19

 

0,00

réf

20-24

- 0,440

0,60

0,64

25-29

- 0,238

0,77

0,79

30-34

0,036

0,96

1,04

35-39

0,958

0,24

2,61

40-44

0,686

0,40

1,99

45-49

1,515

0,05

4,02

province

 
 
 

Kinshasa

 

0,00

réf

Bas-Congo

- 0,005

0,99

0,99

Bandundu

0,158

0,72

1,17

Equateur

0,832

0,04

2,30

Orientale

0,120

0,79

1,13

Nord-Kivu

0,203

0,61

1,22

Maniema

0,589

0,20

1,80

Sud-Kivu

- 0,271

0,53

0,76

Katanga

1,133

0,01

3,10

Kasaï Oriental

- 0,415

0,35

0,66

Kasaï Occidental

- 0,622

0,20

0,54

Milieu de résidence

 
 

urbain

 

.-

réf

rural

0,396

0,07

1,49

Niveau d'instruction

 
 

sans instruction

0,00

réf

primaire incomplet

- 0,806

0,00

0,45

primaire complet

- 1,186

0,00

0,31

secondaire incomplet

- 0,350

0,22

0,70

secondaire complet

- 0,533

0,30

0,59

supérieur

- 1,152

0,20

0,32

Religion

 
 
 

autre religion

 

0,34

réf

catholique

- 0,526

0,02

0,59

protestant

1,558

0,31

4,75

kimbanguiste

- 0,048

0,92

0,95

chrétienne autre

0,007

0,98

1,01

musulmane

0,222

0,77

1,25

animiste

- 0,211

0,87

0,81

sans religion

- 0,096

0,95

0,91

Armée du salut

- 11,167

0,90

0,00

Tableau 5.2. Modèle de régression logistique globale de besoins non satisfaits de limitation (suite et fin)

Variables B

Sign.

Exp(B)

âge à la première naissance

 
 

précoce

 

0,02

réf

acceptable

- 0,440

0,01

0,64

tardive

- 2,243

0,11

0,11

Nombre d'enfants

 
 

au plus un enfant

0,69

réf

deux enfants

0,130

0,59

1,14

au moins trois enfants

- 0,069

0,73

0,93

Nombre idéal d'enfants

 
 

moins de 6 enfants

 

réf

6 enfants et plus

- 0,130

0,48

0,88

désir d'enfants

 
 
 

vouloir encore

 

0,00

réf

indécis

9,115

0,45

9 087,69

n'en veut plus

12,628

0,29

304 865,34

stérilisée ou inféconde

10,417

0,39

33 414,41

Occupation du conjoint

 
 

profession non déclarée, technicien, manageur

0,51

réf

agriculteur

- 0,153

0,75

0,86

ne travaille pas

- 0,679

0,49

0,51

employé du bureau

- 0,513

0,05

0,60

services

- 0,512

0,20

0,60

ouvrier

- 0,469

0,11

0,63

non qualifié

- 0,144

0,69

0,87

type de méthode utilisé

 
 

aucune

 

0,93

réf

folklorique

- 11,824

0,90

0,00

traditionnelle

- 12,204

0,58

0,00

moderne

- 11,924

0,74

0,00

femme approuve la PF

 
 

Non

 

0,75

réf

Oui

- 0,129

0,55

0,88

Ne sait pas

0,041

0,90

1,04

Discussion sur la PF

 
 

Jamais

 

0,00

réf

Une ou deux fois

0,754

0,00

2,12

Plus souvent

0,822

0,00

2,27

mari approuve la PF

 
 

Approuve

 

0,90

réf

Désapprouve

0,013

0,95

1,01

Ne sait pas

0,108

0,67

1,11

Constante

- 12,405

0,30

0,00

Source : nous même à partir des données de l'EDS-RDC 2007

5.1.1. LES DETERMINANTS MAJEURS DES BNS

Parmi les variables qui émergent comme déterminants majeurs des BNS, nous avons l'âge de la femme en union et son niveau d'instruction. Ces variables exercent une influence significative sur les BNS tant en espacement qu'en limitation des naissances. Les femmes d'une tranche d'âge donnée ont plus de chance d'avoir des BNS que leurs consoeurs des autres tranches. Et les femmes d'un niveau d'instruction donné n'ont pas le même risque d'avoir de BNS que celles des autres niveaux d'instruction. Les variables qui n'étaient pas significatives dans leurs caractéristiques respectives, en présence des autres variables, elles deviennent très significatives et majeurs comme facteurs explicatifs (Kalambayi B., 2008).

5.1.1.1. Age de la femme en union

a. BNS de limitation

Les résultats de la régression logistique (tableau 5.2) ont révélé qu'au terme de la tranche d'âge de 44 à 49 ans la propension de subir le besoin de limitation des naissances est 6,5 fois plus grande.

Cela s'expliquerait par le fait que dans la première tranche nous ne parlons pas encore de limitation de naissances aussi longtemps que les femmes sont au début de leur vie reproductrice. Par contre à la dernière tranche d'âge, les femmes sont supposées consommer leurs vies reproductrices.

b. BNS d'espacement

Les résultats (tableau 5.1) révèlent que la diminution d'une année dans la tranche d'âges de 45 à 49 ans réduit de 17% le risque d'avoir le besoin d'espacement avec comme référence les femmes âgées de 15 à 19 ans.

Cette situation s'explique par le fait qu'à un âge adulte les femmes parviennent tant soit peu à réguler les naissances. Bien que souffrant de besoin de limitation, elles parviennent cas même à espacer les naissances.

Les résultats trouvés dans cette études sont similaires à ceux trouvés par Akoto, Tambashe, Amouzou et Djangone dans leur étude sur les besoins non satisfaits en planifications familiale et transition contraceptive au Burkina Faso, au Cameroun et en Cote d'Ivoire. Ils sont parvenus à ce constat, alors que le poids de BNS en espacement décroit avec l'âge, celui des BNS en limitation a plutôt tendance à augmenter à mesure qu'on avance en âge. Quel que soit les pays les femmes jeunes, en général nullipares ou de faible parité ressentent beaucoup plus le besoin d'espacer que de limiter leurs naissances. Par contre aux âges élevés, les BNS en limitation deviennent prépondérants.

5.1.1.2. Province de la femme en union

a. BNS de limitation

Il ressort des résultats trouvés qu'en présence de plusieurs variables, ce sont les provinces de l'Equateur et du Katanga qui expliquent la variable dépendante. Les femmes de la province du Katanga ont 3,1 fois plus de risque de présenter de besoin de limitation des naissances que les femmes de la ville province de Kinshasa. Alors celles de la province de l'Equateur ont 2,3 fois plus de risque que les femmes de Kinshasa.

Il sied que ces résultats trouvent son explication dans un contexte purement sociologique. Le katangais autant que l'équatorien est pro-nataliste. Pour ces provinces, les enfants sont une richesse et constitue une source de main d'oeuvre pour la famille. On ne sait pas toujours de ces enfants lesquels pourra prendre en charge les parents dans leur vieillesse, qui d'entre eux émergera. D'où augmenter la probabilité d'être prise en charge par une fécondité élevée. Les deux provinces ont des proportions presque égales en ce qui concerne l'âge à la première maternité (50,4% pour la maternité précoce et 49,6% pour la maternité acceptable). Et les femmes en union de la province de l'Equateur habitent à 70%, le milieu rural. Ce milieu connu par son manque d'infrastructures et personnels qualifiés en matière de PF.

b. BNS d'espacement

En ce qui concerne le besoin d'espacement des naissances, c'est la province du Katanga qui explique la variable dépendante en fonction de Kinshasa. Il dénote que les femmes de la province du Katanga ont 61% moins de chance d'espacer les naissances que les femmes de la ville province de Kinshasa.

Cela peut trouver son explication dans l'inaccessibilité aux services de PF par les femmes en union de la province du Katanga. Car ces femmes en union du Katanga, 48 sur 100 habitent le milieu rural où les services de PF ne sont pas aussi viables que le milieu urbain.

5.1.1.3. Niveau d'instruction de la femme en union

a. BNS de limitation

Les résultats révèlent que les femmes de niveau primaire incomplet ont 56% moins de risque de présenter des besoins de limitation des naissances que les femmes sans instruction. Et les femmes de niveau primaire complet ont 70% moins de risque d'avoir de besoin de limitation des naissances que les femmes sans instruction.

Les femmes qui ont été au contact avec l'instruction, peuvent facilement comprendre l'importance et les avantages du contrôle des naissances que celles qui n'ont jamais fréquenté l'école.

b. BNS d'espacement

Les femmes de niveau primaire complet ont 2 fois plus de chance de ne pas présenter le besoin d'espacement des naissances que les femmes sans instruction.

Avoir une base d'instruction du niveau primaire est quelque peu différentielle dans le choix d'une option de fécondité pour une femme dans le but de réguler les naissances. Bien qu'à ce niveau d'instruction, on n'a pas encore été bien fourni en matière de la maîtrise de certaines fonctions corporelles.

Par rapport au niveau d'instruction, l'étude menée par les auteurs ci-hauts mentionnés a abouti ce constat quel que soit le niveau d'étude, les femmes ressentent beaucoup plus de besoin les BNS en espacement de que ceux en limitation. Les BNS en espacement représentent environ les deux tiers de tous les BNS chez toutes les femmes. Les femmes sans instruction sont proportionnellement 4 à 5 fois plus nombreuses que les femmes du secondaire ou plus à ne pas utiliser les méthodes contraceptives efficaces alors qu'elles en ressentent le besoin. Le BNS diminue avec l'instruction.

Ces résultats sont similaires à ce que nous avons trouvés. En République Démocratique du Congo où le besoin d'espacement est aussi élevé que le besoin de limitation des naissances, ce sont les « sans instruction » qui ont plus de risque de subir les besoins en PF tant d'espacement que de limitation des naissances.

De façon générale, l'instruction de la femme améliore sensiblement la prévalence contraceptive d'une part, et favorise des aspirations pour une famille de petite dimension d'autre part.

En dehors de ces déterminants dits majeurs, on a distingué pour les besoins de planification familiale, les facteurs qui agissent uniquement sur les BNS d'espacement de ceux qui agissent exclusivement sur les BNS de limitation. Ce sont les déterminants mineurs.

5.1.2. LES DETERMINANTS MINEURS DES BNS

Chaque besoin non satisfait a quelques variables explicatives et significatives, même en présence de toutes les caractéristiques liées au couple.

5.1.2.1. BNS de limitation

Les déterminants mineurs de besoin non satisfait de limitation, tels que révélés par les résultats de la régression logistique (tableau 5.1.), sont : l'âge de la femme à la première naissance, le désir d'enfants par la femme et la discussion de la PF au sein du couple.

5.1.2.1.1. Age de la femme à la première naissance

Il s'avère qu'au détriment des résultats de la régression logistique, les femmes qui ont connu une maternité acceptable, ont 39% moins de risque de présenter le besoin de limitation des naissances que celles qui ont connu une maternité précoce.

Cela peut s'expliquer par le fait que les femmes qui ont connu une maternité précoce, ont été par l'occasion pris en mariage alors qu'elles ne maîtrisaient encore rien dans le domaine de contrôle de fécondité. Car près de 80% des femmes qui ont connu une maternité précoce ont connu une seule union, c'est-à-dire la plupart d'entre elles étaient dans leur première union (résultats trouvés en croisant l'âge à la première maternité et le nombre d'unions contracté, à partir des données de l'EDS-RDC 2007). Sans préparation préalable, ces femmes s'adaptent dans le milieu de réalisation de fécondité avec tous les risques possibles.

5.1.2.1.2. Désir d'enfants par la femme

Le nombre d'enfants désiré par le couple en général, et en particulier par la femme influe beaucoup sur la taille du ménage nucléaire. Le résultat trouvé révèle que les femmes qui veulent encore des enfants présentent de besoin de limitation des naissances que celles qui n'en désirent plus et les indécises.

Il est à noter que le désir d'enfants par la femme peut d'une manière ou d'autre influencer l'option prise par son conjoint sur la taille de la famille.

5.1.2.1.3. Discussion au sein du couple de la PF

Par rapport à la discussion au sein du couple de la PF, les résultats montrent que le couple qui discute de la PF une ou deux fois l'an, a 2,3 fois plus de chance de ne pas présenter le besoin de limitation des naissances que le couple qui n'en discute jamais. Et le couple qui en discute le plus souvent a 2,2 fois plus de chance de ne pas présenter le besoin de limitation des naissances que le couple qui ne discute jamais de planification familiale.

En comparant les EDS de trois pays : Burkina Faso, Cameroun et Cote d'Ivoire, les auteurs ont abouti en étudiant cette variable discussion au sein du couple, au résultat selon lequel les femmes qui discutent souvent de la PF avec leur conjoint ont entre 1,4 et 3,3 fois moins de chance de rencontrer des problèmes pour espacer ou pour limiter leurs naissances que celles qui n'en discutent jamais avec leurs conjoints.

Ces résultats semblent être une caractéristique propre aux pays subsahariens. Car, la situation de la République Démocratique du Congo se situe dans la fourchette ou l'intervalle de ce qui était trouvé dans les trois EDS cités ci-haut.

Kouyé affirme dans son analyse sur le genre, insertion socio-économique de la femme et pratique contraceptive en Côte d'Ivoire que la discussion au sein du couple est l'un des facteurs déterminant l'utilisation effective de la contraception.

Lorsque le couple discute une ou deux fois l'an de PF, la femme à quatre fois plus de chance de pratiquer la contraception moderne. Bien plus encore, la discussion devra être plus fréquente puisque la femme a près de cinq fois plus de chance d'adopter une méthode moderne de contraception lorsque la discussion sur la PF se fait très souvent dans le couple. La discussion au sein du couple sur le sujet du planning familial s'avère être un des déterminants les plus pertinents de la pratique contraceptive moderne. La majeure partie de la fécondité étant réalisée au sein des unions (Zakari CONGO, 2005).

5.1.2.2. BNS d'espacement

Le besoin non satisfait d'espacement dans le cas de notre étude a pour déterminants mineurs, l'approbation de PF par la femme et l'approbation de PF par le mari (tableau 5.2.).

5.1.2.2.1. Approbation de PF par la femme

Les femmes qui approuvent la PF ont 1,6 fois plus de chance de ne pas présenter le besoin d'espacement des naissances que les femmes qui ne l'approuve pas. Ces femmes qui n'approuvent pas la PF sont pour la plupart de niveau d'instruction primaire ou sans instruction (résultats trouvés en croisant les deux variables à partir des données de l'EDS-RDC 2007).

Au Cameroun comme en Cote d'Ivoire, les femmes qui désapprouvent la PF courent plus de risque d'avoir des BNS tant en espacement qu'en limitation des naissances que celles qui ne l'approuvent pas. Avec un rapport de risque de 1,9 (p<%) pour le besoin d'espacement.

5.1.2.2.2. Approbation de PF par le mari

Le couple dont le mari n'approuve pas la PF court un risque de besoin d'espacement 1,4 fois plus que le couple dont le mari approuve la PF. Les maris qui n'approuvent pas la PF sont soit de niveau primaire sans instruction.

Comparée, à une opinion favorable, une attitude incertaine ou défavorable du mari à l'égard de la PF accroît le risque de BNS en espacement des naissances avec un rapport de risque de l'ordre de 1,9 à 2,5 (p<%).

L'adhésion totale du conjoint à la planification familiale augmente les chances de sa partenaire de pratiquer la contraception quelles que soient les méthodes (Attanasso, Fagninou, M'bouke et Amadou, 2001).

Zakari CONGO, après l'analyse des donnés l'EDS-BURKINA FASO découvre que la place et le rôle du conjoint dans un couple sont déterminants en ce qui concerne la PF. En effet, un conjoint favorable à la PF confère près de quatre fois plus de chance à sa conjointe d'utiliser les méthodes modernes.

.De ce qui précède nous pouvons retenir comme modèle de régression :

- Y=12,405+1,515*âge+1,133*prov-0,806*niv.d'instruction-0,440*âge1èrenaissance+0,822*discussion de PF

Pour le BNS de limitation :

- Y=3,112+1,641*âge+0,938prov.+0,648*nivd'instruction-2,969*désird'enfants+0,351*mariapprouve PF+0,418*femme approuve PF

Pour le BNS d'espacement :

CONCLUSION

Au terme de cette étude, qui a porté sur les déterminants des besoins non satisfaits en planification familiale au sein du couple en République démocratique du Congo, nous sommes en mesure de présenter nos résultats.

D'une manière générale, par ce travail, nous avons pensé donner aux décideurs politiques, aux organismes nationaux qu'internationaux les éléments nécessaires, sur base desquels il faudra miser pour espérer réussir dans les programmes liés à la planification familiale, à moyen et à long termes.

En particulier cette étude, fruit des analyses secondaires des données EDS collectées en République Démocratique du Congo a bien voulu: évaluer l'importance des BNS (77,3% des femmes en union n'utilise aucune méthode contraceptive et 67,3% qui éprouvent de BNS en PF) , identifier les facteurs à la base de la non satisfaction des besoins en matière de régulation ou de contrôle des naissances et en fin caractériser les couples ayant les BNS en PF.

Aux questions sur les déterminants ou les facteurs à la base du besoin non satisfait en matière de planification familiale au sein du couple en République Démocratique du Congo, la pertinence des points de vue des hommes et des femmes dans les choix contraceptifs de leurs partenaires et les raisons qui pouvaient les empêchent d'utiliser la contraception malgré leur bonne intention, nous avons anticipées des réponses.

Pour rechercher les déterminants, nous avons adopté l'approche globale utilisant les informations individuelles. L'étude a consisté à analyser les différents niveaux de besoins non satisfaits en PF selon certaines caractéristiques liées à la femme, à son conjoint et au couple. Nous avons procédé aux recodages des variables selon la littérature et /ou nos connaissances sur le contexte de l'étude. La régression logistique est le modèle d'analyse choisi, étant la nature dichotomique de la variable dépendante, tant pour le besoin ou non de limitation des naissances que besoin ou non d'espacement des naissances.

L'analyse bivariée nous a permis d'établir le lien entre les BNS selon certaines caractéristiques liées au couple (au seuil de 5%). Cette approche a mis en évidence l'importance des besoins en PF exprimée par les femmes en union et les facteurs susceptibles de favoriser sa satisfaction. Par catégorie des caractéristiques liées au couple, les variables indépendantes étaient toutes presque significatives au seuil de 5%.

Nous avons appliqué la méthode de régression logistique, dans un premier lieu par caractéristiques et chaque variable de la caractéristique expliquait la variable dépendante. Sauf pour quelques variables, telles que le niveau d'instruction, la religion, type de méthode utilisé, approbation de PF par le mari pour la limitation. Et, pour l'espacement, âge au premier mariage, type de méthode utilisé, approbation par le mari de PF, n'expliquaient pas le besoin d'espacement à l'intérieur de leurs caractéristiques respectives.

En fin, dans le modèle global, certaines variables ont perdues leur pouvoir explicatif du phénomène, alors que celles qui n'étaient pas significatives, le sont devenues en présence des autres variables. Ce modèle nous a permis de catégoriser les déterminants en deux groupes. Le premier, celui des déterminants majeurs constitués des variables qui ont gardé leur pouvoir explicatif pour les deux besoins non satisfaits. Il s'agit de l'âge, la province et du niveau d'instruction de la femme en union :

- Les BNS d'espacement et de limitation sont inversement proportionnelles en considérant l'âge des femmes en union. Le besoin d'espacement diminue avec l'âge alors que celui de limitation augmente avec l'âge. La province du Katanga expose au risque d'espacement des naissances;

- Les BNS en PF diminuent avec l'instruction. C'est-à-dire, le BNS d'espacement ou de limitation diminue quand la femme augmente le niveau d'instruction. Les provinces de l'Equateur et du Katanga exposent au risque de limitation des naissances ;

Le deuxième groupe est celui des déterminants mineurs, constitués des variables qui sont significatives uniquement pour l'un de types de besoin. Pour la limitation, il s'agit de l'âge de la femme à la première naissance, le désir d'enfant par la femme et la discussion au sein du couple de la PF. Pour l'espacement, c'est l'approbation de la femme et celle du mari de la PF. Les résultats sont les suivants :

Pour la limitation :

- La maternité précoce expose la femme au risque de besoin de limitation des naissances ;

- Les femmes qui désirent encore des enfants au delà de ce qu'elles ont déjà, sont exposées au risque de limitation des naissances ;

- Discuter de PF au sein du couple réduit le risque de besoin de limitation des naissances.

Pour l'espacement :

- Le couple dont l'un des partenaires approuve la PF, prouve à suffisance l'attitude positive des partenaires pour moins subir le risque de besoin d'espacement des naissances.

En définitive, nos hypothèses, qui postulaient :

H1. Parmi les facteurs qui servent à caractériser la femme, le niveau d'instruction, l'âge sont les plus influents dans l'adhésion de la femme à la pratique contraceptive. Aussi :

H1a. Le risque pour une femme instruite (instruction supérieure au niveau primaire) de pratiquer la contraception est significativement supérieur à celui d'une femme peu ou pas instruite (sans instruction) ;

H1b. Le risque pour une femme des générations jeunes (moins de 25 ans) de présenter le besoin non satisfait est significativement supérieur à celui des générations vielles vieilles (25 ans et plus) ;

H2. Les femmes qui ont connu une maternité acceptable ou tardive ont plus de chance de pas présenter le besoin non satisfait que les femmes qui ont connu une maternité précoce ;

H3. Le couple qui discute de la PF a plus de chance de pratiquer la contraception que celui qui n'en discute pas ;

Ont été en grande partie confirmée par les résultats trouvés. Il n'y a pas eu trop de disparité entre les résultats attendus et les résultats obtenus.

.Compte tenu des résultats obtenus, nous suggérons aux décideurs politiques, aux organismes tant nationaux qu'internationaux en corrélant ce que stipule (OMS, 1997), « On estime que 100 000 décès de mères pourraient être évités chaque années si toutes les femmes qui souhaitent ne plus vouloir d'enfants avaient les moyens de mettre leur décision à exécution. Avec un espacement suffisant des naissances (plus de deux ans), on pourrait réduire la mortalité infantile jusqu'à un tiers dans certains pays », ce qui suit :

1. La mise en place d'une politique de population pour le pays ;

2. Cependant, il ne s'agit pas de fournir uniquement des services de PF. Cela doit s'accompagner d'une éducation réelle de la population, d'une mise à disposition de personnels qualifiés et en nombre, des infrastructures en nombre et aussi proches que possible des populations, mais plus encore des populations rurales.

3. promouvoir la scolarisation des filles et définir des stratégies qui encouragent l'envoi et qui retiennent des filles à l'école. Faire de la gratuité de l'enseignement du niveau primaire une réalité.

4. Vulgariser la loi sur les violences sexuelles et veiller à ce que l'âge au premier soit respecté dans toutes les provinces et ethnies.

5. Vulgariser la notion du genre, en ce qu'elle puisse aider le couple d'avoir pour certains sujets, tel la planification familiale, une vue commune et bénéfique pour la survie du couple et du foyer.

6. Mettre à la disposition de la population les types des méthodes de contraception efficaces pour espacer les naissances.

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43. Robinson W.C., 1986, High Fertility as Risk-Insurance, Population Studies, vol 40, pp. 289-298.

44. Rwengue M., 1997, Changement social, structures familiales et fécondité en Afrique subsaharienne : le cas du Cameroun, Thèse de doctorat, Université de Paris I-Panthéon-Sorbonne, 297 p.

45. Schoumaker Bruno 1999, "Indicateur de niveau de vie et mesure de la relation entre pauvreté et fécondité : L'exemple de l'Afrique du Sud", in Population, 54 (6), Université Catholique de Louvain, pp. 963-992.

46. Sen A., 1985, "Poor Relatively Speaking", Oxford Economic Papers, vol. 35 pp.153-169.

47. Vimard P., Fassassi R.et Talnan É., 2002, le début de la transition de la fécondité en Afrique subsaharienne UMR IRD-Université de Provence 151. ,32p.

48. Vodounou et Ahovey, 2001, Pauvreté et fécondité au Bénin, Revue Statistiques et Economique de l'INSAE, n°3, septembre 2002, 27 p.

49. Westoff C. & Bankolé A., 1995, "Unmet need, 1990-1994", DHS Comparatives Studies, n°16, 49 p.

50. Westoff C. & Bankolé A., 1998, "The time dynamics of Unmet need: An example from Morocco", in Family Planning Perspective, vol 24, n°1, pp. 12-14.

51. Westoff C. & Ochoa L., 1991, "Unmet need and the demand for family planning", DHS Comparatives Studies, n°5, 37 p.

52. Westoff C., 1988, "The potential demand for family planning : A new measure of unmet need and estimates for five Latin American contries", in International Family Planning Perspectives, Vol. 14, n°2

53. Zakari CONGO, 2005, les facteurs de la contraception au Burkina Faso, analyse des données de l'enquête démographique et de santé de 1998/99, La planification familiale en Afrique, documents d'analyse n° 5, 53p.

,

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION 2

1. Contexte et justification 2

2. Problématique 3

3. Objectifs 6

4. Intérêt de l'étude 6

5. Canevas de l'étude 7

Chapitre 1. 8

REVUE DE LA LITTERATURE 8

1. 0. Généralités sur les besoin non satisfaits : notions et origine 8

1.1. Influence de l'âge de la femme sur la non satisfaction de besoin en planification familiale 10

1.2. Influence du milieu de résidence sur la non satisfaction de besoin en planification familiale 11

1.3. Influence du niveau d'instruction sur la non satisfaction de besoin en planification 12

1.4. Influence du niveau socioéconomique du ménage (niveau de vie) sur la non satisfaction de besoin en planification familiale 14

1.5. Influence de la discussion de PF au sein du couple sur la non satisfaction de besoin en planification familiale 15

1.6. Influence de l'attitude des couples face à la PF sur la non satisfaction de besoin en planification familiale 17

1.7. Influence de la préférence en matière de fécondité du couple sur la non satisfaction de besoin en planification familiale 18

1.8. Influence des raisons de non utilisation de la PF sur la non satisfaction de besoin en planification familiale 20

1.8.1. Influence des normes traditionnelles des rapports homme - femme dans le couple sur la non satisfaction de besoin en planification familiale 20

1.8.2. L'homme : le seul décideur 22

1.8.3. Les facteurs économiques 23

Chapitre 2. 25

METHODOLOGIE 25

1. Cadre conceptuel de l'étude 25

2. Hypothèses 27

3. Sources des données 28

4. Objectifs, méthodologie et organisation de l'enquête démographique et de sante 28

4.1. Objectifs de l'EDS-RDC 28

4.2. Échantillonnage 29

4.3. Cadre institutionnel 30

4.7. Couverture de l'échantillon 32

5. Méthodes d'analyse 34

5.1. Population cible 34

5.2. Définition et composantes des besoins non satisfaits de planification familiale 34

5.3. Variables de l'étude 36

5.3.1. Variable dépendante 36

5.3.2. Variables indépendantes 37

5.4. L'analyse statistique 38

5.4.1. Analyse bivariée (test de Khi-deux) 38

5.4.2. Analyse multivariée (régression logistique) 39

CHAPITRE 3. 41

CARACTERISTIQUES LIEES AU COUPLE 41

Section 1. Caractéristiques liées à la femme en union 41

3.1.1. Caractéristiques sociodémographiques 41

3.1.2. Caractéristiques socioculturelles 44

3.1.3. Caractéristiques sociobiologiques 48

Section 2. Caractéristiques liées au mari 51

3.2.1. Niveau d'instruction du conjoint 51

Comparé à celui des femmes, le niveau d'instruction des conjoints est aussi faible. Sur l'ensemble, 16,4% ont un niveau secondaire complet et 7,4% le niveau supérieur. En d'autres termes, plus de 7 hommes sur 10 ont soit un niveau secondaire incomplet, soit un niveau primaire, ou alors sans éducation. Ces résultats comme ceux de leurs partenaires inquiètent. En effet, le cumul de ces deux derniers groupes donne près d'un quart de ces hommes. Or, le niveau d'instruction du conjoint est un élément déterminant dans l'attitude de ce dernier face à la planification familiale. Beaucoup d'études sur les facteurs de la pratique en Afrique subsaharienne, ont montré la place de l'instruction du conjoint dans l'option de choix à opérer par le couple d'une méthode contraceptive et qui plus discuter de PF. 52

3.2.2. Occupation du conjoint 52

3.2.3. Désir d'enfants par le mari 53

Section 3. Caractéristiques contextuelles du couple 54

3.1.4.1. Méthode contraceptive utilisée actuellement 54

3.1.4.2. Besoin non satisfait en planification familiale 55

3.1.4.3. Intention d'utiliser les méthodes contraceptives 58

3.1.4.4. Raisons de non utilisation des méthodes contraceptives 59

3.1.4.5. Approbation de la planification familiale par la femme 60

3.1.4.6. Approbation de la planification familiale par le mari 61

3.1.4.7. Discussion avec le partenaire de planification familiale 61

CHAPITRE 4. PRESENTATION DES RESULTATS DES ANALYSES DE BESOINS NON SATISFAITS EN PLANIFICATION FAMILIALE 63

Section 1. PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ANALYSE BIVARIEE 63

4.1.1. Besoin non satisfait en planification familiale et les caractéristiques sociodémographiques des femmes en union 63

4.1.2. Besoins non satisfaits de limitation des naissances 67

4.1.2.1. BNS de limitation et caractéristiques socioculturelles des femmes en union. 67

4.1.2.2. BNS de limitation des naissances et caractéristiques sociobiologiques de la femme en union 68

4.1.2.3. BNS de limitation des naissances et caractéristiques liées au mari 71

4.1.2.4. BNS de limitation et caractéristiques contextuelles 73

4.1.3. Besoins non satisfaits d'espacement des naissances 75

4.1.3.4. BNS d'espacement des naissances et caractéristiques socioculturelles 76

4.1.3.2. BNS d'espacement et caractéristiques sociobiologiques 77

4.1.3.3. BNS d'espacement et caractéristiques liées au mari 78

4.1.3.4. BNS d'espacement et caractéristiques contextuelles 80

Section 2. PRESENTATION DES RESULTATS DE LA REGRESSION LOGISTIQUE ET INTERPRETATION 82

4.2. 1. BNS DE LIMITATION 84

4.2.1.1. BNS de limitation et caractéristiques sociodémographiques 84

4.2.1.2. BNS de limitation et caractéristiques socioculturelles 85

4.2.1.3. BNS de limitation et caractéristiques sociobiologiques 85

4.2.1.4. BNS de limitation et caractéristiques du mari 85

4.1.2.5. BNS de limitation et caractéristiques contextuelles 86

4.2.2. BNS D'ESPACEMENT 86

4.2.2.1. BNS d'espacement et caractéristiques sociodémographiques 86

4.2.2.2. BNS d'espacement et caractéristiques contextuelles 87

4.2.2.3. BNS d'espacement et caractéristiques socioculturelles 87

4.2.2.4. BNS d'espacement et caractéristiques sociobiologiques 88

CHAPITRE 5. DETERMINANTS DE BESOINS NON SATISFAITS EN PLANIFICATION FAMILIALE 89

SECTION 1. DETERMINANTS DE BNS 89

5.1.1. LES DETERMINANTS MAJEURS DES BNS 94

5.1.1.1. Age de la femme en union 94

5.1.1.2. Province de la femme en union 95

5.1.1.3. Niveau d'instruction de la femme en union 96

5.1.2. LES DETERMINANTS MINEURS DES BNS 97

5.1.2.1. BNS de limitation 97

5.1.2.2. BNS d'espacement 99

CONCLUSION 102

Bibliographie 107

TABLE DES MATIERES 111

* (1) Pour un nombre donné de degrés de liberté, correspond une valeur empirique de khi deux en dessous de laquelle l'association n'est pas statistiquement significative.






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