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L'église et le pouvoir politique en république démocratique du Congo (collaboration ou antagonisme).

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par Anna NTAMBUA KAYEMBE
Université de Kinshasa - licence en sciences sociales administrative et politique 2007
  

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§2. L'EGLISE CATHOLIQUE ET LA LIBERATION

La vraie église serait celle qui entraîne le libre épanouissement de la personnalité. Homme de société en crise de dépendance, engagé dans un processus de libération, le croyant n'a pas à bouder son temps, ni s'enfermer dans son message. Il doit avoir une vision globalisante qui intègre, certes, sa vision religieuse, mais l'insère dans un projet historique de société.

« Le développement, nous dit C. FANJAVA, est le nouveau nom de la paix »49(*)

La libération économique, politique n'est possible qu'avec celle d'esprit, car la dynamique d'un peuple, sa force de créativité peuvent avoir été tuée pour faciliter la dépendance. Ce fut le cas pour nos sociétés.

Nu été la colonisation, nous serions en brousse en train de nous manger50(*), cette attitude montre le cachet imprimé sur nous par les colonisations et la difficulté que nous éprouvons encore aujourd'hui quant à la prise de conscience pour une décolonisation mentale. Cette prise de position est d'autant plus grave et plus pesante que ce soient les intellectuels qui l'adoptent.

« Ces religions civilisatrices n'ont mis le continent ni à l'abri de l'agression coloniale, ni à l'abri du danger d'absorption par l'occidentaliste et l'arabité »51(*). Mais l'église catholique ne reste pas les bras croisés ; dès 1990, les églises autant que toute la communauté congolaise, fatiguée par le régime Mobutu pousse un ouf de soulagement.

L'église catholique est la première à se manifester. Elle est aussi la plus active. Son mémorandum adressé au chef de l'Etat à l'occasion des consultations populaires reçoit large écho.

Cependant, la première moitié de la décennie 90 reste une période de turbulence, de tâtonnement mieux d'apprentissage de la démocratie. La liberté qu'on semble recouvrer frise plutôt le libertinage. Les églises poussent au même rythme que les associations politiques et syndicales. Aucune législation ne se fait observer avec rigueur, la constitution elle-même, ainsi modifiée est soutenue par le pouvoir est constatée par l'opposition qui ne jure que par l'avènement de la conférence Nationale souveraine.

Tout en restant dans cette logique, l'église catholique tente de se concerter, par moment pour faire entendre et même à exercer le pouvoir (Monseigneur Monsengwo président de la CNS, et du HCR-PT).

A l'arrivée de l'Alliance des Forces Démocratique pour la libération du Congo (AFDL) au pouvoir, l'église catholique très active depuis 1990 se montre désormais un peu plus réservée, plus relative et plus discrète. Peut-être craint-elle de perdre son leadership préalablement acquis. Peut-être aussi redoute-elle de rééditer la triste expérience de la colonisation qui s'était servi de la religion pour assurer ses intérêts et cela au nom de Dieu et la deuxième République favorisant certaines églises au détriment des autres ; peut-être, enfin croit-elle de s'isoler dans un monde entrain de devenir un village planétaire ; ce qui expliquerait probablement l'option oecuménique qui s'observe effectivement dans l'église.52(*)

Les mimétismes est aussi le comportement, qui s'observe du côté du nouveau pouvoir qui bénéficie de l'accueil tacite que lui réserve l'église avant qu'il se décide de réglementer les libertés religieuses et associatives.

Et vient le décret loi n°195-99 du 29 janvier 1999 qui vient donc rompre le mutisme observé de par et d'autre. Il prévoit les limitations prudentes visant le freinage du boum religieux donc les menaces sont déjà manifestes en République Démocratique du Congo ; les uns que pour les autres, constituerait, à longue échéance, une bombe à retardement pour la nation.

Ces derniers temps, nous assistons à la démission de beaucoup de nos compatriotes face à l'intransigeance de la vie matérielle. Les uns ont abandonné les études, les autres encore, abandonnent leurs boulots et à longueur des journées, se balancent avec la Bible à l'aisselle. Quelle charge pour la société ! Faudra-t-il appliquer le principe : qui ne travaille pas ne mange pas ?

Une chose reste vraie : la libération spirituelle n'est pas ennemie de la jouissance matérielle, mais encore du progrès. Beaucoup de croyants semblent l'ignorer et assument ainsi la dépendance et l'exploitation.

Si à l'époque, le colonisateur s'était servi de la religion pour assurer ses intérêts, et cela au nom de Dieu, aujourd'hui, c'est l'Africain qui, au nom de ce même Dieu se suicide.

* 49 D. FANJAVA, «  Les intellectuels chrétiens d'Afrique et de Madagascar » (Colloque de Cotonou 22 Août 2000, in SORITRA PERSPECTIVES, CEDID N°1, ANTANARIVO, 1978, P.250

* 50 KALELE-KA-BILA, Op.cit., P.20

* 51 B. SINCAY, « Les religions Africaines comme source de valeur civilisation » (colloque de Cotonou 22 Août 2000, in Revue Cultures et Développement, Volume V n°2, Université catholique de Louvain, 2000, P.420

* 52 G. De Villers, chroniques politique, d'entre-deux guerres, octobre 1996, juillet 1997. Ed. L'harmattan, Paris, 1998, PP 140.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams