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L'église et le pouvoir politique en république démocratique du Congo (collaboration ou antagonisme).

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par Anna NTAMBUA KAYEMBE
Université de Kinshasa - licence en sciences sociales administrative et politique 2007
  

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SECTION 1 : L'EGLISE ET SON ROLE

La civilisation, la libération, la justice, l'ordre, l'amour, la fraternité... furent les mots les plus brandis en l'air pour justifier la présence du chrétien en terre de mission. Si ils choses en étaient ainsi, le milieu ecclésiastique évoluerait dans une parfaite harmonie, dans une sérénité d'esprit, mais fort curieusement l'église telle qu'elle s'est implantée chez nous, ne présentait plus l'unité de la chrétienté.

En ce qui concerne l'église catholique, c'est maintenant une église divisée, des lutes internes au sein de l' église mère n'ont pas manqué d'attiser les esprits les plus éveillés.

D'où la chrétienté actuelle est composée d'une mosaïque de sectes qu'il s'agisse de différents mouvements du protestantisme ou des ordres religieux au sein du catholicisme.

Dans le pays où le christianisme s'est instauré ; apparaît toujours un mouvement dissident qui aboutit à la création de nouveaux groupes religieux. Ainsi la libération devient dans les nouveaux groupes religieux l'idéologie mobilisatrice et un moyen de constitution, de création d'une société historique.

§1. LE REFUS DE LA RENCONTRE DES DIFFERNCES

Le christianisme, dans nos sociétés, avait nié toutes nos religions en le considerant comme étant un monde de paganisme où régnaient les ténèbres de l'âme et du démon. Il s'imposa ainsi comme l'unique religion susceptible d'apporter le salut éternel et de conduire le païen à la seule vérité.

Les chrétiens en établissant et justifiant l'équation : « christianisme = civilisation et paganisme = sauvagerie » prétendaient civiliser le sauvage.

Cependant, cette civilisation dit A. CESAIRE, n'a été qu'une « chosification » pure et simple. La civilisation chrétienne est inséparable de la civilisation européenne qui apporte, certes, ses bienfaits mais opère aussi et surtout une aliénation profonde. La mission est réduction du « païen » sinon des formulations des apports de comparaison entre le dogme élaboré et cohérent du christianisme et les croyances désordonnées du païen.

Ces rapports établis, fixent les bornes des différences et justifient la violence qui est le passage de l'univers païen à l'univers chrétien.

C'est pourquoi le christianisme ou encore les chrétiens ont combattu avec fougue les initiatives tendant à modeler les peuples chrétiens à l'ordre actuel. Les églises chrétiennes ne pouvaient entreprendre sans détruire.

De là l'importance remarquable qu'elles attachent aux oeuvre : écoles, hôpitaux, orphelinats, université... qui deviennent des moyens de diffusion d'un savoir être, d'une manière de vivre, de raisonner.

« L'école coloniale recueillait, recrutait, et internait de préférence et parce que plus crédules, des enfants indigènes à bas âge. Elle leur apprenait à apprécier l'ordre bourgeois présenté comme universel et éternel ainsi comme mi en place pour servir leurs intérêts et ceux de leurs parents46(*)

Cependant, il n'appartient à aucune institution, à aucun homme de modeler, de manipuler et de domestique, possible pendant un temps- les consciences lorsqu'il existe une antinomie flagrante entre le maître et l'élève. Ces rapports frappèrent certaines personnes jusqu' le considérer comme faibles d'esprit par le colon.

Pour autant que ces différences résultent d'une action humaine « voulue par Dieu », certains de nos compatriotes décidèrent d'aller eux aussi interroger le « bon Dieu ». Au nom et de la part du même Dieu. Ils affirmèrent qu'ils apportaient à leurs frères un message d'émancipation, d'espoir et de liberté. Ce fut lors l'apparition du messianisme congolais.47(*)

Face à cette éclosion des esprits et surtout après l'indépendance, le christianisme ne sur que faire. Aujourd'hui, l'on parle des églises chrétiennes d'Afrique, de l'église de l'universel. C'est qu'on reconnaît les valeurs et les croyances africaines, la force des sectes religieuses et partant la faiblesse et l'inadéquation du message chrétien en Afrique LUNTADILA écrit : « au sein des églises indépendantes, les Africains ont retrouvé le Christ ressuscité, devenu leur frère, devenu un des leurs, le contact est direct48(*)

Comme nous pouvons le remarquer, les églises africaines sont nées avec le souci de libérer leur population de la colonisation mentale, culturelle et politique. Le rôle que certaines ont joué dans l'émancipation politique de nos sociétés congolaises n'est pas le moindre. Mais une chose nous laisse perplexe : ces églises trouvent leurs fondements dans la Bible et donc le christianisme.

* 46 KALELE-KA-BILA, Sociologie du développement ou plaidoirie en faveur du sous-développement, L'shi, UNAZA, 1982, P.23

* 47 MABIKA KALANDA, La remise en question, base de la décolonisation mentale, Ed. Remarques Africaines, Bruxelles, 1965, P. 180

* 48 LUNTADILA, Un rayon d'espoir : le Kimbanguisme, Evangélisation dans les Eglises Africaines indépendantes, KINSHASA, 1975, P.6

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius