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La pression de l'aménagement de l'habitat sur l'agriculture urbaine a Kinshasa: cas du lotissement de l'espace maraà®cher Nzeza Nlandu dans la commune de Kisenso

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par Gabriel KASHIMBA KAYEMBE
Université de Kinshasa - Licence en sciences de l'aménagement du territoire 2007
  

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I.2. L'approvisionnement périurbain

Le qualificatif «périurbain» reste imprécis; c'est l'hinterland, l'arrière-pays, la zone sur laquelle s'étend l'influence de la ville (Moustier. P, 2003). La distance jusqu'à laquelle celle-ci s'exerce peut être très variable, principalement en fonction du volume démographique de la ville et des activités qu'elle déploie. Dans les pays de petite dimension, la zone d'approvisionnement de la capitale peut même se confondre avec le territoire national.

Les influences de la ville sur sa région environnante sont multiples, qu'elles prennent la forme de relations ville-campagne ou campagne-ville, et l'approvisionnement urbain ne constitue que l'une d'entre elles qui ne coïncide pas nécessairement avec les autres. Mieux vaut parler des multiples aires d'influence de la ville, chacune variant selon l'objet considéré et, dans le cas présent, selon la production alimentaire considérée (Moustier. P, op.cit).

D'autre part, ce qualificatif de «périurbain» peut prêter à confusion dans la mesure où il évoque une notion d'espace partant d'un centre, la ville, et s'élargissant en cercles concentriques autour de celle-ci tout en s'affaiblissant progressivement. (Moustier. P, op.cit) Or, quel qu'en soit l'élément considéré, l'espace périurbain est discontinu, constitué de zones disjointes, pour ce qui concerne l'approvisionnement alimentaire, peut-être plus encore qu'en d'autres domaines. En outre, sa forme peut fort bien n'avoir rien de commun avec le cercle ou l'hexagone de Christaller même s'il arrive qu'elle tienne du demi-cercle dans le cas des villes côtières, comme est le cas de Kinshasa.

L'incessant va-et-vient de véhicules et de piétons qui animent dès les premières heures du jour les routes et pistes aux alentours de la ville est l'une des caractéristiques les plus frappantes des pays africains. (Luc J.A. Mougeot et P. Moustier, 2003). Si les composantes de cette activité sont multiples, il est certain que les déplacements de citadins se ravitaillant à la campagne proche et ceux des ruraux leur apportant leurs productions y sont pour beaucoup.

Il ne s'agit cependant pas uniquement d'échanges qui seraient pratiqués sur la base d'une réciprocité plus ou moins parfaite (plutôt moins du point de vue des citadins, plutôt plus selon les ruraux, etc.). Les études sur la sécurité alimentaires montrent l'existence d'autres types de stratégies de ravitaillement développées par les citadins pour remédier aux difficultés de la vie urbaine (Frans Goossens, 1997).

Ce recours direct à la production vivrière des campagnes n'est pas uniquement le fait des ménages pauvres ou des immigrés récents. Les jours fériés et les week-ends voient se multiplier, sur les principaux axes routiers qui mènent à la ville, des étalages souvent rudimentaires à l'intention de citadins motorisés qui ne dédaignent cependant pas, malgré leur statut socioprofessionnel relativement privilégié, cet approvisionnement en vivres frais meilleur marché qu'en ville. On peut malgré tout supposer que l'économie permise par ces achats occasionnels n'a rien de commun avec celle que réalisent, selon la même stratégie, les ménages plus nécessiteux.

De tels échanges ne peuvent être actifs que dans la mesure où existent des voies de communication et des moyens de transport relativement commodes entre le village et la ville. On constate cependant qu'à égale distance de la ville existent de fortes variations dans l'intensité de l'utilisation de cette ressource « ville » par les producteurs. Ici, on cultive presque exclusivement pour vendre, parfois au risque de porter atteinte à l'équilibre alimentaire des familles, là, on se contente de vendre le surplus quand il en existe un, ailleurs encore, on vit quasiment en autarcie comme si la ville et les débouchés qu'elle offre n'existaient pas. De telles différences selon les zones géographiques, voire les individus, renvoient naturellement à des contraintes qui se traduisent dans les particularités de l'espace d'approvisionnement.

Les productions offertes à la consommation urbaine par l'espace périurbain sont généralement celles qui satisfont les besoins de l'alimentation de base. Il s'agit des aliments (céréales, tubercules) qui constituent le fond de l'alimentation locale habituelle, qu'elle soit rurale ou urbaine. On peut s'expliquer le fait par le mode de peuplement de la ville: les immigrants qui ont constitué la première population de la ville provenaient (et proviennent peut-être encore) majoritairement de la région proche et ont gardé en ville la culture alimentaire qui était la leur et qui est devenue et demeurée celle de la ville. L'idée implique qu'à mesure que la ville étend et diversifie le bassin de recrutement de ses immigrés, l'alimentation des citadins tend à se diversifier et la zone d'approvisionnement à s'élargir vers de nouveaux espaces.

Restent cependant entre ces espaces d'approvisionnement, qu'ils soient anciens ou nouveaux, des sortes de no man's land, des zones parfois relativement proches de la ville, que celle-ci ne semble pas réussir à intégrer à son arrière-pays.

I.2.1. L'approvisionnement à longue distance

Une partie de l'approvisionnement urbain est de provenance lointaine, parfois très lointaine, ce qui ne manque d'ailleurs pas d'étonner lorsqu'il s'agit de villes modestes. A l'intérieur même du territoire national, certaines zones ont pu réussir une spécialisation agroalimentaire qui fait d'une ou plusieurs de leurs productions une quasi-originalité régionale dont la valeur (économique ou symbolique) autorise un transport à longue distance. Il peut s'agir d'aliments de consommation directe mais peu périssables, ou bien de produits industrialisés ou semi-industrialisés conditionnés de façon à permettre un transport à longue distance.

On peut donc se trouver en présence, notamment pour les grandes villes, d'un espace d'approvisionnement qui laisse une impression d'incohérence et de démesure, et dont les principales caractéristiques sont une sorte de sous exploitation des ressources agroalimentaires locales et un recours à des ressources de provenance lointaine, parfois très lointaine, ce qui ne va pas sans faire peser un risque certain d'insécurité sur l'alimentation urbaine au quotidien.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe